C. LA NÉCESSITÉ D'ADAPTER LES FORMATIONS POST-BACCALAURÉAT À LA DIVERSITÉ DES NOUVELLES POPULATIONS ÉTUDIANTES
La massification de l'enseignement supérieur et
l'hétérogénéité des nouvelles populations
étudiantes suscitée par la diversité des
baccalauréats impose d'adapter l'offre des formations supérieures.
Cette adaptation passe notamment par une nouvelle organisation de
l'année universitaire, une plus grande ouverture des filières
sélectives courtes une réforme de la filière technologique
et un développement de l'enseignement supérieur par la voie de
l'alternance.
1. Une nouvelle organisation de l'année universitaire en premier cycle : les propositions de la mission
La mission d'information ne peut qu'être en accord avec
la philosophie des propositions et des expérimentations
évoquées précédemment, qui ont pour objet de
réduire l'échec en premier cycle en réorganisant les deux
années du DEUG.
Outre un allongement et une nouvelle organisation de l'année
universitaire, en semestres ou en quadrimestres selon les possibilités
offertes par les différentes filières permettant de
repérer précocement les étudiants en difficulté,
elle proposera de mettre en place une période d'adaptation au
début des premiers cycles, d'une durée de trois mois ou de six
mois, permettant d'aborder des disciplines et des formations proches et faisant
l'objet d'un véritable renforcement pédagogique, en particulier
de nature méthodologique.
Dans cette perspective, elle préconisera également le
développement de la formule des " DEUG d'orientation " qui
associent plusieurs disciplines en première année, la
spécialisation étant réservée à la
deuxième année.
Elle soulignera ensuite la nécessité de réduire le nombre
des DEUG autour de grandes filières généralistes et de
remédier à l'insuffisance des prérequis nécessaires
pour poursuivre des études supérieures en introduisant des
modules de culture générale et d'expression dans toutes les
formations de premier cycle.
Plusieurs interlocuteurs de la mission ont en effet souligné la
maîtrise insuffisante des acquis fondamentaux chez de nombreux nouveaux
étudiants et notamment une maîtrise de la langue française
qui ne leur permet de poursuivre avec succès un enseignement
supérieur, y compris dans des filières mathématiques ou
scientifiques.
Une action de rattrapage scolaire apparaît donc nécessaire en
premier cycle, même si certains universitaires considèrent que
cette fonction n'entre pas dans leurs attributions : les professeurs
agrégés et les tuteurs pourraient avoir une vocation
particulière à animer ces modules de culture
générale et d'expression.
Enfin, la consolidation des acquis scolaires pourrait être assurée
par les universités en multipliant les travaux pratiques, notamment dans
les filières scientifiques, tandis qu'un recours aux technologies
nouvelles, en lettres ou en sciences humaines, permettrait aux nouveaux
étudiants d'acquérir une maîtrise syntaxique ou
linguistique qui leur fait parfois défaut.