b) La pêche
La Nouvelle-Calédonie dispose d'une zone
économique exclusive (ZEE) dont l'étendue représente
environ la moitié de la surface cumulée de la
Méditerranée et de la Mer Noire, avec 1.450.000 km².
Les scientifiques estiment à plus de 20.000 tonnes la
quantité de poissons qui pourrait être prélevée
chaque année dans la ZEE calédonienne sans mettre en péril
le renouvellement des ressources. Or, le total des prélèvements
opérés dans la zone par les armements battant pavillon
français ou étranger est actuellement de l'ordre de
3.000 tonnes par an.
Résultats de la pêche calédonienne par catégorie pour 1995
|
Tonnes |
Millions de
|
Pêche industrielle |
1.450 |
500 |
Pêche artisanale |
1.420 |
530 |
Pêche plaisance et vivrière |
2.500 |
ND |
Total |
5.370 |
1.030
|
Source : Affaires maritimes (estimations)
ND : non
déterminé
Le principal armement calédonien, Navimon, ne dispose que de
5 palangriers et ne doit son développement qu'à l'aide
publique (actionnariat à dominante de la SODIL, la société
d'économie mixte de développement de la province des îles
Loyauté, et recours aux mesures de défiscalisation de la loi Pons
pour l'achat des navires).
Environ les deux-tiers de la pêche hauturière calédonienne
(1.000 tonnes en 1995) sont exportés. Les thonidés (produits
frais ou congelés) représentent 90 % de ces exportations.
Parallèlement, des accords de pêche sont
régulièrement signés avec des armateurs japonais les
autorisant à effectuer des prises, dans la limite d'un quota fixé
à 1.500 tonnes pour la dernière campagne.
La modestie de l'armement néo-calédonien trouve d'abord son
fondement dans l'absence de tradition maritime hauturière : la
population mélanésienne se livre naturellement à une
pêche lagonaire à finalité vivrière ; quant
à la population européenne, elle a historiquement favorisé
l'exploitation minière, l'agriculture et l'élevage au
détriment des autres activités.
En outre, l'industrie halieutique nécessite des investissements
très lourds (armement, conservation, conditionnement). La
Nouvelle-Calédonie demeure confrontée de ce point de vue à
ses problèmes structurels : étroitesse du marché
local de consommation qui oblige l'armateur à miser sur l'exportation,
avec cependant deux handicaps majeurs qui sont la distance séparant le
territoire des centres de consommation et l'existence de coûts
élevés de production.