VIII. SYNTHÈSE DES MESSAGES REÇUS, VIA LE RÉSEAU
INTERNET,
PAR LA MISSION D'INFORMATION ENTRE LE 23 MAI ET LE 4 JUIN
1996
Au cours de cette dernière période, la mission
d'information a reçu cinq nouveaux messages, en réponse à
son questionnaire du 6 mai dernier et à la synthèse des messages.
La présente synthèse sera la septième et dernière
de la consultation et devrait constituer le point final d'un dialogue
engagé depuis le 22 février 1996 entre la mission d'information
et ses correspondants.
Au total, 152 messages auront été envoyés à la
mission et 262 demandes de synthèse auront été
déposées sur le serveur du Sénat.
La mission d'information ne peut donc que se féliciter de la
réussite d'une consultation d'un type inédit qui lui a permis de
recueillir les observations et les propositions directes des acteurs et des
usagers du système universitaire, et de compléter ses
informations recueillies parallèlement au cours d'auditions
traditionnelles.
Elle tient à remercier l'ensemble de ses correspondants pour la
qualité, le suivi et l'intérêt de leurs interventions et
remarque que de nombreuses interventions ont souligné le
caractère novateur de cette initiative du Sénat.
A. LES RÉPONSES COMPLÉMENTAIRES APPORTÉES AU QUESTIONNAIRE DU 6 MAI 1996
1. Quelle devrait être la part respective des
différents types d'enseignants dans les premiers cycles et notamment la
ventilation entre les enseignants-chercheurs et les professeurs
agrégés du secondaire ?
&n
bsp; &nbs
p;
Seriez-vous favorable à la
généralisation d'un tutorat en premier cycle ?
- certains estiment que le
recours aux PRAG est inévitable
du
fait des " carences en enseignants " et que ceux-ci
devraient surtout
participer à l'encadrement des TD, alors que les cours devraient rester
l'apanage des enseignants-chercheurs : si la présence des
chercheurs apparaît indispensable dans certaines disciplines
évolutives, comme l'informatique, ceux-ci sont jugés moins
nécessaires en mathématiques, par exemple ;
- on considère que les
chercheurs
devraient s'investir davantage
dans leur
fonction d'enseignement
afin de remédier à
l'absentéisme des étudiants ;
- on souligne le caractère mesquin des "
querelles de
privilèges
" développées par certains
correspondants entre les enseignants-chercheurs et les PRAG, et aussi
l'intérêt de généraliser le
tutorat
, comme le
fait l'université britannique ;
- d'autres remarquent que certains enseignants-chercheurs s'investissent au
contraire dans des
tâches pédagogiques
en premier cycle
mais constatent que ces activités ne sont pas prises en compte et
même les pénalisent dans le
déroulement de leur
carrière
, en les empêchant d'être
" productifs " au titre de la recherche qui reste le seul
critère d'attribution des promotions internes : la substitution des
PRAG aux enseignants-chercheurs risque de " secondariser "
les
premiers cycles, sans améliorer la prise en compte de la dimension
" humaine " et l'orientation des étudiants ;
- on estime que le
tutorat
pourrait être développé
dans tous les premiers cycles, ce qui ne signifie pas que cette formule devrait
bénéficier systématiquement à tous les
étudiants : certains n'ont nul besoin d'aide et il paraît
indispensable de laisser s'épanouir ceux qui font preuve d'initiative et
d'innovation et qui seront les chercheurs de demain ;
- certains soulignent également la lourdeur de l'investissement des
enseignants-chercheurs dans des
tâches pédagogiques
qui
exigent une disponibilité totale, un " déploiement
d'énergie intense " au détriment du temps consacré
à la recherche et donc de la carrière de ceux qui effectuent ce
choix ;
- d'autres rappellent que la
vocation des PRAG est d'enseigner dans le
secondaire
mais admettent que ceux-ci pourraient être utilisés
en première année de premier cycle pour faciliter le passage du
lycée à l'université, du " bachotage " à
la " réflexion " ;
- on estime également qu'un tutorat en première année,
assuré par des PRAG, permettrait d'y réduire l'échec en
apportant une
aide méthodologique
à des étudiants
souvent démoralisés.
