2.2. POUR L'INDUSTRIE
2.2.1. LE TISSU INDUSTRIEL
2.2.1.1. L'aide aux start-up : capital-risque et bio-incubateurs
L'Europe
a pris beaucoup de retard dans le secteur de la biotechnologie.
En 1998, les États-Unis comptaient plus de 1 300 entreprises
de biotechnologie (ou " biotech ") représentant
153 000 emplois et plus de 13 milliards de dollars de recettes
annuelles, alors qu'en Europe il n'existe que
1 200 " biotech ", représentant
46 000 emplois et un chiffre d'affaires de 3,7 milliards d'euros.
On estime que, dans un proche avenir, les activités liées
à la génétique au sens large du terme
représenteront un marché mondial de 110 à
120 milliards de dollars et que près de 20 % des nouvelles
molécules pharmaceutiques seront issues des biotechnologies.
Il est donc indispensable de renforcer la position de l'Europe et, tout
particulièrement, celle de la France.
Le rapport annuel du cabinet de conseil Ernst & Young sur les
biotechnologies faisait état, pour l'année 1997 d'un recul de la
France, qui se situait, dans le secteur des sciences de la vie, au
troisième rang européen derrière la Grande-Bretagne et
l'Allemagne.
PRINCIPALES SOCIÉTÉS DE BIOTECHNOLOGIE FRANÇAISES |
|||
Société |
Ville |
Domaine |
|
|
Ap Cells |
Paris |
Immunothérapie |
|
Atlangene Applications |
Nantes |
Diagnostics moléculaires |
|
BioAlliance Pharma SA |
Paris |
Pénétration et ciblage intracellulaire des médicaments |
|
Bioprotein Technologies |
Paris |
Protéines recombinantes |
|
Biospace Instruments |
Paris |
Instrumentation biologique
|
|
Biotech Inflection Point |
Paris |
R&D Pharma Biotech |
|
Biovector Therapeutics |
Labege |
Délivrance de principes actifs |
|
Bio X Tal |
Roubaix |
Biologie structurale |
|
Cayla |
Toulouse |
Thérapie génique |
|
Cerep |
Paris |
Chimie
combinatoire,
|
|
D-Genos |
Angers |
Diagnostic microbiologique |
|
Flamel Technologies |
Vénissieux |
Libération contrôlée de principes actifs |
|
Genefit |
Loos-Lille |
Génomique fonctionnelle |
|
Genopoïetic |
Paris |
Thérapie génique |
|
Genoway |
Saint-Cloud |
Conception de modèles de recherche |
|
Genset SA |
Paris |
Informations génomiques pour la pharmacie |
|
Hemox Therapeutics |
Paris |
Thérapie cellulaire |
|
Hybrigenics |
Paris |
Génomique fonctionnelle - protéomique |
|
IDM |
Paris |
Thérapie cellulaire pour le cancer |
|
Imtix-Sangstat |
Lyon |
Protection immunologique des greffes d'organes |
|
Meristem Therapeutics |
Clermont-Ferrand |
Protéines recombinantes à usage thérapeutique à partir de plantes |
|
Neurotech SA |
Évry |
Thérapie génique cellulaire |
|
Nicox SA |
Valbonne Sophia-Antipolis |
R&D pharmaceutique |
|
Proteus SA |
Nîmes |
Découverte de nouvelles enzymes industrielles |
|
Qiagen SA |
Courtaboeuf |
Technologies innovantes séparation / purification acides nucléiques |
|
Regentech |
Paris |
Cicatrisation et régérération cellulaire |
|
Syntem |
Nîmes |
Découverte et optimisation de nouvelles molécules bio-actives |
|
Transgène |
Strasbourg |
Thérapie génique |
|
Tripos Sarl |
Antony |
Informatique moléculaire (78( * )) |
En 1998,
on comptait en France un peu moins de 100 " biotech ", la
majorité de ces sociétés étant des microstructures
employant moins de 10 personnes et dont la pérennité est
loin d'être assurée.
Depuis un an la situation se transforme rapidement et pourrait permettre
l'indispensable rebond de la France.
