3. Le fret
Le transport ferroviaire de marchandises a connu un
très fort déclin au Royaume-Uni au cours des dernières
décennies et la loi de 1993 fixe notamment pour objectif à la
réforme de relancer le transport de fret afin de désengorger les
routes.
Le gouvernement a scindé les activités de British Rail en
plusieurs compagnies, parmi lesquelles trois compagnies de fret lourd :
Loadhaul, Mainline et Transrail, dont la privatisation a été
entreprise. Ces trois compagnies ont été reprises par la
même société américaine : Wisconsin, qui a
rapidement annoncé qu'elle allait faire l'acquisition de 200 locomotives.
Les sociétés de fret négocient directement avec
l'entreprise chargée de l'infrastructure, Railtrack, les conditions de
leur accès au réseau, sous le contrôle du
régulateur, dont votre rapporteur évoquera le rôle plus
loin. Il est évident qu'une relance du transport ferroviaire de
marchandises n'est susceptible d'intervenir que si les péages sont
fixés à un niveau raisonnable.
De son côté, le gouvernement souhaite inciter au transfert de
marchandises de la route au rail et verse pour cela des subventions aux
transporteurs qui accomplissent cette démarche. Ces subventions ont
été récemment augmentées et sont calculées
en prenant en compte le nombre de camions évités sur la distance
parcourue.
L'ancienne entreprise British Rail a donc été
éclatée en de nombreuses sociétés distinctes et
autonomes. La principale interrogation que peut susciter un tel système
est celle de la coordination et de la régulation. Pour l'instant, tous
les problèmes que pose une organisation de ce type ne sont pas encore
pleinement résolus. Ainsi, la coexistence de nombreux exploitants
disposant chacun d'un système tarifaire qui lui est propre, peut rendre
très complexe l'établissement d'une tarification pour les
déplacements impliquant la traversée de plusieurs réseaux.
Un système central d'informations a été mis en place afin
d'éviter que chaque réseau ne fournisse des informations
parcellaires, favorisant ainsi ses propres services, mais la gestion de ces
problèmes de coordination ne paraît pas encore satisfaisante.