Projet de loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; CAZALET (Auguste), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 23 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LE CADRE RÉNOVÉ DES CONCOURS DE L'ÉTAT AUX TRANSPORTS FERROVIAIRES- I. LA MISE EN OEUVRE DE LA RÉFORME DU TRANSPORT FERROVIAIRE
- II. LA SITUATION DE LA SNCF
- III. LA SITUATION DE RFF
- IV. LES INVESTISSEMENTS SUR LE RESEAU FERROVIAIRE
-
CHAPITRE III
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN ILE-DE-FRANCE- I. LE FINANCEMENT DU FONCTIONNEMENT DES TRANSPORTS COLLECTIFS EN ILE-DE-FRANCE
- II. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT
- III. LA SITUATION DE LA RATP
-
CHAPITRE IV
LE DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS COLLECTIFS
DE PROVINCE -
CHAPITRE V
LES VOIES NAVIGABLES- I. LA GESTION DU FITTVN AU TITRE DES VOIES NAVIGABLES
- II. LA GESTION DE VOIES NAVIGABLES DE FRANCE
- III. L'AVANCEMENT DU SCHÉMA DIRECTEUR DES VOIES NAVIGABLES
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 23
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
III. - TRANSPORTS : TRANSPORTS TERRESTRES
Rapporteur spécial
: M. Auguste CAZALET
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Première observation
Les crédits affectés à la section transports terrestres du
ministère de l'équipement, des transports et du logement
évoluent modérément : + 0,6 % en moyens de
paiement, à 45,2 milliards de francs.
En réalité, ces crédits ne retracent pas l'ensemble de
l'effort de l'Etat en faveur des transports terrestres. Il faut en effet leur
ajouter 2,5 milliards de francs en provenance du Fonds d'investissement
des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) et du Fonds
d'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF), qui sont des
comptes spéciaux du Trésor, ainsi que la dotation en capital de
13 milliards de francs à Réseau ferré de France
(RFF), prélevée sur les recettes de privatisation.
Au total,
l'effort de l'Etat
en faveur des transports terrestres
s'élève ainsi à
60,7 milliards de francs
pour
1999, soit une hausse de 5,8 % par rapport à 1998, cette hausse
étant pour l'essentiel imputable à l'augmentation de la dotation
en capital à RFF (+ 3 milliards de francs).
Effort total de l'Etat en faveur des transports terrestres
(En millions de francs)
|
PLF 98 |
PLF 99 |
Evolution en % |
Budget général |
44.919 |
45.181 |
+ 0,6 |
FITTVN
, dont
|
2.065
|
2.340
|
+ 13,3 |
FARIF
, dont :
|
310
|
130
|
- 58 |
Dotation en capital RFF |
10.000 |
13.000 |
+ 30 |
Total |
57.294 |
60.651 |
+ 5,8 |
Votre
rapporteur déplore toutefois que l'essentiel de cet effort soit
absorbé par l'apurement des investissements passés, les
coûts de fonctionnement et les interventions sociales (retraites SNCF,
préretraites des chauffeurs routiers), au détriment des
investissements de modernisation des réseaux de transport qui seraient
nécessaires.
Deuxième observation
Votre rapporteur déplore également que près des
trois-quarts (71,7 % exactement) des investissements et subventions
d'investissements de l'Etat en matière de transport terrestre soient
désormais
débudgétisés
, au travers du FITTVN
et du FARIF, ce qui brouille le débat relatif aux investissements
d'infrastructures dont notre pays a le plus besoin.
En particulier, le bilan de la création du
FITTVN
s'avère
à ce jour décevant. En effet, le FITTVN a alourdi les
prélèvements sur les sociétés concessionnaires
d'autoroutes au risque d'en fragiliser l'équilibre financier, sans pour
autant financer des politiques spécifiques, puisque les crédits
en sont "saupoudrés", ni améliorer réellement la
transparence des choix publics en matière d'infrastructure, puisque le
FITTVN est encore insuffisamment ouvert aux élus.
Troisième observation
Votre rapporteur se félicite du
succès de la réforme
de la SNCF
.
Le désendettement de la SNCF et la clarification de ses relations avec
les autorités publiques lui ont en effet permis de se mobiliser
efficacement sur la reconquête de sa clientèle et sur
l'amélioration de la qualité de ses services (accueil,
information, accessibilité, régularité notamment) :
- l'image de la SNCF s'améliore et le
trafic voyageurs
s'est
inscrit en progression de 3,4 % en 1997, et de 9 % sur les six
premiers mois de 1998 par rapport aux six premiers mois de 1997 ;
- s'agissant du fret, le
transport ferroviaire
regagne enfin des parts
de marché au détriment de la route ;
- les premiers résultats de l'expérience de
régionalisation
des services régionaux de voyageurs
engagée le 1er janvier 1997 sont prometteurs, puisque le trafic
régional a progressé en 1997 de 4,6 % dans les six
régions volontaires (Alsace, Centre, Nord-Pas de Calais, Pays de la
Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes), contre 1,6 %
dans les autres régions. Le Limousin a ainsi rejoint
l'expérimentation le 1er octobre 1998 et cinq autres régions
ont signé avec la SNCF des conventions d'exploitation de transition vers
la régionalisation.
Les
pertes courantes
de la SNCF se sont réduites de
16,2 milliards de francs en 1996, à
0,8 milliard en
1997
et à 0,5 milliard prévus pour 1998. Cette
amélioration de 14,4 milliards de francs entre 1996 et 1997 va
au-delà des seuls effets mécaniques de la réforme sur les
comptes de la SNCF, que l'on peut estimer à 12 milliards de
francs
1(
*
)
et de l'impact de la
réalisation de plus-values latentes de change pour 0,6 milliard de
francs.
Le
redressement de la SNCF
est toutefois fragile et
inachevé
:
- la progression du trafic voyageurs s'explique pour une large part par le
développement du TGV Nord et par l'accélération
conjoncturelle du revenu des ménages ;
- la progression du trafic fret résulte pour partie d'un transfert
temporaire lié aux mouvements sociaux ayant affecté le transport
routier en novembre 1997. En outre, cette progression a fait
apparaître des points d'engorgement du réseau, ce qui s'est
traduit par une dégradation sensible de la fiabilité du service.
La commission d'enquête du Sénat sur les infrastructures de
transport a montré que le développement du transport ferroviaire
de marchandises passait ainsi par l'adoption de
conditions
d'exploitation plus favorables
au fret, en particulier par l'abandon de
la priorité systématique accordée aux trains de voyageurs,
fussent-ils quasi-vides, sur les trains de marchandises ;
- le déficit lié à l'exploitation
d'Eurostar
se
réduit, mais il représente encore à lui seul les 2/3 du
résultat négatif de la SNCF .
- l'ensemble des
filiales
hors télécommunications a
opéré un redressement de près d'un demi-milliard de
francs, avec un résultat positif de 0,2 milliard en 1997 contre une
perte de 0,3 milliard en 1996. La
rentabilité
sur fonds
propres de la plupart de ces filiales est toutefois très faible,
lorsqu'elle n'est pas négative ;
- les perspectives de profit de la filiale Telecom Développement
demeurent aléatoires. Il est par ailleurs paradoxal de voir la SNCF, qui
refuse le développement de la concurrence entre opérateurs sur le
réseau ferré français, développer une offre de
téléphonie fixe concurrente de celle de France Telecom ;
- enfin, l'amélioration des comptes de la SNCF résulte aussi de
la faiblesse du niveau des redevances acquittées à RFF. Au total,
le résultat cumulé de l'ensemble RFF + SNCF, demeure
ainsi négatif de 13,7 milliards de francs en 1997, contre
15,2 milliards de francs en 1996, soit une amélioration de
1,5 milliard de francs seulement, en dépit de l'allégement
de 1,9 milliard de charges financières résultant de la
reprise de dette opérée par l'Etat.
Il appartient donc aux cheminots de poursuivre leurs efforts de maîtrise
de leurs coûts et de reconquête de leur clientèle, en ligne
avec
l'effort
consenti par la
collectivité
pour les
transports ferroviaires, qui est aujourd'hui le plus important jamais
réalisé, à
66 milliards de francs
2(
*
)
. Votre rapporteur s'inquiète à cet
égard de la dégradation du climat social à la SNCF.
Quatrième observation
Les besoins en capital de
Réseau ferré en France
(13 milliards de francs en 1999), trouvent pour partie leur origine dans
la modestie des redevances acquittées par la SNCF pour l'utilisation du
réseau : en 1998, RFF percevra ainsi 6,2 milliards de francs
de péages de la SNCF - utilisatrice du réseau, tout en acquittant
16,6 milliards de francs à la SNCF au titre de la gestion et de
l'entretien du réseau.
Au total, la propriété du réseau ferré coûte
ainsi plus de 10 milliards de francs à RFF, auxquelles s'ajoutent
les charges de la dette relative aux infrastructures, transférée
à RFF.
Cela se traduit par une
perte
très importante pour
RFF
: 14,1 milliards de francs en 1997 ; 14,5 milliards
de francs prévus en 1998.
Ceci réduit les capacités d'autofinancement de RFF,
déjà pour moitié consacrées à
l'achèvement du TGV Méditerranée, et ralentit la
modernisation
du
réseau
existant, ainsi que les travaux
visant à remédier à la saturation des infrastructures sur
certains noeuds ferroviaires stratégiques pour le fret, dont la
commission d'enquête du Sénat sur les infrastructures de
transports a pourtant montré le caractère prioritaire.
Dans un contexte où de nouveaux opérateurs seront
potentiellement autorisés à réserver des sillons sur le
réseau français, maintenir les péages à un niveau
trop bas reviendrait par ailleurs à subventionner artificiellement le
transit ferroviaire sur un réseau français déjà
saturé, au profit des concurrents étrangers de la SNCF.
Il conviendrait donc pour le moins de permettre à RFF de rapprocher
progressivement ses péages du coût d'usage réel des
infrastructures, quitte à réduire les dotations à RFF au
profit d'une subvention équivalente à la SNCF.
Cinquième observation
La contribution de l'Etat à l'équilibre financier de la
RATP
augmente de 2,8 %, à 4,5 milliards de francs,
alors même que la contribution des entreprises au titre du versement
transport est particulièrement dynamique, que la croissance du trafic
s'est inscrite en 1997 et sur les six premiers mois de 1998 sur une tendance de
l'ordre de + 2 % par an, et que les voyageurs eux-mêmes paient
de plus en plus cher (+ 2,7 % en 1997 en francs constants).
Ce
paradoxe
s'explique pour partie par l'augmentation quantitative de
l'offre (amélioration des services de nuit, mise en service de la
ligne 14 - Meteor), et par les hausses préoccupantes de
la fraude dans les bus et des agressions commises à l'encontre du
personnel de la RATP. La multiplication des actes violents à l'encontre
des conducteurs de métro, de tramway, et surtout de bus, qui n'est
malheureusement pas spécifique à l'Ile-de-France, a notamment
conduit la RATP à annoncer l'accélération des programmes
de radiolocalisation des bus AIGLE et d'embauche de 1.000 emplois jeunes,
sans que ces mesures puissent avoir d'autre ambition que de repousser la
violence urbaine en-dehors des transports en commun. Le développement
d'emplois jeunes visant à renforcer la présence humaine dans les
bus et les stations de métro ne constitue sans doute d'ailleurs pas,
à coût égal, la réponse la plus appropriée
à la déliquescence de la sécurité dans certains
quartiers.
Néanmoins, ce paradoxe trouve aussi son origine dans la
dérive des
coûts
d'exploitation de la RATP
, en
particulier de la masse salariale, sans que cette dérive ne se traduise
par une amélioration significative de la qualité du service
offert aux voyageurs, en moyenne, un escalier mécanique sur sept
était ainsi hors service dans le métro sur la période
1995-1997. La Cour des comptes a notamment critiqué l'insuffisance du
contrôle de gestion et de nombreux dysfonctionnements en matière
de marchés pour les exercices 1993-1996. Cela se traduirait
notamment par de fortes présomptions d'entente sur les marchés de
nettoyage, alors même que la propreté des véhicules et des
stations participe au sentiment de sécurité des voyageurs et
contribue à leur respect pour le transporteur.
Ce paradoxe résulte enfin d'une
mauvaise allocation
des
investissements d'infrastructures en Ile-de-France, concentrés sur Paris
intra-muros, alors même que les besoins de déplacements des
franciliens sont de plus en plus de banlieue à banlieue. Eole et Meteor
auront ainsi mobilisé durant huit ans les deux-tiers des
capacités d'investissement disponibles, quand bien même ces
projets sont largement redondants.
La nouvelle ligne de métro
Meteor
est une incontestable
réussite technologique, mais le rôle de la RATP était-il de
construire une "vitrine technologique" onéreuse "7 milliards de
francs pour sept stations" qui n'apporte qu'une réponse très
limitée à la saturation de la ligne A du RER ?
Cette mauvaise allocation des ressources trouve sa source dans une double
déresponsabilisation
: d'une part, c'est l'Etat qui
décide des investissements, mais la Région Ile-de-France qui en
finance la majeure partie et, d'autre part, les pertes d'exploitation des
opérateurs sont systématiquement compensées par la
collectivité.
Au total, la
clarification
des responsabilités et des relations
financières entre l'Etat, la RATP et les collectivités locales
franciliennes, apparaît une priorité dont la réforme de la
SNCF a montré les conséquences positives. Cette clarification
passe notamment par l'ouverture du Syndicat des transports parisiens (instance
décisionnaire en matière d'infrastructures) à la
Région
, et pourquoi pas aux
usagers
.
Sixième observation
Les subventions d'investissement aux
transports collectifs
de
province
connaissent une forte augmentation, à 720 millions de
francs d'autorisations de programme (+ 11 %).
Cette dotation permettra d'apporter une aide financière au
développement des métros ou VAL de Lille, Lyon ou Rennes, aux
tramways de Grenoble, Lyon, Orléans, Montpellier, Nantes, Strasbourg et
Valenciennes, ainsi qu'aux bus en site propre de Maubeuge, Rennes et
Saint-Denis de la Réunion. La réussite des travaux
déjà réalisés, notamment le tramway de Strasbourg,
invite à poursuivre dans cette voie.
L'impact favorable de cette dotation pour les opérateurs de transports
en commun sera toutefois partiellement neutralisé, à hauteur de
45 millions de francs selon le GART, par le relèvement de la Taxe
Intérieure sur les Produits Pétroliers sur le gazole. Afin que le
rééquilibrage progressif de la fiscalité des carburants ne
freine pas les investissements de modernisation et de capacité des
transports en commun, ce qui serait contreproductif en terme de pollution, il
pourrait être souhaitable d'en compenser partiellement les effets en
instituant des aides à l'équipement de bus propres.
Septième observation
L'action opiniâtre des élus membres du Comité de
gestion du Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables a permis d'augmenter la dotation destinée aux
voies
fluviales
pour 1999. Toutefois, avec 450 millions de francs, celle-ci
reste très inférieure au produit attendu de la taxe sur les
ouvrages hydroélectriques concédés, et surtout
inférieure aux
besoins de réhabilitation du réseau
existant tels qu'ils ressortent des conclusions de la commission
d'enquête du Sénat sur les infrastructures de transport.
En matière de
grands projets
, la priorité est
désormais clairement donnée au projet Seine-Nord, qui a pour but
de relier la Seine et l'Oise aux réseaux de canaux du Nord de la France
et du Bénélux par un canal à grand gabarit permettant
l'acheminement régulier de chargements pouvant atteindre
4.400 tonnes. Ce projet, estimé à 15 milliards de
francs, présente une pertinence économique incontestable en
reliant, sur une distance relativement brève, deux zones très
denses en population et en activités.
Huitième observation
Le montant des dotations affectées au
transport routier
est
en augmentation rapide : 295 millions de francs en 1999, contre
195 millions de francs en 1998.
Cette évolution résulte des accords tripartites
Etat-conducteurs-entreprises signés en novembre 1996 pour les
transports de marchandises et en avril 1998 pour les transports de
personnes : afin de subventionner la cessation d'activité à
55 ans des chauffeurs routiers et des conducteurs d'autocars, l'Etat
versera ainsi 180 millions de francs en 1999 au FONGEFCA-transports et
à l'AGEFCA-voyageurs.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
I. ÉVOLUTION D'ENSEMBLE
A. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS DES TRANSPORTS TERRESTRES DANS LE BUDGET DES TRANSPORTS
Les tableaux ci-après retracent l'évolution et la répartition des moyens de paiement (dépenses ordinaires et crédits de paiement) et des autorisations de programme du budget des transports.
Evolution des crédits de paiement du ministère
de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1998 |
Crédits demandés pour 1999 |
Evolution 1999/1998 (en %) |
Répartition en 1998
|
Répartition en 1999
|
1. Transports terrestres |
44.919,79 |
45.181,69 |
+ 0,6 |
80,8 |
81,5 |
2. Routes |
7.399,98 |
7.010,52 |
- 5,3 |
13,3 |
12,6 |
3. Sécurité routière |
437,50 |
455,00 |
+ 4,0 |
0,8 |
0,8 |
4. Transport aérien et météorologie |
2.593,30 |
2.769,95 |
+ 7,8 |
4,7 |
5,0 |
Total |
55.585,12 |
55.444,16 |
- 0,8 |
100,0 |
100,0 |
Les moyens de paiement demandés pour les transports terrestres en 1999 atteignent 45,2 milliards de francs , soit une légère progression par rapport aux crédits votés en 1998 (+ 0,6 %) et une part croissante des crédits des transports (de 80,8 % en 1998 à 81,5 % en 1999).
Evolution des autorisations de programme du ministère
de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1998 |
Crédits demandés pour 1999 |
Evolution 1999/1998 (en %) |
Répartition en 1998
|
Répartition en 1999
|
1. Transports terrestres |
1.017,50 |
1.028,00 |
+ 1,0 |
12,4 |
12,8 |
2. Routes |
4.925,25 |
4.757,25 |
- 3,4 |
59,9 |
59,1 |
3. Sécurité routière |
187,20 |
184,00 |
- 1,7 |
2,3 |
2,3 |
4. Transport aérien et météorologie |
2.090,00 |
2.076,00 |
- 0,7 |
25,4 |
25,8 |
Total |
8.219,95 |
8.045,25 |
- 2,1 |
100,0 |
100,0 |
Les autorisations de programme demandées pour les transports terrestres s'élèvent à 1,028 milliard de francs pour 1999, soit une augmentation de 1,0 % par rapport aux autorisations de programme votées pour 1998. Ces autorisations de programme représentent ainsi une part croissante des autorisations de programme du budget des transports (12,8 % dans le PLF 1999, contre 12,4 % dans le PLF 1998), ce qui traduit la priorité accordée par le gouvernement aux transports collectifs au détriment des routes.
B. LA RÉPARTITION DES CRÉDITS DEMANDÉS POUR LES TRANSPORTS TERRESTRES
Le tableau suivant retrace l'évolution des grandes masses du budget des transports terrestres.
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1998 |
Crédits demandés pour 1999 |
Evolution
|
Dépenses ordinaires (DO) |
|
|
|
Titre III - Moyen des services |
7,61 |
7,78 |
+ 2,2 |
Titre IV - Interventions publiques |
43.955,33 |
44.198,27 |
+ 0,6 |
Total dépenses ordinaires |
43.962,94 |
44.206,05 |
+ 0,6 |
Dépenses en capital |
|
|
|
Crédits de paiement (CP) |
956,85 |
975,64 |
+ 2,0 |
Autorisations de programme (AP) |
1.017,50 |
1.028,00 |
+ 1,1 |
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
44.919,70 |
45.181,69 |
+ 0,6 |
Total des moyens d'engagement (DO + AP) |
44.980,44 |
45.234,05 |
+ 0,6 |
Les
dépenses ordinaires
, qui sont constituées en
quasi-totalité de dépenses d'intervention publique et
représentent 98 % des crédits des transports terrestres,
progressent de 0,6 %. Cette augmentation de 243 millions de francs
résulte pour l'essentiel de la différence entre :
- d'un côté, l'augmentation de l'" indemnité
compensatrice " (subvention
d'équilibre) attribuée
à la
RATP
(+ 125 millions de francs, soit
+ 2,8 %), la progression de la prise en charge par l'Etat des
retraites
de la
SNCF
(+ 88 millions de francs, soit
+ 0,6 %) ainsi que la montée en charge des dépenses
liées au congé de fin d'activité des
chauffeurs
routiers
, créé après le conflit social de 1996
(+ 101 millions de francs, soit + 128 %) ;
- de l'autre coté, la diminution de la subvention d'équilibre
pour la
SNCF - Ile-de-France
(- 75 millions de francs, soit
- 8,7 %).
Les dépenses en capital
, très minoritaires au sein de ce
budget, progressent de 2,0 % en crédits de paiement (après
une baisse de - 10,0 % entre 1998 et 1997) et de 1,1 % en
autorisations de programme (après + 0,5 % entre 1997 et 1998).
Les dépenses en capital sont essentiellement constituées de
subventions d'investissement
situées au chapitre 63-41,
doté de 923 millions de francs. La répartition de ces
crédits est notamment marquée, d'un côté par
l'augmentation de 66,5 millions de francs (+ 11,3 %) des
subventions à l'aménagement d'infrastructures pour les transports
collectifs urbains en site propre de province ; de l'autre, par la baisse
de 66 millions de francs - 23,6 %) des subventions
d'investissement à la SNCF et à Réseau Ferré de
France en Ile-de-France, en raison de l'achèvement du projet
Eole.
II. PRÉSENTATION DES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS
A. LES CONCOURS DE L'ÉTAT AU TRANSPORT FERROVIAIRE
Les
concours de l'Etat au transport ferroviaire sont versés à la
SNCF
et à
Réseau Ferré de France (RFF).
Ces concours atteignent un montant de
37,5 milliards de francs
dans
le projet de budget des transports terrestres, soit une augmentation de
0,3 %.