Le soutien financier : le capital-risque
Le
capital-risque est le meilleur moyen de financer des start-up de biotechnologie
qui ne peuvent générer de profit à très court terme
mais doivent, en revanche, consacrer de fortes sommes à leur budget de
recherche.
En France, dans le domaine du capital-risque, 1998 a été une
année de rupture.
Les fonds disponibles dans les sociétés de capital-risque ont
connu une augmentation substantielle : 4 milliards de francs de
capital-risque ont été levés en 1998 contre
1,5 milliards en 1997 ; il existe maintenant une vingtaine
d'opérateurs de taille nationale contre la moitié l'année
précédente . Près de 100 sociétés
sont cotées au Nouveau Marché, contre 38 au début de 1998.
Par ailleurs, la puissance publique a manifesté sa volonté
d'aider les entreprises technologiques en débloquant au premier
trimestre 1999 une enveloppe budgétaire de 200 millions de francs
dont la moitié est destinée à constituer des " fonds
de capital-amorçage ". Ceux-ci sont destinés à
être investis exclusivement dans les petites et moyennes entreprises
notamment dans les " biotech ".
Enfin, l'État a constitué un Fonds public pour le capital-risque
d'un montant de 600 millions de francs prélevé sur
l'ouverture du capital de France Télécom, auquel se sont
ajoutés 300 millions de francs apportés par la Banque
européenne d'investissement (BEI). Le Fonds public pour le
capital-risque est géré par la Caisse des dépôts et
placé sous la tutelle d'un comité d'engagement et d'orientation,
composé de représentants de l'administration et de trois chefs
d'entreprise, présidé par Henri GUILLAUME, auteur du rapport
" Technologie et innovation ".
Outre l'impulsion en faveur des jeunes entreprises, l'intérêt de
ce fonds est l'originalité de son fonctionnement. Il n'intervient pas
directement dans les entreprises mais aide à la constitution de Fonds
commun de placements à risques (FCPR) qui prennent eux-mêmes des
participations dans les PME.
Ainsi, l'argent public s'associe à
l'argent privé pour réaliser un véritable effet de
levier
. L'objectif est de faire passer le nombre de structures de
capital-risque actives en France de huit à près de vingt-cinq.
Ces Fonds communs de placement à risques doivent avoir un capital d'au
moins 100 millions de francs ; leurs capitaux doivent être
majoritairement privés ; ils doivent s'engager à financer
à hauteur d'au moins 50 % des entreprises françaises,
innovantes, créées il y a moins de sept ans.
Le Fonds public pour le capital-risque et le Fonds BEI peuvent apporter 15
à 30 % des capitaux, pour des montants compris entre 15 et
90 millions de francs.
Trois catégories de FCPR ont jusqu'à présent
bénéficié des fonds publics pour le capital-risque :
- des fonds nationaux d'une taille de 300 à 800 MF pouvant
financer des projets lourds avec des interventions pouvant atteindre 30
à 50 MF par affaire ;
- des fonds régionaux, d'une taille plus réduite, de 120
à 200 MF, qui financeront des PME régionales avec des
montants compris entre 1 et 10 MF ;
- des fonds créés par des personnes physiques,
spécialistes d'un secteur, pouvant investir dans les phases
d'amorçage ou de création (
" business angels "
).
Les fonds nationaux ayant bénéficié de ces mesures
sont : Sofinnova, Banexi Ventures, Auriga Ventures, Siparex Ventures,
Galileo Ventures, Natexis Ventech.
Le fonds Auriga Ventures, doté de 410 millions de francs, a
exprimé l'intention d'investir 50 % de ses actifs dans le domaine
des sciences de la vie, pour une forte majorité en France mais aussi
dans le reste de l'Europe. Il a déjà décidé
d'investir 14,5 millions de francs dans la société
Hybrigenics, essaimage de l'Institut Pasteur, dans le cadre d'un
deuxième tour international de 60 millions de francs. En terme
sectoriel, Auriga Ventures privilégie les sociétés
orientées vers la post-génomique, c'est-à-dire la
protéomique.
