C. L'ASSISTANCE EUROPÉENNE À LA GRÈCE PENDANT LA PANDÉMIE

La Grèce, peu touchée sur le plan sanitaire, mais fortement affectée par les conséquences économiques de la pandémie, a été amenée à prendre position sur la réponse économique que l'Union européenne apporté à cette crise.

Avec l'Italie, l'Espagne, la France ou encore le Luxembourg, la Grèce fait partie des États membres ayant réclamé la création d'un fonds de relance européen pouvant être financé par de la dette commune , sous la forme d'euro-obligations, ce que l'on a appelé des « coronabonds », hypothèse constituant une ligne rouge pour La Haye. Début avril, elle a également signé , avec douze autres États membres, dont la France et l'Allemagne, la lettre ouverte diffusée à l'initiative du Danemark, pour faire du Green Deal « la feuille de route face à la crise économique » .

Par ailleurs, la Commission a proposé, lors de la réunion des ministres des transports du 29 avril, un ensemble de mesures de soutien aux activités de transports particulièrement touchées en raison de la suspension de l'essentiel du trafic, afin de réduire temporairement leurs coûts et protéger l'emploi, tout en garantissant des conditions de concurrence équitables : pour le secteur routier, elle accorde une exemption temporaire des règles applicables au temps de conduite et aux périodes de repos. La Grèce fait partie des États membres ayant obtenu ce soutien. Elle compte également parmi les États membres à avoir signé une déclaration commune pour que le futur plan de relance européen comporte un soutien important au tourisme et établisse des règles homogènes pour la mobilité terrestre, aérienne et en mer afin de garantir des voyages sûrs en Europe.

La Grèce a également bénéficié de la solidarité européenne au titre du mécanisme de protection civile de l'Union européenne, RescEU . Le 20 avril dernier, afin d'aider ce pays à prévenir le risque d'une propagation du coronavirus dans les camps surpeuplés de migrants et de réfugiés dans les îles, l'Autriche a offert 181 containers d'hébergement contenant des douches et des toilettes. Le 12 mai, pour répondre à la demande d'assistance introduite par la Grèce auprès du mécanisme de protection civile de l'Union européenne, la République tchèque, le Danemark, la France et les Pays-Bas ont fait un don similaire dans le même objectif. À chaque fois, les coûts de transport aérien sont cofinancés à 75 % par la Commission européenne.

Enfin, le 20 mai, la Commission, dans son 6 e rapport de surveillance renforcée de la Grèce 24 ( * ) , a estimé que, « compte tenu des circonstances exceptionnelles liées à la pandémie de coronavirus, la Grèce a pris les mesures nécessaires pour respecter ses engagements en matière de réformes ». Ce rapport note qu'au début de la crise, la Grèce bénéficiait d'une position budgétaire favorable caractérisée par des réserves monétaires substantielles à hauteur de 34 milliards d'euros, un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) supérieur à 3,5 % du PIB pour la cinquième année consécutive et de faibles besoins en refinancement sur les marchés à moyen terme. Par ailleurs, le pays bénéficie désormais de l'opération PEPP ( Pandemic Emergency Purchase Programme ) de rachat massif de titres publics, que la Banque centrale européenne a engagée pour faire face à la pandémie. La Commission soutient aussi les engagements supplémentaires pris par le gouvernement grec en matière de réformes, parmi lesquelles une modernisation du marché du travail, une réforme du système judiciaire et une meilleure gestion du parc immobilier public. Le commissaire à l'économie, Paolo Gentiloni, a estimé à l'occasion de la publication de ce rapport que cette situation laissait présumer une décision positive de l'Eurogroupe qui, en juin, devra se prononcer sur le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 748 millions d'euros, qui permettra d'alléger le service de la dette publique grecque .


* 24 Texte COM (2020) 529 final .

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page