D. LE DÉVELOPPEMENT DES INITIATIVES DES UNIVERSITÉS
La mission estime enfin que les universités devraient
développer certaines initiatives pour répondre plus
étroitement à la demande de formation de leurs étudiants
et à leurs souhaits d'orientation.
Cet objectif passe par un renforcement de leur autonomie, une évaluation
de leurs performances et par la définition de formations nouvelles
répondant à certaines demandes sociales actuellement peu ou mal
satisfaites.
1. Le développement de l'autonomie des universités
Si le développement de l'autonomie des
universités n'entre pas directement dans le champ d'étude de la
mission, celle-ci est néanmoins fondée à examiner les
propositions formulées en ce domaine par le gouvernement et par la
commission Fauroux, notamment celles qui auraient pour conséquence de
mieux adapter les formations supérieures à la diversité
des nouvelles populations étudiantes et par-là même de
faciliter leur choix d'orientation.
A cet égard, elle ne peut qu'être séduite par la
perspective d'une libre organisation par les universités de leurs
structures d'enseignement, de leur liberté de traiter avec les
collectivités locales, de contrôler l'efficacité
pédagogique des enseignants-chercheurs, alors qu'un contrôle de
leur activité de recherche risquerait, selon elle, de stériliser
le potentiel de recherche des plus imaginatifs.
Elle serait par ailleurs favorable à la mise en place d'un
système qui permettrait d'abord d'habiliter a priori les nouvelles
filières et de faire évaluer les enseignements par les
étudiants, comme il est de règle aux Etats-Unis et dans certaines
de nos grandes écoles.
Elle préconise à cet égard, la création de bases de
données fondées sur l'évaluation par les étudiants
des enseignements qui leur sont dispensés.
Elle proposera en outre d'élargir l'offre de diplômes
décentralisés sous réserve que leur évaluation
permette de maintenir le caractère national des diplômes et de
faire participer les universités à la constitution des
équipes de personnels non enseignants.
Elle préconisera également de mettre en place des
procédures permettant d'assurer un suivi universitaire des
étudiants, le renforcement des structures existantes pour faciliter les
relations entretenues entre les universités, les collectivités
locales et les entreprises ainsi qu'un développement de contrats
pluriannuels avec les collectivités locales qui ont déjà
beaucoup investi dans les constructions universitaires.
Au total, elle considère que les universités doivent utiliser
à plein les possibilités que leur offre leur autonomie,
développer des formations professionnalisantes originales
répondant aux besoins de leur environnement entendu d'une manière
large et pratiquer une transparence qui permettra aux étudiants de
s'assurer de l'efficacité de ces formations.
S'agissant des collectivités locales, l'établissement de
relations entre les universités et les régions apparaît
inéluctable dans l'avenir même si ce thème reste tabou.
En effet, en raison de l'importance de l'échec universitaire, du
rôle des premiers cycles dans l'aménagement du territoire, de
leurs compétences exercées dans le fonctionnement des
lycées et l'élaboration du schéma régional des
formations, les régions ont naturellement vocation à participer,
tant à la mise en place de formations courtes de proximité
débouchant sur des diplômes immédiatement utilisables
qu'à celle de formations longues de type DESS adaptées aux
réalités économiques régionales.
Le développement d'un partenariat régional ne devrait toutefois
pas conduire à remettre en cause la " trinité
républicaine " dans le domaine de l'habilitation des formations, du
statut des enseignants et du caractère national des diplômes.