2. Une plus grande ouverture des filières sélectives existantes
Ayant pris position pour les raisons
sus-énoncées contre la secondarisation des premiers cycles et la
création de collèges universitaires, la mission d'information est
conduite à préconiser une plus grande ouverture des
filières sélectives courtes technologiques aux bacheliers
technologiques et professionnels.
Comme il a été dit, ces filières courtes (STS et IUT) ont
été détournées de leur vocation initiale
d'insertion professionnelle et elles ont été investies par les
bacheliers généraux au détriment notamment des bacheliers
technologiques, pour lesquels elles avaient été
créées.
La relative pause démographique constatée au niveau du
baccalauréat et les effets persistants de l'" affaire du
CIP ", qui se traduisent par un moindre afflux vers les IUT, devraient
inciter les directeurs d'IUT à accueillir plus largement les bacheliers
technologiques qui connaissent par ailleurs un taux de réussite
très satisfaisant dans ces filières, même si les bacheliers
généraux restent sensibles aux avantages d'une formule qui permet
à la fois d'obtenir un diplôme apprécié sur le
marché de l'emploi et d'envisager la poursuite d'études
universitaires ultérieures dans un deuxième cycle
général.
Il conviendrait à cet égard de rappeler que le caractère
appliqué de la formation en IUT ne prépare pas
particulièrement les titulaires de DUT à suivre sans
difficulté des études longues de nature plus théorique et
générale.
S'agissant des STS, il serait souhaitable de développer leur fonction
d'accueil pour les étudiants qui souhaitent se réorienter en
cours ou en fin de DEUG.
Il conviendrait ainsi d'ouvrir les STS à ces étudiants et
d'adapter les programmes pour les recevoir en cours de première
année afin de leur permettre de passer ultérieurement sans
redoublement en seconde année.
Certaines universités qui ont engagé une politique de
réorientation précoce en première année de DEUG ont
développé en concertation avec les lycées ce type de
réorientation à la satisfaction générale et cette
faculté offerte aux étudiants devrait être étendue.
Une telle généralisation suppose cependant que les proviseurs
abandonnent une attitude trop répandue qui consiste à inciter
leurs meilleurs bacheliers à s'orienter vers les STS relevant de leur
établissement, afin notamment d'en maintenir ou d'en élever le
niveau et qu'une coordination plus satisfaisante soit mise en place entre les
responsables des premiers cycles universitaires, des IUT et des STS aussi bien
dans le domaine de l'affectation initiale des bacheliers que dans celui des
réorientations rendus nécessaires par la situation d'échec
que connaissent rapidement de trop nombreux étudiants.