Réponse de Valérie Bacot
Il est compliqué de s'exprimer après Édouard Durand, dont le discours m'a énormément parlé et émue.
Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, mes chers amis, merci bien. Merci de m'avoir donné la chance de m'exprimer au Sénat, et d'avoir accompagné cette audition par une remise de prix.
Je dédie cette médaille à toutes les victimes de violences conjugales ainsi qu'à toutes les personnes décédées sous les coups de leurs conjoints ou conjointes. (La voix de l'oratrice se noue.)
Toutes les médailles du monde n'auront jamais autant de poids que votre pouvoir à vous, élus de la République.
J'ai l'espoir que tous ensemble nous puissions faire avancer les choses, du fond du coeur. Merci beaucoup. (Applaudissements.)
Réponse de Sylvie Testud
« Vous avez l'impression que les personnages vont tout vous prendre, mais, en fait, ce sont eux qui vous donnent tout. », déclarait Isabelle Huppert lors du dernier Festival de Cannes.
C'est exactement ce qui m'est arrivé en jouant sur scène l'histoire de Valérie Bacot.
Je n'avais pas accepté d'emblée, ne sachant pas si j'aurais suffisamment de retenue et de recul face à tout ce qu'elle a traversé, et avec quel courage !
Mais l'essentiel pour moi était de transmettre, de sortir des statistiques pour faire appel à l'humanité et à la sensibilité des gens. Le trac, je ne l'ai eu que pour me demander si je saurais faire preuve d'autant de dignité et de courage qu'elle.
J'ai incarné deux personnages très forts : l'avocate et Valérie, qui, malgré les souffrances endurées, a réussi à garder assez d'amour pour protéger ses quatre enfants.
Merci de m'avoir tant apporté, Valérie ! (Applaudissements.)
Annick Billon, présidente. - Je vous remercie vivement, Mesdames, d'être parmi nous aujourd'hui. Votre présence nous tenait particulièrement à coeur. Notre délégation est ravie d'avoir modestement contribué à faire rayonner vos travaux. (Applaudissements.)
J'invite désormais Christiane Lambert à me rejoindre.
Remise du prix de la délégation à Christiane Lambert
Chère Christiane Lambert, je suis très heureuse de vous accueillir de nouveau au Sénat et de vous remettre aujourd'hui le prix de la délégation aux droits des femmes. Vous avez participé à nos travaux à plusieurs reprises, tout comme Jacqueline Cottier, ancienne présidente de la commission des agricultrices de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), que nous avons souvent entendue en audition et que je souhaite également associer à ce prix.
Nous vous avions ainsi accueillie en mai 2017, un mois seulement après votre élection à la présidence de la FNSEA, premier syndicat d'exploitants agricoles de France. Cette audition s'inscrivait dans le cadre des travaux préparatoires à notre rapport Femmes et agriculture. Vous nous aviez alors exposé l'action que vous entendiez mener au sein de la FNSEA, ainsi que vos priorités pour accompagner au mieux les agricultrices. Vous aviez notamment insisté sur l'importance de la formation, déplorant que les agricultrices ne s'en saisissent pas suffisamment, du fait des difficultés à quitter l'exploitation.
Vous aviez également évoqué alors les très faibles revenus des femmes retraitées de l'agriculture. L'amélioration des retraites des agriculteurs et des agricultrices a été l'un de vos combats ; il a trouvé sa concrétisation dans plusieurs textes que nous avons adoptés. Je pense en particulier à la loi du 17 décembre 2021, qui a permis une revalorisation de 100 euros par mois en moyenne des plus petites retraites agricoles, celles des conjoints collaborateurs et des aides familiaux, qui sont des femmes dans 70 % des cas.
À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, dans le cadre d'une journée consacrée au thème : « Femmes et ruralités », vous nous aviez livré un puissant témoignage sur votre parcours personnel et votre engagement professionnel et syndical. Au-delà de votre implication dans votre exploitation, que vous avez gérée avec votre mari, vous avez gravi tous les échelons du syndicalisme agricole, au sein des Jeunes agriculteurs dès l'âge de dix-neuf ans, puis au sein de la FNSEA.
À l'issue de votre témoignage, vous aviez également lancé un appel aux vocations féminines dans l'agriculture, soulignant que les métiers agricoles ont aujourd'hui besoin de jeunes filles et de jeunes femmes. Vous vous étiez félicitée que les jeunes filles soient de plus en plus nombreuses dans les écoles d'agriculture, y compris dans des métiers et secteurs qui étaient par le passé exclusivement masculins. Un parcours tel que le vôtre est une source d'inspiration pour ces jeunes femmes !
C'est donc un privilège pour moi de vous remettre cette médaille, au nom de l'ensemble des membres de la délégation. (Applaudissements.)