D. LES ÉCHANGES DE L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE AVEC DIFFÉRENTES PERSONNALITÉS
1. Le discours de M. Andrej Plenkoviæ, premier ministre de la Croatie, le 26 juin 2018
L'APCE a entendu, en clôture de sa première séance du mardi 26 juin 2018, M. Andrej Plenkoviæ, Premier ministre de la Croatie.
M. Andrej Plenkoviæ a commencé par rappeler l'importance du Conseil de l'Europe dont la vocation est de garantir la paix et de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme. Il a salué l'aide apportée par le Conseil à son pays.
Puis, il a rappelé la nécessité de faire respecter les arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme pour garantir la crédibilité de l'Organisation.
Deux thèmes feront l'objet d'une attention particulière durant la présidence croate : la lutte contre la corruption et la protection des femmes contre les actes de violence.
Il a rappelé son soutien à l'Ukraine pour le maintien de son intégrité territoriale et aux États des Balkans occidentaux en vue de leur adhésion à l'Union européenne.
Enfin, il a évoqué la crise des migrants qui illustre la nécessité d'une plus grande solidarité entre les États européens et d'une meilleure protection des frontières extérieures.
2. Le discours de M. Peter Pellegrini, Premier ministre de la République slovaque, le 27 juin 2018
L'Assemblée parlementaire a également entendu, en clôture de sa première séance du mercredi 27 juin 2018, M. Peter Pellegrini, Premier ministre de la République slovaque.
M. Peter Pellegrini a déclaré qu'être membre du Conseil de l'Europe implique d'honorer et de respecter les engagements pris en matière de droits de l'Homme. Se référant à la corruption comme un cancer de la société, il a expliqué que dans la lutte pour préserver et restaurer la confiance des citoyens dans la primauté du droit, le Conseil de l'Europe doit s'appuyer sur des institutions indépendantes et fonctionnelles, une société civile active et des médias libres.
Il a affirmé que la protection des droits des personnes appartenant à des minorités nationales est un sujet d'une importance particulière pour la Slovaquie, se félicitant de l'événement organisé par la présidence croate du Comité des Ministres pour commémorer le 20 ème anniversaire de l'entrée en vigueur de deux instruments juridiques uniques du Conseil de l'Europe - la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Il a indiqué que la Slovaquie, dont la population est diversifiée en termes de minorités nationales et de groupes ethniques, tire pleinement parti de l'expertise et de l'assistance fournies par le Comité consultatif et le Comité d'experts dans ses efforts pour améliorer la protection des personnes appartenant à des minorités nationales.
Enfin, M. Peter Pellegrini a également exprimé sa gratitude au Conseil de l'Europe pour avoir contribué à améliorer le statut social des Roms en Slovaquie et en Europe, y compris leur inclusion sociale.
M. Bernard Fournier (Loire - Les Républicains) a interrogé le Premier ministre sur les violences policières dont sont victimes les Roms selon certaines ONG. En réponse, M. Peter Pellegrini a réfuté toute discrimination envers les Roms dans le cadre de la lutte contre la criminalité et a vanté les programmes éducatifs mis en place dans son pays pour scolariser les enfants Roms.
3. Le discours de M. Jean Asselborn, Ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, le 28 juin 2018
L'APCE a enfin reçu, en clôture de sa première séance du jeudi 28 juin 2018, M. Jean Asselborn, Ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg.
M. Jean Asselborn a commencé par rappeler que la pérennité du Conseil de l'Europe passe par le respect du multilatéralisme, qui correspond au fait de trouver ensemble des solutions dans le respect du droit international.
Il a estimé que ce multilatéralisme repose sur le respect des droits des États membres, notamment celui de participer à l'élection aux postes clés de l'Organisation, et des obligations collectives comme payer sa part du budget, respecter et exécuter effectivement les arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme, et coopérer de bonne foi avec les organes du Conseil de l'Europe.
M. Asselborn a ajouté que la crise que traversait le Conseil de l'Europe s'expliquait avant tout par la remise en cause des valeurs de l'Organisation dans certains États membres. Suite à certaines réformes nationales, des pays s'éloignent de plus en plus des principes de l'État de droit. Ces réformes tendent à remettre en cause l'indépendance de la justice et le principe de la séparation des pouvoirs. Enfin, il a déploré que cette prise de distance vis-à-vis des valeurs portées par le Conseil s'accompagne d'une montée inquiétante des mouvements populistes un peu partout en Europe et de replis identitaires nationaux.