2. La mesure de l'échec en premier cycle
Du fait d'une coordination imparfaite des systèmes
statistiques, de la fréquence des redoublements, des
réorientations ultérieures et de la position d'attente de
nombreux étudiants, l'estimation des taux de succès et
d'échec des étudiants de premier cycle s'avère
malaisée.
Les diverses enquêtes menées en particulier par la DEP et le CEREQ
concordent cependant largement et révèlent un pourcentage
d'échec important, même s'il n'atteint pas les chiffres
catastrophiques annoncés par certains et s'il doit être
analysé en fonction de l'origine des bacheliers.
a) Un échec important mais qu'il convient d'interpréter
D'après l'enquête menée par le CEREQ en
1992
6(
*
)
auprès des entrants
en premier cycle de la rentrée 1988, 37 % de ces étudiants
obtiennent le DEUG en deux ans, 24 % en trois ans et 7 % en quatre
ans, soit 61 % en deux ou trois ans et 68 % au total, dont un sur dix
dans une autre spécialité que celle de la première
inscription.
D'après la même enquête, les 32 % d'étudiants
qui échouent se ventilent en trois catégories :
· 10 % se réorientent vers d'autres filières
supérieures (STS, IUT, écoles diverses) et obtiennent un
diplôme de niveau bac + 2 ;
· 6 % également réorientés, sont encore en
cours d'études ;
· 16 % abandonnent l'enseignement supérieur sans autre
diplôme que le baccalauréat dont un tiers après avoir
tenté une filière extérieure à l'université.
Ces résultats peuvent être comparés aux taux de
réussite observés dans les filières sélectives
courtes : 80 % des étudiants d'IUT obtiennent leur diplôme
tandis que 70 % des élèves de STS réussissent leur
BTS, l'échec du diplôme dans ce dernier cas n'empêchant pas,
par ailleurs, des perspectives d'insertion professionnelle très
satisfaisantes.
Pour sa part, M. Claude Thélot, directeur de la DEP, lors de son
audition devant la mission a indiqué que 57 % des étudiants
inscrits en DEUG passaient en licence dans la discipline choisie lors de leur
entrée à l'université et a comparé ce taux de
réussite non négligeable à celui constaté dans les
IUT et les BTS ainsi que dans les classes préparatoires scientifiques
(60 %). Il convient cependant de rappeler que la réussite au DEUG
est obtenue, dans près de la moitié des cas, au prix d'un ou de
deux redoublements, à la différence des résultats
enregistrés dans les filières sélectives.