II. PRÉSENTATION DES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS
A. LES CONCOURS DE L'ÉTAT AU TRANSPORT FERROVIAIRE
Les
concours de l'Etat au transport ferroviaire sont versés à la
SNCF
et à
Réseau Ferré de France (RFF).
Ces concours atteignent un montant de
37,5 milliards de francs
dans
le projet de budget des transports terrestres, soit une augmentation de
0,3 %.
Concours de l'Etat au transport ferroviaire
(en millions de francs)
|
PLF 1998 |
PLF 1999 |
Evolution
|
Contribution à l'exploitation des services régionaux de voyageurs (45-42.10) |
5.155,46 |
5.186,40 |
+ 0,6 |
Contribution aux charges d'infrastructure et de désendettement (45-43) |
16.262,17 |
16.262,17 |
0,0 |
Compensation pour tarifs sociaux SNCF (46-42.10) |
1.932,71 |
1.932,71 |
0,0 |
Contribution aux charges des retraites SNCF (47-41) |
14.043,00 |
14.130,68 |
+ 0,6 |
TOTAL |
37.393,84 |
37.511,96 |
+ 0,3 |
Cette
augmentation se décompose comme suit :
- l'aide de l'Etat aux
services régionaux
de voyageurs
s'accroît de 33 millions de francs (+ 0,6 %) ;
- la contribution de l'Etat " aux charges d'infrastructures ferroviaires
et au désendettement " est reconduite en 1999 à
16,2 milliards de francs. La Cour des Comptes a critiqué, dans son
rapport sur la loi de règlement 1997, le contenu
hétérogène de ce chapitre qui regroupe, d'une part, la
prise en charge d'une partie de la
dette
de la SNCF, pour
4,4 milliards de francs, selon des modalités fixées dans le
contrat de plan Etat-SNCF de la période 1991-1994 et, d'autre part, une
contribution aux charges
d'infrastructures
versée à RFF
pour 11,8 milliards de francs.
Il conviendrait d'ajouter à ces contributions une subvention de
1,89 milliard de francs (+11,6 %) aux investissements en
matière de transport ferroviaire et de transport combiné,
financée par le fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables (FITTVN) ;
- la dotation destinée à la
compensation
pour
tarifs
sociaux
est stable pour la quatrième année consécutive
à 1,93 milliard de francs. Cependant, la Cour des Comptes a
relevé que cet article (46-42.10) faisait chaque année l'objet
d'une annulation de 60 millions de francs. Cette dotation est donc de plus
en plus déconnectée de la perte réelle pour la SNCF
résultant des tarifs sociaux édictés par l'Etat, ce qui ne
participe guère de l'indispensable clarification des relations
financières entre la SNCF et l'Etat ;
- enfin la contribution aux
charges de retraites
de la SNCF progresse de
0,6 % à 14,1 milliards de francs.
B. LA CONTRIBUTION DE L'ETAT AUX TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS EN ILE-DE-FRANCE
Le
montant total des contributions de l'Etat aux
transports franciliens
s'élève à 5,80 milliards de francs pour 1999, contre
5,88 milliards en 1997, soit une baisse de 0,2 %.
Ces contributions se décomposent en une dotation au fonctionnement et
une autre aux investissements.
La contribution financière de l'Etat au
fonctionnement
des
transports collectifs franciliens s'élève à
5,62 milliards de francs en 1999, en augmentation de 0,8 % par
rapport à 1998.
Le tableau ci-après en donne le détail :
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Evolution (en %) |
Indemnité compensatrice RATP |
4.432,00 |
4.557,00 |
+ 2,8 |
Indemnité compensatrice SNCF |
846,00 |
771,00 |
- 9,1 |
Réduction de tarif RATP |
130,00 |
130,00 |
0,0 |
Réduction de tarif SNCF banlieue |
140,00 |
140,00 |
0,0 |
Desserte interne des villes nouvelles |
2,00 |
2,00 |
0,0 |
TVA sur subventions d'équipement RATP |
20,00 |
20,00 |
0,0 |
TOTAL |
5.570,00 |
5.620,00 |
+ 0,8 |
- Les
indemnités compensatrices
versées à la RATP et
à la SNCF-banlieue représentent, avec 5,33 milliards de
francs, 95 % du total.
Ces indemnités sont destinées à compenser l'écart
entre les tarifs fixés par les pouvoirs publics et le prix de revient du
transport.
Dans le projet de loi de finances pour 1999 cette indemnité s'inscrit en
hausse pour la RATP (+ 2,8 %), mais elle diminue fortement pour la
SNCF (- 9,1 %).
- Les crédits destinés à compenser les réductions
de tarifs sont stables depuis cinq ans, tant pour la RATP que pour la SNCF.
Les
subventions d'investissement
aux transports collectifs en
Ile-de-France diminuent de 25 % en autorisations de programme (à
215 millions de francs) et de 18 % en crédits de paiement
(à 254 millions de francs). Cette baisse doit être
interprétée comme un " creux technique "
résultant, d'une part, de la fin des travaux d'Eole et surtout de Meteor
(dont la mise en service a eu lieu en octobre 1998) ; d'autre part, du
faible niveau d'avancement des nouveaux projets (dont la rocade orbitale).
