4. La France a retrouvé deux partenaires historiques
La France s'est fortement réjouie de cet élargissement qu'elle a beaucoup soutenu. En effet, les relations de la France avec la Bulgarie et la Roumanie sont anciennes, plus politiques et intellectuelles qu'économiques, mais la francophonie de ces deux États qui reste vivace s'avère toujours un excellent atout en matière de relations bilatérales.
Sans rappeler que la Roumanie n'aurait pas les mêmes frontières si Clemenceau n'avait pas défendu vigoureusement les intérêts roumains contre les intérêts autrichiens et hongrois, il est bon de garder en mémoire que la France est intervenue positivement dans l'histoire de la Roumanie (et de la Bulgarie) dès le début de leur détachement du « joug » ottoman, comme les Bulgares se plaisent à appeler la longue administration de la Sublime Porte.
Il n'est donc pas faux de dire que la France bénéficie, en Bulgarie et en Roumanie, d'un vrai capital de sympathie. Vos rapporteurs qui ont été très bien reçus dans les deux pays ont pu le remarquer. De même, vos rapporteurs ont remarqué que le capital de sympathie n'exclut pas une grande susceptibilité dès que l'allié français ne les soutient pas inconditionnellement. L'hésitation du précédent gouvernement français sur l'élargissement de l'espace Schengen, et surtout sa proposition consistant à réformer certaines réglementations applicables à l'espace Schengen, et plus particulièrement la réintroduction temporaire de contrôles aux frontières intérieures dans des circonstances exceptionnelles, la création d'un mécanisme d'évaluation et de suivi destiné à contrôler l'application de l'acquis de Schengen et enfin l'instauration d'une clause de sauvegarde en matière de visas, ont provoqué en Bulgarie et en Roumanie l'impression que leur allié français travaillait directement contre leurs intérêts. Cependant aujourd'hui, avec l'alternance qui a pris place en France en mai dernier, les positions françaises ont évolué et un retour aux anciennes alliances s'est amorcé.
Il convient d'ajouter, pour être complet et illustrer encore le préjugé favorable dont bénéficie la France, que c'est notre pays qui a remporté le plus grand nombre de jumelages institutionnels PHARE.