6. LE DELTA DU FLEUVE ROUGE (Vietnam) : où s'arrête l'urbain ?
Au Nord du Vietnam, le delta du Fleuve Rouge, compte parmi les régions les plus denses au monde , avec à certains endroits des densités qui dépassent celles de la capitale Hanoï. Ce territoire si particulier, ni rural, ni urbain, permet de repenser les rapports et les limites entre ville, campagne et nature. Dès lors faut-il encore parler de ville ou préférer le terme d'urbain ?
Situé au nord du Vietnam, en aval de la capitale Hanoï, le delta du Fleuve Rouge, formé d'alluvions charriés par le Fleuve Rouge et le Fleuve Thai Binh, est composé de plusieurs branches qui s'étendent sur plus de 120 km jusqu'à atteindre la mer de Chine. Ce territoire est marqué par la fertilité de ses terres (le delta fourni près de la moitié de la production de riz du Vietnam), mais aussi par la dangerosité des crues du fleuve : les débits du Fleuve Rouge varient de 430 m3/s en saison sèche à 30000 m3/s lors des moussons. Pour éviter les dégâts des inondations, et aussi protéger les terres gagnées sur la mer, des digues furent construites dès le Vème siècle, ce qui témoigne d'une implantation humaine très ancienne dans le delta malgré l'imprévisibilité du fleuve. C'est d'ailleurs souvent, de façon contradictoire, le long des fleuves les plus dangereux, tels le fleuve Yang Tsé (Chine) ou le Gange-Brahmapoutre (Bangladesh) que le peuplement est le plus ancien et que les charges humaines sont les plus importantes. A ce titre, on considère souvent le delta du Fleuve Rouge comme le berceau de la civilisation vietnamienne et du riz irrigué.
Carte de la région du delta
Alors pourquoi proposer le portrait d'une telle région agricole, dans un travail consacré aux villes ? Parce qu'aujourd'hui, le delta du Fleuve Rouge au Vietnam fait partie des régions les plus densément peuplées de la planète avec plus de 1500 hab/km2 (plus de 15 habitants par hectare cultivé) 62 ( * ) sur un territoire d'une superficie de plus de 10 000 km2. La concentration de population peut même y dépasser les 15 000 hab/km² à certains endroits, soit une densité de population comparable aux quartiers centraux de la capitale Hanoi 63 ( * ) . Au total, plus de 15 millions d'habitants vivent dans le delta, ce qui n'est donc pas sans poser certaines questions sur la ville et l'urbain.
Le delta du fleuve nous invite ainsi à réfléchir aux traditionnelles dichotomies ville/campagne et urbain/rural. Faut-il parler de campagnes urbanisées suite à un processus d'extension urbaine ? Où fini l'urbain, où commence le rural ? Où sont les limites ? Dans ce contexte, les notions de ville et de campagne sont-elles encore pertinentes ? Le monde devient-il tout urbain ? Il semblerait que le delta du fleuve rouge propose un modèle urbain qui n'est pas tout à fait celui de la ville, ni tout à fait non plus celui d'une campagne urbanisée.
Image satellite du delta du Fleuve Rouge (source : NASA, http://veimages.gsfc.nasa.gov )
Le symbole d'une urbanisation spécifique à l'Asie du Sud-Est
L'Asie du Sud-Est est une région encore relativement peu urbanisée, mais à très fort potentiel d'accroissement urbain . Les 11 pays qui composent cette région comptent un total de 600 millions d'habitants en 2010. Le taux d'urbanisation y est légèrement inférieur à la moyenne mondiale (45,8 % contre 49,4 % au niveau mondial) 64 ( * ) mais le taux de croissance urbaine y est fort et en croissance (3,1 % contre 2% au niveau mondial) 65 ( * ) . Ainsi, la population urbaine supplémentaire estimée entre 2010 et 2050 avoisine les 300 millions d'habitants.