2. Quels seraient les moyens de renforcer la motivation des étudiants
dans les premiers cycles ?
- certains préconisent un
encadrement
inspiré des
méthodes de certaines universités privées, sans toutefois
rétablir un environnement scolaire : le lycée devrait
développer
l'autonomie de ses élèves
et la
motivation des étudiants devrait se concrétiser lors de leur
inscription dans une filière ;
- la
participation des étudiants au financement des études
n'est pas considérée d'une manière générale
comme de nature à renforcer leur motivation, et on remarque que les
problèmes d'éloignement constituent des handicaps qui doivent
être compensés par des aides ;
- d'autres proposent une
orientation plus directive
pour les seuls
étudiants en situation d'échec et un
encadrement
renforcé
pour ceux qui ont échoué à un examen :
tous les étudiants n'ont pas besoin d'être
" maternés ", notamment les esprits originaux et
brillants ;
- une plus grande participation financière des étudiants à
leurs études tendrait à privilégier les choix des familles
plutôt que ceux des étudiants : une
autonomie
financière
permettrait d'aider ceux qui optent pour des formations
correspondant à leur vocation lorsqu'elles sont dispensées dans
des établissements géographiquement éloignés de
leur domicile ;
- certains considèrent que l'absence de sélection entraîne
une
démotivation
des étudiants qui s'orientent par
défaut vers des disciplines " neuves " : l'institution
d'un numerus clausus permettrait d'adapter les capacités des
universités à celles du marché du travail, et les
études menant à un emploi sont jugées
particulièrement motivantes ;
- on estime que la formule des
prêts d'honneur
est envisageable
dans des filières débouchant directement sur un emploi
(écoles d'ingénieurs ...) mais son danger est
souligné dans le cas contraire ;
- certains considèrent que
l'absence de sélection
tend
à faire de l'université une " bande d'arrêt
d'urgence " pour tous les étudiants ayant été
refusés dans les filières sélectives et que leur
motivation dans ce cas ne peut qu'être une
motivation par
défaut
: on note qu'un projet d'études couplé
à la possibilité de réintégrer le cursus des
" grandes écoles " constituerait une motivation
supplémentaire pour les étudiants ;
- on suggère des
possibilités de réorientation
en
cours ou en fin de première année de premier cycle afin de
réduire l'échec par " manque d'intérêt ",
ainsi qu'un couplage projet d'étude-tutorat qui permettrait de
réduire la rupture lycée-université ;
3. Quelles devraient être, selon vous, les vocations principales des
antennes universitaires délocalisées ?
- Certains soulignent l'intérêt de ces
enseignements de
proximité
mais estiment que la
qualité
des formations
des antennes universitaires devrait être identique à celle des
universités-mères et préconisent une certaine
spécialisation
dans des domaines de pointe ;
- d'autres proposent que les antennes dispensent une
formation
généraliste et professionnelle
orientée vers des
emplois locaux et régionaux, assortie de stages
ouvrant sur
les activités d'excellence pour les étudiants les plus
motivés, les seconds cycles étant réservés aux
universités de rattachement ;
- en sens inverse, on estime que ces formations ne devraient pas être
uniquement orientées vers les emplois locaux qui sont par nature
fragiles et on propose plutôt un
tronc commun de formation
,
identique à celui proposé dans les
universités-mères et accompagné d'enseignements
spécifiques ;
- les
filières d'excellence
décentralisées
suscitent par ailleurs un certain scepticisme et on rappelle que les grands
pôles universitaires sont préférés à des
centres délocalisés situés dans des régions peu
prisées ;
- d'autres considèrent que la vocation des antennes est de permettre une
délocalisation d'une partie des enseignements de l'université de
rattachement et de faciliter
le passage entre un enseignement secondaire de
proximité et un enseignement universitaire plus
éloigné
du domicile, étant rappelé que les
deuxièmes et troisièmes cycles relèvent plutôt de la
vocation des universités-mères ;