3. Des problèmes et des valeurs communs à une génération
Malgré la très grande diversité des situations, nombreux sont les intervenants qui ont néanmoins souligné « l'unité de la jeunesse », qui se manifeste, ne serait-ce qu'au travers des difficultés communes que les jeunes rencontrent, pour accéder à un premier emploi ou à un stage 28 ( * ) .
Cela explique que, plus que dans les autres pays, les jeunes Français aient une perception négative de leur avenir : trois-quarts d'entre eux disent avoir peu confiance (26 % seulement ont confiance, contre 60 % des jeunes Danois) et ont le sentiment de n'avoir que peu de prise sur leur destinée.
4. La difficulté de trouver des instances représentatives de tous les jeunes
Parmi les personnes auditionnées par la mission, nombreuses sont celles qui ont souligné la sous-représentation politique de la jeunesse 29 ( * ) , estimant qu'elle peut être à la fois un révélateur et l'une des causes de la crise que traverse la génération actuelle.
Le manque d'instances légitimes de représentation des jeunes se traduit, au niveau politique, par la difficulté de trouver des interlocuteurs crédibles, qui soient représentatifs de tous les jeunes. Les lycéens et les étudiants sont certes organisés en structures représentatives actives, mais ils n'interviennent généralement que sur les sujets qui les concernent directement, sans prendre en compte, par exemple, les problèmes que rencontrent les jeunes sortis du système éducatif, recherchant un emploi ou une formation. La mission a souhaité ne pas négliger ces « sans voix » , peu représentés au niveau institutionnel et qui connaissent bien souvent les plus grandes difficultés .
Pour remédier à cette situation, M. Jean-Baptiste de Foucauld a proposé la mise en place d'une « instance plurielle d'expression de la jeunesse », dotée d'une légitimité suffisante pour intervenir dans les grands débats publics, en amont des décisions politiques concernant les jeunes. Il a également suggéré que les jeunes soient représentés au Conseil économique, social et environnemental.
Ainsi que l'a souligné M. Jean-Claude Richez 30 ( * ) , les jeunes ne doivent plus être seulement considérés comme des « publics cibles » mais plutôt comme des « acteurs à part entière » , qui contribuent au développement des politiques mises en oeuvre par les pouvoirs publics.
* 28 Audition de M. Guillaume Ayné, directeur général de SOS-Racisme lors de la table ronde sur les discriminations, le 8 avril 2009.
* 29 Auditions de MM. Jean-Baptiste de Foucauld et Olivier Galland, les 23 et 30 mars 2009.
* 30 Audition précitée du 30 mars 2009.