4. La nécessité de multiplier les possibilités de réorientation au cours de la première année d'études universitaires
La réduction de l'échec universitaire dans les
premiers cycles passe d'abord par des réorientations aussi
précoces que possible et adaptées au profil des bacheliers.
Cette logique d'orientation suppose ainsi une réorganisation
pédagogique de l'année universitaire et la possibilité
d'une modulation individuelle de l'obtention des unités de valeur
nécessaires pour décrocher le diplôme.
La rénovation pédagogique des DEUG, engagée depuis 1992, a
ainsi permis de généraliser la capitalisation des acquis, les
modules et l'information préalable des étudiants.
Cependant, la seule information des lycéens et le suivi de
l'évolution des voeux des élèves de terminale et des
bacheliers déjà évoqués ne peuvent empêcher
des orientations irréalistes ou par défaut et il importe de
mettre en place au niveau des premiers cycles une nouvelle organisation de
l'année universitaire permettant des réorientations rapides.
Diverses propositions ont été formulées et plusieurs
expériences ont été engagées pour repérer
précocement et systématiquement les difficultés
rencontrées par les étudiants au cours du premier semestre et
pour leur proposer avant la fin de la première année une
réorientation vers une filière adaptée.
a) Les propositions de l'IGAEN : une " semestrialisation " de l'année universitaire pour faciliter les réorientations
L'étude de l'IGAEN précitée constate que
l'orientation, la réorientation et le soutien aux étudiants en
difficulté pourraient être grandement facilités par
l'organisation des premières années en semestres fonctionnant en
continu, afin de leur permettre de redoubler sans rupture, dès le
semestre suivant les modules non obtenus.
Le coût de cette semestrialisation est évalué à
50 % pour les cours magistraux et à environ 10 % pour les
travaux dirigés et pratiques, du fait des besoins nouveaux
entraînés en personnels et en locaux.
La semestrialisation qui pourrait être expérimentée dans
quelques universités et qui s'appliquerait aussi bien aux formations
générales qu'aux IUT et aux STS permettrait notamment d'assurer :
- une orientation progressive des étudiants sans réduire la part
de l'enseignement disciplinaire ;
- des réorientations à la fin du premier trimestre de la
première année, à l'aide de passerelles à
créer entre des formations proches ;
- un allongement éventuel du premier cycle sur trois ans sans
interrompre la formation ;
- un soutien direct des étudiants fragiles, notamment en les faisant
bénéficier d'un redoublement immédiat ;
- une double rentrée universitaire, la première en septembre et
une rentrée " latérale " en février ;
- un rapprochement de l'organisation de l'année universitaire avec celle
d'autres pays européens.
Cette nouvelle organisation, si elle était retenue, supposerait en cours
et fin d'année, de confronter l'orientation initiale aux
résultats obtenus, ce qui permettrait de repérer les
étudiants en difficulté et de passer une sorte de contrat entre
l'étudiant et son université portant notamment sur
l'assiduité.
Cette confrontation pourrait également permettre une
réorientation vers un cycle court selon une procédure qui devrait
être prévue dans le cadre général du dispositif
post-baccalauréat.