N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 42
PRESTATIONS SOCIALES AGRICOLES
Rapporteur spécial
: M. Joël BOURDIN
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Sont
inscrits au BAPSA
1(
*
)
les
recettes et les dépenses de prestations légales correspondant aux
risques maladie, maternité et invalidité, aux prestations
familiales et à l'assurance vieillesse des personnes non
salariées des professions agricoles
2(
*
)
.
Ce budget, dont la gestion administrative est confiée au Ministre de
l'Agriculture et de la Pêche, est voté chaque année par le
Parlement dans le cadre de la loi de finances, et donc selon la même
procédure que le budget de l'Etat, et non lors de la discussion par le
Parlement de la loi de financement de la sécurité sociale.
Le projet de BAPSA présenté dans la loi de finances initiale a
fait l'objet d'amendements gouvernementaux en première lecture à
l'Assemblée nationale, ayant pour objet de mettre en oeuvre une nouvelle
mesure de revalorisation des retraites de 1,2 milliard de francs (et non 800
millions de francs comme prévu initialement) ; en
conséquence, les prestations d'assurance vieillesse, côté
dépenses, et le versement au BAPSA de la contribution sociale de
solidarité des sociétés (dite " C3S "),
côté recettes, ont été majorés de 400
millions de francs.
La situation a donc été particulièrement complexe cette
année : dans l'étude du BAPSA pour 1999, il fallait tenir
compte, outre du " bleu " budgétaire présenté
dans le cadre du projet de loi de finances, du projet de loi d'orientation
agricole et du projet de loi de financement de la sécurité
sociale, examinés en première lecture à l'Assemblée
nationale.
I. QUELQUES ÉLÉMENTS RÉTROSPECTIFS SUR LE BAPSA
A. RAPPEL DES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS DU BAPSA DEPUIS 19883( * )
Depuis 1988, le BAPSA a connu de nombreuses évolutions, tant du côté de ses recettes, que de ses dépenses.
1. Les recettes
a) Financement professionnel : augmentation depuis 1988
1- la
réforme progressive des cotisations sociales
a permis la
substitution entre 1990 et 1996 de l'assiette " revenu
professionnel " à l'ancienne assiette " revenu
cadastral " ; dorénavant, les cotisations sociales
évoluent comme le revenu et sont donc beaucoup plus fluctuantes que par
le passé ;
2- la
disparition progressive des taxes sur les produits
est
intervenue entre 1990 et 1997
4(
*
)
;
3- le
basculement des cotisations maladie sur la CSG
a
été institué par la loi de financement de la
sécurité sociale pour 1997 ;
b) Financement par les autres régimes : augmentation depuis 1995
1- les
montants de la compensation démographique ont augmenté (passant
de 28 % des recettes en 1988 à 37 % en 1998) ;
2- la contribution de la CNAF aux prestations familiales agricoles a
diminué (en raison de la baisse des dépenses de prestations
familiales et de la croissance des cotisations perçues dans cette
branche) ;
3- la
contribution sociale de solidarité des sociétés
(C3S)
n'apporte plus de recettes au BAPSA depuis 1994 ; en effet, les
recettes de la C3S sont affectées en priorité aux régimes
des non-salariés non-agricoles.
c) Contribution de l'Etat : stabilité globale depuis 1996
1- la
suppression de la contribution de l'Etat aux prestations familiales agricoles
est intervenue en 1994
5(
*
)
;
2- la
fraction de la TVA perçue au profit du BAPSA
a
été réduite entre 1992 et 1994 (en contrepartie du
versement de recettes de la C3S) puis augmentée depuis (en raison de
l'absence de versement de la C3S) ;
3- en 1996, s'opère la sortie de la bonification pour enfants à
charge : désormais, le fonds de solidarité vieillesse (FSV)
finance directement la bonification pour enfants accordée aux
retraités agricoles ;
4- la subvention d'équilibre inscrite au budget général
de l'Etat a vu son montant fluctuer au cours de ces dix années, en
fonction de l'évolution des autres sources de financement. Globalement
elle s'est réduite, passant de 28,5 % des ressources du BAPSA en 1994
à 13,3 % en 1998 et à 9,2 % en 1999.
