b) L'afflux d'étudiants vers des filières attractives mais à capacités et à débouchés limités : l'exemple des filières sportives
La loi de 1984 sur l'organisation de l'enseignement
supérieur pose le principe de la liberté de choix de
l'étudiant, ce principe qui fonde notre système universitaire
étant strictement appliqué par les tribunaux administratifs,
comme en témoignent des décisions récentes rendues
à l'occasion de recours portés contre les tests d'aptitude
institués par certaines universités pour l'accès aux
filières sportives.
C'est ainsi qu'après des disciplines comme l'histoire, la psychologie et
la médecine qui ont connu un fort engouement jusqu'en 1994, les
filières sportives (DEUG de sciences et techniques des activités
physiques et sportives) ont fait l'objet depuis deux ans d'une très
forte demande des bacheliers qui apparaît disproportionnée par
rapport aux capacités des unités de formation et de recherche
correspondantes et aux débouchés offerts qui, pour l'essentiel,
se réduisent aujourd'hui au professorat. Lors des dernières
inscriptions universitaires, 35.000 candidats se seraient manifestés
dans les 32 UFR qui proposent ces formations, les capacités
d'accueil ayant pourtant été portées de 3.800 à
7.400 places entre 1995 et 1996. Cette demande massive et quelque peu
imprévisible n'épargne aucune région :
2.000 postulants pour 800 places en Ile-de-France, 800 pour 250
à Aix-Marseille, 1.300 pour 340 à Rennes, 750 pour 180 à
Nice.
Afin de répondre à ces demandes, trois nouvelles UFR ont
été habilitées et plusieurs délocalisations ont
été décidées.
Votre mission d'information ne peut que s'interroger sur le bien-fondé
de la réponse apportée par le Gouvernement à cet
engouement irrationnel et massif des bacheliers pour les filières
sportives, compte tenu notamment du coût de leur encadrement et des
infrastructures nécessaires à ces formations, et surtout de leurs
débouchés limités.