4. Soutenir le pastoralisme
a) Venir en appui au gardiennage
La pénurie de gardiens de troupeaux est souvent un obstacle au maintien ou au développement d'élevages de plein air dans les massifs montagneux d'élevage. Soumis à des conditions de travail difficiles, mal rémunéré, le métier de berger n'intéresse guère les plus jeunes.
Pourtant, à condition de mener une politique volontariste en ce sens, il reste possible de le promouvoir et d'obtenir des résultats satisfaisants. C'est le cas dans les Hautes-Pyrénées, département d'élevage extensif de montagne. Ayant quasi disparu des estives ces dernières années, les bergers ont bénéficié d'un programme de soutien du conseil général et du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA).
Depuis 2000, ce dernier propose ainsi une formation au métier de berger vacher de deux ans. 25 stagiaires l'ont suivi, dont 9 ont été recrutés au printemps 2005. Quant au conseil général, rejoint ensuite sur ce point par l'Etat et l'Union européenne, il a mis en place depuis 1993 une politique d'appui au gardiennage, constituée d'aides encourageant les propriétaires d'estives à employer des bergers ou des vachers . S'élevant à 347.576 euros en 2006, elles regroupent :
- des aides forfaitaires aux éleveurs-gardiens : 1.220 euros par gardien et par an ;
- des aides forfaitaires aux bergers ou vachers salariés : 3.811 euros par gardien et par an.
Ainsi, durant l'été 2006, pas moins de 38 bergers salariés -y compris les stagiaires en formation- et 32 éleveurs gardiens ont assuré le gardiennage des troupeaux en estive. Et depuis 2002, plusieurs employeurs de bergers et vachers, associations comme collectivités locales, se sont regroupés au sein d'un groupement d'employeurs départemental qui, en trois ans, a embauché une trentaine de salariés saisonniers sur une vingtaine d'estives.
Vos rapporteurs encouragent fortement les collectivités des massifs d'élevage à s'inspirer de ces exemples.
b) Améliorer les conditions pastorales
Outre les mesures d'aide directe à la profession, l'incitation au développement de l'activité de gardiennage passe également par l' amélioration de l'environnement et des conditions de travail des bergers .
Les collectivités sont ainsi fondées à intervenir pour la création et l'entretien des équipements pastoraux en montagne : pistes, cabanes, parcs de tri, clôtures, points d'eau, signalétique pastorale...
L'administration, tout comme les associations de protection de la nature, ne doivent pas entraver ces réalisations indispensables pour que perdure le pastoralisme.
Si l'on reprend l'exemple des Hautes-Pyrénées, plusieurs collectivités interviennent en ce sens, au moyen de financements croisés . Conseil général, conseil régional, Etat et Union européenne mobilisent dans ce cadre le fonds d'aménagement rural (FRA), tandis que les associations -foncières et pastorales- et les groupements pastoraux font appel aux lignes d'amélioration pastorale.
Vos rapporteurs encouragent les collectivités à porter de telles démarches elles-mêmes, en tant que maîtres d'ouvrage, ou bien à inciter associations et groupements à s'y investir.