4. Favoriser la mobilité géographique et sectorielle des travailleurs
Le marché du travail en France, mais également dans les pays de l'Union européenne, contrairement à la situation prévalant aux Etats-Unis, se caractérise par une faible mobilité inter-régionale des salariés . Or, cette mobilité des salariés est indispensable car elle permet d' atténuer l'impact des chocs économiques localisés (sectoriels ou géographiques).
Sur le plan tant géographique que sectoriel, la mobilité des jeunes actifs est supérieure à celle des plus âgés : elle est en effet corrélée négativement à la possession de biens immobiliers ainsi qu'à la structure familiale. En outre, les effets de rente sont plus faibles pour les jeunes : ils hésitent moins à réaliser une mobilité que leurs aînés dans la mesure où ces derniers risquent plus de perdre des situations professionnelles acquises sur longue période . Or, des études économiques montrent qu' une augmentation de la mobilité des salariés a des effets positifs sur les créations d'emplois .
C'est pourquoi, une aide sous forme de subvention, d'un montant maximum de 1.600 euros sans intervention de l'entreprise ou de 3.200 euros avec l'accord de l'entreprise, aux salariés en mobilité professionnelle ( Mobili-pass ) a été mise en place. Pour bénéficier de cette aide, la nouvelle résidence de l'employé doit se situer à plus de 70 kilomètres de l'ancienne. L'aide prend en charge les loyers et charges pendant six mois en cas de double charge de loyers et les dépenses annexes liées au changement de logement.
S'agissant de la mobilité sectorielle , les récentes mesures relatives à la validation des acquis de l'expérience (VAE) devraient être de nature à la favoriser, comme l'ont indiqué à votre groupe de travail lors de leur audition Mme Sylviane Séchaud, chef de la mission « politiques de formation » à la Délégation générale à l'emploi et la formation professionnelle (DGEFP), et M. Bruno Dupuis, chef de la mission « interventions sectorielles » à la DGEFP. Des dispositifs exceptionnels ont au demeurant déjà été mis en place, par exemple par la région Nord-Pas-de-Calais, en faveur de la reconversion des salariés du textile et des secteurs de l'extraction vers des filières plus porteuses.
A l'évidence, les réflexions précédemment évoquées concernant la formation professionnelle continue s'inscrivent également dans cette perspective. Votre groupe de travail, conscient des nécessités d'activer les transferts de main d'oeuvre entre les secteurs et les filières pour permettre une bonne adaptation du tissu économique aux mutations qu'il connaît, considère qu'il importe de renforcer les politiques en la matière, notamment dans le cadre du dialogue social entre les syndicats et les chefs d'entreprises. Ceci est d'autant plus nécessaire que, comme l'ont souligné lors de leur audition Mme Annie Fouquet, directrice de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) au ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale, et M. Frédéric Lerais, chargé de mission à la DARES, le financement et la gestion de la formation professionnelle continue sont davantage assurés par les partenaires sociaux que par l'Etat.