b) L'hétérogénéité des étudiants de premier cycle
Outre l'hétérogénéité qui
résulte de la coexistence de bacheliers généraux et de
bacheliers technologiques, on peut observer également une
disparité de niveau, notamment en mathématiques, entre les
bacheliers généraux dans les DEUG scientifiques selon la nature
de leur baccalauréat.
Alors que les bacheliers généraux constituent encore les
effectifs les plus nombreux en DEUG, les bacheliers technologiques qui s'y
orientent le plus souvent par défaut sont généralement
contraints de s'inscrire en lettres et en sciences humaines du fait de leur
niveau insuffisant en mathématiques.
L'hétérogénéité des premiers cycles
résulte également de la coexistence entre nouveaux
étudiants et ceux qui se sont réorientés après un
échec dans une filière sélective (classes
préparatoires, médecine).
On observe ainsi une cohabitation difficile entre étudiants ayant choisi
volontairement une discipline dans une perspective d'études longues et
ceux qui se trouvent orientés par défaut dans des filières
où ils n'ont que peu de chances de succès, sauf redoublements et
dérogations, et qui se trouvent fréquemment en difficultés
faute d'une maîtrise des prérequis permettant de suivre des
formations longues.
Cette remarque vaut plus encore pour les bacheliers professionnels qui se
dirigent de plus en plus vers les formations générales
supérieures où ils sont massivement condamnés à
l'échec, faute d'une orientation adaptée et d'avoir trouvé
une place dans une filière courte.
Cette orientation par défaut en DEUG a des conséquences
préjudiciables, d'abord pour les étudiants mal
préparés à des études générales, mais
aussi pour les étudiants de bon niveau qui ne travaillent pas à
leur rythme et qui se trouvent ainsi incités à se tourner vers
des filières sélectives ou des formations privées.
Outre cette mauvaise répartition des bacheliers entre les
filières universitaires générales et les filières
professionnalisées courtes, on constate également des
orientations erratiques de bacheliers souvent indécis qui souhaitent
cependant tenter leur chance à l'université, répondant en
cela notamment à des engouements massifs parfois imprévisibles
vers des filières aux capacités et aux débouchés
limités.