Ces crédits sont complétés par les subventions
d'investissements en matière de transports collectifs portées au
chapitre 4 du compte d'affectation spéciale pour
l'aménagement de l'Ile-de-France -FARIF-. Ces crédits
s'élèvent à 130 millions de francs pour 1999, contre
310 millions de francs en 1998, cette baisse s'expliquant pour partie par
un transfert de ressources du FARIF vers la Région
Ile-de-France.
C. LES TRANSPORTS COLLECTIFS DE PROVINCE
La
contribution de l'Etat aux transports collectifs de province représente
2 % du budget des transports terrestres pour 1999, à
706,6 millions de francs
, soit une hausse de 12,3 % par
rapport à 1998. Cette augmentation est entièrement imputable
à la forte croissance des subventions d'investissement, qui constituent
l'essentiel de cet agrégat, et s'élèvent pour 1999
à 630,6 millions de francs de crédits de paiement
(+ 14,0 %) et 719,5 millions de francs d'autorisations de
programme (+ 11,3 %).
Les crédits d'intervention sont en effet reconduits en 1999 à
76 millions de francs. Il s'agit, pour l'essentiel, d'aides aux services
départementaux de transport.
Les
subventions d'investissement
destinées aux infrastructures
pour les transports collectifs en site propre augmentent de 13,7 %
à 566,8 millions de francs pour les crédits de paiements et
de 11,8 % à 649,5 millions de francs pour les autorisations de
programme. Cette dotation, dont la progression est toutefois jugée
insuffisante par le groupement des autorités régulatrices de
transport (GART), permettra de subventionner les tramways de Grenoble, Lyon,
Orléans, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Valenciennes, ainsi que les
métros de Lille, Lyon et Rennes et les axes lourds d'autobus en site
propre de Maubeuge, Rennes et Saint-Denis de la Réunion.
Par ailleurs, les dotations de l'article " études et programmes
d'amélioration de la qualité et de la productivité,
contrats de modernisation Etat-collectivités ",
s'établissent à 34,7 millions de francs en crédits de
paiement (+ 35,5 %) et à 45 millions de francs en
autorisations de programme (+ 28,6 %). Cette augmentation sera
notamment consacrée à l'amélioration de la
sécurité dans les transports et à l'élaboration des
plans de déplacement urbain (PDU).
D. LES CRÉDITS AFFECTÉS AUX VOIES NAVIGABLES
Depuis
la création de Voies Navigables de France (VNF) en 1991, et du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) en
1995, le budget des transports terrestres ne comprend plus qu'un petit reliquat
affecté aux voies navigables (21,7 millions de francs pour 1999),
lesquels ne font donc pas l'objet d'un agrégat dans la
présentation du budget.
Il s'agit pour l'essentiel du plan d'aide à la batellerie,
destiné notamment à accompagner les conséquences pour les
bateliers de la libéralisation du transport fluvial dans l'Union
européenne, et doté de 20 millions de francs en 1999, comme
en 1998.
L'essentiel des crédits publics destinés aux voies navigables est
financé en fait hors du budget général, par :
- le Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables,
qui aura consacré 430 millions de francs aux voies navigables en
1998, pour l'essentiel des subventions aux investissements
réalisés par VNF (pour les trois-quarts) et par la Compagnie
Nationale du Rhône. 450 millions de crédits sont
prévus pour 1999 ;
- VNF, qui aura effectué, à partir de ses ressources propres et
des subventions du FITTVN, environ 630 millions de francs
d'investissements en 1998 (+ 5 %) et prévoit de
réaliser 640 millions de francs en 1999. Ces investissements
concernent pour les deux-tiers la
restauration
du
réseau
existant ;
- enfin, le budget de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
E. LES AUTRES CRÉDITS
Les
crédits affectés aux
régimes sociaux particuliers
(agrégat 05) passent de 877 à 950 millions de francs
(+ 8,4 %). Ces crédits se partagent entre, d'un
côté, des régimes en voie d'extinction, notamment ceux des
anciens agents des services publics d'Afrique du Nord et d'outremer (pour
748 millions de francs, (soit - 3,4 %) et, de l'autre, la
montée en charge du congé de fin d'activité des chauffeurs
routiers mis en place après le conflit social de 1996, et son extension
aux conducteurs routiers de voyageurs conformément à l'accord de
branche du 2 avril 1998, pour 180 millions de francs au total (contre
79 millions de francs en 1998).
Les crédits
d'organisation
,
régulation
et
animation
du secteur des transports (retracés dans
l'agrégat 04) s'élèvent, hors voies navigables, à
65,8 millions de francs dans le PLF pour 1999, soit une baisse de
4,6 %. Cette baisse est due à la réduction de 34 à
30 millions de francs des aides à la productivité des
transports de marchandises, qui concernent le transport routier.
Enfin, les crédits de
recherche
(agrégat 06)
s'élèvent à 50,9 millions de francs de crédits
de paiement (+ 3 %) et à 52 millions de francs
d'autorisations de programme (+ 13 %), dont 32 millions de
francs de crédits de paiement et 31 millions de francs
d'autorisations de programme destinés au fonds d'aide à la
recherche et à l'innovation dans les transports (FARIT).