b) Les expériences menées dans l'académie de Lyon7( * )
Prenant acte d'un échec trop important en
première année, tant à l'université que dans les
filières sélectives, l'académie de Lyon a adopté un
dispositif POSES (Programme d'orientation entre le second degré et
l'enseignement supérieur) ayant pour objectif d'améliorer cette
situation.
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Une meilleure appréhension du passage entre le secondaire et le
supérieur
Deux enquêtes, ADES (accès dans l'enseignement supérieur)
et VIVALDI (évolution du projet d'orientation d'élèves de
terminale) ont été engagées pour analyser les conditions
de passage des lycéens à l'enseignement supérieur.
· L'enquête ADES, de nature quantitative, engagée depuis
1987, fait apparaître notamment une diminution sensible des voeux
d'orientation des lycéens vers les filières professionnelles
courtes (BTS, DUT) et une augmentation de ces voeux vers les DEUG.
· L'enquête VIVALDI, plus qualitative, conduite depuis 1995, tente
d'analyser les critères de choix des lycéens de terminale et les
raisons des changements intervenant en matière d'orientation entre les
mois de mai, de juillet et d'octobre. Selon cette enquête, les
trois-quarts de ceux qui sont à l'université souhaitaient
déjà y être au mois d'avril précédant le
baccalauréat, et la moitié des bacheliers STT et STI ont le plus
souvent changé de projet d'études en raison notamment de leur non
affectation en STS ou en IUT. Les changements de projets par contrainte
semblent par ailleurs être une cause importante d'échec, alors que
les élèves se disent dans l'ensemble bien adaptés aux
filières mais regrettent de manquer d'information sur les exigences de
ces dernières.
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Une meilleure information des élèves de terminale et des
professeurs principaux
·
Les journées du lycéen
: à la fin du
mois de janvier, les élèves de terminale
bénéficient de deux journées d'information, prises sur le
temps scolaire, pour visiter des établissements d'enseignement
supérieur de leur choix (premiers cycles, BTS, CPGE, Ecole d'architecte,
...) ;
·
la formation des professeurs principaux de terminale et des
conseillers d'orientation-psychologues
: en janvier-février,
deux journées d'information obligatoires sont organisées à
l'intention des professeurs principaux et des COP de l'académie ;
l'une de ces journées, organisée en même temps que les
journées du lycéen, est consacrée à une meilleure
connaissance de l'université, la seconde étant organisée
au niveau de chaque bassin de formation selon un programme laissé
à leur initiative ;
·
le dossier des professeurs principaux
: en février 1996,
le service académique d'information et d'orientation a
élaboré un dossier pratique, complétant les publications
de l'ONISEP, afin de leur permettre de répondre aux questions des
élèves de terminale.
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L'examen de la demande d'orientation des élèves
Le système OCAPI (organisation et coordination des affectations par
informatique) permet à tous les élèves de terminale
d'inscrire en avril leurs voeux d'orientation pour l'année suivante (dix
au maximum mais quatre en moyenne dans la réalité).
Cette procédure permet d'anticiper l'organisation de la rentrée
en organisant une concertation avec les responsables des établissements
d'enseignement supérieur et de mettre en oeuvre une politique
concertée d'accueil entre les diverses filières
post-baccalauréat tenant compte des places disponibles et des
critères d'admission.
Certaines filières universitaires très sollicitées (STAPS,
psychologie...) ont fait l'objet de procédures spécifiques :
les postulants doivent expliciter leurs motivations tout en recevant un
descriptif très précis des exigences et objectifs des
filières concernées.
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L'affectation des bacheliers
· Les places vacantes font l'objet d'un suivi tout au long du mois de
septembre par le service académique d'information et d'orientation
(SAIO) et sont annoncées dans les chaînes d'inscription des
universités ;
· les universités organisent des entretiens d'orientation afin de
vérifier l'adéquation entre les attentes, les souhaits des
bacheliers et les exigences des filières ;
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Les actions nouvelles de réorientation
Durant le premier trimestre de l'année universitaire, les
universités et les lycées s'efforcent de prendre en charge
solidairement les populations les plus fragiles.
Ceci se traduit dans les universités par la confirmation du projet
universitaire de l'étudiant moyennant éventuellement une
année de mise à niveau avant le DEUG et dans certains
lycées par une rentrée en BTS au mois de janvier : cette
première année raccourcie à six mois comporte un programme
spécifique et permet de reprendre une scolarité habituelle en
deuxième année : cette solution permet aux étudiants
de valider une première année en BTS sans perdre un an avant de
se réorienter.
Enfin, ces actions nouvelles de réorientation s'appuient dans les
lycées et les universités sur des formations professionnelles
courtes prises en particulier en application de l'article 54 de la loi
quinquennale pour l'emploi de 1993.
A titre d'exemple, l'université Louis-Lumière (Lyon II) a
expérimenté une nouvelle politique d'orientation qui
s'intègre dans un dispositif d'accueil et d'accompagnement des nouveaux
étudiants. Lors des inscriptions, une commission d'aide à
l'orientation siégeant en permanence reçoit des étudiants
qui ne disposent pas des prérequis suffisants afin de vérifier
les choix et les motivations des candidats, et éventuellement d'aider
à trouver des solutions en cas d'erreur manifeste d'orientation.
Cet entretien préalable est obligatoire notamment pour l'inscription en
sociologie et le passage devant la commission est également requis pour
la plupart des bacheliers technologiques et professionnels dépourvus de
mention ou pour ceux dont les notes au baccalauréat sont jugées
insuffisantes dans les matières fondamentales. Bien sûr, l'avis de
cette commission n'est que consultatif et tout étudiant dispose d'un
recours devant le rectorat en cas de refus d'inscription ; son rôle
apparaît en revanche essentiel lorsque les capacités d'accueil de
certaines filières sont dépassées.