CONCLUSION

A l'heure où s'amplifie, pour des considérations plus économiques et industrielles que politiques, le mouvement de concentration des entreprises de défense en Europe, il paraît indispensable de concrétiser des avancées vers une politique de défense européenne dont l'autonomie pourra d'autant mieux s'affirmer qu'elle s'appuiera sur une base industrielle et technologique compétitive. Les évolutions intervenues après la déclaration franco-britannique de Saint-Malo à l'automne 1998, puis après la crise du Kosovo, lors du Conseil européen de Cologne, sont de ce point de vue encourageantes, même si elles restent à prolonger par des réalisations effectives.

Parallèlement, un effort est entrepris, dans le cadre de la lettre d'intention signée le 6 juillet 1998 par les ministres de la défense de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, du Royaume-Uni et de la Suède, pour adapter les modes d'intervention des Etats des 6 principaux pays européens producteurs d'armement au nouveau paysage industriel. Il s'agit de faciliter le travail des entreprises européennes de défense tout en permettant aux Etats de continuer à exercer, parfois conjointement, les droits qu'ils souhaitent conserver en tant qu'autorité régalienne dans leurs relations, sur leur territoire, avec ces entreprises de défense. La sécurité des approvisionnements, les procédures d'exportation, l'harmonisation des besoins opérationnels ainsi que la conjugaison des efforts de recherche et de développement sont au coeur de ces discussions qui pourraient déboucher sur un accord intergouvernemental.

Dans un tel contexte, l'accession de l'OCCAR à la personnalité juridique, objet essentiel de la convention du 9 septembre 1998 entre la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni, constitue un pas important qui ouvre la perspective d'une rationalisation de la demande européenne d'armements en vue de doter les armées européennes de matériels conçus et réalisés en commun.

D'ores et déjà, l'application des principes de l'OCCAR à des programmes déjà transférés a permis de constater des effets positifs sur les coûts financiers. Les bénéfices de l'OCCAR ne se feront cependant pleinement sentir que lorsque lui seront confiés des programmes en coopération dès leur conception.

Le passé récent illustre les difficultés de la coopération européenne en matière d'armement avec la défection allemande sur les programmes satellitaires ou le retrait britannique des programmes Horizon et Trimilsatcom. Il importera donc de voir si la création de l'OCCAR sera suivie d'un engagement plus affirmé des pays membres dans la coopération européenne. La décision qui sera prise sur l'avion de transport futur est à cet égard très attendue.

Le succès de l'OCCAR reposera sur la volonté de chacun des participants de promouvoir une sorte de préférence européenne tout en améliorant une coopération sur les programmes jusqu'alors source de certaines désillusions. L'enjeu est majeur puisqu'il consiste à permettre aux Etats membres de s'équiper à moindre coût tout en consolidant et en élargissant le marché des industries européennes de défense.

Pour cet ensemble de raisons, et souhaitant que la convention portant création de l'OCCAR entre en vigueur dans les meilleurs délais, votre commission vous demande d'adopter le présent projet de loi autorisant son approbation.

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