Concours de l'Etat au transport ferroviaire
(en millions de francs)
|
PLF 1998 |
PLF 1999 |
Evolution
|
Contribution à l'exploitation des services régionaux de voyageurs (45-42.10) |
5.155,46 |
5.186,40 |
+ 0,6 |
Contribution aux charges d'infrastructure et de désendettement (45-43) |
16.262,17 |
16.262,17 |
0,0 |
Compensation pour tarifs sociaux SNCF (46-42.10) |
1.932,71 |
1.932,71 |
0,0 |
Contribution aux charges des retraites SNCF (47-41) |
14.043,00 |
14.130,68 |
+ 0,6 |
TOTAL |
37.393,84 |
37.511,96 |
+ 0,3 |
Cette
augmentation se décompose comme suit :
- l'aide de l'Etat aux
services régionaux
de voyageurs
s'accroît de 33 millions de francs (+ 0,6 %) ;
- la contribution de l'Etat " aux charges d'infrastructures ferroviaires
et au désendettement " est reconduite en 1999 à
16,2 milliards de francs. La Cour des Comptes a critiqué, dans son
rapport sur la loi de règlement 1997, le contenu
hétérogène de ce chapitre qui regroupe, d'une part, la
prise en charge d'une partie de la
dette
de la SNCF, pour
4,4 milliards de francs, selon des modalités fixées dans le
contrat de plan Etat-SNCF de la période 1991-1994 et, d'autre part, une
contribution aux charges
d'infrastructures
versée à RFF
pour 11,8 milliards de francs.
Il conviendrait d'ajouter à ces contributions une subvention de
1,89 milliard de francs (+11,6 %) aux investissements en
matière de transport ferroviaire et de transport combiné,
financée par le fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables (FITTVN) ;
- la dotation destinée à la
compensation
pour
tarifs
sociaux
est stable pour la quatrième année consécutive
à 1,93 milliard de francs. Cependant, la Cour des Comptes a
relevé que cet article (46-42.10) faisait chaque année l'objet
d'une annulation de 60 millions de francs. Cette dotation est donc de plus
en plus déconnectée de la perte réelle pour la SNCF
résultant des tarifs sociaux édictés par l'Etat, ce qui ne
participe guère de l'indispensable clarification des relations
financières entre la SNCF et l'Etat ;
- enfin la contribution aux
charges de retraites
de la SNCF progresse de
0,6 % à 14,1 milliards de francs.
B. LA CONTRIBUTION DE L'ETAT AUX TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS EN ILE-DE-FRANCE
Le
montant total des contributions de l'Etat aux
transports franciliens
s'élève à 5,80 milliards de francs pour 1999, contre
5,88 milliards en 1997, soit une baisse de 0,2 %.
Ces contributions se décomposent en une dotation au fonctionnement et
une autre aux investissements.
La contribution financière de l'Etat au
fonctionnement
des
transports collectifs franciliens s'élève à
5,62 milliards de francs en 1999, en augmentation de 0,8 % par
rapport à 1998.
Le tableau ci-après en donne le détail :
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Evolution (en %) |
Indemnité compensatrice RATP |
4.432,00 |
4.557,00 |
+ 2,8 |
Indemnité compensatrice SNCF |
846,00 |
771,00 |
- 9,1 |
Réduction de tarif RATP |
130,00 |
130,00 |
0,0 |
Réduction de tarif SNCF banlieue |
140,00 |
140,00 |
0,0 |
Desserte interne des villes nouvelles |
2,00 |
2,00 |
0,0 |
TVA sur subventions d'équipement RATP |
20,00 |
20,00 |
0,0 |
TOTAL |
5.570,00 |
5.620,00 |
+ 0,8 |
- Les
indemnités compensatrices
versées à la RATP et
à la SNCF-banlieue représentent, avec 5,33 milliards de
francs, 95 % du total.
Ces indemnités sont destinées à compenser l'écart
entre les tarifs fixés par les pouvoirs publics et le prix de revient du
transport.
Dans le projet de loi de finances pour 1999 cette indemnité s'inscrit en
hausse pour la RATP (+ 2,8 %), mais elle diminue fortement pour la
SNCF (- 9,1 %).
- Les crédits destinés à compenser les réductions
de tarifs sont stables depuis cinq ans, tant pour la RATP que pour la SNCF.
Les
subventions d'investissement
aux transports collectifs en
Ile-de-France diminuent de 25 % en autorisations de programme (à
215 millions de francs) et de 18 % en crédits de paiement
(à 254 millions de francs). Cette baisse doit être
interprétée comme un " creux technique "
résultant, d'une part, de la fin des travaux d'Eole et surtout de Meteor
(dont la mise en service a eu lieu en octobre 1998) ; d'autre part, du
faible niveau d'avancement des nouveaux projets (dont la rocade orbitale).
Ces crédits sont complétés par les subventions
d'investissements en matière de transports collectifs portées au
chapitre 4 du compte d'affectation spéciale pour
l'aménagement de l'Ile-de-France -FARIF-. Ces crédits
s'élèvent à 130 millions de francs pour 1999, contre
310 millions de francs en 1998, cette baisse s'expliquant pour partie par
un transfert de ressources du FARIF vers la Région
Ile-de-France.
C. LES TRANSPORTS COLLECTIFS DE PROVINCE
La
contribution de l'Etat aux transports collectifs de province représente
2 % du budget des transports terrestres pour 1999, à
706,6 millions de francs
, soit une hausse de 12,3 % par
rapport à 1998. Cette augmentation est entièrement imputable
à la forte croissance des subventions d'investissement, qui constituent
l'essentiel de cet agrégat, et s'élèvent pour 1999
à 630,6 millions de francs de crédits de paiement
(+ 14,0 %) et 719,5 millions de francs d'autorisations de
programme (+ 11,3 %).
Les crédits d'intervention sont en effet reconduits en 1999 à
76 millions de francs. Il s'agit, pour l'essentiel, d'aides aux services
départementaux de transport.
Les
subventions d'investissement
destinées aux infrastructures
pour les transports collectifs en site propre augmentent de 13,7 %
à 566,8 millions de francs pour les crédits de paiements et
de 11,8 % à 649,5 millions de francs pour les autorisations de
programme. Cette dotation, dont la progression est toutefois jugée
insuffisante par le groupement des autorités régulatrices de
transport (GART), permettra de subventionner les tramways de Grenoble, Lyon,
Orléans, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Valenciennes, ainsi que les
métros de Lille, Lyon et Rennes et les axes lourds d'autobus en site
propre de Maubeuge, Rennes et Saint-Denis de la Réunion.
Par ailleurs, les dotations de l'article " études et programmes
d'amélioration de la qualité et de la productivité,
contrats de modernisation Etat-collectivités ",
s'établissent à 34,7 millions de francs en crédits de
paiement (+ 35,5 %) et à 45 millions de francs en
autorisations de programme (+ 28,6 %). Cette augmentation sera
notamment consacrée à l'amélioration de la
sécurité dans les transports et à l'élaboration des
plans de déplacement urbain (PDU).
D. LES CRÉDITS AFFECTÉS AUX VOIES NAVIGABLES
Depuis
la création de Voies Navigables de France (VNF) en 1991, et du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) en
1995, le budget des transports terrestres ne comprend plus qu'un petit reliquat
affecté aux voies navigables (21,7 millions de francs pour 1999),
lesquels ne font donc pas l'objet d'un agrégat dans la
présentation du budget.
Il s'agit pour l'essentiel du plan d'aide à la batellerie,
destiné notamment à accompagner les conséquences pour les
bateliers de la libéralisation du transport fluvial dans l'Union
européenne, et doté de 20 millions de francs en 1999, comme
en 1998.
L'essentiel des crédits publics destinés aux voies navigables est
financé en fait hors du budget général, par :
- le Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables,
qui aura consacré 430 millions de francs aux voies navigables en
1998, pour l'essentiel des subventions aux investissements
réalisés par VNF (pour les trois-quarts) et par la Compagnie
Nationale du Rhône. 450 millions de crédits sont
prévus pour 1999 ;
- VNF, qui aura effectué, à partir de ses ressources propres et
des subventions du FITTVN, environ 630 millions de francs
d'investissements en 1998 (+ 5 %) et prévoit de
réaliser 640 millions de francs en 1999. Ces investissements
concernent pour les deux-tiers la
restauration
du
réseau
existant ;
- enfin, le budget de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
E. LES AUTRES CRÉDITS
Les
crédits affectés aux
régimes sociaux particuliers
(agrégat 05) passent de 877 à 950 millions de francs
(+ 8,4 %). Ces crédits se partagent entre, d'un
côté, des régimes en voie d'extinction, notamment ceux des
anciens agents des services publics d'Afrique du Nord et d'outremer (pour
748 millions de francs, (soit - 3,4 %) et, de l'autre, la
montée en charge du congé de fin d'activité des chauffeurs
routiers mis en place après le conflit social de 1996, et son extension
aux conducteurs routiers de voyageurs conformément à l'accord de
branche du 2 avril 1998, pour 180 millions de francs au total (contre
79 millions de francs en 1998).
Les crédits
d'organisation
,
régulation
et
animation
du secteur des transports (retracés dans
l'agrégat 04) s'élèvent, hors voies navigables, à
65,8 millions de francs dans le PLF pour 1999, soit une baisse de
4,6 %. Cette baisse est due à la réduction de 34 à
30 millions de francs des aides à la productivité des
transports de marchandises, qui concernent le transport routier.
Enfin, les crédits de
recherche
(agrégat 06)
s'élèvent à 50,9 millions de francs de crédits
de paiement (+ 3 %) et à 52 millions de francs
d'autorisations de programme (+ 13 %), dont 32 millions de
francs de crédits de paiement et 31 millions de francs
d'autorisations de programme destinés au fonds d'aide à la
recherche et à l'innovation dans les transports (FARIT).
CHAPITRE II
LE CADRE RÉNOVÉ DES
CONCOURS DE L'ÉTAT AUX TRANSPORTS FERROVIAIRES
Les concours de l'Etat relatifs au réseau principal (hors dotation des autres ministères, Ile de France et FARIF) s'élèvent pour 1999 au montant sans précédent de 52,4 milliards de francs.
Tableau récapitulatif 1999
(milliards de francs)
Agrégat 01
|
37,51 |
Dotation en capital RFF |
13,00 |
Chapitre 03 du FITTVN (hors transport combiné) |
|
1. 1,10 milliard de francs pour les liaisons TGV (travaux du TGV Méditerranée, étude du TGV-Est et du TGV-Rhin-Rhône) + 0,40 milliard de francs alloués à la modernisation du réseau classique + 0,38 milliard de francs de soutien au transport combiné.
I. LA MISE EN OEUVRE DE LA RÉFORME DU TRANSPORT FERROVIAIRE
La
réforme de l'organisation du transport ferroviaire est principalement
issue de la loi n° 97-135 du 13 février 1997 portant
création de l'établissement public Réseau ferré de
France en vue du renouveau du transport ferroviaire. Ce texte comporte deux
volets : la mise en place d'un
établissement public
propriétaire des infrastructures
ferroviaires et responsable de leur
financement (passé et à venir), ainsi que
l'expérimentation de la
régionalisation
des services
régionaux des services régionaux de voyageurs.
Le troisième volet de la réforme relève de la SNCF : c'est
son
projet
industriel
, destiné à accomplir la
partie du redressement qui incombe à l'entreprise.
A. LA MISE EN PLACE DE RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE
1. Inventaire et valeur du patrimoine
RFF
dispose, à compter du 1er janvier 1997, du patrimoine remis en
apport par l'Etat. RFF est ainsi devenu propriétaire du domaine public
ferroviaire qui représente une valeur d'actifs estimée à
148 milliards de francs. Le passif transféré en contrepartie
comporte la dette imputable à l'infrastructure ferroviaire, soit
134,2 milliards de francs au 31 décembre 1996.
L'année 1997 a été consacrée au lancement de la
mise en place du fichier permettant d'identifier le patrimoine de RFF et celui
restant affecté à la SNCF. Cette opération se poursuivra
en 1998 pour aboutir en 1999.
Le patrimoine de RFF comprend ainsi :
80.000 hectares,
32.000 kilomètres de lignes,
38.428 ouvrages d'art,
18.663 passages à niveau,
les bâtiments affectés au fonctionnement et à l'entretien
des infrastructures, etc...
Dans un contexte où la plupart des biens immobiliers de RFF et de la
SNCF sont fortement impliqués, RFF a confié à la SNCF une
mission d'assistance pour la valorisation de son patrimoine immobilier. Les
cessions prévisibles d'actifs devraient ainsi nettement dépasser
en 1998 le niveau atteint en 1997 (100 millions de francs).
2. Mise en place des structures de fonctionnement
La mise
en place des structures de l'établissement a conduit le président
du conseil d'administration, après avis de ce dernier, à
procéder à la nomination, à compter du 1er juin 1997,
de deux directeurs généraux délégués,
respectivement en charge, d'une part, des finances, des investissements et de
la gestion, d'autre part, du réseau ferré.
Dans ce cadre, l'organisation des niveau hiérarchiques
intermédiaires a été définie, et
l'établissement public compte désormais une centaine d'agents,
pour partie issus de la SNCF, pour partie issus des cadres de la fonction
publique et pour partie sous contrat.
3. La répartition des rôles entre l'Etat, RFF et la SNCF
La loi
du 13 février 1997 et les trois décrets d'application du
5 mai 1997 explicitent les rôles respectifs de l'Etat, de RFF et de
la SNCF dans la nouvelle organisation du système ferroviaire.
L'Etat fixe la consistance et les caractéristiques du
réseau ferroviaire
: il définit le schéma
ferroviaire, décide de la création de nouvelles lignes ou
sections de ligne et détermine les caractéristiques principales
du réseau.
L'Etat verse par ailleurs au titre du budget des transports :
- à RFF : une contribution aux charges d'infrastructures
(11,8 milliards de francs en 1998) à laquelle on peut ajouter la
dotation en capital (10 milliards de francs en 1998) ;
- pour la SNCF : une contribution aux charges de
désendettement allouée au service annexe d'amortissement de la
dette (4,4 milliards de francs en 1998) + une contribution
à l'exploitation des services régionaux de voyageurs,
allouée pour partie aux régions (5,2 milliards de francs au
total en 1998) + une compensation pour tarifs sociaux
(1,9 milliard de francs en 1998) + une dotation aux charges de
retraites (14 milliards de francs en 1998).
RFF, propriétaire des infrastructures, est responsable de la
programmation, du financement et de la réalisation des investissements
sur le réseau ferré national ainsi que de son entretien et de son
exploitation.
RFF définit les objectifs (niveau de service, de qualité et de
productivité) et les principes de gestion relatifs à
l'exploitation et à l'entretien des installations techniques et de
sécurité, ainsi que ceux relatifs à la gestion du trafic
et des circulations sur ce réseau.
RFF propose, à partir des besoins qu'il identifie en concertation avec
la SNCF, les adaptations qu'il apparaît nécessaire d'apporter
à la consistance et aux caractéristiques du réseau. Il
définit les modalités de réalisation et les plans de
financement correspondants.
Afin de prévenir toute dérive non maîtrisée de
l'endettement du gestionnaire de l'infrastructure, l'article 4 du
décret n° 97-444 du 5 mai 1997, précise que
"
RFF ne peut accepter un projet d'investissement sur le réseau
ferré national, inscrit à un programme à la demande de
l'Etat, d'une collectivité locale ou d'un organisme public local ou
national que s'il fait l'objet de la part des demandeurs d'un concours
financier propre à éviter toute conséquence
négative sur les comptes de RFF sur la période d'amortissement de
cet investissement
".
Cet article formalise un
impératif de rentabilité
. Il
apporte donc sur ce point une réponse très claire à la
question posée par le rapport Rouvillois sur la participation des
collectivités publiques au financement des infrastructures ferroviaires.
Cette règle signifie, en effet, que RFF ne financera les nouvelles
infrastructures ferroviaires que dans la mesure où elles auront une
rentabilité financière suffisante pour permettre un
autofinancement des travaux envisagés, le reste du financement devant
être assuré par les collectivités publiques.
RFF exerce lui-même la maîtrise d'ouvrage des opérations
d'investissement ou confie à la SNCF des mandats de maîtrise
d'ouvrage, portant soit sur un ensemble d'opérations, soit sur une
opération particulière.
La SNCF
a un triple rôle :
-
la SNCF entretient et gère le réseau pour le compte de
RFF, selon les objectifs et principes définis par RFF
. La SNCF
assure à ce titre l'établissement du graphique de circulation, la
gestion du trafic, ainsi que la surveillance, l'entretien, la réparation
et le dépassage des installations techniques et de
sécurité. La SNCF est rémunérée par RFF pour
l'exécution de ces missions, à hauteur de 16,8 milliards de
francs pour 1998, dans le cadre de la convention de gestion prévue par
la loi et signée en février 1998 ;
- la SNCF utilise le réseau ferré en tant que
transporteur
, en acquittant pour ce faire des redevances d'utilisation des
infrastructures, à hauteur de 6,3 milliards de francs
prévus
3(
*
)
pour 1998 ;
- enfin, la SNCF exerce également pour RFF des missions de
maîtrise
d'ouvrage déléguée
et de
maîtrise d'ouvrage, pour lesquelles elle peut être mise en
concurrence : la SNCF est ainsi actuellement en concurrence avec d'autres
entreprises pour la partie strictement génie civil du TGV-Est. La SNCF
est toutefois obligatoirement maître d'ouvrage pour ceux des travaux qui
sont réalisés sur le réseau existant.
4. Les relations financières entre le budget des transports terrestres, Réseau ferré de France et la SNCF
Le tableau ci-dessous récapitule les transferts financiers prévus pour 1998 entre le budget des transports terrestres, Réseau ferré de France et la SNCF :
Relations financières entre l'Etat, RFF et la SNCF en 1998
Contributeur Bénéficiaires |
Etat |
SNCF |
RFF |
|
SNCF |
Contribution au désendettement : |
4,5 (1) |
|
Rémunération du ges-tionnaire d'infrastruc-tures : 16,8 |
|
Exploitation des services régionaux : |
5,2 (2) |
|
|
|
Compensations tarifaires : |
1,9 |
|
|
|
Dotations aux charges de retraites : |
14,0 |
|
|
|
Total SNCF |
25,6 |
|
|
RFF |
Contribution au désendettement |
11,8 |
Péage : 6,3 |
|
|
Dotation en capital : |
10,0 |
|
|
|
Total RFF |
21,8 |
|
|
|
Total SNCF + RFF |
47,4 |
|
|
(1)
Dans son rapport pour l'exécution de la loi de finances pour 1997, la
Cour des Comptes a contesté la conformité de l'opération
intervenue en 1997 consistant à fusionner au sein du chapitre 45-43
" contribution aux charges d'infrastructures et au
désendettement " du budget des transports terrestres les anciens
chapitres " concours au service annexe d'amortissement de la dette de la
SNCF " et 45-45 " contribution aux charges d'infrastructures de la
SNCF ", ce qui ne permet pas de distinguer dans le budget la contribution
aujourd'hui versée à la SNCF de celle allouée à RFF.
(2) Dotation allouée pour partie directement à la SNCF , pour
partie aux régions expérimentatrices de la régionalisation
des services régionaux de voyageurs.
Dans le budget pour 1999 tel qu'il est présenté, les
principales contributions de l'Etat au transport ferroviaire évoluent
comme suit :
Crédits au transport ferroviaire dans le budget des transports terrestres + dotations en capital RFF
(en milliards de francs)
SNCF |
Contribution au désendettement : |
4,5 |
+ 0,0 % |
|
Exploitation des services régionaux |
5,2 |
+ 0,6 % |
|
Compensations tarifaires |
1,9 |
+ 0,0 % |
|
Dotation aux charges de retraite |
14,1 |
+ 0,6 % |
|
Sous-total SNCF |
25,7 |
+ 0,5 % |
RFF |
Contribution au désendettement |
11,8 |
+ 0,0 % |
|
Dotation en capital |
13,0 |
+ 30,0 % |
|
Sous-total RFF |
24,8 |
+ 13,8 % |
|
TOTAL SNCF + RFF |
50,5 |
+ 6,5 % |
Ce
budget ne permettait toutefois pas d'atteindre les deux objectifs que s'est
fixés le gouvernement :
- le retour à
l'équilibre financier pour la SNCF
en
1999 ;
- l'augmentation des
redevances versées à RFF
par la
SNCF pour l'utilisation du réseau.
Comme l'a souligné le Président de RFF lors de son audition par
la commission d'enquête du Sénat sur les grandes infrastructures
de transport, ces péages ont en effet été initialement
fixés à un niveau très faible : sur les corridors de fret
le péage d'un train est de 2 francs par km, contre 6,50 francs aux
Pays-Bas, 18 francs en Italie, 28,50 francs en Suisse, 36 francs en
Allemagne et 45 francs en Autriche.
Ce faible niveau des redevances constitue de fait une subvention aux
opérateurs étrangers dont le fret transite par la France. En
outre, ces péages avaient été fixés au même
niveau pour les lignes TGV et les lignes traditionnelles, ce qui est peu
conforme avec la rationalité économique.
Au total, compte tenu du niveau des péages la rentabilité des
infrastructures ferroviaires devrait être négative à -
10,5 % en 1998. En d'autres termes, la propriété et
l'exploitation du réseau se traduisent par une perte annuelle de
15 milliards de francs pour RFF, à laquelle s'ajoute la charge de
la dette afférente, ce qui réduit fortement les capacités
d'investissement de RFF
4(
*
)
.
Il a donc été annoncé le 5 novembre 1998 que
les péages versés par la SNCF à RFF augmenteraient de
6,3 milliards en 1998 à 8,1 milliards de francs en 1999, si le
trafic progresse comme prévu.
