C. UN PRÉALABLE À UNE VÉRITABLE POLITIQUE D'ORIENTATION : LA RÉFORME DE LA FILIÈRE TECHNOLOGIQUE SUPÉRIEURE ET LA PROFESSIONNALISATION DES FORMATIONS
Une politique d'orientation efficace des lycéens et des
étudiants à finalité notamment professionnelle, suppose
que la filière technologique supérieure soit clairement
définie et revalorisée pour permettre notamment à ses
étudiants d'accéder aux diplômes universitaires les plus
élevés.
Par ailleurs, l'inadaptation constatée entre les formations
supérieures dispensées et leurs débouchés
potentiels ne pourra être réduite qu'en introduisant une certaine
dose de professionnalisation dans l'ensemble des filières.
1. Les perspectives de réforme de la filière technologique supérieure
Les propositions de réforme les plus récentes de la filière technologique ont été formulées par la commission Lavroff, par la commission Fauroux et par le ministre à l'issue des états généraux de l'université.
a) Les propositions de la commission Lavroff
La commission Lavroff préconise de développer
des premiers cycles à finalité professionnelle, notamment dans le
secteur tertiaire et de créer de nouveaux types de formation.
La commission est favorable, en outre, au développement d'années
spéciales post-premier cycle, en IUT et dans les filières
générales mais recommande aussi la création de formations
diversifiées à finalité professionnelle pour accueillir
des " bacs pro " et donner un complément de formation
professionnelle en alternance pour les étudiants qui échouent en
premier cycle.
Elle propose également de mettre en place des formations
intermédiaires non sélectives entre les filières
universitaires scientifiques et celles à finalité professionnelle
directe, c'est-à-dire des formations courtes à la fois
générales et professionnelles inspirées du modèle
des DEUST mais comportant un profil moins pointu, qui n'interdiraient pas
à leurs étudiants de poursuivre des études
générales.
b) Les propositions issues des états généraux de l'université : une réforme à échéances lointaines
D'après les indications fournies par le ministre, la
réforme de la filière technologique ne prendra son plein effet
qu'à un terme de six à dix ans...
Elle est définie comme une filière universitaire associant
l'enseignement à la recherche et devrait être organisée au
sein des universités et en cohérence avec les STS et les IUT qui
seraient maintenus.
Elle s'accompagnerait d'une carte nationale des passerelles pour les
étudiants des filières courtes permettant à ceux-ci
d'anticiper leurs perspectives de poursuite d'études, et de la recherche
d'accords avec des IUT ou des écoles d'ingénieurs pour
l'utilisation des plates-formes techniques.