2. Les dépenses
Les
dépenses du BAPSA depuis 1988 augmentent de
2,3 % par an en
moyenne
en francs courants. En francs constants, on observe même une
diminution des dépenses du BAPSA à partir de 1994. Plus en
détail :
1- les
dépenses d'assurance maladie maternité et
invalidité
augmentent de 3,4 %
par an en moyenne ; cette
hausse se ralentit à partir de 1994 grâce à la mise en
place de diverses mesures de limitation des dépenses de
santé ;
2- les
prestations familiales diminuent de 2,2 %
par an en
moyenne ; cette évolution s'explique par l'évolution
démographique de la population des exploitants agricoles ;
3- les
dépenses d'assurance vieillesse
augmentent de 3,3
%
par an en moyenne ; cette progression est particulièrement
vive depuis 1994 grâce à la mise en place de mesures de
revalorisation des petites retraites.
B. L'EXÉCUTION 1997 DU BAPSA6( * )
1. Les recettes
Les recettes du BAPSA en 1997 se sont élevées à 86,412 milliards de francs , en baisse de 0,9 % par rapport à la loi de finances initiale.
a) Les contributions professionnelles
•
Le total des
cotisations
et de la compensation du
transfert des
cotisations maladie sur la
CSG
s'établit à
15,764
milliards de francs
, supérieur de 164,92 millions de francs
(+
1,06 %)
au montant prévu en loi de finances initiale. Cet
écart provient pour l'essentiel de l'effet report sur l'année
1997 de l'excédent observé en 1996, compensé partiellement
par une légère révision à la baisse des revenus
professionnels afférents à l'année 1996.
• Le versement effectué en compensation de la perte de cotisations
résultant du transfert de
CSG
s'établit à
839,19
millions de francs
, en retrait de 77,8 millions de francs
(- 8,49 %)
par rapport aux premières évaluations. Cet écart provient
pour l'essentiel des retards de versements causés par la mise en place
tardive du système de compensation, notamment des règlements de
la CSG sur les revenus de capitaux.
• Les
taxes sur certains produits agricoles
ont été
supprimées en 1996 dans le cadre de la réforme des cotisations
sociales des exploitants. En 1997, le BAPSA a donc
bénéficié de
reliquats
de versements de ces taxes
(7,8 millions de francs).
b) Les taxes affectées
•
Le produit des
taxes affectées
7(
*
)
(hors part de TVA) s'est
élevé en 1997 à
2 022,954 millions de francs
, en
hausse de
+
5,14 %
par rapport aux prévisions de la loi de
finances initiale.
• Le montant des recettes au titre de la
cotisation incluse dans la
TVA
s'établit à
22,9 millions de francs
, en
diminution de 5 %
par rapport à la loi de finances initiale.
L'activité économique modérée de 1997 explique la
diminution des rentrées fiscales de TVA.
c) La compensation démographique
En 1997, le BAPSA a reçu 32,936 milliards de francs d'acompte au titre de la compensation démographique en diminution de 2,6 % par rapport à la loi de finances initiale.
d) La participation du budget de l'Etat
La participation de l'Etat (subvention d'équilibre du budget général et remboursement de l'AAH) s'élève en 1997 à 7,2 milliards de francs, en retrait de 7,9 % par rapport à la loi de finances initiale.
2. Les dépenses
Le total
des dépenses du BAPSA (hors restitutions de TVA) s'est établi en
1997 à
86,9 milliards de francs
.
1- Les dépenses effectives d'assurance maladie, maternité et
invalidité sont inférieures de 141 millions de francs (0, 42 %)
par rapport à la loi de finances initiale.
2- Les prestations familiales versées sont inférieures (de 115
millions de francs) aux crédits prévus en loi de finances
initiale (- 1,7 %).
3- Les dépenses d'assurance vieillesse, au contraire, sont en hausse
par rapport à la loi de finances initiale (
117 millions de francs,
soit + 0,27 %
). Ceci s'explique par trois raisons principales :
a. la sous-estimation du coût de la levée du non-cumul entre
droits propres et droits dérivés (+ 151 millions de francs)
;
b. l'augmentation des retraites forfaitaires (+ 59 millions de francs) ;
c. en dépit de la diminution des retraites proportionnelles (- 93
millions de francs).
3. Le résultat de l'exercice
Avec des recettes à 86.412 millions de francs et des dépenses à 86.935 millions de francs, l'exercice 1997 a dégagé un solde négatif de 524 millions de francs, après un excédent en 1996 de 512 millions de francs.
II. LE PROJET DE BAPSA POUR 1999
En 1999, le BAPSA connaît une situation de stabilité globale par rapport à 1998 : il s'élève à 89,162 milliards de francs (hors restitutions de TVA) en progression de 1,11 % 8( * ) . En incluant les restitutions de TVA, il s'élève à un peu plus de 94 milliards de francs (+ 1,40 %).