Le soutien logistique : les bio-incubateurs
L'aide
financière ne suffit pas pour induire un véritable
démarrage des jeunes entreprises de biotechnologie. Les start-up
connaissent en effet au moment de leur naissance des problèmes
matériels divers : immobiliers, juridiques, commerciaux ou de
gestion.
Les incubateurs sont des structures d'accueil qui aident les créateurs
d'entreprises à :
- s'installer matériellement, avec des locaux et du matériel
de qualité ;
- réaliser des études de faisabilité de leur
projet ;
- s'assurer de la brevetabilité de la technologie envisagée
- négocier éventuellement avec les organismes ou groupes
détenteurs des brevets ;
- mener des études de marché ;
- établir un
" business plan "
;
- trouver des collaborateurs capables d'assurer la gestion.
Les Britanniques ont mis en oeuvre un tel soutien logistique depuis plusieurs
années.
BIO INCUBATEURS : L'EXEMPLE BRITANNIQUE 79( * )
" Pour faciliter le transfert de technologie du
laboratoire
vers l'industrie, les Britanniques ont adopté le système des
bio-incubateurs. Le concept est bien plus qu'une opération
immobilière visant à offrir aux start-up des locaux munis
d'équipement dernier cri.
Au sein de l'incubateur, les jeunes pousses ont aussi à leur disposition
toute une gamme de services d'accompagnement. Bien souvent les chercheurs qui
s'improvisent entrepreneurs n'ont pas les compétences dans des domaines
aussi variés que la propriété intellectuelle, le droit, le
marketing, la fabrication ou encore la finance. " Notre étude de
marché aux États-Unis et en Europe a révélé
qu'il existe plus de 1 000 bio-incubateurs. Mais, seuls ceux qui
avaient une équipe complète d'accompagnement ayant une
expérience commerciale réussissent ", selon David BEST, du
Bioscience Innovation Centre, à Cambridge.
La plupart à l'image de l'incubateur d'Oxford-BiotechNet-, sont
financés par une combinaison de fonds publics et privés. À
Manchester, une partie du financement est issue du capital-risque ou de fonds
d'amorçage. En invitant aussi des compagnies plus avancées dans
leur développement, le directeur, Mark FERGUSSON, augmente les chances
de retour d'investissement dans un délai acceptable. Enfin, pour les
sociétés qui peuvent rester dans les locaux de leur
université d'origine, il y a les bio-incubateurs virtuels. L'un d'eux,
le Company Maker, d'Imperial College, se contente ainsi d'apporter un
savoir-faire au niveau du management et du financement. "
En Allemagne, une pépinière d'entreprises accueille les start-up
sur le campus de Berlin Buch. Avec un loyer inférieur à
30 francs le mètre carré, des équipements
ultramodernes répartis sur 6 000 m
2
et une
connexion à un réseau de transmission de données à
grande vitesse, cet incubateur a déjà attiré plus d'une
vingtaine d'entreprises.
En France, les biopôles se dotent aussi d'incubateurs. Au
Génopôle d'Évry, par exemple le bâtiment d'accueil
des start-up prévoit de leur offrir
" une aide juridique
à la commercialisation et à la communication
d'entreprise "
.
C'est à ces incubateurs chargés d'accompagner les entreprises en
phase de création qu'est consacrée l'autre moitié de
l'enveloppe budgétaire prévue pour 1999, soit environ
100 millions de francs. Une vingtaine d'incubateurs devraient être
mis en place dans l'Hexagone, au sein d'universités ou d'organismes de
recherche publics. Chacun de ces lieux d'accueil pourrait héberger entre
15 et 20 start-up pendant une durée limitée.
2.2.1.2. Les biopôles
Le concept de biopôle et son développement en Europe
Les
biopôles sont des lieux de contact. Généralement
créés autour d'un centre universitaire ou de recherche, ils
réunissent autour des scientifiques une nébuleuse de
sociétés qui couvrent tous les domaines des
biotechnologies : entreprises de service, grands groupes pharmaceutiques,
cabinets de consultation, audit, capital-risqueurs, spécialistes de la
propriété intellectuelle... Le but de ces contacts multiples est
de faire naître une synergie entre les différents acteurs,
industriels, entrepreneurs ou chercheurs.