Selon les informations dont dispose votre rapporteur, cette augmentation des
péages de 1,8 milliards de francs ne pèserait toutefois
qu'à hauteur de 400 millions de francs sur les résultats de
la SNCF, la différence -soit 1,4 milliard de francs-
résultant :
- d'un jeu d'écriture comptable entre la SNCF et RFF consistant
à augmenter simultanément à hauteur de 600 millions
de francs les péages versés par la SNCF à RFF d'une part ;
les rémunérations versée par RFF à la SNCF pour la
gestion et l'entretien des infrastructures, d'autre part. L'augmentation de la
rémunération attribuée à la SNCF serait
justifiée par le déficit de cette activité (normalement
rétribuée par prix coûtant) ;
- d'un redéploiement à hauteur de 500 millions de
francs à l'intérieur des concours de l'Etat au transport
ferroviaire : la dotation en capital à RFF serait réduite de ce
montant (à 12,5 milliards de francs) au profit de la subvention
d'exploitation aux services régionaux de voyageurs versée
à la SNCF ;
- du report sur 1999 des crédits de paiement supplémentaires
demandés pour la subvention à la SNCF au titre des services
régionaux de voyageurs dans le projet de loi de finances rectificative
pour 1998.
Au total, les crédits disponibles au titre des services régionaux
de voyageurs augmenteraient ainsi de 800 millions de francs en 1999, cette
augmentation compensant le déficit des services régionaux dans
les régions qui n'ont pas expérimenté la
régionalisation, ce qui revient à anticiper sur 1999 les
conséquences financières de la généralisation de la
régionalisation des services régionaux de voyageurs à
partir de l'an 2000.
In fine, ces opérations complexes, peu compatibles avec la transparence
budgétaire et la bonne information du Parlement, conduisent à
répartir ainsi l'augmentation des péages annoncée pour
1999 :
(en millions de francs)
Gain ou perte pour Mesure annoncée |
Etat |
RFF |
SNCF |
Hausse des péages |
- |
+ 1.800 |
- 1.800 |
Hausse de la rémunération du gestionnaire d'infrastructure |
|
|
|
Baisse de la dotation en capital de RFF |
+ 500 |
- 500 |
|
Augmentation des subventions aux services régionaux de voyageurs |
|
|
|
TOTAL |
- 300 |
+ 700 |
- 400 |
L'augmentation annoncée des péages
n'améliorerait donc les résultats de RFF qu'à hauteur de
700 millions de francs.
Au total, les principaux transferts financiers entre l'Etat, la SNCF et
RFF s'établiraient donc comme suit en 1999 :
Relations financières entre l'Etat, RFF et la SNCF en
1999
(hors FITTVN, FARIF, Ile-de-France et ministère de la
Défense)
(en milliards de francs)
Contributeur Bénéficiaire |
|
Etat |
SNCF |
RFF |
|
SNCF |
Contribution au désen-dettement : |
|
|
Rémunération du gestionnaire d'in-frastructures |
|
|
Dotation aux services régionaux |
|
|
|
|
|
+ report |
0,3 |
|
|
|
|
Compensations tarifaires |
1,9 |
|
|
|
|
Dotation charges de retraites |
14,1 |
|
|
|
|
Sous-total SNCF |
26,5 |
|
|
|
RFF |
Contribution au désen-dettement |
|
|
|
|
|
Dotation en capital |
12,5 |
|
|
|
|
Sous-total RFF |
24,3 |
|
|
|
|
TOTAL |
50,8 |
|
|
|
|
dont report |
0,3 |
|
|
|
5. La nouvelle réforme de Réseau ferré de France
Le
gouvernement n'envisage pas de modifier la loi du 13 février 1997
portant création de RFF. Il a toutefois annoncé la
création d'un
Conseil
supérieur du service public
ferroviaire
afin de poursuivre la clarification des rapports financiers
entre l'Etat, RFF et la SNCF, d'une part, de renforcer l'unité du
service public ferroviaire, d'autre part.
Ce Conseil supérieur sera chargé de veiller à
l'évolution équilibrée des entreprises du secteur
ferroviaire (SNCF et RFF) et au respect de leurs missions de service public, de
concourir à la coordination entre ces entreprises, de débattre
des stratégies de développement du transport ferroviaire et de la
consistance du réseau, et d'évaluer l'efficacité
économique et sociale globale et l'organisation du secteur ferroviaire
pour proposer, s'il y a lieu, les évolutions nécessaires. Le
Conseil sera chargé d'effectuer, à terme, une évaluation
de la réforme du secteur ferroviaire, du point de vue financier et sur
les plans de l'unicité du service public et des rapports sociaux. Ses
attributions exactes seront définies prochainement par décret,
dans le respect des prérogatives de l'Etat et de l'autonomie de gestion
des établissements publics.
Il est prévu que ce Conseil puisse être consulté par le
ministre chargé des transports sur les projets et décisions
intéressants le secteur ferroviaire (projets de textes d'ordre
législatif ou réglementaire, nationaux ou communautaires,
schémas de service de transport, conventions entre les deux
entreprises...). Par ailleurs, il pourra se saisir, à l'initiative de
son Président, de toute question entrant dans son domaine de
compétence. Enfin, le Conseil établira un rapport annuel, rendu
public.
Le Conseil supérieur pourrait être composé d'élus
(parlementaires nationaux et européens, élus locaux...), de
représentants des entreprises ferroviaires, des salariés, et des
usagers, selon des formules à définir au cours de la
concertation, de personnalités qualifiées dans le domaine des
transports, et de représentants de l'Etat.
B. L'EXPÉRIMENTATION DE LA RÉGIONALISATION DES SERVICES RÉGIONAUX DE VOYAGEURS
1. Le principe de l'expérimentation
Conformément à l'article 67 de la loi du 4
février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, le gouvernement a lancé une
expérimentation sur la
régionalisation des services de
voyageurs
dans 6 régions volontaires (Alsace, Centre,
Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte-d'Azur,
Rhône-Alpes).
L'expérimentation a été engagée sur la base d'un
audit des comptes des services régionaux de la SNCF commandité
par les trois partenaires, l'Etat, l'Association des Présidents de
Conseils Régionaux (APCR) et la SNCF, afin que le transfert de
compétence puisse s'effectuer dans des conditions de clarté
financière.
Les principes ont été définis en commun : la transparence,
la réversibilité et le transfert de compétence sans
transfert de charge.
Pendant l'expérimentation, les régions assument pleinement la
responsabilité de la définition des services régionaux de
voyageurs. Elles ont la responsabilité de faire évoluer l'offre
en l'ajustant au mieux des besoins des populations en liaison avec les autres
autorités organisatrices dans leur domaine de compétence
respectif, dans le cadre d'un schéma intermodal de transports.
L'Etat transfère aux régions candidates à
l'expérimentation la part des concours financiers qu'il versait
jusqu'ici à la SNCF au titre des services régionaux de voyageurs.
Ces concours ont été actualisés sur la base des
conclusions du rapport d'expertise précité, qui avaient
été acceptées par toutes les parties concernées.
Au total, une somme de 2,8 milliards de francs pour 1998 est ainsi
transférée aux six régions volontaires,
intégrant un relèvement d'environ 800 millions de francs des
crédits affectés par l'Etat aux services régionaux de
voyageurs.
Les engagements des trois partenaires, Etat, région et SNCF, sont
précisés, d'une part dans une convention entre la région
et l'Etat, et, d'autre part, dans une convention entre la région et la
SNCF.
Engagée le 1er janvier 1997, l'expérimentation durera 3 ans. A
son terme, le 31 décembre 1999, elle fera l'objet d'un rapport
d'évaluation devant le Parlement en vue d'un transfert définitif
de compétence aux régions.
Concernant les structures de suivi pendant l'expérimentation, la
convention signée entre l'Etat et chacune des régions a
prévu un
comité national de pilotage
rassemblant les
acteurs de l'expérimentation et un comité de suivi associant les
régions non expérimentales.
2. La situation dans les régions expérimentales
Les
premiers enseignements
de la
régionalisation
sont
positifs
:
Les recompositions de dessertes se sont accélérées. On
peut, à titre d'exemple, citer la création de 91 trains en
région Rhône-Alpes, la première phase d'un cadencement
entre Strasbourg et Mulhouse ou le renforcement de la desserte Paris-Chateaudun.
Dès la première année d'expérimentation, le trafic
et les recettes ont en outre respectivement progressé de 4,6 % et
4,9 % dans les régions expérimentales, contre 1,6 % et
2,2 % dans les autres régions. Dans chacune des régions
expérimentales, les recettes de trafic en 1997 ont été
ainsi supérieures à celles de 1996, et ont également, sauf
en région Provence-Alpes-Côtes d'Azur, dépassé les
objectifs.
Ce succès repose sur les efforts financiers des
régions
, qui ont fait beaucoup pour gommer l'image de l'omnibus
poussif et malodorant : modernisation des gares, cadencement des horaires,
renforcement du service en heures creuses, dispositifs de concertation
associant usagers, représentants de la SNCF et syndicats de cheminots,
etc...
Après prise en compte des modifications de service
décidées par les régions et la mise en oeuvre du
mécanisme d'intéressement des régions sur les recettes et
des systèmes de pénalités et de bonus-malus à la
SNCF prévus dans les conventions, la SNCF devrait ainsi recevoir une
contribution des six régions de l'ordre de 2.300 millions de francs.
En outre, les six régions ont élaboré des programmes
d'investissement en matériel roulant visant tant la rénovation de
matériel que l'acquisition de matériel neuf, ce qui s'est traduit
par la mise en service ou la commande de nouveaux matériels
régionaux .
La régionalisation a également permis à la SNCF de
renouer avec la
proximité
, ce qui a favorisé la
déconcentration de sa gestion et ce qui a donné un surcroît
de motivation aux cheminots.
Le Limousin est ainsi devenu la 7ème région
expérimentale à compter du 1er octobre 1998.
Au cours de l'année 1997, cinq régions (Bourgogne,
Haute-Normandie, Lorraine, Midi-Pyrénées, Picardie) ont par
ailleurs signé avec la SNCF des conventions d'exploitation au forfait,
en attendant de pouvoir bénéficier de l'extension de
l'expérimentation. Ces conventions prévoient un important volet
de modernisation. Il serait opportun que les régions qui le souhaitent
puissent ainsi accéder au dispositif dès 1999, dès lors
que les subventions de l'Etat aux services régionaux de voyageurs
seraient effectivement majorées comme cela est
évoqué.
C. LE PROJET INDUSTRIEL DE LA SNCF
Le
projet industriel constitue le troisième volet de la réforme
ferroviaire. Il vise à mobiliser l'entreprise pour assurer le retour
à l'équilibre de ses comptes et créer les conditions d'un
développement durable et équilibré de ses
activités. Il s'agit d'un document concret élaboré en
concertation avec le personnel et ses représentants.
La démarche vise, par la mise en place d'actions concrètes,
à satisfaire le client. A partir de cette priorité et autour de
trois thèmes -le client, l'entreprise et les hommes- 17 plans
d'actions ont été définis comportant 50 programmes
prioritaires.
Au regard du client, les trois lignes directrices sont : la valorisation
des atouts spécifiques du train, la prise en charge globale des clients
et la fidélisation. Sur ces thèmes, la SNCF a engagé en
1997 une action de promotion interactive : " aujourd'hui, la SNCF
s'engage " consistant à enregistrer les demandes de ses clients,
puis à tenter de les satisfaire.
Ces engagements ont notamment conduit au niveau national à la mise en
place d'un service de commande de billets par Minitel (juin 1997), à la
création d'un service d'enlèvement et de livraison de bagages
(avril 1998), au développement de la prise en charge en cas de retard de
plus d'une heure (septembre 1998), à la faculté d'obtenir par
téléphone une réponse à un courrier de
réclamation (octobre 1998), à l'amélioration de
l'information en cas de perturbation de trafic. Ces engagements se sont
également traduits par la
simplification
progressive de la
tarification
dont la première phase a été
achevée en avril 1998 (programme " un train plus simple, moins cher
pour tous ") avec la gamme de billets " découverte ".
Ces engagements nationaux voyageurs ont été
complétés par des engagements fret et par 1.115 engagements
régionaux et locaux, qui concernent essentiellement les accès aux
gares, l'accueil, le confort, la propreté et l'humanisation des gares,
ainsi que l'amélioration de la sécurité et l'information
des voyageurs.
Pour 1999, la SNCF a par ailleurs annoncé la réduction de 3
à 2 du nombre de niveaux de TGV, la poursuite de la reconquête des
gares au profit du client, la mise en place d'un système de
fidélisation de ses meilleurs clients, ainsi que la priorité
accordée au service en Ile-de-France.
Comme producteur de transport ferroviaire, la SNCF a pour objectif de
développer son efficacité dans ses différents
métiers, de faire de économies sur ses achats, d'alléger
ses structures, notamment centrales, et de renforcer ses capacités de
pilotage. Elle s'est, de ce point de vue, dotée d'un outil de
pilotage par activité
permettant d'établir la marge de
chacune.
En ce qui concerne son
personnel
, elle vise à
développer la
responsabilisation
et à renforcer la
cohésion sociale en développant, la mobilité interne, le
dialogue et la concertation, en confortant les missions d'encadrement et en
favorisant une culture de service au client.
Les premiers résultats du projet industriel sont relativement
satisfaisants. En particulier, la simplification tarifaire et l'extension des
voyages à prix réduit ont favorisé une hausse sensible du
trafic et la reconquête de parts de marché par la SNCF. Cette
stratégie de volume
s'est toutefois heurtée à deux
limites : la saturation de certains noeuds du réseau fret, qui s'est
traduite par une dégradation de la qualité du service, d'une part
; la sensibilité encore trop importante des coûts marginaux
à l'augmentation du trafic
5(
*
)
, d'autre
part. La SNCF devra donc améliorer les
conditions
d'exploitation du fret
et surtout poursuivre ses efforts de
maîtrise des coûts.
Par ailleurs, comme le souligne le Président de la SNCF dans le rapport
annuel pour 1997, le niveau de conflictualité demeure un obstacle majeur
au développement de l'entreprise. Votre rapporteur s'inquiète
à cet égard de la
dégradation du climat social
à la SNCF au cours du quatrième trimestre 1998.
II. LA SITUATION DE LA SNCF
* Par ailleurs, la contribution aux charges d'infrastructures versée à RFF s'élève à 11.814 millions de francs.
A. L'ÉVOLUTION DU TRAFIC
1. L'évolution du trafic voyageurs
Le tableau suivant donne l'évolution, depuis 1991, du trafic voyageurs de la SNCF sur le réseau principal d'une part, avec la répartition entre TGV, rapides et express, services régionaux, sur la banlieue parisienne, d'autre part :
L'ensemble du trafic voyageurs de la SNCF augmente de
3,4 %
en 1997 par rapport à 1996.
Cette progression est plus rapide que celle des autres modes de transport, de
sorte que la part du transport ferroviaire dans les transports
intérieurs de voyageurs se redresse, à 7,6 %, au
détriment notamment de la route. Cette évolution est pour
l'essentiel imputable à la montée en régime des TGV Thalys
et Eurostar, mais la tendance à la baisse sur le réseau principal
s'est également inversée au second semestre en lien avec la
nouvelle politique tarifaire et la reprise de l'emploi. Le trafic, qui avait
subi les effets d'une conjoncture économique peu favorable en 1993, puis
les conséquences des mouvements sociaux de l'automne 1995, ne retrouve
toutefois pas encore son niveau du début des années 1990, en
dépit du développement du TGV.
Ce redressement s'est prolongé au cours des 6 premiers mois de
l'année
: par rapport aux 6 premiers mois de 1997, le trafic
augmente de 9 % sur le réseau principal et de 1,3 % sur le
réseau francilien.
2. Le trafic de marchandises
Le
tableau suivant donne l'évolution, depuis 1991, du trafic marchandises
de la SNCF exprimé en milliards de tonnes-kilomètres
:
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
49,40 |
48,21 |
43,60 |
47,14 |
46,56 |
48,32 |
52,63 |
Le
trafic marchandises de la SNCF a connu
en 1997 une progression
de
8,9 %,
imputable notamment au dynamisme de l'activité
internationale (+ 12,1 %), en particulier pour le transport
combiné (+ 15 %). Cette évolution favorable s'est
poursuivie au premier semestre de 1998, le trafic fret s'inscrivant en hausse
de 3,8 % par rapport à la même période de 1997.
Le développement du fret ferroviaire s'explique non seulement par les
reports de trafic résultant de mouvements sociaux dans le transport
routier et par une conjoncture particulièrement favorable, avec le
dynamisme retrouvé des échanges intraeuropéens, mais aussi
par le développement du trafic transitant par le tunnel sous la Manche,
ainsi que par rénovation de l'offre de la SNCF, notamment pour les
wagons isolés et le transport combiné, et par la baisse des prix
(- 13 % en termes réels depuis 1990, contre + 6 %
pour la route).
Le transport ferroviaire a ainsi
regagné des parts de
marché
en 1997 et au premier semestre 1998 :
Parts de marché pour le transport de marchandises
(en %)
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Route |
64,1 |
64,1 |
64,8 |
65,6 |
66,2 |
69,0 |
67,7 |
66,9 |
Fer |
23,1 |
22,5 |
21,6 |
20,6 |
21,3 |
19,3 |
20,6 |
21,7 |
Voie d'eau |
3,3 |
3,1 |
3,1 |
2,8 |
2,5 |
2,5 |
2,4 |
2,3 |
Oléoduc |
9,5 |
10,3 |
10,5 |
11,0 |
10,0 |
9,2 |
9,3 |
9,1 |
TOTAL |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
La
commission d'enquête du Sénat sur les grandes infrastructures
avait toutefois montré en juin 1998 que le développement du fret
ferroviaire s'accompagnait d'une
crise de croissance
, en raison de
l'engorgement de certains noeuds du réseau comme de la priorité
systématique accordée aux trains de voyageurs.
Cette analyse s'est confirmée en cours d'année 1998 : la
saturation du réseau et la pénurie de conducteurs se sont
traduites par une dégradation de la fiabilité du service,
notamment pour le transport combiné, cette dégradation
étant amplifiée par des conflits sociaux récurrents, de
sorte que la progression du fret ferroviaire serait au total limitée sur
1998 et pourrait même être négative sur les derniers mois de
l'année.
La commission d'enquête du Sénat soulignait ainsi que le
développement durable du fret ferroviaire passait par une
modification des
conditions d'exploitation
en faveur du fret, par
la réalisation d'investissements destinés à
remédier à la saturation de certains noeuds ferroviaires et
à favoriser le développement du transport combiné, enfin
par l'établissement de liaisons dédiées au transport de
fret sur l'axe Nord-Sud, comme sur l'axe Est-Ouest (afin d'améliorer la
desserte des ports français). Votre rapporteur doit malheureusement
rappeler que le développement du fret passe aussi par
l'établissement de relations de confiance entre les industriels et la
SNCF, c'est-à-dire par une modération de la conflictualité
sociale.
S'agissant plus spécifiquement du transport combiné (26 % du
trafic fret de la SNCF et 12 % de ses recettes globales), le président
du Conseil national des transports, M. Pierre Perrod, a par ailleurs remis
en juillet 1998 au ministre de l'équipement et des transports un rapport
dont les préconisations rejoignent très largement les conclusions
de la commission d'enquête du Sénat :
- renforcer l'efficacité de ce secteur, au niveau de la maîtrise
du développement et de la conception des chantiers, de leurs
modalités de gestion, de l'organisation et de la coopération des
opérateurs français, qui doivent être en mesure de prendre
toute leur place dans un système en cours d'internationalisation
rapide ;
- stimuler l'offre, en créant des mécanismes incitatifs
permettant notamment à la SNCF de s'inscrire de manière beaucoup
plus offensive dans une dynamique de développement du transport
combiné ;
- résorber les goulots d'étranglement des infrastructures
ferroviaires et construire de nouveaux chantiers pour compléter et
renforcer le maillage existant, en cohérence avec l'objectif
d'aménagement du territoire et de mise en place progressive d'un
réseau ferroviaire européen d'acheminement du fret ;
- renforcer l'équipement et les atouts des ports français ;
- faciliter l'accès du transport combiné aux petites et moyennes
entreprises du transport routier.
Le rapport propose un plan d'investissement de 2,3 milliards de francs sur
5 ans, au travers d'un accroissement des aides de l'Etat et de
l'inscription d'une démarche de développement du transport
combiné dans les contrats de plan.
Il recommande également la mise au point d'un programme contractuel pour
favoriser la bonne insertion des ports français dans le transport
intermodal, ainsi qu'une prise en compte affirmée dans les orientations
données à RFF et à la SCNF et notamment dans les textes de
transposition dans le droit français des directives européennes,
de la nécessaire priorité à donner au transport
combiné dans l'attribution des sillons.
Ces propositions sont actuellement à l'étude par le gouvernement.
Par ailleurs, la SNCF et RFF, avec les chemins de Fer belges (SNCB),
luxembourgeois (CFL) et italiens (FS), ont décidé le
26 novembre 1997 la création d'un premier corridor de fret en
Europe. Celui-ci, dénommé Belifret, est devenu
opérationnel le 12 janvier 1998. Il relie Muizen, Bruxelles,
Luxembourg, Lyon, Turin, Gênes, La Spezia, Gioia Tauro (Italie).
Un second accord passé avec les chemins de fer espagnols (RENFE),
intervenu le 27 février 1998, a permis d'étendre ce corridor
à Marseille et à l'Espagne (Barcelone et Valence) à
compter du 24 mai 1998.
Un autre corridor devrait prochainement voir le jour, reliant Glasgow en Grande
Bretagne, Le Havre et Dunkerque, à Sopron, situé à la
frontière austro-hongroise. Un sillon a d'ores et déjà
été établi entre le tunnel sous la Manche et Strasbourg
via Metz depuis le mois d'avril dernier et une lettre d'intention a
été signée le 3 juillet dernier entre les parties
concernées par ce nouveau corridor.
Le concept du
corridor de fret
vise à mettre à la
disposition des clients un service de fret international performant,
compétitif et simple d'utilisation, notamment grâce à une
tarification coordonnée et à la mise en place de guichets uniques
mandataires des gestionnaires d'infrastructures et des entreprises ferroviaires
utilisatrices.
