2. Un coût du foncier manifestement élevé

Le problème du coût élevé du foncier à proximité des agglomérations est la principale cause de la précarité de l'agriculture périurbaine. En ce sens, la " malléabilité " des plans d'occupation des sols n'est que la résultante d'un problème économique : les citoyens et les opérateurs fonciers sont poussés à sortir des cités du fait du coût du foncier et des immeubles en centre-ville. C'est donc par un " effet de diffusion " que les prix des terrains s'accroissent en raison de leur plus ou moins grande proximité par rapport à l'agglomération ou aux infrastructures de transport routier qui la desservent.

Il n'est pas rare, au surplus, que la construction de grandes infrastructures de transports telles que les aéroports, les autoroutes ou les voies de chemin de fer, contribue indirectement à renforcer le phénomène de hausse des prix du foncier , dans les régions proches des zones périurbaines.

Au cours des auditions auxquelles il a procédé, votre rapporteur a ainsi noté que le versement d'indemnités d'éviction -souvent élevées- à l'occasion de procédures d'expropriation de terrains avait un effet immédiat sur le prix de la terre agricole des communes environnantes. En effet, les propriétaires indemnisés se trouvaient en mesure d'acheter des terrains agricoles à des prix supérieurs à ceux du marché avoisinant.

D'un point de vue général, la rentabilité moyenne des exploitations agricoles n'est pas suffisante pour que l'investissement en terre cultivable agricole soit rentable si on le compare aux profits dégagés par la vente de terrains urbanisables.

Il est d'ailleurs notable que l'agriculture se maintient beaucoup mieux à proximité des villes lorsqu'elle se consacre à des productions de plus haute valeur ajoutée : c'est ainsi que des vignobles de qualité se maintiennent fort bien dans le voisinage de villes importantes (par exemple pour certaines appellations d'origine contrôlée des Bouches-du-Rhône). A contrario, les productions dotées d'une faible rentabilité ne résistent pas à la pression foncière urbaine.

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A la lecture de ce constat alarmant, l'enjeu du présent rapport est de proposer des solutions pour le développement harmonieux des territoires périurbains, grâce à la mise en valeur des espaces naturels et agricoles, et pour la reconquête de secteurs dégradés ou " abandonnés ".

L'espace périurbain peut-il devenir un nouvel objet pour la politique de la ville, la politique agricole et la politique environnementale ? Ces politiques peuvent-elles être gérées de façon concertée par les collectivités locales et par l'Etat ? Les structures institutionnelles existantes sont-elles appropriées aux spécificités du monde périurbain ? Telles sont les questions auxquelles -sans a priori idéologique et avec le souci de tenir compte de la diversité des situations-, votre rapporteur souhaite apporter des éléments de réponse.

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