D'après Michel RENAUD, vice-président de l'Université
d'Auvergne et fondateur du biopôle de Clermont-Limagne :
" Pour créer une entreprise, il faut un " porteur de
projet ". On pense souvent aux chercheurs eux-mêmes, mais est-il
vraiment souhaitable d'amputer les laboratoires de leurs meilleurs
éléments ? Pour moi, les bons porteurs de projet ce sont les
jeunes diplômés en général. Les " ex-post
docs " notamment connaissent bien leur discipline, ils ont pour beaucoup
une ouverture internationale et ils sont, plus souvent qu'on ne le pense,
ouverts à l'esprit d'entreprise. Ce sont ces personnes-là qu'il
faut chercher, former et encourager. [...] Mais il ne suffit pas de penser en
termes de créations d'entreprise : pour que la source ne se tarisse
pas, la recherche doit être développée. [...] Enfin,
toujours dans l'idée d'une chaîne continue et d'une fertilisation
croisée, il faut un lieu qui accueille les entreprises, mais pas
seulement les PME de haute technologie. Le Biopôle Clermont-Limagne a une
logique de site, presque de filière industrielle : à terme,
il devra réunir toutes les entreprises nécessaires pour traiter
un problème biotechnologique sous différents angles, y compris
les services. "
80(
*
)
Ces propos illustrent la multiplicité des acteurs susceptibles de
collaborer pour qu'un biopôle réalise la nécessaire
synergie entre le monde de la science et celui des entreprises. On peut ajouter
que le rôle d'un biopôle est aussi, en favorisant la
proximité de tous les acteurs, qu'ils soient scientifiques, industriels
confirmés ou créateurs de start-up, de permettre le transfert de
ce que l'on appelle l'information " non codifiée ", le savoir
tacite (
" tacit knowledge "
).
Si le nombre d'entreprises de biotechnologie en Europe reste insuffisant, son
augmentation rapide (45 % en 1998) est sans conteste liée à
la multiplication des biopôles en Europe.
De nombreux centres nationaux sont nés :
- En Grande-Bretagne : Cambridge, Oxford, Edimbourg ;
- En Allemagne : Munich, Rhénanie (Cologne, Düsseldorf,
Wuppertal, Aix-la-Chapelle, Jülich), Triangle Rhin-Neckar (Heidelberg,
Ludwigshafen, Mannheim), Berlin-Brandebourg, Iéna ;
- En Irlande : Dublin ;
- Aux Pays-Bas : Leiden-Wageningen ;
- En Belgique : bio-Flandres et
Louvain-La-Neuve/Bruxelles-Sud/Charleroi ;
- En Finlande : Turku ;
- En Italie : Milan.
Au niveau de la Communauté européenne, on peut noter :
- que les biopôles bénéficient d'aides
financières (ainsi, au biopôle de Clermont-Ferrand, le Fonds
européen de développement économique régional a
financé pour moitié les coûts de création de cinq
nouveaux laboratoires) ;
- que le rassemblement des start-up au sein des biopôles permet une
meilleure coordination de leurs activités, notamment pour
répondre à des appels d'offres européens.
En France, les quatre principaux biopôles sont le Génopôle
d'Évry, Clermont-Ferrand, Lille Eurasanté et
Montpellier.
