5. Des orientations erratiques commandées par des phénomènes de mode et par l'absence de motivation des nouveaux étudiants
Des enquêtes récentes révèlent une sous-information préoccupante des élèves de terminale et des bacheliers pour leur orientation universitaire tandis que l'engouement pour certaines filières traduit leur méconnaissance des réalités universitaires et des débouchés offerts.
a) Une sous-information préoccupante des nouveaux étudiants
Selon deux enquêtes récentes de la DEP
menées auprès d'un échantillon représentatif de
1600 étudiants et de 700 élèves de terminale, seuls deux
tiers d'entre eux se seraient informés sur le contenu exact des
études avant de s'inscrire dans une filière et moins d'un sur
deux se serait inquiété des chances d'accès en seconde
année. En outre, moins de la moitié des étudiants auraient
d'abord choisi leur orientation en fonction des débouchés
professionnels, leur niveau scolaire n'ayant été pris en compte
que pour un tiers d'entre eux : pour les trois quarts des étudiants,
l'intérêt pour la filière commande en priorité leur
choix.
D'une manière générale, les intéressés
s'estiment sous-informés pour choisir une filière
supérieure, même s'ils ont bénéficié d'une
information multiforme, souvent diffuse et vague, auprès des conseillers
d'orientation, de leurs professeurs et surtout des parents, obtenue à
l'issue d'une démarche personnelle.
D'après ces enquêtes, l'orientation des étudiants
découlerait donc d'abord de leur intérêt pour les
filières choisies tandis que les débouchés, le contenu et
le niveau requis pour ces filières ne semblent être pris en compte
que de manière vague et incomplète.
S'agissant du calendrier des choix effectués, le tiers des
élèves prendraient leur décision d'orientation avant la
classe de terminale, la moitié au cours de cette classe et un
huitième d'entre eux après l'obtention du baccalauréat.
Par ailleurs, le quart des étudiants interrogés déclarent
regretter ensuite cette orientation initiale, soit qu'ils aient pris conscience
de leur niveau scolaire insuffisant, soit qu'ils aient méconnu les
réalités du monde universitaire ; la moitié d'entre
eux, compte tenu de ces éléments, auraient choisi une autre
filière.
En outre, la moitié des étudiants entrés en DEUG
déclarent éprouver des difficultés à suivre un
enseignement supérieur et dénoncent notamment la faiblesse de
l'encadrement qui ne les incite pas à travailler.
Enfin, la moitié de l'échantillon consulté, lycéens
et étudiants, estime qu'une orientation plus sélective à
l'entrée dans l'enseignement supérieur serait souhaitable, la
proportion de ceux qui y sont opposés étant en progression par
rapport à une précédente enquête effectuée en
1990.
Même si les étudiants ont conscience des risques d'échec en
DEUG, ils souhaitent cependant tenter une expérience universitaire.