A. LES RECETTES
Les
recettes du BAPSA sont d'origines très diverses. En particulier, le
financement du BAPSA se caractérise par l'importance de ses ressources
externes et, notamment, une subvention d'équilibre inscrite au budget
général de l'Etat. En effet, le déséquilibre
démographique et le niveau des revenus agricoles ne permettent pas
d'assurer l'équilibre financier du régime par les seules
cotisations sociales.
Pour 1999, le financement du BAPSA est caractérisé par :
1- la
progression des montants de contributions professionnelles, de taxes
affectées et des transferts de compensation
démographique
;
2- et, en conséquence, la
diminution de la participation de
l'Etat
.
Evolution des recettes du BAPSA pour 1998 et 1999
(en millions de francs)
Nature des recettes |
Crédits votés 1998 |
Crédits demandés 1999 |
Evol. (%) |
Contributions professionnelles |
16 276 |
16 955 |
+ 4,17 % |
Cotisation add. foncier non bâti 9( * ) |
48 |
0 |
- |
Taxes affectées |
26 126 |
27 586 |
+ 5,59 % |
dont TVA nette |
24 216 |
25 614 |
+ 5,77 % |
Versement C3S 10( * ) |
0 |
1 000 |
- |
Compensation démographique |
32 467 |
34 001 |
+ 4,72 % |
Contribution de la CNAF |
1 565 |
1 400 |
- 10,54 % |
Subvention budgétaire |
7 806 |
4 903 |
- 37,19 % |
Remboursement de l'AAH 11( * ) |
518 |
456 |
- 11,97 % |
Versements FSV et FSI |
3 374 |
2 811 |
- 16,69 % |
Recettes diverses |
0 |
50 |
- |
Total (hors restitutions de TVA) |
88 180 |
89 162 |
+ 1,1 % |
Restitutions de TVA |
4 863 |
5 185 |
+ 6,62 % |
Total (y. c. restitutions de TVA) |
93 043 |
94 347 |
+ 1,40 % |
1. Les contributions professionnelles
Comme en
1997 et 1998, il ne subsiste plus aucune taxe sur les produits agricoles :
les " contributions professionnelles " se limitent donc aujourd'hui
aux cotisations " techniques "
12(
*
)
des agriculteurs et à la
compensation de la perte de cotisations résultant du transfert de CSG.
a)
Les cotisations professionnelles
, sont, depuis le 1
er
janvier 1996, calculées intégralement sur les revenus
professionnels ; elles évoluent donc comme les revenus et sont donc plus
fluctuantes que les anciennes cotisations assises sur le revenu cadastral. Leur
produit est évalué pour 1999 à 16,9 milliards de
francs, en
augmentation de
4,17 %
par rapport à 1998.
b) Aux cotisations professionnelles proprement dites, s'ajoute
le
versement de CSG et de droits sur les alcools
13(
*
)
qui s'élève en 1999
à 4,428 milliards de francs (
+ 3,58 %
par rapport à
1998).
ð
Ces contributions professionnelles ne représentent que
19 % du financement du BAPSA
: 81 % de son financement repose
donc sur des ressources externes.
2. Les recettes de taxes affectées
a)
Les recettes de taxes
ont été évaluées à
27,6 milliards de francs pour 1999, en
augmentation de
5,59 %
par
rapport aux prévisions de 1998, en dépit de la suppression d'une
de ces taxes, la taxe additionnelle à la taxe foncière sur le non
bâti.
En particulier, le montant net de la
fraction de la TVA
affectée
au BAPSA (qui représente plus de 92 % de l'ensemble des taxes
affectées au BAPSA) s'élève pour 1999 à 25,6
milliards de francs, en
hausse de 5,77 %
14(
*
)
.
b) En outre, le BAPSA devrait bénéficier en 1999 d'un
versement au titre de la C3S
(contribution sociale de solidarité
des sociétés), initialement prévu à 600 millions de
francs,
de 1 milliard de francs
15(
*
)
notamment pour
financer
la revalorisation annoncée des plus petites retraites agricoles.
Mais il convient de noter que cette affectation exceptionnelle de
1 milliard de francs constitue un "
solde de tout
compte
" pour le BAPSA qui, à l'avenir, sera exclu de la
répartition de la C3S.
3. Les transferts des autres régimes
a)
Les transferts de compensation démographique
, fournis par les autres
régimes obligatoires de sécurité sociale
16(
*
)
et principalement le régime
général, sont destinés à corriger les effets d'une
démographie défavorable
17(
*
)
. Ils sont estimés à
34 milliards de francs pour 1999, en
progression de
4,72 %
par rapport aux prévisions pour 1998.
b) A ce versement, s'ajoute
la contribution de la Caisse nationale des
allocations familiales (CNAF)
aux prestations familiales agricoles.