GÉNOPÔLE 81( * ) |
|
|
Dominante : génomique |
|
Principales bases de recherche : Généthon, Centre national de séquençage, Centre national de génotypage |
|
Nombre de PMI innovantes : 8 |
|
Leaders : Genset, Département génomique de Rhône-Poulenc Rorer, Neurotech, Visible Genetics/ACT Gene, Cybergène/ESGS, Novagali |
|
Atouts de développement : volonté publique de faire du Génopôle le pôle génomique français ; neuf installations de start-up prévues ; concentration scientifique et économique de la région parisienne |
CLERMONT-FERRAND 1 |
|
|
Dominante : filière agro-alimentaire |
|
Principales bases de recherche : premier centre de province de l'INRA, laboratoires INSERM et CNRS, Centre de recherche en nutrition humaine, Université d'Auvergne |
|
Nombre de PMI innovantes : 15 |
|
Leaders : GreenTec, Genolife, Meristem Therapeutics |
|
Atouts de développement : présence de Limagrain ; stratégie du pôle ; mise en réseau des centres de Clermont-Limagne, de Vichy (cosmétique-parapharmacie) et Aurillac (environnement-agro-alimentaire) |
LILLE EURASANTÉ 82( * ) |
|
|
Dominante : santé |
|
Principales bases de recherche : Institut Pasteur Lille, CHRU, Institut de chimie pharmaceutique |
|
Nombre de PMI innovantes : 10 |
|
Leaders : Cerep, PIL-Biovector Therapeutics |
|
Atouts de développement : dynamisme et originalité des projets (Genfit) |
MONTPELLIER 1 |
|
|
Dominante : expertise dans la génomie du riz et dans la recherche sur le cancer |
|
Principales bases de recherche : Génotrop de l'Orstom-IRD, Laboratoire du Cirad, Laboratoire de biologie moléculaire et cellulaire du CNRS, Laboratoire des biotechnologies de l'environnement, Université de Montpellier I |
|
Nombre de PMI innovantes : 6 |
|
Leaders : DNA, Vitropic, Mycos |
|
Atouts de développement : dynamisme ; plusieurs projets d'incubateurs ; ouverture prochaine d'une pépinière dans les biotechnologies |
Sélection et coopération des biopôles
S'il est
indispensable de favoriser la création de biopôles, il convient de
le faire dans les meilleures conditions possibles, en pratiquant la
sélection et en organisant la coopération.
- La sélection :
Elle est indispensable pour que les
crédits de soutien ne soient pas disséminés, donc
inefficaces, et pour que la " labellisation " des biopôles
corresponde à une véritable excellence, reconnue à
l'extérieur.
En France, elle sera effectuée en automne 1999 dans le cadre d'une des
actions concertées incitatives (ACI) créées par le Conseil
interministériel sur la recherche et la technologie. Plusieurs sites
parisiens et huit villes de provinces concourent à l'appel d'offres
(Bordeaux, Lille, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Marseille, Montpellier et
Toulouse).
Afin de réaliser cette sélection dans de bonnes conditions, il
serait souhaitable de prendre en considération les méthodes
utilisées par les Allemands dans le cadre du programme Bioregio :
en 1995, le Ministère fédéral allemand pour
l'enseignement, la recherche, la science et la technologie a lancé un
concours appelé Bioregio afin d'accélérer le
développement industriel des biotechnologies.
Le ministère entendait ainsi encourager la coordination de toutes les
sources de financement de recherche-développement et la création
d'entreprises en synergie régionale dans ce domaine. Les régions
devaient formuler leur stratégie et les objectifs de leurs recherches
tout en faisant état du potentiel biotechnologique régional.
Trois dossiers (sur dix-sept) ont été sélectionnés
par le jury constitué de membres issus de l'industrie, de la recherche
scientifique et des organisations syndicales : celui de la
Rhénanie, du triangle Rhin-Neckar et de Munich (à cela s'est
ajouté un prix exceptionnel obtenu par la biorégion
Iéna) : les trois régions " gagnantes " se sont vu
accorder, chacune, 50 millions de DM sur cinq ans, ces moyens devant leur
permettre de mobiliser le plus possible de financements privés.
La participation de l'État français, pour l'année 1999 est
moins importante mais elle s'inscrit dans la durée. Afin d'être
vraiment efficace l'action des pouvoirs publics doit se situer dans une optique
précise :
- Cette action concertée incitative doit être l'occasion
de dresser un inventaire aussi exhaustif que possible des atouts de chaque
région dans le domaine de la génomique (infrastructure,
organismes de recherche, possibilités de financement privé,
opportunités industrielles, incubateurs, réseaux
informatiques...).
Cet inventaire sera en effet indispensable aux régions comme aux
décideurs nationaux, aux groupes industriels et financiers, et aux
organismes internationaux qui ne peuvent eux-mêmes recenser toutes les
possibilités offertes par les régions dans un domaine
précis mais ont besoin de ces éléments pour leur confier
la réalisation de programmes (c'est le cas de la région de
Montpellier et d'un programme de la Banque mondiale).