Au regard de ce tableau général de l'urbanisation en Asie du Sud-Est, les caractéristiques particulières du delta du Fleuve Rouge en termes de densité nous invitent à nous interroger sur la spécificité de l'urbanisation dans cette région du monde. Les études urbaines, notamment anglo-saxonnes, ont souligné le caractère spécifique à l'Asie du Sud-Est d'un développement de zones mi-rurales, mi-urbaines, tant du point de vu du peuplement que des activités. Le delta du Fleuve Rouge en lien avec la croissance urbaine de la capitale Hanoï en est un exemple pertinent. Pour caractériser ce phénomène, le géographe canadien T. McGee 66 ( * ) a forgé le terme d'origine indonésienne desakota (desa : village, kota : ville).
On retrouve dans le cas du delta du fleuve rouge, toutes les spécificités de ce type d'espace qui échappe aux concepts traditionnels d'urbain et de rural :
- une grande partie de la population a été engagée dans l'agriculture dans la seconde partie du XXe siècle (essentiellement la riziculture qui demande beaucoup de main d'oeuvre) ;
- les activités non agricoles augmentent dans des zones qui étaient autrefois largement agricoles . Ces activités non agricoles sont marquées par un mélange d'activités ;
- la participation des femmes dans les secteurs secondaire et tertiaire augmente , notamment dans la petite industrie ;
- l'utilisation des sols est très diversifiée avec un mixte d'industrie, de commerces, et d'habitat ;
- la population et les biens sont très mobiles vers les grands centres urbains, mais aussi au sein de ces zones.
Densité de population par district dans le delta du Fleuve Rouge (Source : FANCHETTE S., in Ruralités Nords-Suds - Inégalités, conflits, innovations, 2008)
Ainsi, le delta du Fleuve Rouge, à l'instar d'autres corridors de développement en Asie 67 ( * ) , constitueraient de nouvelles formes urbaines sans modèle historique antérieur . Ces nouveaux territoires, caractéristiques des métropoles de l'Asie, marient terres agricoles, zones industrielles et espaces résidentiels. Grâce à l'utilisation de modes de transport peu onéreux comme les motos, bus et camions, il est facile de faire des migrations alternantes en lien avec les métropoles centrales.
Ce qui distingue principalement les desakota des interstices densément peuplés de la mégalopole américaine ou d'autres aires mégalopolitaines européennes (ou même du périurbain et de la rurbanisation à la française), c'est la présence d'une population agricole dense, intégrée dans l'économie et la société urbaine. En Europe, les espaces périurbains (ou « rurbains ») se sont constitués par la migration des banlieusards vers des arrière-pays peu peuplés pour des questions d'espace disponible et de coût du foncier. Ce phénomène est marqué par l'apparition de modes de vie urbains à la campagne permis grâce à la diffusion de l'automobile. En revanche, les desakota sont fondées sur l'intégration dans l'économie urbaine de régions densément peuplées par des ménages composés essentiellement d'agriculteurs se déplaçant en cyclomoteurs .
Dans le cas du delta du Fleuve Rouge, mais aussi dans l'ensemble des autres formes de desakota, ce développement est structuré par un réseau très dense de villes. Ces territoires forment dans bien des cas des continuums urbains qui rendent imperceptible les limites de la ville 68 ( * ). Les liens entre le delta du Fleuve Rouge et Hanoi sont ainsi très forts : migrations pendulaires de travailleurs, réseaux commerçants, etc. On estime que 13 % des habitants du delta travaillent dans la capitale de façon intermittente.
Le réseau de villes du delta du Fleuve Rouge (Eric Mottet)
La pluriactivité fait et défait la ville
Parler d'urbain et non de ville nous invite à repenser ces espaces, non en termes de coupures, mais plutôt de recompositions et de transitions . Ceci rend bien souvent ce phénomène invisible du point de vu des autorités, car difficilement appréhensible par un appareil statistique construit, par définition, sur la notion même de limites. Une des caractéristiques essentielles du delta du Fleuve Rouge est que les activités agricoles ou industrielles s'y accomplissent indifféremment. Les territoires imbriquent étroitement les espaces agricoles aux périmètres industriels et de logement.
