La question du tout ou rien
S'il se
confirmait que la transmutation ne peut être réalisée
à 100 %, la question se poserait de l'opportunité de mettre en
oeuvre des processus coûteux, longs et eux-mêmes producteurs de
déchets additionnels, le tout pour atteindre une réduction de
volumes, dont on sait par ailleurs qu'ils sont en réduction constante
grâce aux progrès faits en matière de concentration des
matières radioactives et de compactage des conditionnements.
Un critère de décision, le moment venu, sera, sans conteste, le
gain attendu de la séparation-transmutation, par rapport à la
situation de départ.
On a vu précédemment que la réduction de volume des
déchets concerne principalement les déchets B avec le compactage
des coques et embouts et l'utilisation du béton pour les déchets
technologiques. Seule une stabilisation des volumes est probable à
technologie constante avec les verres contenant les déchets C (actinides
mineurs et produits de fission). Toutefois, il n'est pas exclu qu'à
l'avenir d'autres techniques d'immobilisation fassent leur apparition. De toute
façon, les volumes en cause sont faibles pour les déchets de
haute activité à vie longue : 5 000 m
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en
2020
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)
.
L'intérêt de la transmutation est de diminuer la quantité
de déchets de ce type. Mais il faudra, à supposer que les
techniques de séparation et de transmutation soient
opérationnelles, rapporter leur coût au gain obtenu en termes de
réduction de volume et du nombre de gigabéquerels. Il n'est pas
sûr alors que la solution du stockage définitif ne l'emporte.