b) un échec qui varie selon les disciplines et l'origine des bacheliers
-
la répartition des étudiants par types de
formation
Classes supérieures (Public + Privé) |
307 000 |
dont CPGE |
76 500 |
STS primaire + secondaire |
86 500 |
STS tertiaire |
144 000 |
IUT secondaire |
48 000 |
IUT tertiaire |
55 000 |
Droit et sciences économiques |
358 700 |
Lettres |
529 500 |
Sciences (y compris STAPS et ingénieurs universitaires) |
342 000 |
Médecine, pharmacie, odontologie |
152 700 |
Ingénieurs (autres qu'universités) |
51 400 |
-
un échec inégal selon les disciplines
Alors que le taux d'accès en deuxième cycle, en deux, trois ou
quatre ans, se situe pour l'ensemble des disciplines à 57 %, les
DEUG scientifiques (63 %) enregistrent un taux de réussite
supérieur à celui des DEUG de lettres (61 %) et de droit et
de sciences économiques (52 %) du fait notamment de l'exigence d'un
niveau mathématique, alors que les études littéraires et
juridiques ne disposent pas d'un filtre similaire pour éviter l'afflux
massif d'étudiants. En revanche, la médecine, l'odontologie et la
pharmacie enregistrent des taux très inférieurs du fait de la
sélection qui intervient à l'issue de la première
année.
D'après l'enquête du CEREQ précitée menée en
1992, la situation des étudiants quatre ans après leur
entrée en premier cycle en 1988, est extrêmement variable selon
les disciplines.
Si le taux d'abandon d'études sans autre diplôme que le
baccalauréat est en moyenne de 16 %, il atteint 26 % en droit
et sciences politiques, 27 % en administration économique et
sociale (AES), 18 % en langues et en psychologie alors qu'il n'est que de
5 % et 6 % en médecine-pharmacie, 8 % en
mathématiques et en physique, 9 % en éducation physique et
sportive, 12 % en lettre et 15 % en sciences économiques.
Le taux de réussite moyen au DEUG en deux, trois ou quatre ans serait
pour sa part de 68 %, de 57 % en AES, de 78 % en
mathématiques et physique, de 76 % en lettres et de 66 % en
langues.
Enfin à partir d'une première année, 69 % des
étudiants de droit et 70 % des étudiants d'AES finissent par
décrocher un diplôme à bac + 2, contre 81 % en
sciences économiques, 84 % en lettres, 77 % en langues,
83 % en histoire-géographie, 79 % en sociologie, 81 % en
psychologie, 89 % en maths-physiques, 80 % en sciences de la vie et
91 % en éducation physique et sportive.
-
une situation très contrastée selon l'origine des
bacheliers
S'agissant des premiers cycles universitaires
, les enquêtes
révèlent que les taux de réussite sont très
contrastés entre les bacheliers généraux et les bacheliers
technologiques.
L'enquête du CEREQ sur le devenir des bacheliers de 1988, trois ans
après l'obtention du baccalauréat, révèle les
résultats suivants :
|
Taux de réussite au DEUG |
Taux de réorientation |
Taux d'abandon d'études |
Encore en 1er cycle |
Bacheliers scientifiques |
68 % |
18 % |
3 % |
11 % |
Bacheliers littéraires et économiques |
65 % |
16 % |
8 % |
11 % |
Bacheliers technologiques industriels |
27 % |
40 % |
25 % |
8 % |
Bacheliers technologiques tertiaires |
31 % |
31 % |
31 % |
7 % |
Les données fournies par la DEP confirment ces
inégalités entre les bacheliers généraux et
technologiques : si 57 % des étudiants inscrits en DEUG
accèdent à la licence dans la discipline choisie au
départ, ce taux est de 63 % pour les bacheliers
généraux et seulement de 25 % pour les bacheliers
technologiques.
Enfin, même s'il ne saurait être envisagé de s'opposer
à l'accès des bacheliers professionnels à
l'université, leurs chances d'accéder aux deuxièmes cycles
restent faibles. Il appartiendrait à tous les responsables de rappeler
que le " bac pro " en raison de sa finalité d'insertion
professionnelle immédiate, n'a pas vocation à permettre avec
succès la poursuite d'études supérieures
générales : des efforts d'information et d'orientation des
bacheliers professionnels ainsi que l'organisation d'une formation
complémentaire spécifique, apparaissent en ce domaine
particulièrement nécessaires. En 1994, leur taux d'accès
au second cycle s'établissait à près de 14 % soit une
hausse de trois points par rapport à 1993, et de 12 % en
économie-AES où ils sont les plus nombreux, dont seulement la
moitié à l'issue d'un cursus de deux ans en premier cycle.
·
S'agissant des IUT
, la situation apparaît beaucoup moins
contrastée selon l'origine des bacheliers. Alors que le taux de
réussite en IUT est déjà non négligeable au bout de
deux ans (69 % dans le secteur secondaire et 70,5 % dans le secteur
tertiaire), les résultats obtenus sont beaucoup plus homogènes si
l'on prend en compte les baccalauréats d'origine : 88 % des
bacheliers scientifiques, 83 % des bacheliers littéraires et
économiques, 74 % des bacheliers technologiques industriels et
75 % des bacheliers technologiques tertiaires obtiennent ainsi le DUT en
deux ou trois ans. Il convient également de remarquer que les rares
bacheliers professionnels admis en IUT connaissent un taux de réussite
en deux ou trois ans non négligeable de l'ordre de 50 %
étant cependant précisé que sur 35.438
diplômés d'IUT en 1995, 229 seulement étaient des
bacheliers professionnels (hors formation par apprentissage ou alternance).
·
S'agissant des BTS
, il convient de rappeler que le nouveau
contrat pour l'école préconise une revalorisation des
baccalauréats professionnels, notamment en favorisant les poursuites
d'études en BTS, avec une première année aux horaires
adaptés. Les bacheliers professionnels y obtiennent des résultats
satisfaisants, même s'ils restent inférieurs à ceux des
bacheliers généraux et technologiques : 45 % obtiennent leur
BTS, dont 39 % au bout de deux ans.
*
* *
Si les enquêtes précitées permettent de
nuancer son importance, l'échec en premier cycle reste
préoccupant pour les étudiants mais aussi pour leurs familles,
pour les finances publiques et pour le fonctionnement de notre système
universitaire.
Les redoublements et les réorientations ont en effet un coût
important et se traduisent par des locaux suroccupés, des enseignants
découragés, des étudiants mécontents.
Les quelques indications qui viennent d'être rappelées permettent
de mesurer l'ampleur et l'inégalité de l'échec dans les
premiers cycles : si celui-ci est lié directement à
l'inadaptation de notre enseignement supérieur, il résulte aussi
largement des dysfonctionnements constatés dans l'orientation des
bacheliers et des étudiants.