c) Promouvoir un « label européen »
Un dernier outil susceptible d'accroître la compétitivité de l'industrie européenne serait d' exploiter une forme d'effet de « marque » . La qualité, le design, l'innovation des produits européens sont largement reconnus et c'est sans doute leur mise en avant qui permettrait à l'industrie européenne d'exploiter cet avantage comparatif.
Votre commission soutient donc l'idée de créer une forme de « label » européen qui attesterait du lieu de fabrication du produit, comme le font les appellations d'origine contrôlée en matière viti-vinicole.
Elle n'ignore pas toutefois l'observation faite par M. Daniel Dewawrin au nom du Groupe des fédérations industrielles (GFI) lors de son audition : le « made by » (fait par telle marque) l'emporte de plus en plus sur le « made in » (fait dans tel pays). Il a été déjà relevé en effet qu'un nombre croissant de produits, justement du fait des délocalisations de segments du processus de production, sont largement fabriqués sur d'autres continents avant d'être réimportés dans l'Union européenne pour y être commercialisés, parfois après y avoir été assemblés. L'étiquetage européen de tels produits peut apparaître délicat, même si l'on pourrait peut-être estimer que la conception et la commercialisation du produit restant européennes, le produit pourrait valablement être considéré comme européen.
Il convient également de ne pas occulter les risques de contrefaçon qu'encourrait un tel label européen. Comme l'a indiqué M. Robert Verrue lors de sa rencontre avec le groupe de travail, l'imitation d'un marquage européen est d'une extrême facilité, étant donné l'ampleur qu'a pris le phénomène de la contrefaçon aujourd'hui. Le Directeur général estime même que la contrefaçon est devenue une acticité industrielle en tant que telle , y compris dans des activités fortement capitalistiques et technologiques puisqu'elle concerne désormais aussi bien les produits pharmaceutiques que les supports informatiques, les pièces de rechange, les engrais ou les obtentions végétales.
Malgré ses limites, la création d'un label européen mérite d'être envisagée afin d'offrir une visibilité à l'industrie européenne et de transformer en argument de vente ses spécificités , en particulier ses fortes exigences sociales et/ou environnementales qui, si elles grèvent sa compétitivité-prix, pourraient toutefois jouer en faveur de sa compétitivité globale .