1.7. la nécessité de prendre parti pour le Mox mais aussi d'augmenter les marges disponibles pour l'entreposage du combustible irradié non retraité
L'extension des autorisations de chargement en Mox à 28 réacteurs semble indispensable à vos Rapporteurs. Les avantages en sont d'une part le freinage des quantités de plutonium séparé sur étagères et d'autre part le recyclage à un coût compétitif d'une matière énergétique précieuse. Mais, à l'inverse, la question de l'entreposage des combustibles irradiés non retraités, que votre Rapporteur avait en mars 1996 mise en pleine lumière.
La France dans la ligne internationale pour le recours au Mox
C'est au
début des années 1970 que les premiers programmes de recyclage de
Mox dans des réacteurs nucléaires à objet commercial ont
débuté. Siemens a en effet introduit des assemblages combustibles
comprenant du plutonium dans le réacteur KWO de la centrale d'Obrigheim
et dans la centrale suisse de Beznau-2 sur la période 1972-1993. La
France, quant à elle, a commencé en 1987, avec un premier
chargement de 16 assemblages Mox dans la tranche B1 de Saint Laurent des Eaux.
Aujourd'hui, le Mox est mis en oeuvre non seulement par la France et
l'Allemagne mais aussi par la Belgique et la Suisse
48(
*
)
. Le tableau suivant présente la
situation dans chacun des pays.
pays |
nombre de réacteurs nucléaires |
capacité installée (MWe) |
nombre de tranches autorisées à charger du Mox |
nombre de tranches chargées en Mox |
France |
56 |
58 500 |
16 |
16 (été 1998) |
Belgique |
7 |
5712 |
2 |
2 |
Suisse |
5 |
3 079 |
4 |
3 |
Japon |
54 |
43 850 |
1 |
1 (en 2 000) |
Allemagne |
20 |
22 282 |
11 |
8 |
S'agissant des Etats-Unis, il faut noter une évolution sensible des responsables et du Congrès et en particulier de Pete Domenici, sénateur du Nouveau Mexique, Président de la Commission du Budget, Président de la Sous-Commission des appropriations pour l'énergie et l'eau ; Président de la Commission de la politique énergétique et de la R&D 50( * ) . Les Etats-Unis ont renoncé au retraitement et à la fabrication de Mox : c'est une erreur selon Pete Domenici. Pour celui-ci, le cycle ouvert comporte au moins deux inconvénients : c'est un gaspillage du contenu énergétique de l'uranium et du plutonium. Cette option entraîne en outre l'obligation de stocker le combustible irradié en site profond alors que le site de Yucca Mountain n'est pas prêt à entrer en service. En outre l'interdiction du Mox prive d'une solution qui pourrait être précieuse pour épuiser les stocks de plutonium militaire.