VIII. M. Olivier Andrault, chargé de mission alimentation et nutrition à l'UFC-Que choisir
L'UFC-Que choisir publie, dans son magazine bien connu, des articles généraux dont l'objet est d'informer le consommateur et le citoyen des évolutions réglementaires en matière de définition des perturbateurs endocriniens. Nous menons des tests comparatifs ; nous l'avons fait, par exemple, pour les articles de puériculture, avant même la mise en place des réglementations européenne et française interdisant le bisphénol A. De la même façon, nos tests avaient mis en évidence la présence de cette molécule problématique dans certains contenants alimentaires, là encore avant l'adoption de la réglementation en la matière. Ces tests sont aussi un moyen d'identifier les produits exempts de telles substances.
La réglementation est par définition lente. Elle est en tout cas en retard d'un ou deux trains sur l'évolution des connaissances techniques et scientifiques. Grâce à nos tests comparatifs, nous sommes en mesure d'informer les consommateurs en temps réel, donc avec un peu d'avance sur le rythme réglementaire, sur l'évolution de la présence de substances problématiques dans l'offre de produits.
S'agissant des cosmétiques, nous avons publié, il y a un an, une base de données d'accès libre listant certains produits contenant des substances indésirables, lesquelles peuvent être des perturbateurs endocriniens. Par ce biais, nous aidons le consommateur à faire son choix, au moment d'acheter ou d'utiliser un produit. C'est chose complexe, sachant que la réglementation est par essence en retard, comme je l'ai dit, sur les progrès de la science ! Pour les produits cosmétiques comme pour les produits alimentaires, la mention des ingrédients est obligatoire. Malgré leurs noms souvent barbares, la très grande majorité des composants sont d'une parfaite innocuité. N'ayez pas peur de l'« aqua » !
Dernier exemple d'action, nous entretenons des interactions - je n'aime pas parler de lobbying - avec les pouvoirs publics, au niveau tant national qu'européen, par le biais de notre représentant à Bruxelles. L'objectif peut être d'encadrer de manière plus stricte un pan spécifique de l'offre de produits de consommation, par exemple les produits destinés aux enfants. Les biberons ou tétines contenant du bisphénol A sont interdits, mais d'autres produits, comme les tapis d'éveil, peuvent contenir certains produits préoccupants. Nous oeuvrons donc en faveur de l'élaboration d'une définition plus restrictive, et plus facilement applicable au niveau européen, des perturbateurs endocriniens.