Celle-ci s'élève, pour 1999, à 1 400 millions de francs,
en
retrait de 10,54 %
par rapport à 1998 (en raison
principalement de l'augmentation du produit des cotisations familiales et de la
diminution des prestations servies).
4. La subvention du budget général de l'Etat
Les
évolutions décrites plus haut (principalement les hausses de
recettes de TVA, des transferts de compensation démographique et de
recettes de C3S) expliquent la diminution de la subvention d'équilibre
en provenance du budget de l'Etat.
Elle s'élève à 4,9
milliards de francs en 1999 contre 7,8 milliards de francs en 1998,
soit une
réduction de 2,9 milliards de francs
(
-
37,19 %
par rapport à 1998).
ð Au total,
le montant des concours publics affectés au
BAPSA
(TVA nette + subvention d'équilibre + remboursement de l'AAH)
s'établit à près de 31 milliards de francs, en
baisse
de
4,8 %
par rapport à 1998.
Ces concours publics
représentent 34,7 % du financement du BAPSA en 1999
(contre 36,9 %
en 1998).
5. Les remboursements des fonds de solidarité vieillesse (FSV) et invalidité (FSI)
Les remboursements des FSV et FSI s'établissent pour 1999 à 2,8 milliards de francs. Ils continuent à baisser ( - 16,69 % ) en raison principalement de l'amélioration du niveau des retraites.
B. LES DÉPENSES
Le BAPSA
comprend trois titres de dépenses :
• le Titre I pour les frais financiers ;
• le Titre III relatif aux moyens des services ;
• et le Titre IV concernant les interventions publiques.
Le BAPSA est voté en équilibre, ses dépenses sont donc
d'un montant équivalent à ses recettes et s'établissent
à 89,162 milliards de francs.
Montants des crédits 1998 et 1999, par titre, et évolution
(en francs) |
Crédits votés 1998 |
Crédits demandés 1999 |
Evol. (%) |
Titre I - Dette |
220.000.000 |
173.000.000 |
- 21,36 % |
Titre III - Moyens des services 18( * ) |
4.954.070.372 |
5.185.000.000 |
+ 4,66 % |
Personnel |
2.885.216 |
0 |
- |
Fonctionnement |
5.149.246 |
0 |
- |
Dépenses diverses
|
4.946.035.910
|
5.185.000.000
|
+ 4,83 % |
Titre IV - Interventions publiques |
87.868.929.628 |
88.989.000.000 |
+ 1,27 % |
Total (hors rest. de TVA) |
88.180.000.000 |
89.162.000.000 |
+ 1,11 % |
Total (y.c. restitutions de TVA) |
93.043.000.000 |
94.347.000.000 |
+ 1,40 % |
On remarque l'importance des dépenses d'interventions publiques qui représentent plus de 99,8 % du total du BAPSA (hors restitutions de TVA).
Le
tableau suivant fait apparaître avec plus de détail les
dépenses du titre IV.
Dépenses d'intervention du BAPSA 1998 et 1999,
évolution
(en millions de francs)
Nature des dépenses |
Crédits votés 1998 |
Crédits demandés 1999 |
Evolution (%) |
Assurance vieillesse |
49 041.00 |
50 285.00 |
+ 2,54 % |
Assurance veuvage |
12.00 |
12.00 |
- |
Assurance maladie, maternité et invalidité |
33 755.93 |
33 794.00 |
+ 0,11 % |
Contrib. à la modernisation de l'assurance maladie |
100.00 |
100.00 |
- |
Prestations familiales |
4 085.00 |
3 948.00 |
- 3,35 % |
Prise en charge et étalements de cotisations |
110.00 |
100.00 |
- 9,09 % |
Autres dépenses 19( * ) |
765.00 |
750.00 |
- 13,02 % |
Total Titre IV |
87.180.00 |
88.989.00 |
+ 1,27 % |
1. Les prestations d'assurance-vieillesse
Les prestations d'assurance vieillesse s'établissent à 50,28 milliards de francs 20( * ) et demeurent le principal poste des dépenses du BAPSA (56,4 % du total des dépenses hors restitutions de TVA).
a) L'amélioration des retraites
Les
dépenses de retraites
21(
*
)
s'établissent à 47,14
milliards de francs, en
progression de 3,8 %
par rapport à 1998.
Cette augmentation des dépenses de retraites, alors que le nombre de
retraités diminue
22(
*
)
, s'explique notamment par la
poursuite de la revalorisation des petites retraites agricoles depuis plusieurs
années.
