3. L'encadrement pédagogique des premiers cycles : une rupture avec le lycée
La consultation sur le réseau Internet lancée
par la mission a permis de recueillir de nombreux messages critiquant la
faiblesse de l'encadrement des étudiants de premier cycle qui serait
largement à l'origine de l'échec universitaire.
Si les meilleurs bacheliers généraux qui maîtrisent la
méthodologie requise par un travail personnel s'accommodent de ce
système, il n'en est pas de même pour les autres et surtout pour
les bacheliers technologiques, voire professionnels qui passent du
système relativement sur-encadré du lycée à une
structure plus lâche qui les laisse livrés à
eux-mêmes et qui les condamne rapidement à l'échec.
Cette situation résulte d'une insuffisance de l'encadrement, notamment
par rapport aux filières sélectives, des caractéristiques
des personnels enseignants et aussi d'une mise en oeuvre encore balbutiante des
formules de soutien aux étudiants en difficulté.
a) Un encadrement qui pêche par un manque de moyens
Alors que le coût annuel d'un étudiant
français est de 32.000 francs, il est de 62.000 francs aux
Etats-Unis ou au Japon et de 35.000 francs en Allemagne ou au Danemark.
D'après les estimations de la DEP, les filières sélectives
bénéficient d'un meilleur encadrement pédagogique :
le coût d'un cycle en classe préparatoire serait de
70.000 francs, en STS de 56.000 francs et en IUT de
52.000 francs et en DEUG de 32.000 F.
Dans ces conditions, comment ne pas faire un lien entre le taux d'encadrement
de ces filières et les chances de réussite de leurs
étudiants ? Il apparaît en effet paradoxal que les meilleurs
bacheliers généraux engagés dans les filières
sélectives, où ils connaissent un taux de réussite
largement supérieur, bénéficient des meilleures conditions
d'études alors que les moins bons qui se tournent par défaut vers
les filières générales universitaires doivent s'accommoder
d'un encadrement pédagogique calculé au plus juste qui tranche
avec leurs habitudes acquises dans le secondaire.
Si le droit de réussir a un coût important, comme le montre
l'exemple des filières sélectives, le coût de
l'échec, aussi bien humain que financier pour les étudiants qui
échouent au DEUG au bout de trois ou quatre ans, l'est plus encore et ce
taux d'échec doit être impérativement réduit en
adaptant les conditions d'études des trop nombreux
laissés-pour-compte de notre système universitaire.