Les corridors de fret mis en place par la SNCF et RF sont fondés sur la
coopération
entre transporteurs nationaux, même si la
commercialisation des trains est concurrentielle. La commission
européenne avait, quant à elle, préconisé dans son
livre blanc de 1996 que de tels corridors marquent une libéralisation et
une extension de la
concurrence
, avec l'ouverture des corridors de fret
à tous les opérateurs.
A partir du triple constat de la situation préoccupante du transport
ferroviaire dans nombre de pays européens, de l'absence de notification
à la commission des aides accordées au secteur ferroviaire par
plusieurs Etats membres, enfin de la faible exploitation des droits
d'accès aux infrastructures prévus par la directive 91-440, la
commission européenne a par ailleurs adopté le 22 juillet
1998
trois
propositions de directive
visant à ouvrir le
marché ferroviaire à la concurrence, en commençant par le
fret. Ces propositions comprennent :
- la séparation des comptes d'exploitation et des bilans des
différentes activités (fret, grandes lignes, services
régionaux) ;
- la création d'une autorité de régulation
indépendante exerçant un pouvoir de contrôle sur l'octroi
des sillons, afin que les nouveaux opérateurs potentiels
bénéficient d'un traitement non discriminatoire ;
- le principe d'une tarification des péages a coût marginal, afin
de favoriser l'accès au marché de petits opérateurs ;
- l'octroi de licences ferroviaires à des entreprises autres que celles
disposant déjà de moyens ferroviaires propres.
Le gouvernement n'est pas favorable à ces perspectives et souhait
privilégier d'abord l'application pleine et effective des dispositions
prévues par la directive de 1991.
B. LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SNCF
1. Les comptes de la SNCF
Le tableau ci-après présente les comptes de résultat 1996 et 1997 de la SNCF, ainsi que le compte de résultat prévisionnel pour l'exercice 1998, tel que présenté au conseil d'administration du 22 avril 1998.
Situation financière de la SNCF - Principaux éléments
(en millions de francs)
|
1996 Résultats |
1997 Résultats |
1998 Démarche prévisionnelle |
Chiffre d'affaires hors travaux pour RFF |
54.609 |
74.240 |
74.338 |
Travaux pour RFF |
|
12.757 |
13.382 |
production immobilisée et stockée |
6.471 |
3.495 |
2.325 |
Versements de l'Etat et des collectivités publiques |
19.752 |
7.033 |
7.423 |
Total produits d'exploitation courante |
81.129 |
97.525 |
97.498 |
Charges d'exploitation courante |
- 73.139 |
- 90.833 |
- 89.925 |
Excédent brut d'exploitation |
7.990 |
6.692 |
7.573 |
Amortissements et provision nets |
- 11.299 |
- 5.610 |
- 5.427 |
résultat d'exploitation |
- 3.309 |
1.082 |
2.146 |
Résultat financier |
- 12.893 |
- 1.925 |
- 2.234 |
Résultat courant |
- 16.202 |
- 843 |
- 88 |
Résultat exceptionnel |
1.029 |
- 116 |
- 440 |
Résultat net |
- 15.173 |
- 959 |
- 528 |
Personnel |
|
|
|
Effectif moyen de salariés à disposition |
177.890 |
175.012 |
- |
Montant de la masse salariale |
31.301 |
31.367 |
- |
Montant des sommes versées au titre des avantages sociaux |
15.126 |
13.362 |
- |
a) Les effets de la réforme sur les comptes de la SNCF
La
réforme de 1997 a eu avant tout un double effet :
- un accroissement comptable du chiffre d'affaires résultant de la
rémunération par RFF de la SNCF-gestionnaire d'infrastructures,
pour 16,8 milliards de francs ;
- une amélioration mécanique des résultats de la SNCF, en
raison essentiellement de deux mouvements :
le transfert à RFF des actifs représentant l'infrastructure a eu
pour effet d'alléger de plus de 5 milliards de francs les dotations
nettes aux amortissements et provisions (5,6 milliards de francs en 1997
contre 11,3 milliards de francs en 1996),
la prise en charge de 134,2 milliards de francs de dette par RFF se
traduit par un allégement de 9,1 milliards de francs de charges
financières, auquel il convient d'ajouter les effets du
désendettement complémentaire de 28,3 milliards de francs
opéré par l'Etat par transfert au service annexe d'amortissement
de la dette, soit 1,9 milliard de francs de charges financières. Au
total, le résultat financier s'améliore ainsi de
11 milliards de francs. Pour comparer les montants à
périmètre constant, il conviendrait par ailleurs de prendre en
compte un allégement supplémentaire d'environ 1 milliard de
francs, correspondant aux charges financières sur les investissements
pour 1997 qui ne sont plus à la charge de la SNCF.
Par ailleurs :
- le poste " Travaux pour RFF " apparaît pour la
première fois dans le chiffre d'affaires. En raison de la parution
tardive des textes législatifs et réglementaires relatifs
à la création de RFF, et du délai qui en est
résulté dans la mise un point des accords avec cet
établissement public, la SNCF a fait transiter par son compte de
résultat l'intégralité des travaux d'investissement pour
le compte de RFF, y compris ceux qui relèveront désormais d'un
contrat de mandat.
- la réduction des versements de l'Etat et des collectivités
publiques est imputable au transfert de la contribution d'infrastructure
dorénavant versée par l'Etat à RFF.
Enfin, l'importante augmentation des charges d'exploitation courante tient
essentiellement à des modifications de présentation
comptable :
- apparition des péages versés par la SNCF à RFF
(6,1 milliards de francs),
- transit par les charges, ainsi que déjà relevé, de
toutes les acquisitions et travaux réalisés dans cadre des
investissements pour RFF (à l'exception des acquisitions de
terrains).
b) Le redressement de la SNCF
Trois
éléments ont concouru par ailleurs au redressement des comptes de
la SNCF :
- La progression du trafic s'est traduite par une hausse de 2,2 milliards
de
recettes de trafic
, en dépit de l'érosion des produits
moyens sur le fret.
Résultats 1997
(en %)
|
Trafic annuel |
Recettes de trafic |
Produit moyen |
Grandes lignes |
+ 4,0 |
+ 6,3 |
+ 1,5 |
Voyageurs TER |
+ 3,0 |
+ 4,0 |
+ 1,0 |
Île-de-France |
+ 1,7 |
+ 7,5 |
+ 5,5 |
Fret |
+ 8,9 |
+ 5,7 |
- 2,9 |
-
L'évolution de la
masse salariale
est demeurée contenue
à 44,7 milliards de francs (+ 0,7 %), en raison de la
poursuite des réductions d'effectifs en 1997 (-1,6 %).
- Le résultat de l'ensemble des
filiales
hors Telecom
Développement s'est redressé de plus d'un demi milliard de francs
(de -278 millions de francs à 1996 à
+ 230 millions de francs en 1997).
Cette évolution favorable est en partie masquée par les pertes de
la filiale
Telecom développement
, constituée par la SNCF
pour construire et exploiter un réseau de
télécommunications à partir du réseau de fibres
optiques de la SNCF. Ces pertes, qui s'élèvent à
450 millions de francs pour 1997, sont logiques puisque l'activité
commerciale correspondante n'a débuté qu'en février 1998
alors que l'entreprise a massivement investi en 1997. Si votre rapporteur se
félicite de la démarche de valorisation du patrimoine ferroviaire
que représente cette opération, il ne s'en interroge pas moins
sur la méthode consistant pour la SNCF à développer une
offre de téléphonie fixe concurrente de France Telecom, au lieu
de louer sans risques son réseau, tout en refusant le
développement de la concurrence sur le réseau ferré
national.
Le redressement de la SNCF demeure toutefois fragile et inachevé :
- la
rentabilité des filiales
commerciales demeure très
faible :
(en millions de francs)
Sociétés (1) |
Résultat net 1997 (MF) (2) |
Total des capitaux propres (MF) (3) |
Rentabilité
|
Groupe Géodis |
46,5 |
1.596 |
2,91 |
Groupe Frantour |
0,51 |
281,5 |
0,18 |
Sea France |
- 11,3 |
- 16,6 |
- |
Financière Systra |
0,62 |
259,7 |
0,24 |
Cariane |
22,9 |
272,4 |
8,40 |
STVA |
41,4 |
530,4 |
7,80 |
CTC |
1,3 |
66,4 |
1,95 |
CNC |
3,1 |
262 |
1,18 |
- Bien
qu'un réduction importante le déficit d'exploitation d'Eurostar
explique encore à lui seul près des deux-tiers du résultat
négatif de la SNCF ;
- En dépit d'important efforts de restructuration et de contraction des
effectifs, la SERNAM (le service messagerie de la SNCF) est confronté
à des pertes récurrentes : 295 millions de francs en
1997, 300 millions de francs prévus en 1998. Ces pertes
résultent des difficultés d'exploitation du fret
évoquées précédemment.
- Plus généralement, les
charges de la SNCF demeurent
encore
insuffisamment maîtrisées
. A titre d'exemple,
une enquête demandée en juin 1997 par le président de la
SNCF à M. Pierre Lelong, président de chambre à la
Cour des Comptes, a montré que les conséquences
financières des marchés passés par la SNCF
n'étaient pas bien évaluées.
Afin de poursuivre son redressement, la SNCF s'est donc dotée d'un outil
de pilotage par activités. Il se substitue à l'ancien
découpage territorial, qui ne permettait pas de rapprocher les
coûts des recettes de chacune des activités, et donc ne permettait
d'en évaluer la marge ni la rentabilité. Ces activités
sont au nombre de neuf :
- le gestionnaire de l'infrastructure, fournisseur privilégié de
RFF,
- les sept domaines du transporteurs : trois activités voyageurs
(Grandes Lignes, Île-de-France, Transports Express Régionaux),
deux activités fret (Fret et Sernam), deux prestataires internes
(Matériel et Traction),
- le domaine " éléments communs " qui regroupe
l'encadrement et les services transverses.
c) L'évolution du résultat net en 1997 et les perspectives pour 1998 et 1999
Au
total, le résultat courant se redresse de - 16,2 milliards de
francs en 1996 à - 0,84 milliard de francs en 1997.
Le résultat exceptionnel s'inscrit toutefois en repli en 1997, à
- 116 millions de francs, contre + 1.029 millions de francs
en 1996. Cette dégradation apparente résulte en fait de
l'intégration dans le résultat exceptionnel pour 1996 de l'apport
à la filiale Telecom Développement du droit d'occupation des
infrastructures et d'utilisation du réseau pour 2 milliards de
francs. Pour 1997, le niveau du résultat exceptionnel résulte
pour l'essentiel de plus values financières d'un côté, de
charges de départ en préretraite et de provisions pour
désamiantage, de l'autre.
In fine, le résultat net s'établit donc à
- 959 millions de francs pour 1997.
La démarche prévisionnelle de la SNCF table sur un déficit
pour 1998 réduit à 0,5 milliard de francs environ et sur le
retour à l'équilibre financier pour 1999, en dépit de
l'augmentation des péages versés à RFF.
Cette perspective n'intègre toutefois pas les conséquences
financières éventuelles des négociations qui viennent de
s'engager à propos des 35 heures. Selon la direction de la SNCF,
ces négociations se dérouleront à trois niveaux : une
négociation nationale fixera le cadre général et le volume
d'embauche susceptible d'être généré par le passage
aux 35 heures, les modalités d'organisation du temps libre et
l'effet sur les rémunérations. Elle s'accompagnera de deux autres
discussions, l'une par métier, l'autre par établissement.
Votre rapporteur ne peut que rappeler son souhait que cette négociation
ne se traduise ni par une augmentation des coûts, ni par une
dégradation du service, ni par une conflictualité sociale accrue,
susceptibles de mettre en péril la restauration de l'image de la SNCF,
ainsi que son redressement financier.
2. L'endettement de la SNCF
Le tableau ci-après donne le montant et la structure de l'endettement net à long terme de la SNCF à la fin de l'année 1997.
|
Entreprise nette + service annexe |
Entreprise nette |
||
|
En MF |
En % |
En MF |
En % |
Francs à taux fixes |
64.019,41 |
63,22 |
23.851,07 |
52,72 |
Francs à taux variables |
25.234,06 |
24,92 |
12.633,74 |
27,93 |
Devises fixes |
8.238,21 |
8,14 |
7.340,00 |
16,22 |
Devises variables |
3.770,49 |
3,72 |
1.416,41 |
3,13 |
Total |
101.262,18 |
100,00 |
45.241,23 |
100,00 |
La dette
nette à la charge de l'entreprise n'est plus au 1er janvier 1998
que de 45,241 milliards de francs. Cette dette est pour l'essentiel
libellée à taux fixe (69 %) et en francs (81 %). Son
taux d'intérêt moyen s'établit en 1997 à 6,86 %.
A cette dette s'ajouter la dette prise en charge par le service annexe
d'amortissement de la dette (SAAD), soit 56 milliards de francs au
1er janvier 1998, inscrits au SAAD pour moitié en 1991, pour
moitié en 1997 avec effet rétroactif au 1er janvier 1997.
Enfin, il convient de rappeler que la dette afférente aux
infrastructures, qui a été "reprise" par RFF à hauteur de
134,2 milliards de francs, demeure en fait au bilan de la SNCF. Le
transfert de charges s'est en effet effectué par inscription au bilan de
RFF d'une dette du même montant vis-à-vis de la SNCF, de sorte que
RFF verse à la SNCF la charge annuelle de cette dette.
III. LA SITUATION DE RFF
A. LE BESOIN DE FINANCEMENT DE RFF
Le
tableau suivant fait apparaître le compte de résultat
simplifié de RFF pour 1998.
Les charges de RFF proviennent de la rémunération de la
SNCF-gestionnaire d'infrastructures (16,8 milliards de francs), de la
dotation aux amortissements (5,5 milliards de francs) et de la charge de
la dette transférée à RFF (10,1 milliards de francs).
Les produits de RFF proviennent pour plus de la moitié de la
contribution de l'Etat aux charges d'infrastructures (11,8 milliards de
francs), et, pour le reste, des péages versés par la SNCF
(5,9 milliards de francs) et de produits divers, dont la revente
d'électricité à la SNCF, (sans marge commerciale) pour
2,5 milliards de francs, ainsi que des cessions d'actifs pour
0,2 milliards de francs.
Au total, le résultat de RFF pour 1997 s'établit à
- 14,1 milliards de francs.
Les prévisions pour 1998 font état d'une dégradation
du résultat net, à 14,5 milliards de francs
environ,
l'augmentation des redevances et la baisse du coût d'entretien du
réseau facturé par la SNCF étant plus que compensée
par les charges financières résultant de la dette
supplémentaire contractée en 1997.
Compte tenu du niveau des investissements prévus, il en
résulterait pour 1998 un besoin de financement de l'ordre de
15 milliards de francs, alors que la dotation en capital prévue
pour RFF en 1998 est de 10 milliards de francs.
La commission d'enquête du Sénat sur les grandes infrastructures a
ainsi montré que pour financer son programme d'investissement sans
dégrader excessivement son endettement, RFF aurait besoin de dotations
annuelles de l'ordre de 15 à 16 milliards de francs. En effet, les
frais financiers annuels de RFF s'élèvent à environ
10 milliards de francs et devraient culminer entre 2001 et 2008. En outre,
4,5 à 5 milliards de francs d'investissements sont consacrés
à la remise en état du réseau et ne procurent donc aucun
retour financier à RFF. Si l'on veut réaliser quelques autres
investissements financiers comme la construction de murs antibruit ou la
suppression de passages à niveau, on aboutit ainsi à un total de
dépenses incompressibles sans retour financier compris entre 15 et
16 milliards de francs.
Votre rapporteur se félicite donc de l'augmentation à
13 milliards de francs pour 1999 de la dotation en capital à RFF,
ainsi que de la revalorisation annoncée des péages, dont l'effet
net pour RFF serait de l'ordre de 700 millions de francs en 1999.
Votre rapporteur tient à souligner le risque que le déficit et
la dette de RFF soient ajoutés au déficit et à la dette
des administrations publiques au sens de Maastricht à partir de l'an
2000.
Le nouveau règlement d'Eurostat en vigueur à partir de 1999
stipule en effet que les établissements publics doivent être
requalifiés en administrations publiques dès lors que leurs
ressources proviennent pour moitié de subventions.
Or, en dépit de l'opération comptable consistant à ce que
RFF revende à la SNCF l'électricité utilisée par
les trains, le ratio subventions publiques/ressources s'établissait
à 56 % en 1997, et devrait s'établir à 55 % en
1998, et au voisinage de 50 % en 1999.
La requalification de la dette de RFF en dette publique aurait pour
conséquence d'accroître comptablement celle-ci de près de
2 % du PIB, de sorte que le ratio endettement public/PIB excéderait
pour la France le plafond de 60 % fixé par le Traité de
Maastricht.
Cette observation plaide évidemment en faveur d'un relèvement
rapide des péages acquittés par la SNCF à RFF.
B. L'ENDETTEMENT DE RFF
La dette prévisionnelle de RFF au 1er janvier 1999 s'établit à 147,2 milliards de francs, à 83 % en francs et à 83 % en taux fixes.
Endettement à long terme de RFF (prévisions au 01/01/1999)
|
Dette vis-à-vis de la SNCF |
Dette émise par RFF |
Total de la Dette |
|||
taux |
en MF |
en % |
en MF |
en % |
en MF |
en % |
FRF fixe |
88.165,31 |
71,39 |
9.500,00 |
40,15 |
97.665,81 |
66,37 |
FRF variable |
20.156,31 |
16,32 |
4.564,00 |
19,30 |
24.720,31 |
16,80 |
Devises fixes |
14.739,78 |
11,94 |
6.596,61 |
40,55 |
24.336,39 |
16,54 |
Devises variables |
431,43 |
0,35 |
0,00 |
|
431,43 |
0,29 |
TOTAL |
123.493,33 |
100,00 |
23.660,61 |
100,00 |
147.153,94 |
100,00 |
Le taux d'intérêt moyen était de 7,6 % en 1997 comme en 1998 pour la dette vis-à-vis de la SNCF, de 5,75 % en 1997 et de 5,4 % en 1998 pour la dette émise par RFF.
IV. LES INVESTISSEMENTS SUR LE RESEAU FERROVIAIRE
Il convient désormais de séparer les investissements de la SNCF de ceux de RFF.
A. LES INVESTISSEMENTS DE LA SNCF
Investissements de la SNCF sur le réseau principal
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 (prévisions) |
Investissement réseau principal |
|
|
dont financement SNCF |
4.081 |
6.155 |
dont subventions |
1.635 |
2.666 |
Les
principaux investissements réalisés par la SNCF sur le
réseau principal en 1997 et en 1998 concernent l'acquisition de
matériels régionaux cofinancés par les
collectivités territoriales (à hauteur de 2,5 milliards de
francs), notamment dans le cadre de la régionalisation des services,
l'acquisition de matériel roulant pour le réseau grandes lignes
(1 milliard de francs), notamment de rames TGV Duplex dans la perspective
de la mise en service du TGV-Méditerranée, la valorisation du
matériel existant (0,7 milliard de francs), enfin la
rénovation des gares (0,5 milliards de francs).
Les perspectives pour 1999 et au-delà seront déterminées
sous l'égide du Conseil de Direction du Comité des
investissements à caractère économique et social. La SNCF,
conformément aux orientations inscrites à son projet industriel,
devra rechercher par sa politique d'investissement l'amélioration des
services à la clientèle, tout en veillant à ne pas
investir au-delà de ses capacités financières, afin de ne
pas être confrontée à moyen terme à un accroissement
de sa dette.
B. LES INVESTISSEMENTS DE RFF
Les tableaux ci-dessous font apparaître les programmes d'investissement de RFF exécuté en 1997, approuvés par le Comité des investissements à caractère économique et social (CIES) pour 1998 et prévus pour 1999 (hors travaux sur le domaine de RFF liés à la construction d'autres infrastructures).
Investissements de RFF en 1997
(En millions de francs)
|
Montant des opérations |
Dont subventions |
Régénération |
|
|
Voie et appareils de voie |
3.230 |
- |
Ouvrages d'art |
556 |
- |
Installations fixes de traction électrique |
152 |
- |
Autres installations fixes |
56 |
- |
Total |
3.994 |
- |
Développement |
|
|
TGV Méditerranée |
5.891 |
516 |
Autres lignes TGV |
70 |
- |
Programme spécial Ile-de-France |
869 |
552 |
Réseau classique |
838 |
479 |
Contrats Etat-régions |
749 |
683 |
Sécurité |
458 |
- |
Total |
8.875 |
2.230 |
Maîtrise des coûts |
152 |
- |
Frais de siège |
185 |
- |
Opérations financées à 100 % par des tiers |
93 |
93 |
Total |
13.299 |
2.323 |
Il convient de noter que le volume des subventions attendu n'a pas été atteint en 1997, laissant 500 millions de francs de plus que prévu à la charge de RFF. Les modalités d'apurement de ce dépassement seront arrêtées en 1998 et s'étaleront sur deux ou trois ans. Ces difficultés ont mis en évidence la nécessité d'améliorer le système d'information et les méthodes de suivi des opérations.
Investissements de RFF prévus pour 1998 et 1999
(En millions de francs)
|
Investissements 1998 (approuvés par le CIES) |
Prévision 1999 |
||||
|
Réseau principal |
Ile de France |
Total |
Réseau principal |
Ile de France |
Total |
Régénération |
3.930 |
370 |
4.300 |
3.950 |
405 |
4.355 |
Maîtrise des coûts |
76 |
9 |
85 |
150 |
100 |
250 |
Sécurité |
320 |
106 |
426 |
320 |
110 |
430 |
Développement |
7.251 |
1.153 |
8.404 |
6.460 |
1.310 |
7.770 |
- dont réseau classique |
1.663 |
1.153 |
8.404 |
6.460 |
1.310 |
7.770 |
- dont réseau TGV |
5.588 |
- |
5.588 |
4.450 |
- |
4.450 |
Opérations pour tiers + divers |
380 |
- |
380 |
- |
- |
- |
Total |
11.957 |
1.638 |
13.595 |
10.880 |
1.925 |
12.805 |
Le
montant total des investissements prévus pour 1998 atteint
13,6 milliards de francs, financés à hauteur de
10,3 milliards de francs par RFF et de 3,3 milliards de francs par
des subventions de l'Etat et des collectivités locales.