• L'application des mesures prévues
en lois de finances
initiales pour 1997 et 1998
représente un surcoût pour le
BAPSA 1999, estimé à 440 millions de francs.
•
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit une nouvelle
mesure de revalorisation des petites retraites agricoles
qui constitue l'un
des quatre principaux objectifs annoncés par le Ministre de
l'Agriculture et de la Pêche pour son budget 1999. Elle concernera
environ 607 000 retraités et entraînera
un coût de 1,2
milliard de francs en 1999
(et
1,6 milliard de francs en année
pleine à partir de l'an 2000
).
Elle permettra, pour les exploitants ayant effectué une
carrière complète en agriculture, de porter le niveau minimum de
leur pension aux niveaux présentés dans le tableau
ci-après.
Relèvement du niveau minimum des retraites agricoles en LFI 99
(francs par mois)
Catégorie de retraités |
Montant mensuel de la revalorisation |
Montant mensuel après revalorisation |
Augmentation (%) |
Chefs d'exploitation |
250 |
3 000 |
+ 8,3 % |
Veufs et veuves |
320 |
2 800 |
+ 11,4 % |
Aides familiaux et ceux ayant eu une carrière dite " mixte ", seuls |
490 |
2 500 |
+ 20 % |
Conjoints et ceux ayant eu une carrière dite " mixte ", mariés |
190 |
2 200 |
+ 8,6 % |
Un
effort tout particulier porte sur les veufs, veuves et les personnes seules,
qui bénéficient de plus de 50 % du total du relèvement des
retraites. Cette mesure prévoit également un dispositif
d'harmonisation des carrières mixtes d'aide familial et de chef
d'exploitation. Environ 20 000 retraités seraient concernés par
cette dernière mesure.
Enfin, est prévue l'attribution de points gratuits de retraite
proportionnelle aux conjoints et aides familiaux qui prennent leur retraite
à compter du 1
er
janvier 1998. Il s'agit d'une disposition
figurant
dans le projet de loi d'orientation agricole
. Environ 32 000
nouveaux retraités devraient en bénéficier, pour un
coût évalué à 131 millions de francs.
b) La diminution des dépenses du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)
Les dépenses du FSV diminuent de 16,13 % par rapport à 1998, en conséquence du mouvement de revalorisation des petites retraites agricoles.
2. Les prestations d'assurance maladie, maternité et invalidité
Les
dépenses d'assurance maladie maternité et invalidité, qui
constituent le 2
ème
poste de dépenses du BAPSA
après les prestations vieillesse (37,9 % du total), devraient
s'établir pour 1999 à 33,79 milliards de francs.
La
très légère progression de ce poste (+ 0,11 %)
par rapport à 1998
23(
*
)
peut s'expliquer par deux facteurs :
1- la diminution du nombre de bénéficiaires ;
2- les mesures générales de régulation des
dépenses de santé qui s'appliquent au régime agricole
comme aux autres régimes.
La contribution du BAPSA à la modernisation de l'assurance maladie est
dotée, en 1999 comme en 1998, de
100 millions de francs.
3. Les prestations familiales
Les dépenses de prestations familiales sont évaluées à 3,948 milliards de francs pour 1999. Elles continuent leur décroissance (- 3,35 % par rapport à 1998 24( * ) ) en raison de la réduction continue du nombre de bénéficiaires.
4. Etalement et prise en charge des cotisations sociales des agriculteurs en difficulté
A
l'origine, ce chapitre avait été prévu afin de faciliter
la réforme des cotisations sociales des agriculteurs. Il a aujourd'hui
pour objet de regrouper les crédits destinés à
l'étalement et la prise en charge des cotisations des agriculteurs dans
certains secteurs en difficulté.
En 1999, 100 millions de francs sont prévus dans ce chapitre, contre 110
millions de francs en 1998 (- 9,1 %).
5. Moyens de fonctionnement
Dans une
optique de clarification, les crédits correspondant aux moyens de
fonctionnement du BAPSA (91 millions de francs en 1998, hors " Reversement
et restitutions de droits indûment perçus ") sont
transférés sur le budget général du
ministère.
En conséquence, l'Assemblée Nationale a adopté un
amendement visant à abroger les articles du code rural qui faisaient
référence à ces moyens de fonctionnement en
dépenses du BAPSA
25(
*
)
.
