5. Des prix variant au gré des crises sanitaires
Si l'agneau est considéré fréquemment comme une viande chère, son prix à la production n'a pourtant cessé de diminuer au cours des dernières années entre les deux épisodes de crise de fièvre aphteuse, qui ont soutenu les cours en réduisant l'offre par rapport à la demande.
Ainsi, au kilo de carcasse, le prix moyen des agneaux lourds est revenu en 2005 à son niveau de 2000, après avoir connu un pic en 2001, année du premier épisode de fièvre aphteuse. Durant cette période, les prix ont été en recul de 4 à 14 % selon les régions françaises de production.
Le deuxième épisode de fièvre aphteuse, déclaré au Royaume-Uni au mois d'août 2007, a de nouveau contribué à renforcer les cours du fait de l'interdiction d'exporter imposée à ce pays, jusqu'à culminer à un pic de 5,86 euros par kilo de carcasse. Toutefois, la réouverture des exportations britanniques depuis le 17 octobre dernier risque de peser à la baisse sur les prix dans un avenir proche.
6. Un commerce extérieur de plus en plus défavorable
a) Une situation commerciale plus défavorable que la moyenne européenne
Comme le montre le tableau ci-après, la France est plus désavantagée dans les relations avec les pays tiers que la moyenne des Etats membres de l'Union européenne.
La part relative de sa consommation (19 %), supérieure à celle de son cheptel (10 %) et de sa production (11 %), implique en effet un recours accru à l'importation de pays tiers (56 %). Bien que sa part dans les exportations (17 %) soit elle-même supérieure à sa part relative en termes de cheptel et de production, son taux de couverture (46 %) est en effet beaucoup plus faible que celui de la moyenne des Etats membres de l'Union (80 %). Ainsi, 54 % de la viande ovine consommée dans notre pays provient d'importations.
CARACTÉRISTIQUES DU COMMERCE EUROPÉEN DE VIANDE OVINE (PRÉVISIONS POUR 2007)
UE à 27 |
France |
France/UE à 27 |
|
Cheptel (estimation) |
97,5 millions de têtes |
10 millions de têtes |
10 % |
Production |
1,028 million de têtes |
0,115 million de têtes |
11 % |
Consommation totale |
1,375 million de têtes |
0,258 million de têtes |
19 % |
Exportation (viande) |
6 000 tonnes |
1 000 tonnes |
17 % |
Importation (viande) |
274 000 tonnes |
153 000 tonnes |
56 % |
Taux d'autosuffisance |
80 % |
46 % |
- 34 points |
Source : direction générale « agriculture » de la Commission européenne
La dégradation du commerce extérieur français en matière de viande ovine devrait se poursuivre, selon les projections réalisées par la Commission européenne. En effet, la production nationale, suite au recul du cheptel, devrait continuer de reculer, obligeant à accroître les importations pour satisfaire une consommation qui devrait rester stationnaire.
b) Un commerce majoritairement intracommunautaire
Contrairement à l'image que l'on en a, la France commerce surtout avec ses partenaires européens, et non avec des pays tiers de la zone pacifique comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, en raison notamment du contingentement des importations hors Union.
Cela est vrai à l'export : notre pays, en 2005, a vendu 18.000 tec à ses partenaires européens, tandis qu'il n'en exportait que 2.000 à l'extérieur de l'Union.
Cela est vrai aussi pour les importations. Premier pays importateur de viande ovine en Europe, la France a ainsi acheté 107.000 tec en provenance de l'Union en 2006, contre 38.000 « seulement » en provenance de pays tiers. Les viandes importées proviennent majoritairement du Royaume-Uni (41 %), d'Irlande (24 %) et de Nouvelle-Zélande (23 %).