Ces investissements concernent pour l'essentiel les travaux du TGV
Méditerranée, à hauteur de 5,5 milliards de francs
(subventionnés à hauteur de 10 % par l'Etat) et les travaux
de régénération du réseau existant, à
hauteur de 4,3 milliards de francs, entièrement financés par RFF.
Au total, les travaux du TGV-Méditerranée et l'entretien du
réseau mobilisent ainsi la quasi-totalité des capacités
d'autofinancement de RFF.
A l'instar de la commission d'enquête du Sénat sur les grandes
infrastructures, votre rapporteur doit ainsi constater le
déséquilibre des investissements au profit du TGV.
Les autres projets (Ile de France et contrats Etat-régions) ne devraient
bénéficier que de 3,6 milliards de francs d'investissements,
subventionnés aux deux-tiers (et même à plus de 90 %
pour les opérations inscrites aux contrats de plan Etat-régions).
A moyen terme, l'évolution du programme d'investissement de RFF, qui
sera déterminé par le CIES, devrait être marquée par
les éléments suivants :
- l'entrée en vigueur des futurs contrats de plan Etat-régions,
dans le cadre desquels un effort accru de modernisation de l'infrastructure
ferroviaire existante est prévu (l'Etat a d'ores et déjà
proposé de porter sa participation au volet ferroviaire des prochains
contrats de plan à 500 millions de francs par an au moins, soit un
doublement de l'effort actuel) ;
- la décroissance puis l'achèvement des dépenses
liées au TGV-Méditerranée (dont la mise en service est
prévue en 2001), et la montée en puissance des dépenses de
construction du TGV Est-européen à partir de 2001 ;
- la poursuite de l'effort en matière de
régénération du réseau existant.
Au cours des prochaines années, la part des investissements
financée par RFF devrait être orientée à la baisse,
compte tenu de l'article 4 du décret n° 97-444 relatif
aux missions et aux statuts de RFF, qui prévoit que les nouveaux projets
d'investissement ne doivent pas dégrader les comptes de
l'établissement (en d'autres termes, RFF ne peut participer au
financement des projets d'investissement qu'à hauteur de leur
rentabilité attendue).
L'avancement du TGV-Méditerranée
Le
TGV-Méditerranée, prolongement du TGV sud-est depuis Valence
jusqu'à Marseille et Montpellier, a été
déclaré d'utilité publique en juin 1994.
Le dossier d'installations fixes du projet TGV-Méditerranée a
fait l'objet d'une approbation ministérielle le 25 septembre 1995
pour les travaux à réaliser entre Valence, Marseille et
Nîmes et leurs investissements connexes, estimés à
24,178 milliards de francs aux conditions économiques de
janvier 1994, montant qui comprend également les acquisitions
foncières de Nîmes à Montpellier.
Il a été prévu que la SNCF bénéficierait
pour ce projet de concours de l'Etat, destinés à assurer à
ses capitaux propres investis un taux de rentabilité de 8 %. Ces
concours sont maintenant versés à Réseau ferré de
France, qui a repris la maîtrise d'ouvrage et le financement de
l'infrastructure.
Sur la base du dossier approuvé, les versements de concours publics sont
prévus s'échelonner pendant la durée des travaux, de telle
sorte que leur valeur actualisée au taux de 8 % au 1er janvier
1999 soit égale à 2,4 milliards de francs. Ils sont
imputés sur le Fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables.
Les travaux engagés en 1995 permettront une mise en service de la ligne
au milieu de l'année 2001 ; Marseille et Montpellier seront
alors à trois heures environ de Paris.
Les opérations foncières de libération des emprises entre
Valence, Marseille et Nîmes sont avancées à 98 %. Les
travaux de génie civil sont aujourd'hui réalisés pour plus
de 80 %. 90 % des remblais et déblais et 75 % des ouvrages
d'art courants sont construits. L'année 1998 a vu le percement de
deux grands tunnels de la ligne, le tunnel de Marseille et le tunnel de
Tartaiguilles. Plusieurs des autres grands ouvrages d'art sont dès
à présent achevés : le viaduc de la Grenette
(Drôme), trois viaducs sur la Durance, ainsi que les viaducs de l'Arc, de
Ventabren et de la Touloubre. Les ouvrages de franchissement du Rhône
devraient être achevés avant la mi-1999.
Le montant des travaux exécutés représente aujourd'hui
60 % du coût prévisionnel du projet.
La pose des équipements ferroviaires proprement dits (voies,
caténaires, alimentation électrique, signalisation)
débutera en mai 1999.
Les trois gares nouvelles prévues, Valence-TGV, Avignon-Courtine et
Aix-en-Provence/Cabriès, ont été déclarées
d'utilité publique. Les travaux en cours, intégrés dans
les lots de génie civil de la ligne, seront suivis par le lancement des
consultations pour la construction des halles voyageurs.
Réseau ferré de France a par ailleurs confirmé la
réalisation, aux échéances prévues, des travaux
d'augmentation de la capacité des installations ferroviaires de l'avant
gare de Marseille Saint-Charles : ces aménagements, d'un montant de
près de 500 millions de francs, doivent permettre,
simultanément à l'arrivée du
TGV-Méditerranée à Marseille, le développement,
sous l'égide la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de
nouveaux services ferroviaires dans l'aire métropolitaine
marseillaise.
CHAPITRE III
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN
ILE-DE-FRANCE
En
dépit du redressement du trafic, les transports collectifs en
Ile-de-France coûtent de plus en plus cher à l'Etat, aux
entreprises et aux usagers.
Le tableau ci-après donne le détail et l'évolution des
différentes contributions de l'Etat.
Comme en 1997 et en 1998, on ne peut qu'être frappé par le contraste entre l'évolution des subventions de fonctionnement (+ 270 millions de francs en 1998, + 50 millions de francs en 1999) et celle des subventions d'investissement (- 41 millions de francs en 1998, - 225 millions de francs en 1999).
I. LE FINANCEMENT DU FONCTIONNEMENT DES TRANSPORTS COLLECTIFS EN ILE-DE-FRANCE
La
très vive hausse des tarifs observable en Ile-de-France depuis plus de
dix ans a été compensée sur la période par une
érosion du trafic, à laquelle elle n'est très probablement
pas étrangère. Lorsque les prix montent, la demande baisse :
c'est un raisonnement élémentaire.
Simultanément, la hausse des coûts de fonctionnement des
entreprises de transport collectif a excédé largement celle de
leurs recettes commerciales.
Par conséquent, la pression sur les recettes financées par
prélèvements obligatoires (indemnité compensatrice et
versement de transport) a fortement augmenté.
Les présents crédits continuent de manifester cette tendance,
tout en l'infléchissant grâce à une légère
reprise du trafic.
La SNCF et la RATP ont entrepris de redresser cette situation, et des
résultats sont déjà perceptibles. L'Etat doit
également jouer son rôle, en adaptant l'offre de transport
à la demande, et par une politique tarifaire adaptée. Ceci passe
par deux voies :
- le renforcement des investissements sur les lignes de banlieue à
banlieue ;
- le freinage de la hausse des tarifs en grande banlieue.
A. L'ÉVOLUTION DES TARIFS ET DES TRAFICS
1. L'évolution des tarifs
L'évolution des tarifs en termes réels est
retracée dans le graphique ci-après. Les prix des transports
publics ont fait l'objet d'une hausse moyenne de 3,4 % à compter du
1er juillet 1998. Les prévisions associées au présent
projet de loi de finances font également état d'une hausse
moyenne des tarifs de l'ordre de 3 % en 1999.
Ceci signifie que les franciliens et les entreprises qui les salarient auront
connu en 1998 une hausse des tarifs de transport collectif supérieure de
près de 35 % à celle des prix des autres biens et services
par rapport à 1986.
Cette
forte évolution des tarifs était justifiée à
l'origine par la nécessité de faire prendre en charge par les
usagers une fraction plus substantielle du coût du transport. Il est vrai
que cette fraction est faible (un gros tiers) et notablement plus faible que
celle prise en charge par les usagers de province. L'objectif initial
était donc de relever progressivement à 50 % la part du
coût pris en charge par l'usager.
Mais à l'expérience, on doit constater que l'objectif n'a pas
été atteint : la hausse de la prise en charge ne pouvait en
effet se produire que pour autant que le chiffre d'affaires des entreprises de
transport augmente également, et que les entreprises de transport
maîtrisent leurs coûts.
Or, le trafic s'est érodé sur la période
. En 1997,
il reste inférieur, à structure constante, au niveau
constaté en 1989. En outre, les coûts d'exploitation ont
dérivé en dépit de l'érosion du trafic.
Comme le soulignait déjà la Cour des Comptes en 1995, le
rattrapage des tarifs ne saurait donc constituer l'unique remède
à la résorption des déficits. Celle-ci suppose au
contraire une maîtrise des coûts et une amélioration de la
qualité du service (confort, ponctualité, sécurité,
fiabilité).
Sinon, comme le rappelait en 1995 le rapport du Commissariat
général du Plan "
Transports : le prix d'une
stratégie
", l'augmentation continue des tarifs aggrave son
caractère d'iniquité, alimente la fraude et pénalise les
populations les plus faibles (jeunes, chômeurs) davantage que les
salariés, (dont les frais de déplacement sont partiellement pris
en charge), sans pour autant redresser les résultats des transporteurs.
Les tarifs des transports en Ile-de-France ont ainsi fait l'objet en 1998
de trois mesures spécifiques visant à éviter ces effets
pervers :
- le
rééquilibrage des prix
entre le centre et la
périphérie, au bénéfice des voyageurs de banlieue.
L'augmentation de la carte orange a ainsi été inférieure
à 2 % pour les zones 1-4 à 1-8. En outre, l'augmentation des
billets SNCF a été limitée à 2,5 %.
Inversement, pour les résidents les plus proches de la zone centrale,
les tarifs ont augmenté davantage à mesure que l'on se rapproche
du centre. Ainsi, la carte orange 1-3 augmente de 3,4 %, la carte orange
1-2 de 6,3 % et le carnet de tickets de métro de 8,2 % ;
- la mise en place, en mars 1998, d'un
chèque
mobilité
pour favoriser les déplacements de certains
demandeurs d'emploi et de certains allocataires du RMI ;
- la création, à compter de la rentrée 1998, d'une
carte jeune
("Imagine R") en faveur des enfants d'école primaire,
des lycéens, des apprentis et des étudiants.
Ces modulations tarifaires se sont traduites :
- par une moindre progression du prix moyen effectivement acquitté
par les usagers ;
- par la création de nouvelles compensations tarifaires ;
- par une augmentation des recettes des transporteurs, du fait de la
diminution de la fraude et de l'augmentation des compensations
tarifaires.
2. L'évolution du trafic
En
1997, le trafic a progressé de 2,8 % à la RATP et de
3,8 % à la SNCF, cette évolution favorable s'accentuant en
fin d'année et se prolongeant au premier semestre 1998.
Cette inflexion positive s'explique pour partie par le reprise
économique, notamment la stabilisation de l'emploi à Paris et le
dynamisme de l'emploi dans les Hauts-de-Seine, en particulier à la
Défense ; et pour partie par une année touristique
exceptionnelle qui s'est traduite par une forte augmentation des ventes de
forfaits commerciaux (+ 39,7 % pour les ventes de "Paris-visite").
Ce redressement résulte aussi de la vigoureuse campagne de
reconquête des usagers engagée par la SNCF et la RATP, alors
qu'elles n'étaient pas encouragées à le faire.
La pérennité de cette évolution est toutefois incertaine,
et repose sur plusieurs conditions :
les transporteurs doivent améliorer la maîtrise de
leurs
coûts
;
les transporteurs doivent poursuivre l'amélioration de la
qualité
du service, notamment en terme de fiabilité et de
propreté. Les enquêtes conduites auprès des voyageurs
montrent en effet que leurs attentes en matière de propreté
restent fortes. La propreté des gares et des trains est en effet un
élément essentiel au sentiment de sécurité des
voyageurs et constitue un appui à la prévention des
incivilités. L'amélioration du nettoyage est ainsi peu
spectaculaire, mais parfois plus efficace que des investissements de haute
technologie pour réconcilier les franciliens avec leurs transports en
commun.
Ces efforts resteront toutefois vains si
l'Etat
(via le syndicat
des transports parisiens) ne prend pas les
responsabilités
qui
lui incombent, en infléchissant durablement sa politique dans trois
domaines :
- les
investissements
doivent se diversifier davantage sur la
banlieue. La concentration sur les liaisons est-ouest de Paris intra-muros
(Eole et Météor) est une erreur à ne plus commettre ;
- les
tarifs
en banlieue et grande banlieue doivent continuer de
progresser moins vite qu'en zone centrale. Une trop forte hausse encourage ceux
qui le peuvent à prendre leur voiture, les autres à frauder ;
- enfin, il est indispensable de s'attaquer vigoureusement aux
problèmes de
sécurité
. Les transports publics sont
en effet devenue la cible privilégiée de la violence urbaine,
notamment en banlieue.
L'évolution de la sécurité dans les transports collectifs d'Ile-de-France
Si, fin
1997, on observait une régression significative de la
délinquance, aussi bien envers les voyageurs qu'envers les agents,
à la faveur du maillage policier mis en place après les attentats
de 1995, cette tendance s'est inversée à la fin du premier
semestre 1998 :
- les délits envers les voyageurs augmentent à 7,9 par
jour en moyenne au premier semestre 1998, contre 7,4 pour la même
période de 1997. Ces délits (aux 2/3 des vols à la tire)
sont pour moitié concentrés sur 31 complexes du métro
et du RER ;
- les délits envers les agents, tous réseaux confondus, ont
augmenté de 18 % et de plus de 30 % pour les agents du
réseau bus et tram (3,4 violences par jour à la mi-1998). La
quasi-totalité de cette augmentation est due à la recrudescence
des violences contre les machinistes. De plus, ces derniers subissent au
quotidien de nombreux actes d'incivilités (injures, crachats, vexations
de toute nature, etc...) qui ne font qu'accroître le malaise de cette
profession.
Face à cette violence, les réponses de la brigade de
surveillance de la RATP (GPSR, 720 agents) ou de la police (SPSM,
400 agents) s'avèrent efficaces. En effet, dans 75 % des cas,
les équipes des agents de sécurité ou celles de la police
arrivent sur les lieux des incidents en moins de 10 minutes ;
72 % des auteurs de violences à l'encontre des agents RATP ont
été interpellés sur le réseau ferré et mis
à disposition de la police judiciaire pendant les six premiers mois de
1998. Ces performances s'appuient sur un dispositif technique
renforcé : télésurveillance, extension de la
radiolocalisation des bus (programme AIGLE), etc...
La portée de ces dispositifs est toutefois limitée par
l'insuffisance des poursuites et des condamnations :
il importe de
sanctionner effectivement les auteurs de ces violences.
En outre, les entreprises de transport sont relativement démunies face
au développement des incivilités, qui sont pourtant une source
majeure de désaffection des transports en commun en entraînant un
climat d'insécurité latent.
B. L'ÉVOLUTION DES CONTRIBUTIONS ADMINISTRÉES
L'insuffisance persistante des recettes commerciales a pesé sur les financements reposant sur les prélèvements obligatoires ; que ce soit le budget général avec l'indemnité compensatrice, ou le versement de transport, acquitté par les entreprises et rétrocédé aux compagnies de transport par le syndicat des transports parisiens.
1. Le versement transport
•
Le
versement de transport
est
une taxe
assise sur la masse salariale des entreprises de plus de 10 salariés.
Rendement du versement de transport
(en millions de francs)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997
|
1998
|
1999 prévision |
7.269 |
7.819 |
8.411 |
9.368 |
10.015 |
10.082 |
11.145 |
11.869 |
12.061 |
12.400 |
Le
produit du versement transport a augmenté en 1997 de 6,5 %,
à 11,9 milliards de francs. Entre 1989 et 1997, le versement
transport aura ainsi augmenté de 73,2 %.
Le rendement du versement de transport n'a pas progressé grâce
à la prospérité des entreprises franciliennes, mais
grâce à des relèvements successifs de taux (1988, 1991,
1993 et 1996) et des extensions d'assiette (en 1993, à l'ensemble de la
masse salariale et non plus à la masse sous plafond de la
sécurité sociale, en 1995, aux entreprises installées dans
les villes nouvelles).
2. L'indemnité compensatrice
•
Cet alourdissement des charges pesant
sur les
entreprises ne s'étant pas traduit par une augmentation du nombre de
leurs salariés utilisant les transports en commun, l'ajustement de
l'augmentation des coûts des sociétés de transport
franciliennes s'est fait sur l'indemnité compensatrice payée par
l'Etat.
C. L'ÉVOLUTION DE LA RÉPARTITION DU FINANCEMENT DES CHARGES D'EXPLOITATION
Le
tableau ci-dessous indique la part respective de l'usager, de l'Etat, des
collectivités locales et des employeurs dans le financement des charges
d'exploitation de la RATP et de la SNCF-Banlieue.
On observe sur ce tableau que, contrairement à l'objectif poursuivi, la
part de l'usage n'a guère augmenté dans la prise en charge du
fonctionnement des transports collectifs d'Ile-de-France.
D. LE PARADOXE DU FINANCEMENT DES TRANSPORTS EN COMMUN D'ILE-DE-FRANCE
Sur la période 1991-1996 :
- les tarifs ont augmenté de 28 % en termes réels ;
- le versement transport a augmenté de 42,5 % ;
- l'indemnité compensatrice a augmenté de 11,9 %.
Ce paradoxe résulte de la diminution du trafic et de l'augmentation des
coûts du transport.
Sur la période 1997-1999 :
- les tarifs augmentent de près de 10 % ;
- le trafic se redresse (+ 5 % en 1997-1998, + 1 %
à + 2 % attendus pour 1999), à la faveur de la reprise
économique ;
- le versement transport attendu augmente de 11,3 % ;
- pourtant, l'indemnité compensatrice versée par l'Etat
augmente dans le projet de loi de finances pour 1999 par rapport à la
loi de finances initiale pour 1998.
Il y a là un paradoxe : les usagers et les entreprises paient de
plus en plus, le trafic se redresse, mais les concours publics sont toujours
aussi élevés.
Ce paradoxe trouve son origine dans
la dérive des coûts
.
Cette dérive des coûts s'explique pour partie par le lancement
simultané de deux projets largement redondants : Eole et
Météor.
Selon le ministre de l'équipement, des transports et du logement, la
nouvelle ligne de métro Météor se traduit pour la RATP par
une perte annuelle de l'ordre de 250 millions de francs, auxquels il
conviendrait d'ajouter les charges financières des investissements
financés par la collectivité publique. In fine, chaque voyage
effectué sur la ligne Météor
6(
*
)
coûte ainsi plus de 20 francs à la
collectivité, directement ou au travers de la subvention
d'équilibre de la RATP, pour un trajet maximal de
7 kilomètres
7(
*
)
.
Par ailleurs, la mise en service d'Eole devrait se traduire pour la SNCF
Ile-de-France par un surcoût annuel de l'ordre de 600 millions de
francs (y compris le remplacement des rames existantes par des trains à
deux niveaux).
Ce constat invite à conduire enfin une réforme du syndicat des
transports parisiens, que chacun s'accorde à reconnaître
indispensable, afin de clarifier les responsabilités des
opérateurs, de l'Etat et des collectivités locales.
II. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT
A. L'AVANCEMENT DES CONTRATS DE PLAN
L'Etat
et la région se sont engagés conjointement sur la liste
d'opérations détaillée ci-après, correspondant
à un programme de travaux de 11.575 millions de francs, dont
2.600 millions de francs financés par l'Etat et 8.975 millions
de francs financés ou préfinancés (octroi de prêts
bonifiés) par la région.
En complément du contrat de plan, le Syndicat des transports parisiens
(STP) met en oevre un programme d'opérations, financé par
moitié sur la part du produit des amendes qui lui est attribuée
et pour moitié par des subventions de la région. A titre
indicatif, un programme d'un montant d'environ 1.200 millions de francs
pour les cinq années du XIe plan a été prévu
mais son montant exact sera fonction des disponibilités
financières des intervenants.
Les principales opérations inscrits au contrat de Plan
Etat-région Ile-de-France sont les suivantes :
Au titre des grandes liaisons régionales (7,7 milliards de
francs) :
- Eole (3,2 milliards de francs) ;
- Météor (2,9 milliards de francs, auxquels s'ajoutent
3,3 milliards de francs valeur 1989 lors du Xe Plan) ;
- ligne C du RER (0,9 milliard de francs) ;
- ligne D du RER Châtelet/gare de Lyon (0,6 milliard de francs).
Au titre de la création d'un réseau maillé en
grande couronne (1,9 milliard de francs au total) :
- Tram Val de Seine (0,6 milliard de francs) ;
- desserte du Grand stade à Saint-Denis (0,4 million de francs) ;
- liaison partielle Issy/Clamart/Meudon/Vélizy/Viroflay (0,4 milliard de
francs).
Au titre de la desserte des pôles d'emplois de la grande
couronne (2 milliards de francs au total) :
- grande ceinture à Saint-Germain et Noisy (0,6 milliard de
francs) ;
- tangentielle nord Pontoise/Ermont/Stains (0,5 milliard de francs) ;
- RER D : desserte est de Sénart (0,3 milliard de francs).
Par ailleurs, la région financera à hauteur de 640 millions
de francs des opérations de transports collectifs au titre de la
politique de la ville (dont la ligne 13 de métro Saint-Denis
Université pour 332 millions de francs), et l'Etat s'est
engagé hors contrat de plan pour 335 millions de francs pris sur le
produit du FARIF au profit des chantiers d'Eole et de Météor.