III. LES OBSERVATIONS DE VOTRE COMMISSION
A. LA GESTION DU RÉGIME PAR LA MUTUALITÉ SOCIALE AGRICOLE
1. La caisse centrale de mutualité sociale agricole (CCMSA)
a) Des dysfonctionnements
Dans son
rapport annuel 1997, la Cour des comptes avait fait apparaître des
" irrégularités très graves " dans la gestion de
la CCMSA, qui gère le deuxième régime de
sécurité sociale de France
26(
*
)
. La Cour avait formulé des
critiques portant principalement sur l'organisation de la CCMSA, la
manière dont elle s'était diversifiée, la passation des
marchés et les insuffisances de la tutelle.
Votre commission avait exprimé son inquiétude face à cette
situation.
b) Des progrès depuis
Depuis
l'an dernier,
la situation a été régularisée
et votre commission ne peut que s'en féliciter. En effet, depuis le
7 juillet 1997, date de la nomination d'un administrateur provisoire en lieu et
place du conseil d'administration suspendu, de nombreuses mesures de
redressement ont été engagées et le 3 décembre
1997, un nouveau conseil d'administration a été élu.
Parmi les mesures de redressement engagées, il faut souligner en
particulier :
1- un plan de redressement financier avec retour à l'équilibre
en trois ans a été élaboré, fondé sur des
efforts d'économies
27(
*
)
et un plafonnement des frais de
gestion ;
2- certaines activités externalisées ont été
réintégrées au sein de la CCMSA et l'organigramme de
la CCMSA a été refondu ;
3- des contrôles internes et externes ont été mis en
place ;
4- une réorganisation interne a été
effectuée.
c) Contractualisation et renforcement de la tutelle
Afin de
conforter ces évolutions,
une convention d'objectifs et de
gestion
28(
*
)
a
été signée entre l'Etat et la CCMSA, et une seconde
29(
*
)
s'apprête, cette
année, à être signée pour la période
1999-2001 afin " de poursuivre et d'achever l'effort de redressement de la
caisse centrale ". En particulier, cette convention devrait permettre de
mettre en place une " tutelle plus stratégique " selon les
mots du ministre
30(
*
)
, et
d'instaurer des
budgets pluriannuels
.
En outre, le Gouvernement a introduit, en première lecture
de la loi
d'orientation agricole
à l'Assemblée nationale, des nouvelles
dispositions visant à améliorer le fonctionnement de la MSA, et
en particulier à
renforcer la
tutelle de l'Etat sur les
caisses de MSA
:
1- le contrôle de l'Etat sera désormais étendu aux
organismes auxquels les caisses de MSA participent majoritairement
(associations, groupements d'intérêts économiques,
sociétés civiles immobilières, unions d'économie
sociale) ;
2- un commissaire du Gouvernement sera placé auprès de
l'assemblée générale et du conseil d'administration de la
CCMSA, de façon à ce que la tutelle soit pleinement
informée de l'ensemble de l'activité de la caisse centrale et
puisse faire valoir, en amont, son point de vue
31(
*
)
;
3- les modalités de déclinaison et d'application par les caisses
locales de la convention d'objectifs et de gestion conclue entre l'Etat et la
CCMSA seront précisées ;
4- les caisses de MSA pourront, sous certaines conditions, conclure des
convention de gestion avec des tiers mais l'utilisation des concours
financiers des caisses de MSA à d'autres organismes sera soumis au
contrôle de l'Etat ;
5- les modalités de suspension et de dissolution du conseil
d'administration d'une caisse en cas de carence ou de faute grave de celui-ci
seront confortées juridiquement.
ð
Votre commission se félicite de l'effort fait
dans la voie
d'une réorganisation, d'une clarification et d'un meilleur
contrôle de la CCMSA et sera attentive à la bonne application de
l'ensemble de ces mesures.
2. La caisse de mutualité sociale de Corse
Diverses
missions de contrôle menées par l'inspection
générale des finances, l'inspection générale des
affaires sociales, l'inspection générale de l'agriculture, la
Cour des comptes et surtout
la commission des finances de l'Assemblée
nationale
32(
*
)
, ont mis
en lumière les
graves dysfonctionnements
de cette caisse locale
de MSA, notamment :
1- sa situation financière fragile,
2- le difficile recouvrement des cotisations,
3- de graves erreurs de gestion et des irrégularités dans
l'affiliation et la tenue des dossiers individuels des agriculteurs.
Après diverses mises en garde du ministère, le conseil
d'administration de la caisse de MSA de Corse a été suspendu le
30 septembre dernier et un administrateur provisoire a été
nommé.
ð
Votre commission exprime son inquiétude
face à
cette situation et suivra avec attention ses développements futurs.