Historiquement, le delta du Fleuve Rouge repose sur une organisation rurale rizicole. Les avantages que les deltas offrent à l'occupation humaine sont nombreux pour le développement de la culture du riz : des terrains plats, périodiquement enrichis de limons de crue à haute teneur organique, des possibilités d'irrigation à partir des bras fluviaux et de la nappe phréatique peu profonde, et une pénétration facilitée par les voies d'eau naturelles. L'espace du delta a organisé les terres agricoles en fonction de leur niveau topographique relatif : les terres hautes, moyennes, basses et très basses ne supportent pas les mêmes systèmes de culture pour des raisons d'irrigation.
Les cultures sont dominées par le riz, présent sur 82 % des terres cultivables. Le maïs, les patates douces, le soja, les cultures fruitières ou du maraîchage complètent cette culture de base. Comme dans le delta du Mékong, la Révolution Verte a entraîné l'introduction de variétés nouvelles de riz (cycle réduit, pailles courtes, hauts rendements). De même dans le delta du Fleuve Rouge, l'extension du réseau hydraulique pour l'irrigation et le drainage (canaux et stations de pompage) et l'introduction des engrais sont progressivement développées rendant les terres à deux récoltes de riz majoritaires.
Repiquage du riz en aval d'un des bras du Mékong endigué
Ce système agricole repose dans le delta du fleuve Rouge sur des exploitations agricoles dont la surface moyenne de terres cultivables est très réduite, de l'ordre de 0,28 hectare en moyenne par exploitation regroupant chacune 4 ou 5 personnes avec 2 ou 3 actifs. En réponse à ces structures agraires très petites, une diversification des activités s'est progressivement installée, encouragée par les pouvoirs publics.
Depuis l'époque collectiviste (1958 - 1988), les responsables publics ont tout fait pour décourager l'exode rural et contenir la croissance des villes . A ce titre, contenir la croissance urbaine d'Hanoi a été, pendant près d'un demi-siècle, l'enjeu prioritaire des politiques d'aménagement au Vietnam . A partir de 1987, la politique d'ouverture et de Renouveau (Doi Moi) entraine un développement industriel et urbain rapide, porté par l'ouverture des marchés. Cette ouverture conduit au développement de trois triangles métropolitains et à l'urbanisation de campagnes très peuplées : au Nord du pays (Hanoi-Haiphong et le delta du Fleuve Rouge), au centre (Hué-Danang) et au Sud (Hô Chi Minh et le delta du Mékong).
Si la politique du Doi Moi conduit bien à une densification et à une diversification des zones rurales, ainsi qu'à l'intensification des rapports villes-campagnes, ce phénomène ne marque pas pour autant une rupture radicale. Ainsi, dès le XIe siècle on retrouve dans le delta du Fleuve Rouge des traces d'intégration dans l'économie rizicole de l'artisanat et de l'industrie. D'ailleurs, en règle générale, en Asie du Sud-Est, les villes n'ont pas le monopole de l'industrie, mais sont plutôt des centres politiques et marchands. Ceci se traduit par une forte interdépendance entre la ville et la campagne : à Hanoi le quartier dit « des 36 rues et corporations » joue un rôle important depuis le XVIIe siècle dans le commerce de produits manufacturés dans le delta. Chaque rue est consacrée à la vente d'un type de produit et organise une chaîne de production du delta à la capitale.