Les concours apportés par l'Etat sont retracés dans le tableau
ci-dessous :
(En millions de francs)
LFI |
Crédits des transports terrestres |
FARIF |
||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
1994 |
718,6 |
605 |
290 |
290 |
1995 |
555 |
606,5 |
166 |
166 |
1996 |
403 |
682 |
166 |
166 |
1997 |
320,5 |
420 |
240 |
240 |
1998 |
285 |
309,8 |
310 |
310 |
1999 |
215 |
253,6 |
130 |
130 |
A la fin
de l'année 1997, le taux global de mise en place des autorisations
de programme du contrat de plan est de 73,5 %. L'engagement des
opérations financées à 80 % par la région
(+ 20 % de prêts aux entreprises) devant intervenir durant les
dernières années du contrat et les besoins pour les
opérations en cours ayant augmenté (surcoûts Eole), la
situation est contrastée suivant l'origine des financements :
exécution à 90,4 % pour la part Etat, exécution
à 69 % pour la part région.
Les prévisions d'exécution à la fin de
l'année 1998 sont les suivantes : 86,2 % pour le contrat
de plan dans sa globalité, 110 % pour l'Etat et 79,4 % pour la
région. Il a été décidé en 1997
d'étendre la durée du contrat de plan d'un année avec pour
conséquence un dépassement prévisible des engagements de
l'Etat (prévision d'exécution de 115 % à
fin 1999) du fait des opérations engagées (Eole, RER C
à Pontoise, ...). Globalement, le taux d'exécution final du
contrat de plan sera donc proche de 100 %.
L'avancement des opérations peut être
récapitulé comme suit :
- l'interconnexion de la ligne D du RER entre le Châtelet et la gare
de Lyon a été mise en service en septembre 1995. La liaison
La Verrière-La Défense a été mise en service en
mai 1995. Le tram Val-de-Seine entre Issy et La Défense a
été mis en service en juillet 1997. Le prolongement de la
ligne 13 à Saint-Denis Université a été
inauguré le 25 mai 1998. Les gares du stade de France ont
été mises en service au début de
l'année 1998 ;
- un certain nombre d'opérations sont en cours
d'achèvement : Météor entre Madeleine et
Tolbiac-Masséna, Eole entre Saint-Lazare et les gares du Nord et de
l'Est (mise en service prévue à l'automne 1999), le
déplacement de la gare Masséna sur la ligne C du RER (mise en
service prévue en septembre 2000), le prolongement de la
ligne C à Pontoise (mise en service en 2001) ;
- le prolongement de Météor entre Madeleine et Saint-Lazare a
débuté au mois de juin 1998. Son achèvement est
prévu en 2003 ;
- le prolongement du tramway entre Bobigny et Noisy le Sec a été
soumis à l'enquête publique en 1998, mais il soulève encore
des questions ;
- l'engagement des opérations suivantes pourrait intervenir en
1999 : prolongement de Météor Tolbiac Masséna/Tolbiac
Nationale, site propre pour autobus sur la RN 305, prolongement du Trans
Val-de-Marne à la Croix de Berny, réaménagement de la gare
de Lieusaint et desserte du centre urbain de Sénart sur la ligne D
du RER, réouverture de la Grande ceinture Ouest.
Les opérations de réaménagement de la gare de Champ de
Mars et du terminus de Gennevilliers sur la ligne C du RER sont
susceptibles d'être reportées ou annulées, sous
réserve des décisions du comité de gestion du contrat de
plan, qui s'est tenu durant le mois de septembre 1998. Les autres
opérations inscrites au contrat de plan sont dans une phase
d'études et d'élaboration de leur schéma de principe.
Après que les investissements du XIe contrat de plan aient
été concentrés sur les liaisons Eole et
Météor, qui concernent avant tout Paris Intra-muros, l'accent
devrait être mis lors des prochains contrats de plan sur les projets de
rocade et sur les projets constituant un réseau d'accompagnement de ces
rocades.
Pour les rocades, les projets envisageables sont notamment les suivants :
- Orbitale 1 en proche couronne au sud de Paris (études en mode
métro et tramway, avec une préférence pour le tramway qui
permet de réaliser une section plus longue avec la même enveloppe
budgétaire) ;
- Orbitale 2 en proche couronne au nord de Paris (tramway prolongeant la
ligne T1) ;
- le réseau Lutèce en moyenne couronne, réutilisant les
lignes ferroviaires de grande ceinture.
Eole
L'opération Eole, dans une première
étape, a
pour objet de relier le réseau de la banlieue est (pour partie) à
la gare Saint-Lazare via les gares du nord et de l'est, afin d'offrir une
liaison directe entre l'est de la région parisienne et le pôle
d'activités de l'ouest de Paris. Cette liaison contribuera à la
décharge de la ligne A du RER.
La liaison nécessite la construction de deux gares souterraines dans
Paris (les gares nord/est et Haussmann/Saint-Lazare) ; ces gares sont
reliées par deux tunnels à voie unique de 1,7 km chacun et
raccordées à la banlieue est par un tunnel à double voie
de 1 km. Un certain nombre d'aménagements complémentaires de
capacité et d'exploitation seront réalisés sur le
réseau est. La gare " Le Plant-Champigny " a été
reportée au XIIe plan du fait de problèmes techniques.
L'ouverture d'Eole est prévue dans le courant de
l'année 1999. Le trafic attendu à l'heure de pointe sur le
tronçon central et dans le sens le plus chargé est de
30.900 voyageurs.
Dans le futur, une seconde phase de travaux permettra de faire la jonction
entre cette première étape et les lignes de Saint-Lazare vers La
Défense et Versailles. Une gare de surface à La
Villette/Aubervilliers complétera le dispositif.
Au 1er août, les travaux de génie civil des gares et des
tunnels étaient achevés.
Le coût prévisionnel de l'opération était de
5,4 milliards de francs. Ce coût a été largement
dépassé : la charge du projet est désormais
estimée à 8 milliards de francs
B. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES PUBLIQUES
1. Le programme d'investissement de RFF en Ile-de-France
Le tableau ci-dessous fait apparaître le programme d'investissement de RFF pour 1998, tel qu'approuvé par le Comité des investissements à caractère économique et social (CIES), et les prévisions d'investissement de RFF pour 1999 (hors travaux sur le domaine de RFF liés à la construction d'autres infrastructures).
(En millions de francs)
|
Investissements 1998 (approuvés par le CIES) |
|
Régénération du réseau |
370 |
405 |
Maîtrise des coûts |
9 |
100 |
Sécurité |
106 |
110 |
Développement |
1.153 |
1.310 |
Total |
1.638 |
1.925 |
2. Le programme d'investissement de la SNCF - Ile-de-France
Le programme d'investissement pour la SNCF en Ile-de-France en 1998 s'établit à 2,8 milliards de francs, dont 1,4 milliard de francs consacrés à l'achat de matériel roulant, 0,5 milliard de francs aux gares et 0,5 milliard à Eole.
3. Le programme d'investissement de la RATP
Les programmes prévisionnels d'investissement de la RATP pour 1998 et 1999 sont retracés ci-dessous.
Projet de programme d'investissements 1999
(Crédits de paiement)
|
Programme 1998 |
Projet de programme 1999 |
I - Extensions des réseaux |
826 |
668 |
RER |
6 |
0 |
Métro |
740 |
481 |
Autres modes |
75 |
187 |
II - Amélioration de l'exploitation |
920 |
968 |
RER |
250 |
223 |
Métro |
500 |
577 |
Autobus |
150 |
153 |
Opérations tous réseaux |
20 |
15 |
III - Modernisation et gros entretien |
1.090 |
1.057 |
IV - Commandes de matériel roulant |
1.870 |
1.655 |
RER |
280 |
243 |
Métro |
1.000 |
892 |
Autobus |
559 |
504 |
Tramway |
31 |
16 |
V - Participations financières |
20 |
30 |
Hors programme |
240 |
240 |
Total général |
4.966 |
4.618 |
(Source : ministère de l'équipement, du logement et des transports)
L'amélioration de l'exploitation
(titre II)
regroupe une multitude d'opérations dont le fil directeur est
l'amélioration de la qualité du service. Certaines sont
directement perceptibles par les voyageurs, d'autres, concernant des
équipements techniques d'exploitation et de maintenance, sont moins
visibles des voyageurs mais font progresser la fiabilité et la
continuité de fonctionnement des réseaux.
C'est tout l'environnement du transport, sans exclusive, qui doit être
amélioré pour être au niveau de qualité qu'attendent
les Franciliens : la propreté, l'accueil, le confort, la
sécurité, l'information, etc... D'importants programmes de
modernisation se sont donc ajoutés ou se sont substitués aux
opérations "classiques" : la réhabilitation des espaces du
métro, l'accueil et la vente, l'information en temps réel avec
Altair, la sécurité avec la télévisualisation des
espaces,...
Dans ce domaine, comme dans celui de la modernisation et du gros entretien (cf.
ci-après), la réduction des investissements durant les
années 1980 s'est révélée catastrophique. Le
vieillissement des installations dans une période de durcissement de
l'environnement s'est traduit par une dégradation notable de l'offre de
transport et par la désaffection d'une partie de la clientèle.
A la fin des années 1980, les montants annuels consacrés
à l'amélioration de l'exploitation n'étaient plus que de
250 millions de francs. Un net redressement a été
opéré depuis lors afin de gommer les effets des retards les plus
criants et d'engager les programmes de modernisation qui assureront la
poursuite et la pérennité des progrès "qualité".
Quelque 900 millions de francs leur sont désormais alloués
chaque année.
La modernisation et le gros entretien
(titre III) des
installations et des équipements fixes -tunnels, gares et stations,
ouvrages d'art, voies, alimentation en énergie, escaliers
mécaniques, péages...- concernent un patrimoine dont la valeur
à neuf est estimée à près de 200 milliards de
francs.
Dans ce domaine également, les restrictions de crédits des
années 1980 ont été très dommageables au plan
de la qualité (rénovation insuffisante des espaces ouverts aux
voyageurs, élévation du taux de panne des escaliers
mécaniques...).
III. LA SITUATION DE LA RATP
A. LES RÉSULTATS DE LA RATP
Le budget simplifié de la RATP se présente comme suit :
|
Résultats 1997 |
Budget révisé 1998 |
Budget initial (1) 1999 |
Recettes commerciales (hors taxes) |
12.720 |
13.456 |
14.336 |
- Recettes voyageurs |
8.063 |
8.570 |
9.032 |
- Compensations tarifaires |
3.355 |
3.508 |
3.928 |
- Autres produits |
1.302 |
1.378 |
14.401 |
Dépenses de fonctionnement, dont |
13.499 |
13.862 |
14.401 |
- Charges de personnel |
9.643 |
9.851 |
10.083 |
- Autres |
3.856 |
4.011 |
4.318 |
Solde de petit équilibre |
- 779 |
- 406 |
- 65 |
Charges d'entreprise, dont |
6.728 |
7.019 |
7.226 |
- Insuffisance du compte "retraite" |
2.529 |
2.556 |
2.603 |
- Dotation nette aux amortissements |
2.442 |
2.673 |
2.892 |
- Charges financières nettes |
1.795 |
1.781 |
1.727 |
Report à nouveau |
138 |
21 |
- |
Concours d'équilibre (reliquat VT, indemnité compensatrice),dont |
7.594 |
7.476 |
7.291 |
- Indemnité compensatrice (Etat, collectivités locales) |
6.361 |
6.002 |
6.171 |
- Reliquat VT et produits des amendes |
1.233 |
1.474 |
1.120 |
(1)
Sous l'hypothèse d'une hausse tarifaire de 2,9 % au
1er juillet 1999.
D'après le budget initial de la RATP pour 1999 :
Les recettes directes voyageurs
augmenteraient de 969 millions de
francs (+ 12 %) entre 1997 et 1999. Cette augmentation est imputable
à la hausse des tarifs (+ 6,3 % en moyenne), et à la poursuite
escomptée de la reprise du trafic : ces prévisions reposent sur
une croissance du trafic de 2,4 % en 1998 et de 1,7 % en 1999.
Evolution constatée du trafic RATP
|
|
1998
|
Métro |
+ 2,2 % |
+ 2,8 % |
RER |
+ 1 % |
+ 1,6 % |
Orlyval |
- 2,7 % |
|
Total réseau ferré |
+ 1,9 % |
|
Bus Paris + Noctambus |
+ 3,7 % |
+ 1,8 % |
Bus banlieue |
+ 3,7 % |
+ 3,1 % |
Tramway |
+ 14,2 % |
|
Total bus |
+ 4 % |
|
Total général |
+ 2,7 % |
|
La
structure de la croissance du trafic a d'ailleurs été
particulièrement favorable en 1997, avec une progression moins
importante pour les abonnements que pour les billets, et une forte augmentation
des forfaits commerciaux (+ 26 % pour le métro,
+ 50 % pour le RER), en lien avec la forte croissance du trafic dans
les stations des zones d'affaires.
La progression constatée et attendue du trafic payant résulte
pour l'essentiel de la reprise économique, du développement des
réductions tarifaires pour les jeunes (ce qui tend à
réduire la fraude), et de l'augmentation de l'offre, avec notamment la
mise en service du second tramway TVS (Issy les Moulineaux - La Défense)
en 1997, puis de Météor en 1998 et le développement de
l'offre "Noctambus".
Les
compensations tarifaires
liées au trafic
progresseraient par ailleurs de 573 millions de francs entre 1997 et 1999 (+
16,6 %), en lien avec la création subventionnée de
réductions tarifaires pour les jeunes et les chômeurs.
Au total, la RATP attend une augmentation de 1.616 millions de
francs de ses recettes commerciales entre 1997 et 1999, soit une progression de
13,1 %.
Dans la même période, l'évolution prévisionnelle de
l'ensemble des concours d'équilibre (indemnités compensatrices
versées par l'Etat et les collectivités locales + reliquat
du versement transport) s'établit à - 303 millions de
francs seulement (- 4 %). Au total, l'ensemble des dotations publiques au
fonctionnement de la RATP atteindrait ainsi en 1999 le montant record de
11,2 milliards de francs.
La différence entre ces deux évolutions s'explique comme
suit :
les dotations aux
amortissements
augmentent de 450 millions de
francs entre 1997 et 1999, en raison de l'extension et de la modernisation du
réseau,
les
impôts et taxes
progressent de 161 millions de francs, soit
+ 15,2 %, en lien avec l'extension du réseau, qui se traduit
par une vive hausse de la taxe professionnelle,
les
charges pour insuffisance du compte de retraite
augmentent de
74 millions de francs entre 1997 et 1999, soit + 2,9 % sur deux
ans,
les
charges de personnel
(hors insuffisance du compte de retraite) sont
particulièrement dynamiques : + 2,3 % en 1998, + 2,4 % en
1999. Cette évolution résulte de l'accord salarial de
février 1998 qui se traduit par une progression attendue de la
rémunération moyenne des personnes en place (RMPP) de 3,1 %
pour 1998, et de 3,1 % pour 1999, avant même que soient prises en
compte des mesures nouvelles éventuelles, notamment à l'issue de
la négociation sur les 35 heures qui vient de s'engager.
Le redressement de la RATP passe par une évolution de la masse salariale
(qui constitue les 2/3 des charges d'exploitation) et par la réalisation
de gains de productivité ; or, la productivité était
en 1997 inférieure au niveau atteint en 1993.
Effectifs et productivité
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Effectifs |
37.719 |
38.235 |
38.436 |
38.249 |
38.248 |
Places kilomètres offerts (PKO) en millions |
49.559 |
49.475 |
49.384 |
493567 |
49.735 |
Millions de PKO par agent |
1,31 |
1,31 |
1,29 |
1,29 |
1,30 |
Lors de
son audition par le Haut conseil du secteur public, le 8 juillet 1998, le
président de la RATP soulignait lui-même à cet égard
"la productivité du travail est inférieure à la moyenne
des grands réseaux de métro du monde
, en partie du fait du
handicap ci-avant
la configuration du métro parisien
, en partie
à cause des freins aux améliorations de productivité
résultant de certains acquis sociaux, et de la sensibilité forte
du personnel à toute remise en cause significative dans ce domaine."
La
Cour des comptes
a par ailleurs réaliséun rapport
particulier sur le régime spécial de protection sociale de la
RATP, dont il ressort notamment que
"les agents perçoivent, en cas
d'indisponibilité pour maladie, un plein traitement pendant un an. Cette
situation privilégiée, qui n'a pas d'équivalent, puisque
les fonctionnaires ne sont rémunérés à plein
traitement que pendant 90 jours et les cheminots pendant six mois, a
manifestement des retentissements sur l'absentéisme, même si
celui-ci a reculé à la Régie de 12,9 jours par an en 1989
à 10,9 jours par an en 1996".
En outre
"les agents de la RATP ne sont pas soumis à un ticket
modérateur pour les soins"
et
"85 % des agents
bénéficient d'une retraite à 50 ou 55 ans, avec un
taux de remplacement (le rapport entre le montant des pensions et le dernier
salaire d'activité) de 71,9 %, un niveau relativement
élevé, en raison de bonifications d'ancienneté :
24 % des pensionnés ont ainsi moins de 60 ans".
Enfin, le
taux "d'inaptitude à l'emploi" est relativement élevé.
En réponse aux observations de la Cour des comptes et aux questions
complémentaires de votre rapporteur, la RATP a souligné que les
dépenses de santé des agents de la RATP étaient au niveau
de la moyenne nationale. La RATP a par ailleurs indiqué exercer un suivi
attentif de l'évolution de l'absentéisme, et avoir mis en place
des équipes techniques de prévention de l'inaptitude à
l'emploi des conducteurs de bus, ainsi qu'un accompagnement traumatique en cas
d'agression.
En revanche, la RATP a précisé que la révision des
critères de classement en catégorie active afin d'être
mieux en adéquation avec la pénibilité effective des
emplois -notamment pour la détermination de l'âge de la retraite-
ressortait de la compétence réglementaire du ministère de
tutelle.
Les charges
, hors impôts, personnel et dotations aux provisions,
augmentent de 200 millions de francs (+ 7,3 %) entre 1997 et 1999. Cette
hausse est notamment imputable au développement du réseau, aux
dépenses d'amélioration de la qualité du service dans les
stations (notamment pour la propreté) et aux coûts de maintenance
des équipements nouveaux mis à la disposition des voyageurs
(billetteries automatiques, écrans d'information).
Un rapport particulier de la Cour des comptes relatif aux marchés de la
RATP pour les exercices 1993-1996 a toutefois relevé
"de
nombreux dysfonctionnements en matière de marchés, qui appellent
une profonde réforme de la fonction achats"
, notamment
"le
fractionnement irrégulier des commandes, l'absence de mise en
concurrence, des relations préférentielles avec certaines
sociétés, notamment en matière de matériel
roulant".
La Cour des comptes relevait également
"l'insuffisance
du contrôle de gestion"
et
"des présomptions d'entente sur
les marchés de nettoyage"
.
L'efficacité de la politique de maîtrise de coûts
lancée en janvier 1997 (-10 % sur chaque projet) est
d'ailleurs sans doute révélatrice de certaines lacunes
antérieures.
Votre rapporteur a interrogé le ministère de tutelle sur les
mesures qui avaient été prises pour remédier à ces
dysfonctionnements. Il n'a pas reçu de réponse à ce jour.
Enfin, la RATP a pleinement bénéficié de la
détente des taux d'intérêt : en dépit de la
hausse de son endettement, ses charges financières s'inscrivent en
repli, à 1,9 milliard de francs pour 1997 et 1998.
B. L'ENDETTEMENT DE LA RATP
L'encours de la dette financière de la RATP au
31 décembre 1997 s'élevait à 29.892,6 millions
de francs répartis en :
- dette à moins d'un an : 115,6 millions de francs ;
- dette à plus d'un an : 29.777 millions de francs.
La structure de la dette était la suivante en fin d'exercice :
- prêts de la région Ile-de-France : 4,4 % ;
- marché financier français : 76,8 % ;
- autres : 18,8 %.
L'endettement net, qui se décompose en endettement à long
terme - trésorerie à court terme, était de
26,6 milliards de francs à la fin de 1997. La progression de
l'endettement s'est donc ralentie, en raison notamment de la diminution des
investissements.
Endettement net de la RATP en fin d'année
(En milliards de francs)
1992 |
17,2 |
1993 |
19,8 |
1994 |
23 |
1995 |
24,9 |
1996 |
26,2 |
1997 |
26,6 |
L'endettement total net de la RATP pourrait ainsi se
stabiliser en
1999.
Le ralentissement de la dette et la baisse des taux d'intérêt ont
permis la stabilisation des charges financières :
Charges financières
(En millions de francs)
1992 |
1.860 |
1993 |
1.814 |
1994 |
1.805 |
1995 |
1.923 |
1996 |
1.941 |
1997 |
1.898 |
1998 (1) |
1.912 |
(1) Prévisions
C. LE PLAN D'ENTREPRISE DE LA RATP
1. Le bilan du plan d'entreprise 1995-1997
Le plan
d'entreprise 1995-1997 de la RATP avait pour ambition de renverser la tendance
d'évolution du trafic (objectif : + 3 % en 1997) en
poursuivant la modernisation du service public engagée depuis 1990
(qualité du transport, espaces publics, accueil, sécurité,
propreté, information...), dans le respect des équilibres
économiques de l'entreprise, afin de réduire les contributions
publiques et d'abaisser le ratio dettes/recettes commerciales.
La réalisation de cette politique devait s'appuyer sur un certain nombre
de moyens, parmi lesquels :
- un accroissement des recettes directes d'un milliard de francs (croissance du
trafic de 1 % par an, hausse des tarifs de 3 % par an au-dessus de
l'inflation, réduction du taux de fraude de un point par an, mise en
place d'une politique commerciale attractive) ;
- une maîtrise des coûts (charges de fonctionnement stables en
francs constants à périmètre identique) ;
- une amélioration des performances de l'entreprise (politique de
responsabilisation des unités opérationnelles,
développement d'une culture de service,...).