B. LA QUESTION DES RETRAITES AGRICOLES
1. La question de la revalorisation des petites retraites agricoles
a) La nécessaire revalorisation des petites retraites agricoles
(1) La faiblesse des retraites agricoles
Les
revenus des retraités agricoles qui bénéficient uniquement
des retraites forfaitaires se caractérisent par
leur faiblesse
.
1- Le montant moyen annuel de la retraite versée s'établit
à 20.920 francs sans allocation supplémentaire du FSV et
à 22.430 francs avec.
Montant mensuel moyen de retraite des non-salariés agricoles en 1997
Statut |
Chefs d'exploitation |
Conjoints |
Membres de la famille |
Veuf(ve)s |
Total |
Montant sans allocation supplémentaire |
2.322 F |
1.252 F |
344 F |
1.973 F |
1.744 F |
Montant avec allocation supplémentaire |
2.450 F |
1.336 F |
429 F |
2.157 F |
1.869 F |
Source : MSA.
2- Les montants moyens annuels des pensions de retraite versées, pour
une carrière complète, s`établissent à :
• 36 200 F pour un ancien chef d'exploitation ayant validé
33,5 années en cette qualité et 4 années en tant
qu'aide familial,
• 29 500 F pour un veuf ou une veuve,
• 24 000 F pour un conjoint ou un aide familial.
(2) La revalorisation des retraites
Depuis 1994, des mesures significatives ont
été
prises
en faveur des retraités
33(
*
)
. Elles ont privilégié
les personnes aux revenus les plus faibles et ayant exercé l'essentiel
de leur vie active dans le secteur agricole.
Le projet de BAPSA 1999
prend en compte une importante mesure de
revalorisation des petites retraites : 1,6 milliard de francs en
année pleine y seront consacrés. En outre, la revalorisation des
petites retraites agricoles est désormais un objectif inscrit dans le
projet de loi d'orientation agricole
et un plan pluriannuel sur juin
1997-juin 2002 est prévu avec un effort plus particulier en début
de période.
ð
Votre commission se réjouit de l'effort continu engagé
par tous les Gouvernements depuis 1994 pour relever, par étapes, le
niveau des plus petites retraites agricoles
. L'objectif doit demeurer 75 %
du SMIC net
34(
*
)
pour les
exploitants ayant effectué une carrière complète et qui ne
reçoivent qu'une retraite agricole. Votre commission se montrera
attentive à ce que cet effort soit poursuivi dans les années
à venir.
(3) Un financement contestable
Le
financement de cette revalorisation semble quelque peu contestable. En effet,
le BAPSA bénéficie en 1999 d'une affectation exceptionnelle d'1
milliard de francs de
C3S
, dont il ne disposera plus dès l'an
prochain. Il s'agit donc en 1999 de couvrir une dépense pérenne
par une recette " exceptionnelle ".
Il est à craindre
que
la subvention d'équilibre au BAPSA ne doive augmenter
beaucoup à partir de l'an 2000
pour financer cette revalorisation
d'1,6 milliard de francs des petites retraites agricoles
35(
*
)
. Et cette augmentation de la
subvention d'équilibre au BAPSA se fera vraisemblablement au
détriment du budget du ministère et de la pêche qui sera
contraint de redéployer les crédits.
En outre, étant donné que depuis 1985 le monde agricole contribue
à la C3S, votre commission estime donc qu'
il n'est pas
légitime d'exclure le BAPSA
de la répartition de cette
contribution.
b) L'amélioration des droits en assurance-vieillesse des conjoints
Actuellement, du point de vue de la protection sociale, les
conjoints d'agriculteurs travaillant dans les exploitations
bénéficient d'une présomption de participation aux travaux
de l'exploitation qui leur ouvre droit à une protection sociale de base.
Mais, au maximum, la retraite forfaitaire à laquelle ils peuvent
prétendre est égale à l'allocation aux vieux travailleurs
salariés (17.336 francs par an au 1
er
janvier 1998).
Le statut de co-exploitant et celui d'époux associé dans une
société leur confèrent toutefois des droits plus
étendus.
Le projet de loi d'orientation agricole
vise, dans son chapitre III,
à moderniser et à améliorer la situation sociale des
conjoints d'agriculteurs travaillant dans les exploitations, en créant
un
nouveau statut
pour ceux et celles qui ne souhaitent pas devenir
co-exploitant ou associé de société : le
statut de
" conjoint-collaborateur "
qui leur garantit des droits en
assurance vieillesse plus étendus que l'actuel statut de conjoint
participant aux travaux. Alors que les conjoints ne bénéficiaient
jusqu'alors que de la retraite forfaitaire (dont le montant n'est que de 17.500
francs par an), le nouveau statut ouvrira droit à l'attribution de
points retraite proportionnelle
36(
*
)
. L'amélioration de la
pension de retraite globale est estimée à 71 % par les services
du ministère et le nombre de conjoints susceptibles d'opter pour ce
nouveau statut serait de 103.000 personnes.