Dans ce système, le développement de « villages de métier » apparaît comme une réponse à cette diversification des activités du delta du Fleuve Rouge. Le delta regroupe ainsi plus de 1000 groupements de « villages » dont les entreprises non agricoles sont spécialisées dans la même activité ou le même groupe d'activité . Le territoire du delta forme ainsi un réseau dense d'activités organisées en cluster . Ces clusters produisent à la fois des articles destinés à la vie quotidienne locale (agro-alimentaire, matériaux de construction, objets de culte, services commerciaux, etc.) et à l'exportation (vannerie, meubles, objets d'art, vêtements en laine, etc.).
Cette organisation très spécifique en cluster permet aux habitants du delta de bénéficier de revenus près de quatre fois supérieurs à ceux des villages agricoles du reste du pays . Cette relative richesse du delta a permis de mettre en oeuvre des investissements importants dans le bâti et les infrastructures. Tout ceci concourt à rendre le paysage du delta plus urbain.
L'exemple d'un cluster du bois et d'un cluster de fonderie regroupant chacun plusieurs « villages de métier » dans la province du delta de Bac Ninh frontalière avec Hanoi. Ces deux réseaux de « villages de métier » s'organisent dans un système regroupant à la fois des grandes entreprises (celles de Dong Ky ou de Da Hoi emploient plus de 4000 personnes) et un réseau de sous-traitant composé d'ateliers familiaux. (Source : FANCHETTE S., in Ruralités Nords-Suds - Inégalités, conflits, innovations, 2008)
Pour le gouvernement vietnamien cette organisation du delta en cluster constitue une aubaine permettant de stimuler la demande et d'améliorer les niveaux de vie, dans un pays encore marqué par une surcharge d'emplois dans les secteurs étatiques et agricoles. Un rapport de la Banque Mondiale établit ainsi qu'au Vietnam, les villages de métier participent à 41% du PIB industriel et occupent 64% de la main d'oeuvre du secteur industriel non étatique. Chaque année, les exportations de ces villages de métiers dépassent les 600 millions de dollars.
La ville fertile ?
La particularité de ce développement est qu'il se fait dans un espace rural deltaïque aux contraintes fortes et aux risques élevés. Le delta du Fleuve Rouge apparaît comme un territoire urbain d'un nouveau genre à la recherche d'un équilibre permanant avec son environnement. Aux logiques de disparition des limites entre le monde de la ville et le monde de la campagne (l'opposition ville/campagne), se superposent des logiques de disparition des barrières entre ce qui relève de la nature et ce qui relève de l'action humaine (l'opposition nature/urbain).
Les deltas sont des milieux géographiques spécifiques, de formation récente (6 000 ans pour le delta du fleuve Rouge) et toujours dynamiques en raison de leur géomorphologie active et de la configuration hydrologique de leurs fleuves, certains étant très dangereux à l'instar du Fleuve Rouge. Dans une région sujette à la submersion des terres, toute élévation, aussi minime soit-elle, permet de se protéger des crues et favorise l'implantation humaine. Dans ces plaines surpeuplées, ces élévations ont été très tôt occupées par les villages. Aujourd'hui, dans le delta du fleuve Rouge, on compte 3 000 km de digues pour protéger les plaines des débordements de crue et 1 500 km de digues côtières pour enrayer la violence des vagues pendant les typhons. La politique actuelle de développement de l'artisanat et de l'industrialisation s'opère donc dans un espace fortement contraint.
Cartes des zones inondées par les crues de 1945 et 1971
Dans un territoire densément peuplé, la diversification des activités agricoles pose donc la question du conflit pour l'espace entre la pratique de la riziculture inondée et d'autres activités plus consommatrices d'espaces et polluantes . Le foncier étant dans le delta nettement moins cher qu'à Hanoi, de nombreuses activités consommatrices d'espaces s'y sont installées. Ce développement à conduit à intensifier les travaux d'endiguement du fleuve. Aujourd'hui, dans certains endroits, le fleuve coule à plus de 6 mètres au-dessus des plaines, ce qui augmente les risques de brèches et accroit les phénomènes d'affaissement des sols et de submersion.