- Le recours à des experts internationaux pour l'évaluation
des dossiers présentés par les régions doit être
systématique afin, bien sûr de
profiter de leur
expérience et de leur impartialité mais aussi de faire en sorte
que la labellisation " biopôle " des régions
sélectionnées soit reconnue internationalement.
- La coopération
au niveau national : elle est indispensable pour que les
biopôles sélectionnés aient un effet d'entraînement
sur les autres. Elle passe bien entendu par l'utilisation de réseaux
informatiques mais également par l'accueil, au sein des biopôles,
des start-up n'ayant pas trouvé d'incubateur local.
au niveau européen : elle constitue le meilleur moyen de
parvenir à des biopôles de taille suffisante pour se mesurer aux
sites américains. Elle existe déjà dans la
péninsule scandinave : la Medicon Valley regroupe le Danemark et la
Suède, et constitue le troisième centre de recherche en
biotechnologies en Europe. Une autre initiative particulièrement
intéressante est la Biovalley qui regroupe l'Alsace, le Bade-Wurtemberg
et le Nord-Ouest de la Suisse. L'objectif de la BioValley est d'atteindre la
taille critique d'un pôle de niveau mondial.
BIOVALLEY
L'espace
central du Rhin Supérieur -Alsace, Bade-Wurtemberg, nord-ouest de la
Suisse- réunit l'ensemble des composantes favorables au
développement d'un pôle majeur des biotechnologies en
Europe : excellence des centres de recherche, présence de grands
groupes industriels, secteur en forte croissance.
BioValley, dont l'initiative a été lancée officiellement
en 1996, recense déjà plus de 300 partenaires
potentiels : entreprises, institutions, organismes, tri-nationaux de
développement économique, organismes financiers,
universités, centres de recherche, centres de transfert de technologies.
Le réseau BioValley se mobilise
pour atteindre la taille critique
d'un pôle de niveau mondial
dans le domaine des biotechnologies
en :
favorisant les alliances entre partenaires européens ;
encourageant les alliances entre partenaires européens ;
facilitant l'accès des jeunes entreprises au capital-risque ;
identifiant les travaux de recherche académique susceptibles
d'être valorisés ;
accélérant le transfert de technologies.
Actuellement, le concept BioValley devient réalité grâce
à la diversité des services et des prestations
proposées :
Un réseau trinational " Vie et Santé "
avec des partenaires dans les trois pays impliqués ;
BioValley Promotion Team
pour la coordination des
activités au sein du réseau ;
Tables rondes :
rencontres mensuelles à Bâle,
Fribourg et en Alsace ;
BioValley
" Easy Access System "
:
accès simple et facile aux contacts du réseau, que ce soit de
l'intérieur ou de l'extérieur de la BioValley ;
Fonds d'expertise BioValley :
aide au financement pour les
chercheurs souhaitant créer leur propre entreprise et aide à
l'élaboration d'un business plan afin de faciliter les contacts avec les
financiers ;
Guide BioValley :
annuaire de tous les partenaires de la
BioValley ;
BioValley Technology Watch :
la BioValley
"
Promotion Team "
en collaboration avec d'autres institutions
mettent en place une veille technologique en biotechnologie ;
Site Internet :
http ://www.biovalley.com :
présentation de BioValley, partenaires de BioValley, forum et
newsgroups
, base de données ;
Point de rencontre BioValley :
événements,
séminaires, rencontres et conférences ;
Foires et congrès :
participation de la BioValley du
Rhin Supérieur aux foires, salons et congrès ;
BioValley Bridges :
conférences multidisciplinaires
et rapports pour l'harmonisation des normes et législations entre les
régions de la BioValley, en se basant sur les directives
européennes ;
Formation continue :
rencontres et séminaires de
formation proposés par les organismes de formation continue et initiale
de la BioValley ;
BioValley Universities Partnership Programm :
programme
d'accompagnement des universités, afin de favoriser la création
d'entreprises et la collaboration universités-entreprises.
(83( * ))