3. L'activité physique comme traitement thérapeutique
Compte tenu de l'impact de l'activité physique sur l'état de santé et la prévention des maladies chroniques, celle-ci devrait être considérée comme une thérapie à part entière.
A cet égard, il convient de rappeler qu'en Suède, le médecin peut prescrire de l'activité physique.
En effet, l'incantation à plus d'activité physique a peu de chances d'être efficace si elle n'est pas associée à un accompagnement individuel. Les individus ont besoin d'être guidés dans leur démarche, conseillés et encouragés régulièrement par un professionnel.
En outre, la nature, l'intensité, la durée et la fréquence de l'activité physique doivent être adaptées aux aspirations et aux capacités physiques de chacun. Ainsi, pour les enfants et les adolescents, il faut privilégier les activités physiques apportant du plaisir.
Pour les personnes obèses, les activités physiques où le poids n'est pas porté, comme les activités aquatiques et la bicyclette sont préconisées.
Par ailleurs, si le but recherché est la mobilisation et l'utilisation des acides gras au cours de l'exercice, l'activité physique devra comporter des exercices de longue durée et de faible intensité. Néanmoins, ce type d'activité devra être modulé en fonction de l'apparition précoce de fatigue ou de douleur.
Pour une réussite maximale des différentes interventions, il est nécessaire de prendre en compte les déterminants individuels (âge, sexe), socio-culturels et environnementaux conditionnant la pratique physique.
Il convient de remarquer qu'à l'heure actuelle, l'état des recherches ne permet pas de déterminer précisément les caractéristiques de l'activité à prescrire en fonction de l'âge, du sexe et du degré d'obésité du sujet.
4. La lutte contre la sédentarité
La réduction du temps passé à des comportements sédentaires est souvent liée à la promotion de l'activité physique dans la mesure où le temps qui n'est plus consacré aux activités sédentaires peut être utilisé pour la pratique d'une activité physique. C'est particulièrement vrai chez les enfants.
Néanmoins, il s'agit de deux interventions distinctes bien que complémentaires.
Une étude récente a montré que la relation entre sédentarité et activité physique était asymétrique. Ainsi, l'augmentation de la sédentarité entraîne une importante diminution de l'activité physique. A l'opposé, une augmentation de l'activité physique n'engendre qu'une faible diminution des comportements sédentaires.
Par ailleurs, si de nombreux projets de recherche cherchent à mieux connaître l'impact physiologique de l'activité physique, les recherches sur la sédentarité sont encore à leurs balbutiements.
Les travaux de Marc Hamilton 32 ( * ) sur la physiologie de l'inactivité physique montrent les effets délétères sur la santé de la sédentarité, indépendamment du respect des recommandations en matière d'activité physique et prouvent que la sédentarité ne peut pas être assimilée biologiquement à une activité physique trop faible.
Ainsi, il a comparé l'impact de la position debout et de la position assise sur l'activité musculaire. Bien qu'aucune de ces positions ne puisse être assimilée à une activité physique, il a démontré que dans le premier cas, les muscles de la jambe étaient totalement inactifs (absence d'impulsion électrique) alors que dans le deuxième cas, une multitude d'impulsions électriques témoignait de l'activité métabolique du muscle.
* 32 Le Pennington Biomedical Research Center a créé un laboratoire consacré à l'étude de la physiologie de l'inactivité physique dirigé par Marc Hamilton.