b) Cibler la formation continue des médecins généralistes
Si la formation médicale continue (FMC) des pédiatres aborde régulièrement le thème des vaccins, tel n'est pas le cas de celle destinée aux médecins généralistes, qui vaccinent pourtant la moitié des jeunes enfants, une majorité des adolescents et la quasi-totalité des adultes. On estime en effet que seuls 5 % des médecins généralistes ont reçu une formation dans ce domaine au cours des quatre dernières années dans le cadre de la formation professionnelle conventionnelle et ce malgré une demande croissante .
Il est temps de remédier à cette lacune en développant l'offre de FMC aussi bien sur les nouveaux vaccins disponibles que sur les nouvelles techniques de vaccination . A titre d'exemple, la formation très partielle des médecins sur la technique d'injection intradermique du BCG aux nourrissons, qui avait déjà remplacé en 2005 l'ancienne méthode, a rendu l'acte plus difficile à effectuer pour certains professionnels, provoqué des cas d'effets secondaires indésirables et a suscité des réserves chez de nombreux parents.
A cet égard, l'Opeps observe avec intérêt la réforme en cours de la FMC, qui offrira une meilleure visibilité de l'ensemble des formations disponibles. Conformément aux orientations quinquennales prises par les conseils nationaux de la FMC, la prévention vaccinale devrait y figurer en bonne place.
Il serait enfin souhaitable que, dans une spirale vertueuse, l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) se mette en place dans le domaine des vaccins et donne des résultats satisfaisants.
c) Organiser un accès plus facile aux données
Outre une formation initiale et continue parcellaire en matière de vaccinologie, il apparaît que les vaccinateurs ne disposent pas de l'ensemble des informations relatives à la mise en oeuvre de la politique vaccinale . De fait, les recommandations et les avis officiels, ainsi que les modifications du calendrier vaccinal ne sont pas directement adressés aux médecins, qui doivent par eux-mêmes se renseigner sur le site Internet du ministère de la santé ou de l'InVS. Par ailleurs, ils jugent la rédaction de ces informations complexe, ce qui peut aboutir à des pratiques erronées dans leur application. Dans ce contexte, l'industrie pharmaceutique constitue, via son réseau de visiteurs médicaux, une source d'information précieuse mais parfois partiale, notamment pour les vaccins nouvellement mis sur le marché.
Il découle de cette situation un relatif détachement des médecins vis-à-vis de l'information officielle : seuls 20 % d'entre eux demandent à recevoir les brochures de l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) et 81 % seulement se conforment strictement aux recommandations (60 % des généralistes), contre 93 % en moyenne dans les autres pays européens.
Compte tenu du rôle important que joue l'information des médecins sur leur motivation à vacciner, il est donc impératif de rendre facilement accessible le contenu du calendrier vaccinal, ses mises à jour et les recommandations relatives à son application pratique . Les vaccinateurs doivent également disposer des informations nécessaires à la promotion de la vaccination auprès des patients, qui se procurent de plus en plus souvent des renseignements par leurs propres moyens. Il serait utile que cette documentation soit rendue plus accessible sur Internet, mais également régulièrement envoyée aux médecins sur support papier.