2. L'importance de l'activité physique dans la prévention des comorbidités de l'obésité
L'activité physique contribue à prévenir l'apparition de comorbidités chez les personnes obèses.
L'expertise collective de l'INSERM précitée rapporte que des essais contrôlés randomisés montrent que des modifications du mode de vie, incluant une augmentation de l'activité physique habituelle, pouvaient prévenir, ou retarder, le développement d'un diabète de type 2 chez des sujets à risque (intolérants au glucose) indépendamment du statut pondéral.
Il a également été démontré que la seule pratique d'une activité physique d'intensité modérée était associée à une réduction importante du risque de diabète de type 2.
De nombreuses initiatives essaient d'encourager les patients obèses à pratiquer une activité physique.
Ainsi, plusieurs services hospitaliers ont créé des ateliers « passerelles » pour les personnes qui quittent l'hôpital après une hospitalisation et qui visent à les initier à une activité physique à travers des coopérations entre l'hôpital et des associations sportives.
Néanmoins, la pérennité de ces dispositifs est rendue difficile par le manque de financements pour former les éducateurs sportifs aux besoins spécifiques des personnes obèses et le manque de créneaux horaires adaptés 31 ( * ) .
Exemple de prévention des comorbidités
par l'activité physique :
Le réseau efFORMip (la santé par l'effort et la forme en Midi-Pyrénées) a été créé afin de faciliter l'accès des personnes obèses à une offre sportive variée et adaptée à leurs besoins. La constitution de ce réseau est née du constat que les structures associatives sportives accueilleraient volontiers ce public mais qu'elles ne disposaient pas d'éducateurs formés aux spécificités de cette population. Le réseau efFORMip a pour objectif de lutter contre la sédentarité des personnes atteintes d'une pathologie chronique par le biais des activités physiques et sportives encadrées (APS). Le but recherché est d'atteindre l'autonomie dans la pratique des APS à raison de 2 à 3 séances d'APS par semaine dans le cadre du réseau. Les bénéficiaires de l'action sont les personnes de Midi-Pyrénées atteintes de pathologies chroniques. Dans une première étape, les instigateurs d'efFORMip ont recruté et formé des médecins et des éducateurs sportifs souhaitant participer à l'action. Depuis, des patients envoyés par un médecin participant au réseau efORMip sont régulièrement intégrés dans le réseau et bénéficient d'une activité sportive enseignée par un éducateur formé. Le réseau prend en charge le coût de la cotisation annuelle dans une limite de 120 euros. Pendant la première année, il existe un suivi et un accompagnement de la pratique de l'activité physique par les professionnels à travers un carnet de liaison, l'objectif recherché étant que la personne obèse reprenne sa licence l'année suivante. Actuellement, 120 médecins et 254 éducateurs sportifs font partie du réseau efORMip et 415 personnes obèses ont été incluses. |
La prévention des comorbidités ne concerne pas uniquement les personnes obèses. Chez les personnes dont l'IMC est inférieur à 30 mais qui sont sédentaires et ont de l'adiposité viscérale, le risque de diabète de type 2 peut être réel.
En effet, l'excès de graisse viscérale associé à la sédentarité entraîne une résistance à l'insuline. En revanche, l'utilisation des muscles augmente l'utilisation du sucre et favorise la sensibilité à l'insuline.
Afin d'éviter l'apparition de diabète, il est donc important de prendre ces personnes en charge en leur faisant perdre de la graisse viscérale et en leur faisant pratiquer une activité physique.
L'existence d'unités d'éducation thérapeutique pour les informer sur les changements souhaitables dans leur mode de vie, les accompagner dans cette démarche et les motiver constitue souvent l'une des clés du succès.
La prise en charge est multidisciplinaire et englobe un psychologue, une diététicienne, un médecin et un éducateur sportif.
Selon l'expertise collective de l'INRA sur les déterminants du comportement alimentaire, l'éducation thérapeutique est à ce jour l'approche la plus efficace. Elle utilise la stratégie des "petits pas", fondée sur une somme de petites modifications effectuées sur les comportements et sur des paramètres environnementaux.
L'objectif premier est une aide personnalisée aux patients pour acquérir ou maintenir les compétences nécessaires permettant de gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. L'approche associe la qualité nutritionnelle de l'alimentation et l'activité physique. Elle implique le patient et son entourage, en particulier lorsque l'éducation thérapeutique concerne les enfants. Le patient est acteur, il doit trouver les solutions pour surmonter les obstacles. Les aspects de confiance en soi sont donc primordiaux, surtout pour les enfants et les adolescents.
* 31 L'intégration des personnes obèses dans les activités régulières de l'association sportive est privilégiée. Néanmoins, il est parfois nécessaire d'organiser des cours spécifiques afin de mieux satisfaire le besoin et les contraintes des personnes obèses dont la mobilité et les capacités physiques peuvent être réduites, mais également afin de les « protéger » du regard d'autrui et leur redonner confiance en leur corps.