4. Une relation spécifique entre l'éleveur et sa bête
L'éleveur et son troupeau entretiennent, tout particulièrement dans les espaces de montagne où le pastoralisme est traditionnel, des relations particulièrement étroites, que l'on pourrait aller jusqu'à qualifier d'affectives. Vos rapporteurs ont pu le constater de visu en se rendant dans les massifs alpins et pyrénéens, où les bergers qu'ils ont rencontrés leur ont semblé très proches de leurs troupeaux.
Au-delà des garanties qu'elle implique en termes de bien-être des animaux, cette relation privilégiée entre les éleveurs et leurs bêtes a des conséquences positives sur la production ovine elle-même. Il a en effet été démontré qu'un animal bien traité se développait bien mieux et donnait une viande d'une meilleure texture.
Cette proximité et cette sensibilité particulières, plus prégnants encore lorsque les bêtes sont menacées ou ont été attaquées par des prédateurs, doivent encourager le soutien de la transmission d'exploitation. Elles ne s'acquièrent en effet qu'au fil des années passées dans les estives ou les alpages avec les troupeaux, et ne peuvent être facilement recrées ex nihilo chez des éleveurs nouveaux venus dans la profession.
5. Un secteur bénéficiant d'une bonne image auprès du grand public
Trouvant ses sources dans la culture antique et participant à la préservation des paysages selon des modes de production souvent traditionnels, l'élevage ovin bénéficie d'un « capital sympathie » très important auprès du grand public.
Plus encore peut-être que d'autres productions primaires, animales comme végétales, considérées comme revêtant un caractère davantage « industriel », l'élevage ovin continue d'être associé aux notions d'authenticité, de naturalité, de grands espaces...
Cette bonne image de l'élevage ovin dans l'opinion publique ne se retrouve pas chez des éleveurs cherchant à vivre avec les revenus dégagés par leur exploitation. La réputation de l'élevage ovin y est en effet très dévalorisée, appréhendée comme une production à la fois exigeante en termes de conditions de travail, moins valorisée que celle des bovins et très peu rémunératrice.
6. La participation à la vitalité des zones rurales
En se déployant sur des espaces éloignés ou difficiles d'accès, l'élevage ovin participe directement au maintien d'une activité économique, et plus encore d'une véritable vie sociale, dans des villages, des campagnes et des espaces montagneux qui à défaut seraient désertés.
Face à l'exode rural et à la désertification progressive des campagnes, l'élevage ovin constitue un rempart. Il reste souvent le seul moyen de conserver une activité productive dans certaines zones rurales, et d'en assurer aussi le maintien démographique. Cela se vérifie particulièrement dans les régions montagneuses, où toute autre exploitation agricole est impossible.
Ainsi, en permettant le développement d'une activité agricole, l'élevage revitalise nos villages. Il favorise l'implantation et l'essor des commerces, ainsi que le maintien des services publics tels que les écoles ou encore les services postaux, représentant une remarquable force économique et générant un grand nombre d'emplois.