3. Une diversité importante selon les territoires

Comme le montre la carte suivante, la production ovine s'étend sur presque tout le territoire national, même si elle est particulièrement importante dans les zones de montagne.

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES OVINS (EN NOMBRE DE TÊTES)

Vos rapporteurs, qui se sont rendus dans six régions d'élevage différentes, ont pu constater les différences significatives en termes de modes d'élevage, mais aussi de conditions de production et de résultats économiques. Les écarts sont parfois très importants entre les zones d'herbage intensif de l'Ouest, qui enregistrent les meilleurs résultats, et les régions de haute montagne, où la productivité est la plus faible.

Cette grande diversité, qui peut être perçue comme positive à certains égards, constitue en même temps une faiblesse dans la mesure où elle rend difficile la définition de positions communes pour l'ensemble de la profession et la mise en oeuvre de politiques publiques globales.

4. Une consommation qui diminue

a) Les indicateurs économiques

Selon les chiffres du SCEES de 2006, la consommation de viande ovine est passée entre 1990 et cette année de 307.000 à 254.000 tonnes équivalent carcasse (tec). Rapporté en kilos par habitant, cela correspond à une baisse de 5,4 à 4 sur la même période.

A plus court terme, le recul de la consommation est également patent : 59 % des ménages français ont acheté au moins une fois de l'agneau en 2006, alors qu'ils étaient 68 % en 2003.

Cette tendance rejoint celle de la consommation de viande bovine et de viande chevaline, en recul dans le même temps, là où a augmenté celle de porc et de volaille 3 ( * ) .

La France n'en demeure pas moins le deuxième pays consommateur de viande ovine dans l'Union européenne, avec 19 % de la consommation totale.

CONSOMMATION INDIGÈNE BRUTE DE VIANDE EN FRANCE

En milliers de tec

En kg/habitant

1990

2006*

1990

2006*

Ovin-caprin

313

260

5,5

4,1

- dont ovin

307

254

5,4

4,0

Bovin

1 685

1 640

29,7

26,0

Porc

2 011

2 163

35,4

34,3

Volaille

1 207

1 467

21,3

23,5

Cheval

58

23

1,0

0,4

Total (hors abats)

5 274

5 563

92,9

88,3

* DOM compris

Source : SCEES

b) Les explications sociologiques

L'étude commandée en 2006 par l'Office de l'élevage à l'institut TNS fait apparaître de façon assez nette que la viande ovine est surtout consommée par des populations plutôt âgées se situant dans les tranches de revenus supérieures.

S'agissant de la variable liée à l'âge, le taux de pénétration et le nombre d'achats de ce type de viande dans les achats des ménages sont ainsi beaucoup plus faibles chez ceux de moins de 35 ans (respectivement 37 % et 8 %) que chez les 35-49 ans (respectivement 54 % et 4 %), et surtout que chez ceux de 50-64 ans (respectivement 71 % et 34 %) et ceux de plus de 65 ans (respectivement 75 % et 34 %).

ACHATS DE VIANDE OVINE PAR LES MÉNAGES PAR CLASSE D'ÂGE EN 2006

Taux de pénétration*

Nombre d'achats

Moins de 35 ans

37 %

8 %

35-49 ans

54 %

4 %

50-64 ans

71 %

34 %

65 ans et plus

75 %

34 %

Source : Office de l'élevage, d'après TNS

*Le taux de pénétration est la part de la population étudiée qui a acheté de l'agneau.

En ce qui concerne la variable liée au pouvoir d'achat des consommateurs, le taux de pénétration et le nombre d'achats sont sensiblement plus élevés parmi les ménages aisés (respectivement 63 % et 18 %) et moyens (respectivement 60 % et 35 %) que chez les ménages modestes (respectivement 52 % et 12 %).

ACHATS DE VIANDE OVINE PAR LES MÉNAGES PAR CLASSE DE REVENU EN 2006

Taux de pénétration

Nombre d'achats

Aisé

63 %

18 %

Moyen supérieur

60 %

29 %

Moyen inférieur

60 %

41 %

Modeste

52 %

12 %

Source : Office de l'élevage, d'après TNS

* 3 Même si la consommation de porc par habitant a légèrement décru.

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