La
réalisation des objectifs quantitatifs
du plan
d'entreprise 1995-1997 a été fortement perturbée par
les grèves de 1995 et les attentats. A la fin de
l'année 1997, le
bilan
est le suivant :
- le trafic est en 1997 en repli par rapport à 1994 (- 0,7 %), la
progression du trafic bus (+ 3,4 % par rapport à 1994) étant
plus que compensée par la baisse du trafic métro (-4,6 %) et
RER (-2,6 %) ;
- les
recettes
directes en francs constants progressent sensiblement
(+ 6,4 % par rapport à 1994), essentiellement sous l'effet de
hausses tarifaires supérieures à l'inflation. A tarifs constants,
les recettes provenant des voyageurs diminuent de 2,8 % entre 1994 et 1997
(pour une baisse du trafic de 0,7 %) ;
- les
charges de fonctionnement
progressent de 4,9 % par rapport
à 1994 (en francs constants) ;
- le ratio dette/recettes commerciales se détériore et les
concours publics s'accroissent de 1 % en francs constants entre 1994 et
1997 ;
- le plan de lutte contre la fraude a permis de réduire le taux de
fraude sur les réseaux RATP entre 1994 et 1997.
La lutte contre la fraude à la RATP
En 1997,
les taux de fraude s'établissaient à 5 % sur le métro
et 4 % sur le RER. Ces taux étaient respectivement de 9,2 et
6,8 % en 1993. Sur le réseau routier, en revanche, de 1995 à
1997, le taux de fraude s'est stabilisé de 13,6 % à 13,9 %.
Le taux de fraude dans les bus a même augmenté, à 15,8 % au
second trimestre de 1998. Il existe donc un contraste entre les réseaux
ferrés et le réseau de surface dont les résultats
révèlent une situation préoccupante.
En 1997, les pertes de recettes liées à la fraude ont
été estimées à 263 millions de francs.
Pour faire face à cette situation, la RATP a augmenté le nombre
de contrôleurs et modifié l'organisation du contrôle :
les directeurs de lignes ou de centre bus ont pris en charge la lutte contre la
fraude, en faisant établir sous leur responsabilité des plans
locaux antifraude.
La politique d'augmentation de la pression de contrôle rencontre
toutefois des limites, car les contrôleurs exercent leur métier
dans des conditions de plus en plus délicates : entre 1993 et 1996,
le nombre d'agressions à l'encontre des contrôleurs a
augmenté plus que l'activité de contrôle et les
comportements des fraudeurs sont devenus plus agressifs. Dans ces conditions,
les marges de progrès sont à chercher ailleurs.
Certaines mesures transversales jouent ou devraient jouer un rôle
important en matière d'évolution du comportement des
voyageurs : suppression des pièges tarifaires, création de
forfaits spécifiques en direction de certaines catégories de
chômeurs et des jeunes, amélioration du taux de recouvrement des
amendes.
Ces mesures s'accompagnent d'actions plus techniques, telles que la fermeture
des réseaux ferrés par l'installation de portes
malaisément franchissables, la suppression du libre service sur le
réseau de surface au moyen de la mise en place de valideurs
magnétiques à bord des autobus.
Le bilan des objectifs qualitatifs est mitigé
:
- le redéploiement interne des emplois des secteurs du tertiaire et de
la maintenance vers l'exploitation, la sécurité et les services
commerciaux s'est poursuivie ;
- l'évolution des indicateurs de qualité de service est
globalement positive. La régularité des trains est
satisfaisante ;
- l'accueil et l'information des passagers s'améliore ;
- la disponibilité des équipements progresse, mais celle des
escaliers mécaniques est très insuffisante : 86,8 % en
moyenne dans le métro sur la période 1995-1997, ce qui
signifie que lorsqu'un voyageur se présente devant un escalier
mécanique, cet escalier ne fonctionne pas près d'une fois sur
sept ;
- la propreté du métro demeure préoccupante, malgré
les efforts ;
- par ailleurs, le protocole d'accord du 30 mai 1996 sur le droit syndical, qui
instituait un système "d'alarme sociale" préalable au
dépôt de préavis de grève a infléchi la
conflictualité sociale à la RATP. Le nombre de préavis de
grève (aux trois-quarts en provenance du syndicat non signataire) reste
toutefois élevé. En outre, le protocole d'alarme sociale s'est
avéré inopérant face au nombre croissant d'arrêts de
travail sans préavis consécutives à la dégradation
des conditions de sécurité des agents de la RATP.
2. Le plan d'entreprise 1998-2000
Le plan
d'entreprise 1998-2000 a été approuvé au cours du premier
trimestre 1998. Face à une évolution défavorable du
trafic, la RATP prend acte d'une mutation profonde de la demande de transport
en région Ile-de-France, tant du point de vue des comportements des
voyageurs (équipement automobile, attentes en matière de
qualité de service,...) que du développement régional
(développement des zones périphériques de
l'agglomération, hétérogénéité d'un
territoire marqué par des zones d'exclusion,...). Pour faire face
à ces tendances lourdes, le nouveau plan d'entrepris intitulé
"
ça va vous changer la ville
" et qui a été
préparé tout au long de l'année 1997 avec une
consultation sans précédent tant des voyageurs, des
collectivités locales de l'Ile-de-France, que du personnel de
l'entreprise, permet de dégager les orientations suivantes :
- accentuer les efforts de qualité de service afin de mieux adapter
l'offre de transport. L'action devra notamment porter sur la continuité
du service, l'information des voyageurs, la sécurité, la lutte
contre la fraude et l'ambiance dans le métro ;
- poursuivre une politique de proximité adaptée selon les
territoires par un dialogue avec les collectivités locales, notamment en
vue d'améliorer la circulation des bus, de mettre en oeuvre un programme
d'extensions de réseaux donnant la priorité aux sites propres de
surface et au maillage de la première couronne, d'améliorer les
lieux d'échanges multimodaux (insertion urbaine, partenariat avec les
autres entreprises de transport...), de renforcer les actions en matière
d'emploi et de solidarité (accueil des jeunes, insertion, contrats de
ville, accessibilité des personnes à mobilité
réduite...) ;
- engager l'entreprise sur l'objectif du "petit équilibre" (couvrir les
dépenses de fonctionnement par les recettes commerciales) en stabilisant
le coût moyen par voyage en francs constants (politique de
rationalisation des achats, efforts de productivité privilégiant
les services au contact du public,...), en faisant évoluer la
tarification (modulation pour les clientèles à faibles
ressources, modernisation des abonnements, hausse tarifaire limitée
à la réalisation du "petit équilibre") ;
- maîtriser l'évolution de la dette en faisant un effort sur les
coûts d'investissement et en adaptant les modalités de financement
dans le sens d'une prise en charge plus importante des investissements par des
subventions publiques (matériel roulant) ;
- améliorer le dialogue social au sein de l'entreprise et progresser
dans la mise en place d'une organisation décentralisée.
CHAPITRE IV
LE DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS
COLLECTIFS
DE PROVINCE
Bien que ne bénéficiant pas de concours de l'Etat au titre du fonctionnement, mais seulement au titre de l'investissement (à l'inverse des transports parisiens), les transports collectifs de province font l'objet d'une priorité dans le présent projet de loi de finances. Les crédits sont en hausse, à la fois en autorisations de programme (+ 11,3 %) et en crédits de paiement (+ 14,0 %).
Dotation aux transports collectifs de province
(En millions de francs)
Subventions d'investissements de l'Etat |
LFI 1997 |
PLF 1998 |
PLF 1999 |
Aménagement d'infrastructures pour des transports collectifs urbains en province (métros-tramway) |
|
|
|
Aides amélioration qualité et productivité transports urbains |
23,00 |
35,00 |
45,00 |
Transports non urbains |
34,00 |
30,00 |
25,00 |
I. LES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS
A. LES OPÉRATIONS AIDÉES PAR L'ETAT
1. La réalisation de métros et tramways de province
Les modalités du concours de l'Etat au financement de la réalisation de métros et tramways dans les agglomérations de province ont été déterminées par une circulaire ministérielle du 28 février 1994. Le taux de subvention est modulable (de 20 % à 50 %) et son montant est plafonné par kilomètre, pondéré par la longueur totale du réseau construit. 566,8 millions de francs de crédits de paiement et 649,5 millions de francs d'autorisations de programme sont prévus pour 1999.
Taux de subvention 8( * ) de l'Etat aux projets de transports en commun en site propre
Type d'infrastructures |
Taux |
Site propre routier (emprise réservée) |
40 % |
Section en surface des projets routiers guidés |
35 % |
Section en surface des projets ferrés guidés (tramway) |
30 % |
Section aérienne des projets guidés (métro, VAL ou autres) |
25 % |
Section enterrée des projets guidés (métro, VAL ou autres) |
20 % |
Les autorisations de programme ouvertes en août 1998 au titre de l'exercice 1998 se répartissent comme suit :
(En millions de francs)
|
AP 1998 |
Montpellier : tramway |
171 |
Rennes : VAL |
120 |
Orléans : tramway |
65 |
Strasbourg : tramway, ligne B |
60 |
Nantes : tramway, ligne 3 |
40 |
Saint-Denis de la Réunion : site propre bus |
33 |
Lille : VAL |
19 |
Lyon : métro |
19 |
Rennes : bus est-ouest |
11 |
Rouen : tramway |
10 |
Saint-Etienne : tramway |
5 |
La
dotation de 649,5 millions de francs d'autorisations de programme
prévue pour 1999 est réservé, d'une part, à la
poursuite ou à l'achèvement des opérations
subventionnées sur les exercices antérieurs, et, d'autre part,
à l'engagement d'opérations nouvelles dans le cadre des
programmes d'investissements que les autorités organisatrices de
transports urbains ont arrêtés et dont la mise en chantier
interviendra courant 1999.
Les opérations susceptibles de bénéficier de l'aide de
l'Etat sont les suivantes :
1. Poursuite des opérations en cours
(au 1er août 1998)
- Lille :
Val, ligne 2, Lille-Roubaix-Tourcoing (subvention totale
prévue de 1.050 millions de francs, valeur 1989) ;
- Lyon :
métro, prolongement sud de la ligne B à
Gerland (subvention totale prévue de 1.214 millions de francs,
valeur 1994) ;
- Rennes :
VAL (subvention totale prévue de
373 millions de francs, valeur 1993), mise en service prévue en
2001 ;
- Rennes :
site propre bus est-ouest (subvention totale
prévue de 43 millions de francs, valeur 1997) ;
- Montpellier :
tramway (subvention totale prévue de
396 millions de francs, valeur 1996), mise en service prévue
fin 2000 ;
- Grenoble :
tramway, extension des lignes A et B ;
- Nantes :
tramway, ligne 3 nord, première phase (subvention
totale prévue de 1.089 millions de francs, valeur 1997).
2. Opérations à engager d'ici la fin de l'exercice 1998 ou en
1999
- Orléans :
tramway (subvention totale prévue de
375 millions de francs, valeur 1997), mise en service prévue en
l'an 2000 ;
- Strasbourg :
tramway, ligne B (subvention totale prévue de
323 millions de francs, valeur 1998) ;
- Saint-Denis de la Réunion :
site propre bus (subvention totale
prévue de 45 millions de francs, valeur 1998) ;
- Nantes :
tramway, prolongement ligne 1 ouest ;
- Lyon :
tramway, lignes 1 et 2, première phase (DUP intervenue
en septembre 1998) ;
- Valenciennes :
tramway ;
- Bordeaux :
tramway, première et deuxième phase, mise en
service prévue par étapes entre 2001 et 2003 ;
- Caen :
TER ;
- Maubeuge :
site propre bus ;
- Nancy :
tramway sur pneus, première phase ;
- Rouen :
site propre bus est-ouest ;
- Toulouse :
VAL, ligne B et extension ligne A.
Votre rapporteur s'étonne toutefois de ce que les dotations à
certains de ces projets, comme le tramway de Bordeaux, ne soient pas
réellement prises en compte dans les autorisations de programme
demandées pour 1999.
Un
bilan du tramway de Strasbourg
La
première ligne du tramway de Strasbourg qui relie les quartiers
d'habitat social de Hautepierre au nord ouest et Illkirch-Graffenstaden au sud,
via la gare et le centre ville, a été inaugurée le
24 novembre 1994 et fonctionne en régime plein depuis le
25 février 1995.
Sa réalisation a été financée par la
Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) qui a
bénéficié d'une subvention de l'Etat de 330 millions
de francs (conditions économiques janvier 89).
Les résultats de fréquentation sont très satisfaisants
puisque le nombre de déplacements journaliers effectués sur le
réseau des transports urbains est en hausse de 35 % par rapport
à l'année précédant la mise en service et le nombre
de déplacements annuels sur le réseau de transports collectifs
urbains a atteint 43 millions en 1996, la moitié des voyageurs
utilisant le tramway (68.000 par jour), ce qui correspond à
25 % de mieux que les objectifs initiaux. Cette clientèle nouvelle
induit une augmentation de recettes (commerciales et annexes) se chiffrant en
1996 à 185 millions de francs.
Dans le même temps, l'offre kilométrique a crû de 30 %
mais, grâce à la productivité du tramway, les coûts
d'exploitation n'ont progressé que de 20 % : en conséquence,
la couverture des dépenses par les recettes est passée de
47,5 % en 1993 à 50 % en 1995 et à 53 % en 1996.
La CUS finance seule le déficit d'exploitation des transports urbains en
versant à la société exploitante, la CTS, une subvention
forfaitaire annuelle dont le montant s'est élevé en 1996 à
165 millions de francs.
La circulation automobile a diminué de 17 % dans le centre ville. Les
trois parkings relais de la ligne A, totalisant 1.500 places,
permettent aux utilisateurs de laisser un véhicule pour 15 francs et
d'emprunter gratuitement le tramway.
Plus de 90 % de ces utilisateurs de parkings -qui représentent 15 %
de la clientèle tramway le samedi- prenaient autrefois
systématiquement leur voiture pour se rendre en centre ville.
Le prolongement de la ligne A entre Baggersee et Illkirch Graffenstaden a
été inauguré le 4 juillet 1998. Il s'agit d'un
tronçon de 2,5 km, comportant quatre nouvelles stations (dont celle
du campus universitaire d'Illkirch), subventionné par l'Etat à
hauteur de 37 millions de francs (valeur janvier 1989).
En parallèle, l'Etat a subventionné le débranchement de la
ligne A pour doubler la fréquence du tramway à deux minutes
et demie aux heures de pointe sur le tronçon central (5,5 millions
de francs, valeur mai 1997).
La communauté urbaine de Strasbourg a décidé de
réaliser une deuxième ligne de tramway d'une longueur de
11,9 km qui permettra de relier Elsau au sud-ouest à Hoenheim au
nord (ligne B) et à l'Esplanade à l'est (ligne C).
80.000 Passagers par jour sont attendus sur cette ligne en plus des 89.000
passagers de la ligne A dans sa configuration définitive.
Le projet a été pris en considération par le ministre le
3 février 1997 et a été déclaré
d'utilité publique le 30 juillet 1998.
Le montant de subvention alloué à cette opération
s'élève à 322,922 millions de francs (valeur
janvier 1998), comprenant également la création de deux
pôles d'échanges intermodaux. Une première autorisation de
programme a été ouverte début août 1998 pour un
début de travaux à suivre. La mise en service est prévue
en 2000.
En application de la LOTI (article 14), un bilan socio-économique,
prenant en compte notamment des indicateurs de gain de temps sur l'ensemble du
système de déplacements, de réduction de la congestion
urbaine et de la pollution, et d'impact sur les activités
économiques, devra être réalisé dans les cinq ans
suivant la mise en service, c'est-à-dire avant 2000.
2. Les contrats pluriannuels de modernisation et d'amélioration de la qualité et de la productivité des transports urbains
Les
subventions de l'Etat pour les études de déplacements et pour les
études et programmes d'amélioration de la qualité et de la
productivité des transports urbains sont attribuées aux
autorités organisatrices de transports urbains dans le cadre des
contrats de modernisation pluriannuels
.
Cette politique contractuelle en faveur de la modernisation des réseaux
urbains de transport collectif vise plus particulièrement le soutien des
réseaux de villes moyennes, la réalisation des axes lourds pour
autobus, et l'amélioration des conditions d'exploitation du
réseau et le niveau du service offert à l'usager.
L'autorité organisatrice s'engage pour sa part sur la réalisation
d'indicateurs de gestion, reflétant les améliorations
apportées à la qualité du service offert à
l'usager, à la productivité du réseau et aux conditions
financières de l'exploitation.
La dotation du budget des transports terrestres à ce titre est de
45 millions de francs en 1989, contre 35 millions de francs en 1998.
Cette augmentation devrait notamment financer des aides aux
collectivités pour les équipements de sécurité, les
études nécessaires à la mise en place des plans de
déplacement urbain, ainsi que de nouveaux projets d'investissements et
d'études dans les quartiers difficiles s'inscrivant dans le cadre du
"pacte de relance pour la ville" lancé en janvier 1996 (pour ces
projets, la participation financière de la direction des transports
terrestres est complétée à hauteur de 50 % maximum
des dépenses par une subvention de la délégation
interministérielle à la ville).
Outre ces contrats de modernisation, les conventions d'études avec les
autorités organisatrices de transports urbains ont pour certaines
d'entre elles fait l'objet d'une subvention sur le Fonds d'investissements des
transports terrestres (FITT).
Principales villes bénéficiaires de l'aide de
l'Etat au titre des contrats pluriannuels
au 1er août 1998
(en millions de francs)
Marseille |
13,1 |
Grenoble |
10,6 |
Toulon |
6,2 |
Dieppe |
1,7 |
Saint-Chamont |
1,7 |
Givors |
1,5 |
B. LA RÉPARTITION DU FINANCEMENT DES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS
1. Le financement de l'exploitation et des investissements
En 1996,
pour l'ensemble des réseaux de transports urbains de province, le
montant total des charges d'exploitation a été de 15.800 millions
de francs (dont 12.800 millions de francs de charges d'exploitation, et
3.000 millions de francs de remboursement des intérêts des
emprunts de dotation aux amortissements.
Le montant total des investissements a été de 6.571 millions
de francs (+ 4,1 %), soit 5.126 millions de francs
d'investissements, travaux et études et 1.445 millions de francs de
remboursement du capital emprunté, ce qui conduit à une charge
globale de 22.371 millions de francs pour l'ensemble de l'exploitation et
de l'investissement.
Ces estimations sont tirées du dispositif annuel d'informations
statistiques sur les transports collectifs urbains, établi conjointement
par le ministère de l'équipement, des transports et du logement,
le groupement des autorités responsables des transports (GART) et
l'Union des transports publics (UTP).
Le financement de ces charges est assuré par les usagers, les employeurs
et les contribuables, les besoins de financements complémentaires pour
les investissements étant couverts par emprunt.
Le compte emplois-ressources de l'ensemble des réseaux de transports
urbains de province en 1996 peut être présenté comme suit
:
|
Montant (en MF) |
Pourcentage |
Emplois |
|
|
a) Fonctionnement |
|
|
Charges d'exploitation |
12.800 |
57 % |
Intérêts des emprunts |
3.000 |
13 % |
b) Investissements |
|
|
Etudes, acquisitions, travaux |
5.126 |
23 % |
Remboursement du capital emprunté |
1.445 |
7 % |
Total |
22.371 |
100 % |
Ressources |
|
|
Usagers (recettes tarifaires) |
5.713 |
25 % |
Employeurs (versement de transport) |
9.400 |
42 % |
Contribuables locaux |
4.833 |
22 % |
Contribution des autres collectivités locales |
316 |
1 % |
Participation de l'Etat (DG + subventions) |
1.034 |
5 % |
Emprunts |
1.075 |
5 % |
Total |
22.731 |
100 % |
Votre
rapporteur souligne que la participation de l'Etat au développement des
transports en commun de province demeure modique.
Pour l'avenir, les effets favorables de l'augmentation des subventions
d'investissement pourraient d'ailleurs être neutralisés par le
rééquilibrage de la fiscalité des carburants au
détriment du gazole : selon le Groupement des autorités
régulatrices de transports (GART), le surcoût de fonctionnement
pour les opérateurs de bus serait de l'ordre de 45 millions de
francs dès 1999 et de l'ordre de 600 millions de francs d'ici sept
ans, au bénéfice de l'Etat. S'agissant des opérateurs de
transport, cette mesure pourrait paradoxalement entraîner l'inverse des
effets escomptés, en freinant le développement des transports en
commun, d'une part, en réduisant les investissements de modernisation
des bus, d'autre part.
Il serait dès lors opportun que les prélèvements
supplémentaires ainsi effectués par l'Etat sur les
opérateurs de transport leur soient globalement compensés sous la
forme d'aides au développement du réseau d'une part, de
subventions à l'équipement de bus propres, d'autre part (par
exemple en étendant les contrats de modernisation à l'achat de
matériel roulant).
2. L'évolution du versement de transport
Au
1
er
juillet 1998, 177 autorités organisatrices de
province, représentant une population totale de 20,8 millions
d'habitants, ont institué et perçoivent le versement de transport.
20 autorités organisatrices peuvent percevoir le versement de
transport à un taux maximal de 1,75 % (ou 1,80 % dans les cas
prévus par la loi) au titre de la réalisation d'une
infrastructure de transport subventionnée par l'Etat ;
43 autorités organisatrices de plus de 100.000 habitants,
pratiquent un taux maximal de 1 % (ou 1,05 % dans les cas prévus par la
loi) ;
114 autorités organisatrices de 20.000à 100.000 habitants
pratiquent un taux maximal de 0,55 % (ou 0,60 % dans les cas prévus par
la loi).
Le produit net du versement de transport pour la province est passé de
5.840 millions de francs en 1990 à 9.397 millions de francs en 1996
soit un accroissement moyen de 7 % par an environ. Le montant estimé
pour l'année 1997 s'établit à 9.950 millions de
francs, et le montant prévisible pour 1998 à 10.500 millions
de francs environ.