Ce conflit pour l'espace se double aujourd'hui d'un conflit pour l'eau : la croissance des besoins en eau se fait sentir, notamment en saison sèche, en raison de l'intensification des systèmes de culture (deux à trois récoltes par an), mais aussi et surtout de la croissance de la population urbaine et du développement de l'industrie, très consommatrice en eau.
Le delta du Fleuve Rouge apparaît donc comme un territoire de risques, à la recherche d'un équilibre permanent avec ses écosystèmes . Dans un paysage qui alterne rizière et ville, le delta nous invite à repenser les rapports entre l'urbain et la nature : le delta du Fleuve Rouge, ville fertile ? 69 ( * )
Un territoire urbain du futur ?
Mi rural, mi urbain, le delta du Fleuve Rouge constitue donc un territoire original, en interaction permanente avec son environnement. Dans un espace marqué par la contrainte de son milieu naturel, le delta constitue un rassemblement de savoir-faire inédits organisés en cluster économiquement très performant. Alors peut-être bien que le delta du Fleuve Rouge esquisse ce que seront les territoires urbains de demain . C'est-à-dire :
- des territoires marqués par la disparition de l'opposition ville/campagne, au profit de l'émergence d'une forme d'urbain généralisé, sans seuils ni limites franches ;
- des territoires dépassant les logiques de zonage et de séparation fonctionnelle des activités au profit de logiques de réseau permettant une interpénétration et un mélange retrouvé des activités ;
- des territoires économiquement performants car fondés sur un système flexible, ancré localement et très réactif à la demande du marché ;
- des territoires dont le développement ne peut plus ignorer plus les équilibres des écosystèmes naturels au risque de disparaître ;
- des territoires de plus en plus interdépendants articulant différentes échelles du local au métropolitain .
Pierre-Emmanuel Becherand
Bibliographie
- Mc GEE (Terry), « The mergence of Desakota Regions in Asia : expanding an hypothesis », in GINSBURG (N.), KOPPEL (B.) et Mc GEE (T.), The extended metropolis : settlement transition in Asia , University of Hawaï Press, Honolulu, 1991
- FANCHETTE S ., in Ruralités Nords-Suds - Inégalités, conflits, innovations, 2008
- Exposition « la Ville Fertile » (Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris, 23 mars - 24 juillet 2011)
* 62 A titre de comparaison en France, la densité d'une grande ville comme Strasbourg ou Toulouse est de l'ordre de 3500 hab/km², celle d'une ville moyenne comme Epinal ou Aix-en-Provence est légèrement inférieur à 1000 hab/km²
* 63 Toujours à titre de comparaison, la densité de Paris intramuros est de l'ordre de 20 000 hab/km².
* 64 Viêtnam 27, 3 %, Singapour 100 %, Cambodge 20,9 %
* 65 Viêtnam 3,1 %, Singapour 1,2 %, Laos 5,6 %
* 66 Mc GEE (Terry), «The mergence of Desakota Regions in Asia : expanding an hypothesis», in GINSBURG (N.), KOPPEL (B.) et Mc GEE (T.), The extended metropolis : settlement transition in Asia, University of Hawaï Press, Honolulu, 1991
* 67 Ce schéma théorique est valable par exemple pour certaines métropoles chinoises comme Canton/Hong Kong ou Pékin et Tianjin, qui, sur une centaine de kilomètres, associent terres agricoles et espaces industriels.
* 68 Ceci qui à remettre en cause le concept même de ville qui repose sur l'existence d'une limite franche entre le dedans et le dehors.
* 69 Nous pouvons faire ici écho à l'exposition « la Ville Fertile » (Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris, 23 mars - 24 juillet 2011) dont le propos est de replacer la question de la nature en ville dans une perspective large, qui en aborde les dimensions historique, sociale, culturelle, botanique autant qu'écologique.