2. L'indispensable protection complémentaire
a) Le règlement de la question des contrats COREVA
Par un
arrêt du 8 novembre 1996, le Conseil d'Etat, suivant la Cour de justice
des communautés européennes qu'il avait saisie d'une question
préjudicielle
37(
*
)
, a
annulé la majeure partie du décret du 26 novembre 1990, relatif
aux contrats de retraite complémentaire facultative par capitalisation,
dits " contrats COREVA " (complément de retraite volontaire
agricole), dont la gestion avait été confiée à la
MSA. Entre 1990 et 1996, 116.000 agriculteurs avaient
adhérés à ces contrats de retraite complémentaire.
Fin 1997
38(
*
)
, a
été prévu un nouveau régime complémentaire
facultatif d'assurance vieillesse des exploitants agricoles qui se substitue au
régime " COREVA ", supprimé à compter du 30 juin
1998. Les agriculteurs ont dorénavant la possibilité de conclure
un contrat auprès de l'assureur de leur choix :
société d'assurance ou mutuelle. Une petite vingtaine d'assureurs
a pris le relais de la MSA et propose aujourd'hui des produits très
proches des anciens " contrats COREVA ".
Les droits acquis auprès de " COREVA " jusqu'au 31
décembre 1996 sont intégralement maintenus par l'organisme
repreneur de l'ancien contrat : une garantie intégrale des droits
acquis par les adhérents de COREVA jusqu'au 31 décembre 1996 est
ainsi apportée par la loi.
Les opérations de transfert des droits à rente acquis par les 116
000 adhérents au régime COREVA se terminent actuellement (fin
1998).
b) L'indispensable développement d'un régime de retraite complémentaire
Le
règlement de la question des contrats COREVA permet aujourd'hui de
repenser la protection complémentaire des agriculteurs en assurance
vieillesse.
En effet, entre les retraites forfaitaires et proportionnelles (par
répartition), et la retraite complémentaire facultative (par
capitalisation, " ex-COREVA "), se pose aujourd'hui la question de la
création d'un " deuxième pilier " : une retraite
complémentaire obligatoire, comme il en existe déjà dans
le régime des artisans
39(
*
)
.
La convention d'objectifs et de gestion liant l'Etat à la CCMSA
prévoit le principe d'une expertise conjointe sur la question de la
faisabilité financière d'un tel régime. Le ministre a
indiqué
40(
*
)
qu'
" a priori, le financement d'un tel régime devrait
prioritairement reposer, comme dans tout régime complémentaire de
retraites, sur l'effort contributif des intéressés. L'Etat
pourrait néanmoins aider à la constitution du régime et au
financement du régime notamment s'il était décidé
d'en faire bénéficier les personnes déjà
retraitées ".
ð Votre commission estime que cette réflexion doit être
poursuivie.
C. LA QUESTION DE LA PÉRENNITÉ DU BAPSA
Votre
commission estime qu'
une
réflexion sur la
pérennité du BAPSA pourrait être engagée.
En effet, la promulgation de la loi organique du 22 juillet 1997 soulève
quelques difficultés.
Le BAPSA, document prévisionnel annexé au projet de loi de
finances fait l'objet d'un vote annuel par le Parlement dans le cadre de la loi
de finances de l'Etat. Tant que la
loi de financement de la
sécurité sociale
n'existait pas, le BAPSA présentait
l'avantage de permettre au Parlement de se prononcer sur l'équilibre
d'un régime de sécurité sociale. Mais l'apparition de
cette loi de financement fait perdre au BAPSA l'un de ses avantages majeurs.
En effet, il ne faut pas négliger les risques de contradictions et
d'incohérences entre ce budget annexe et la loi de financement de la
sécurité sociale, flagrants cette année ainsi que
caractère non exhaustif du BAPSA.
De nombreux arguments militent toutefois en faveur du maintien du BAPSA. En
particulier, l'attachement du monde agricole à ce mode de
financement de leur protection sociale, l'importance des financements
extérieurs nécessaires à l'équilibre du BAPSA,
ainsi que l'efficacité de la tutelle qu'il permet.
ð Votre commission estime qu'une réflexion pourrait être
menée sur l'opportunité de conserver ce budget annexe et sur les
avantages et les inconvénients de son intégration dans le cadre
de la loi de financement de la sécurité sociale.