C. DES PERSPECTIVES D'APPROFONDISSEMENT DES RELATIONS ÉCONOMIQUES FRANCO-HELLÉNIQUES
La France est un acteur économique modeste en Grèce qui représente son premier excédent commercial dans la zone euro. Elle se situe loin derrière l'Allemagne, l'Italie, la Russie, les Pays-Bas ou la Chine, même si les échanges ont connu une forte croissance en 2018 et 2019 du fait de la reprise de l'activité grecque. Ainsi les exportations françaises vers la Grèce ont-elles crû de 15 % au cours des dix premiers mois de 2019 par rapport à 2018.
Les volumes demeurent toutefois modestes. La France est le 7 e fournisseur de la Grèce, avec une part de marché de 4,2 % en 2019, et représente 0,7 % des exportations vers ce pays, et 0,2 % des importations : la Grèce est un petit marché pour la France. Les échanges portent surtout sur les médicaments, l'agro-alimentaire, la viande bovine, l'huile d'olive ou l'aluminium.
La France se situe en 5 e position pour les investissements en Grèce, avec 1,5 milliard d'euros - 6 milliards venant d'Allemagne. La Grèce est un investisseur marginal en France. Néanmoins, de grands groupes français sont présents en Grèce tels qu'EDF (y compris dans les énergies nouvelles), Vinci, Alstom (pour les lignes 2 et 3 du métro d'Athènes), Safran, Thalès (sur des sujets militaires), Danone, Pernod, CMA-CMG (qui voudrait prendre le contrôle du port de Thessalonique), Renault, PSA, etc. La Grèce est très en retard en matière de gestion des eaux et des déchets. Elle a lancé un appel d'offres, sur lequel le groupe Suez s'est positionné, ce qui lui donnerait l'occasion de revenir dans ce pays. Au total, 120 filiales de groupes et entreprises français ou joint-venture associant des entreprises grecques sont actuellement actives en Grèce ; elles sont à l'origine de la création de 13 000 emplois directs .
Dans ce contexte, on voit tout l'intérêt du Forum économique franco-grec , intitulé « La Grèce, partenaire majeur du Sud-Est européen : la confiance renaît », organisé le 29 janvier 2020, à Paris. Ce Forum a été l'occasion pour les dix ministres et secrétaires d'État grecs présents d'exposer aux investisseurs français les réformes en cours et les opportunités d'investissements liées à la politique de modernisation de l'économie et de privatisation en cours.
Ce Forum a également été l'occasion pour le ministre français de l'économie et des finances, Bruno Le Maire, et pour les ministres grecs des finances, Christos Staïkouras, et du développement et des investissements, Adonis Georgiadis, de signer une déclaration d'intention sur le Partenariat économique gréco-français, visant à intensifier la coopération entre les deux pays en matière économique en vue de profiter des opportunités de croissance et de promouvoir le développement des investissements croisés.