Le résumé
La Grèce a connu plusieurs années de récession, provoquant une grave crise économique et sociale, ainsi que des troubles politiques. Le pays est sorti du plan d'aide financière à l'été 2018, tout en continuant à faire l'objet d'une « surveillance renforcée » de la part de la Commission européenne, en raison du poids de la dette publique et de ses engagements à poursuivre des réformes structurelles. Même si la pandémie de Covid-19 a terni les perspectives, l'ambiance générale s'est améliorée : les indicateurs sont plus flatteurs et le gouvernement Mitsotakis, issu des élections législatives de juillet 2019, a orienté sa politique économique sur la croissance et l'investissement.
La « sortie de crise » observable en Grèce risque toutefois d'être rendue plus délicate par les difficultés qui réapparaissent sur le dossier migratoire, alors que, depuis 2019, le pays connaît une hausse importante - presque 60 000 - des arrivées de migrants sur les îles. En outre, à la fin février 2020, la Turquie a exercé une forte pression sur la Grèce en « ouvrant » ses frontières et laissant ainsi passer plusieurs milliers de migrants, contrevenant à l'accord de mars 2016 qui la lie à l'Union européenne. Cet épisode illustre une fois encore le fait que la protection des frontières extérieures de l'Union européenne appelle des solutions européennes, alliant solidarité et responsabilité.
Enfin, il faudra rester vigilant sur les conséquences en Grèce du coronavirus. Le pays a certes bien géré cette crise sanitaire, avec un nombre de décès très limité, mais ses effets économiques sont potentiellement inquiétants, d'autant plus que son économie dépend fortement du tourisme, très affecté par le confinement et la fermeture des frontières.