B. UN BILAN LOCAL POSITIF, UN BILAN GLOBAL MITIGÉ

1. Une mise en oeuvre hétérogène portée par une implication inégale des acteurs à tous les niveaux

Cette architecture de gouvernance et cette carte blanche donnée aux industriels sont plébiscitées par les élus et les industriels, pour qui la principale plus-value du programme est de permettre le développement d'une dynamique coopérative entre tous les acteurs concernés, publics et privés, facilitée par l'animation des chefs de projets nommés dès la phase 1 dans certains Territoires d'industrie, et généralisée depuis 2023.

Le programme a cependant été mis en oeuvre de manière hétérogène dans les territoires, d'autant que la première liste des Territoires d'industrie avait été désignée sans concertation avec les industriels et élus locaux. Malgré cela, 85 % des Territoires d'industrie de la phase 1 ont candidaté et ont été labellisés pour la phase 2.

En outre, les régions n'ont pas été associées par l'État au lancement du programme, malgré leur rôle de cheffes de file en matière de développement économique ; l'implication des chambres de commerce et d'industrie (CCI) demeure globalement insuffisante.

 
2. Un bilan financier en trompe-l'oeil

Reposant sur une logique d'offre de services renforcée - notamment en accompagnement et animation -, de la part des services et opérateurs de l'État, le programme était, à l'origine, dépourvu de tout financement spécifique. Si les Territoires d'industrie ont massivement bénéficié, comme les autres territoires, des mesures de soutien à l'activité économique déployées au moment de la crise de la covid puis via le plan France 2030, les crédits récurrents du programme, qui co-financent des postes de chefs de projet et de l'ingénierie dans les Territoires d'industrie, se montent seulement à quelques millions d'euros par an.

Très peu coûteux pour les finances publiques, le programme devrait donc être pérennisé et doté d'une ligne de financement pluriannuelle sécurisée pour ces missions. Dans un contexte d'austérité budgétaire, la présence des chefs de projets, un meilleur relais assuré par les CCI et une coordination régionale renforcée devraient permettre aux acteurs industriels d'être mieux informés et accompagnés dans la recherche d'aides publiques, y compris régionales et européennes.

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