La hausse du produit du versement transport est liée à
l'augmentation des taux par les autorités organisatrices (dans la limite
des taux plafonds autorisés par le législateur) et aux extensions
des périmètres de transport urbain à de nouvelles
communes, qui ont pour effet d'élargir la base de l'assiette de calcul
du versement de transport.
II. LES TRANSPORTS COLLECTIFS INTERURBAINS
Les transports collectifs régionaux et départementaux percevront en 1999 un montant de subventions de 25 millions de francs en AP et 29 millions de francs en CP.
A. LES CONTRATS ETAT-DÉPARTEMENTS
les
aides de l'Etat pour les études, le développement et la promotion
des transports collectifs non urbains, désormais attribuées en
application de la circulaire de le direction des transports terrestres du
21 décembre 1994, visent à :
favoriser les coopérations entre réseaux interurbains et
urbains, entre réseaux ferroviaires et réseaux de transports
routiers régionaux pour permettre la continuité multimodale des
déplacements (par exemple aux pôles d'échanges), ou encore
par l'harmonisation tarifaire entre les services régionaux,
départementaux et urbains ;
permettre une répartition de l'offre de transport sur l'ensemble
du territoire en particulier dans les zones spécifiques (rurales et
périurbaines par exemple) ;
valoriser les réseaux existants en améliorant la
qualité du service offert (notamment la modernisation des parcs
d'autocars).
On a observé au cours des exercices 1997 et 1998 une baisse
substantielle des demandes de subventions émanant des conseils
généraux (8,7 millions de francs en 1997, 10 millions
de francs prévus en 1998), à un niveau très
inférieur aux autorisations de programme ouvertes en loi de finances
(34 millions de francs en 1997, 30 millions de francs pour 1998). Le
projet de loi de finances pour 1999 prévoit donc une dotation en
diminution, à 25 millions de francs d'autorisations de programme.
Contrats Etat-départements
(En millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 (prévisions) |
Subventions demandées par les départements |
14,4 |
23,1 |
20,6 |
8,7 |
10 |
Montants des investissements départementaux correspondants |
47,0 |
79,2 |
70,4 |
16,9 |
|
B. LES CONTRATS ETAT-RÉGIONS
Les principaux paiements en 1997 au titre du volet ferroviaire des contrat de plan ont été :
(En millions de francs)
Opération |
Montant |
SNCF - Volet ferroviaire (TER Rhône-Alpes) |
39,2 |
SNCF - Modernisation ligne Paris-Laon |
37,1 |
SNCF - Amélioration de capacité Lille-Flandres |
27,0 |
Collectivité territoriale de Corse (modernisation chemin de fer) |
|
SNCF - Mise en gabarit 3 tonnes ligne Saint-Nazaire - Paris |
|
SNCF - Mise en gabarit 3 tonnes ligne Vierzon-Bourges |
7,2 |
SNCF - Contrat de plan région Auvergne |
6,8 |
SNCF - Mise au gabarit 3 tonnes ligne Paris - Le Havre |
6,5 |
Compte
tenu des paiements effectués en 1997, le taux d'exécution en
paiement des volets ferroviaires des contrats de plan s'établissait
ainsi à environ 50 % à la fin de 1997.
Au début de 1998, les principaux paiements ont
été :
RFF Ligne Strasbourg - Haguenau |
13,2 |
RFF - Liaison Mulhouse - Lutterbach - Thanon Kruth |
12,5 |
SNCF - Liaison Bordeaux - Périgueux |
5,6 |
Les
prévisions du taux d'exécution des volets ferroviaires des
contrats de plan s'élèvent ainsi pour la fin 1998 à
66 % en paiements et de l'ordre de 75 % en engagements.
Pour la prochaine génération de contrats de plan, l'Etat
intensifiera la contractualisation tant au niveau des volets régionaux
que, dans des conditions à préciser, des contrats
d'agglomération pour l'urbain. S'agissant des volets régionaux,
l'Etat envisage notamment de contractualiser le périurbain et d'une
façon générale, les investissements d'intermodalité.
Par ailleurs, depuis la fin de l'année 1994, 20 régions
se sont engagées dans un processus d'élaboration de leur
schéma régional de transport et 18 ont été
subventionnés à hauteur de 50 % du montant des études
en application de la circulaire de la DTT du 21 décembre 1994
relative aux aides de l'Etat aux transports collectifs de province (à
l'exception d'Alsace et du Centre dont les schémas ont été
réalisés avant 1995).
La relance d'une planification régionale des déplacements
liée à l'aménagement territorial (planification
prévue par la LOTI) résulte de la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire du
4 février 1995 et de la perspective d'une nouvelle étape de
décentralisation en matière de transport ferroviaire.
Les schéma régionaux de transport ont pour but, à partir
d'un diagnostic des besoins et de l'offre des différents modes de
transports, d'établir une politique globale et intermodale des
déplacements. Ils contribuent à la réflexion dans le cadre
du transfert de compétence ferroviaire régionale et visent
à :
- favoriser la concertation institutionnelle et la cohérence des
services entre les différents niveaux de compétences
territoriales en matière de transport, notamment les
départements ;
- permettre une répartition pertinente de l'offre de transport
facilitant la mobilité par des pratiques intermodales ou dans les zones
spécifiques (rurales ou périurbaines par exemple) ;
- valoriser les réseaux existants afin d'en optimiser l'usage.
Fin 1997, 13 régions avaient adopté leur
schéma : PACA, Picardie, Centre, Alsace, Nord - Pas-de-Calais,
Champagne - Ardennes, Auvergne, Pays-de-la-Loire, Bourgogne, Midi -
Pyrénées, Lorraine, Rhône - Alpes et Aquitaine.
CHAPITRE V
LES VOIES NAVIGABLES
Le
domaine public fluvial français comprend environ 18.000 km de voies
d'eau dont 8.500 sont considérées comme navigables. Une
partie de ces dernières a été transférée
à différents régions (1.000 km), une autre est
gérée directement par l'Etat (700 km), et l'essentiel
(6.800 km) a été confié à
l'établissement public
Voies Navigables de France (VNF)
. Ce
dernier assure l'exploitation, l'entretien et l'amélioration des voies
navigables dont il a la charge en s'appuyant sur les services de l'Etat mis
à sa disposition.
A l'exception d'une dotation de 20 millions de francs de moyens de
paiement au plan social de la batellerie (" déchirage " des
navires et allocations de départ en retraite) et d'une dotation de
1,62 million de francs à l'article 35-41-10 destinée
à l'entretien courant des voies gérées par l'Etat, les
crédits des voies navigables sont presque totalement
débudgétisés :
- les crédits de l'Etat sont inscrits sur le
Fonds d'investissement
des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN).
Cette dotation
couvre les investissements effectués sur les voies navigables
gérées directement par l'Etat et surtout contribue au financement
des opérations de restauration et de modernisation confiées
à Voies Navigables de France, dans le cadre du schéma directeur
des voies navigables, pour 450 millions de francs en 1999 (contre
430 millions de francs en 1998).
- VNF bénéficie par ailleurs de
ressources propres
affectées
. Les ressources propres de VNF proviennent des
péages liés à l'activité du trafic fluvial, des
redevances domaniale et, surtout du produit de la taxe sur les titulaires
d'ouvrages de prise ou rejet d'eau, dite taxe hydraulique. Payée
principalement par EDF, mais aussi par des industriels, des agriculteurs ou des
collectivités locales, cette taxe contribue pour près de la
moitié au budget de l'établissement, fonctionnement et
investissement confondus. Ces ressources sont abondées par la
contribution des collectivités territoriales, et, éventuellement
du Fonds européen de développement régional (FEDER) aux
programmes cofinancés.
En 1997, le montant global des
investissements
sur les voies navigables
et dans les ports fluviaux est ainsi estimé à 900 millions
de francs, soit un ordre de grandeur équivalent à celui atteint
en 1996. Les opérations conduites par voies navigables de France
représentent environ les deux-tiers de ces dépenses.
I. LA GESTION DU FITTVN AU TITRE DES VOIES NAVIGABLES
A. L'EXERCICE 1997
Par rapport à la dotation prévisionnelle de 350 millions de francs, 336,9 millions de francs ont été engagés.
1. En ce qui concerne le réseau sous gestion directe de l'Etat
17 millions de francs étaient programmés au titre des investissements directs de l'Etat sur le réseau des routes navigables, sur lesquels 16,9 millions de francs ont été engagés.
2. En ce qui concerne le réseau confié à Voies Navigables de France (VNF)
333 millions de francs étaient prévus pour
les
subventions d'investissement aux voies navigables, sur lesquels
320 millions de francs ont été engagés,
répartis sur les opérations suivantes :
283,6 millions de francs ont été affectés à
VNF, ainsi répartis :
- travaux de restauration sur les voies à grand gabarit :
96,6 millions de francs, dont :
59,6 millions de francs pour le bassin de la Seine (modernisation du
barrage de Saint Maurice sur la Marne, restauration des ouvrages de
Méricourt et autres ouvrages sur la Seine) ;
8,1 millions de francs pour les ouvrages de la Moselle (barrages de
Pont-à-Mousson, d'Uckange et d'Argancy) ;
15,23 millions de francs pour les ouvrages de la Saône à grand
gabarit (écluses de Dracé et de Seurre) ;
13,66 millions de francs pour les ouvrages du Rhin.
- travaux de restauration sur les voies à petit gabarit :
66 millions de francs dont :
11,8 millions de francs pour le bassin de l'Est (écluses de
Colbey, de Réchicourt, déversoir de Reppe, quai d'Isly,
fossé des Faux Remparts de Strasbourg) ;
20 ,2 millions de francs pour le bassin de la Loire (écluses du
canal de Roanne à Digoin, barrages de Decize et de Vermenton,
écluses de Crissey) ;
26,2 millions de francs pour le bassin de la Seine (écluses de
Basson, de Darnery et Mont-Saint-Pierre, barrages de Villevalier, de
Courlon) ;
7,8 millions de francs pour d'autres bassins (notamment les bassins
Rhône-Saône et du Nord).
- 27 millions de francs ont été affectés aux
études de mise à grand gabarit des liaisons Seine-Nord et
Seine-Est. ;
- enfin, VNF a bénéficié d'une subvention globale
complémentaire d'un montant de 94 millions de francs ;
20,8 millions de francs environ ont été attribués
à la CNR, à destination notamment de l'aménagement du bief
de Niffer-Mulhouse pour 19,26 millions de francs ;
14,5 millions de francs ont permis de poursuivre le financement de
l'aménagement de la vallée du Lot
B. L'EXERCICE 1998
Pour
l'ensemble de l'année 430 millions de francs ont été
inscrits sur le chapitre 2 du FITTVN, ainsi répartis :
- 322 millions de francs pour les subventions à VNF, dont
297 millions de francs pour les travaux de restructuration et de mise en
sécurité du réseau et 25 millions de francs pour les
études de grandes liaisons ;
- 75 millions de francs de subventions à la Compagnie Nationale du
Rhône (CNR) ;
- 15 millions de francs pour l'aménagement de la vallée du
Lot ;
- 18 millions de francs pour les travaux de sécurité et de
préservation d'ouvrages fluviaux sur les voies restant
gérées par l'Etat.
C. LES PERSPECTIVES POUR 1999
L'augmentation de la dotation au titre du FITTVN, à
hauteur
de 450 millions de francs prévus pour 1999, devrait permettre
d'amplifier l'effort de modernisation du réseau existant et de le
concentrer sur les voies présentant un fort enjeu pour le transport de
marchandises et la navigation de plaisance.
Cet effort reste toutefois insuffisant au regard des besoins de modernisation
du réseau existant et inférieur au produit de la taxe sur la
production hydroélectrique (825,6 millions de francs en 1997).
II. LA GESTION DE VOIES NAVIGABLES DE FRANCE
A. LES RESSOURCES DE VNF
Les
ressources de Voies navigables de France proviennent des utilisateurs du
réseau et sont complétées par des subventions de l'Etat,
des collectivités territoriales et de l'Allemagne. Les ressources
propres de l'établissement comprennent trois types de contributions
à partir desquelles sont financés ses moyens de fonctionnement et
d'investissement :
- la taxe hydraulique,
payée par les personnes et organismes
qui prélèvent de l'eau dans le réseau ou qui en rejettent.
C'est la principale ressource de Voies navigables de France. Elle
s'établit à 519 millions de francs en 1997. Son estimation
pour 1998 est de l'ordre de 502 millions de francs et de 489 millions de
francs pour 1999.
Les variations de ce montant d'une année sur l'autre sont dues pour
l'essentiel aux ouvertures et aux fermetures de tranches par EDF : la
diminution du produit de la taxe à partir de 1998 est ainsi imputable
à l'arrêté de la centrale de Creys-Malville.
- les péages,
payés par les transporteurs de
marchandises, les transporteurs de passagers et, plus
généralement, tous les bateaux circulant sur le réseau,
hormis quelques exceptions. En 1997, le péage marchandises a
rapporté environ 39,7 millions de francs et le péage
plaisance 18,1 millions de francs. En 1998, sont attendus respectivement
39,5 millions de francs et 18,5 millions de francs. Enfin, pour 1999,
ces péages sont estimés à 40 millions de francs et
19 millions de francs. Cette hausse attendue résulterait notamment
du renforcement des contrôles.
- Les
ressources du domaine
confié par l'Etat à VNF. Les
différences amodiations du domaine fluvial ont rapporté
25,4 millions de francs en 1996 et 29,0 millions de francs en 1997.
Les ressources attendues s'établissent à 40 millions de
francs pour 1998 et 45 millions de francs pour 1999. Cette progression
s'explique par l'évolution des barèmes et par la mise en place
d'une démarche plus commerciale se référant au prix du
marché. Elle résulte aussi du développement à
partir de 1997 des redevances pour l'implantations de réseaux de
télécommunications : VNF a conclu avec un opérateur
privé une convention d'occupation temporaire de son domaine, lui
permettant de poser des fibres optiques le long ou au fond des canaux et
rivières, pour une rémunération de 10 à
20 francs par mètre de câble posé. A terme, cette
convention pourrait permettre à VNF de doubler ses recettes domaniales.
- Des
prestations et produits
divers ont également
été perçus en 1997 pour un montant de 72,44 millions
de francs. Ces mêmes recettes sont estimées à
59,62 millions de francs pour 1998 et 115,48 millions de francs pour
1999 (compte tenu de la vente de l'ancien siège parisien de
l'établissement pour 75,6 millions de francs.
- S'ajoutent à ces ressources propres la contribution
générale de l'Etat aux investissements qui est fixée
à 94 millions de francs par an, ainsi que sa contribution à
des investissements individualisés (177,42 millions de francs en
1997 et 250,94 millions de francs en 1998), l'ensemble des contributions
de l'Etat s'effectuant au travers du
FITTVN
.
- Les
collectivités locales
, pour leur part, ont contribué
aux travaux de restauration du réseau dans le cadre des programmes
cofinancés et aux travaux d'extension et de développement du
réseau dans le cadre des contrats de plan à hauteur de
67,61 millions de francs pour 1997. Les prévisions
s'élèvent à 67 millions de francs pour 1998 et
97 millions de francs pour 1999.
- Enfin, pour la construction du polder d'Erstein, l'Allemagne apporte son
concours financier : 70 millions de francs en 1997,
49,86 millions de francs prévus pour 1998 et 1,14 millions de
francs en 1999.
B. LES DÉPENSES DE VNF
1. Les dépenses d'entretien
Les dépenses d'exploitation sont constituées essentiellement des achats d'approvisionnement, des achats de sous-traitance et loyers, des charges de personnel et des autres charges de gestion courante qui comprennent l'exécution des dispositions financières de la convention passée avec l'Etat et relative à la mise à disposition des 5.500 agents des services de navigation, ainsi que le reversement à la CNR des redevances qu'elle percevait au titre de l'article 35 du code du domaine fluvial avant la création de VNF.
Entretien - exploitation du réseau confié à VNF
(en millions de francs)
Désignation |
1997 |
1998 (prévision) |
1999 (prévision) |
Entretien-exploitation |
218,7 |
221,6 |
220,0 |
Fonds de concours à l'Etat |
36,0 |
36,0 |
36,0 |
TOTAL |
254,7 |
257,6 |
256,0 |
2. Les dépenses d'investissement
Pour
1997
, un montant global de 455,46 millions de francs a
été consacré par VNF à la restauration et au
développement du réseau qui lui est confié :
- 97,85 millions de francs ont été affectés au
développement
du réseau (hors CNR) comprenant la mise au
gabarit 1.350/1.500 T de la Deûle et la Lys, l'approfondissement de
la Moselle, les travaux sur la canal du Rhône à Sète,
l'objectif II Deûle-Lys et l'aménagement du canal de Calais au
gabarit 600/800T au titre des contrats de plan, les études des liaisons
à grand gabarit Seine-Nord et Seine-Est, une participation aux travaux
d'amélioration des écluses de Kembs sur le Rhin menés par
EDF, en tant que concessionnaire, enfin le polder d'Erstein (zone d'expansion
des crues du Rhin) sur un financement apporté par l'Allemagne ;
- 312,10 millions de francs ont été consacrés au
programme de
restauration
du réseau.
Pour 1998
, l'investissement d'un montant de 629,56 millions de
francs se répartit prévisionnellement comme suit :
- pour les opérations de
développement
du réseau,
VNF a inscrit un crédit de 128,53 millions de francs (y compris
34 millions de francs pour le polder d'Erstein, sur financement
apporté par l'Allemagne) ;
- la
restauration
du réseau existant se poursuit pour un montant
de 424,43 millions de francs auquel il convient d'ajouter les
études générales pour un montant de 5,6 millions de
francs.
Pour 1999, le programme d'investissement devrait connaître une sensible
augmentation grâce à la hausse (+ 15 %) de la subvention
du FITTVN pour atteindre un montant prévisionnel de 642,70 millions
de francs environ qui seraient affectés pour 212,39 millions
à la poursuite du développement du réseau (dont
57,7 millions de francs pour le polder d'Erstein financé par
l'Allemagne), pour 352 millions de francs à la restauration des
canaux et rivières confiés à VNF, pour 5,70 millions
de francs aux études générales, pour 37 millions de
francs aux opérations d'environnement et de développement de la
voie d'eau, et pour 35 millions de francs à l'acquisition des
matériels, véhicules et engins.
Dépenses d'investissement et de restauration du réseau confié à VNF
(en millions de francs)
Désignation |
1997 |
1998 (prévision) |
1999 (prévision) |
Développement du réseau |
97,85 |
128,53 |
212,39 |
Restauration du réseau |
312,10 |
424,43 |
352,61 |
Etudes |
3,72 |
5,60 |
5,70 |
Environnement et développement |
14,98 |
36,00 |
37,00 |
Matériels, véhicules et engins |
26,81 |
35,00 |
35,00 |
TOTAL |
455,46 |
629,56 |
642,70 |
Les investissements sont financés comme suit :
|
VNF (ressources propres) |
Etat (FITTVN) |
Collectivités territoriales et Union européenne |
|
|
1997 |
46 |
270 |
69 |
70 |
455 |
1998 (prévision) |
167 |
345 |
67 |
50 |
629 |
En
dépit des efforts réalisés, les dépenses
d'entretien et surtout de réhabilitation du réseau demeurent
insuffisantes. Le réseau des voies navigables et en effet dans un
état globalement insatisfaisant, par suite d'un manque d'entretien sur
une longue période. Par ailleurs, ses usages ont considérablement
évolué avec une baisse forte du transport de marchandises, qui se
concentre surtout sur le grand gabarit, le développement de la
navigation de plaisance et plus généralement des fonctions
environnementales, ce qui appelle des investissements de modernisation.
Selon VNF, le coût de la remise en état de l'ensemble du
réseau fluvial est ainsi compris entre 7,2 et 17,4 milliards de
francs, tandis que son entretien est estimé entre 450 et
550 millions de francs par an.
Le coût de la seule remise en état du réseau
emprunté par le trafic marchandises varie entre 3,3 et 9 milliards
de francs selon que l'on choisit de maintenir le trafic existant dans les
conditions actuelles ou que l'on améliore le réseau. L'Etat et
VNF se sont donné comme objectif de rétablir à
l'état minimum les voies d'intérêt majeur pour le transport
de fret et les voies utiles au transport de marchandises (catégories 1
et 2-1), en une dizaine d'années.
Les dépenses de restauration du réseau sont estimées
à 424 millions de francs pour 1996 et à 353 millions de
francs pour 1999 : comme le soulignait le rapport de la commission
d'enquête du Sénat sur les grandes infrastructures de transport,
à ce rythme, un long chemin reste à parcourir.
Votre rapporteur souhaite à cet égard que les efforts de l'Etat
et de VNF portent en priorité sur la restauration des voies à
grand gabarit, sur la réhabilitation des parcours présentant un
intérêt majeur pour le tourisme fluvial et sur la desserte des
ports, notamment du port du Havre.
3. Les dépenses de fonctionnement
Hors entretien et exploitation du réseau, les dépenses de fonctionnement prévisionnelles pour 1998 s'élèvent à 361,7 millions de francs (-0,6 % par rapport à 1997) :
Dépenses de fonctionnement
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 (prévision) |
Fonctionnement de l'établissement public |
121,7 |
141,5 |
Reversement de concessions |
49,1 |
50,0 |
Intérêts de remboursement d'emprunts |
0,15 |
0,0 |
Dotation amortissements et provisions |
158,7 |
76,9 |
Abandon de créances |
15,9 |
10,0 |
Subventions ponts et divers |
0,2 |
7,0 |
Développement économique de la voie d'eau (subvention) |
41,45 |
65,0 |
Environnement et passage |
6,6 |
8,0 |
Études générales |
0,3 |
3,25 |
TOTAL |
364,08 |
361,7 |
III. L'AVANCEMENT DU SCHÉMA DIRECTEUR DES VOIES NAVIGABLES
Le schéma directeur des vies navigables a été approuvé par décret en date du 17 avril 1982. Il dressait tout d'abord un constat sur le transport fluvial et proposait dans un second temps un plan de restauration du réseau existant sur une période de 10 ans, avant de prévoir des aménagements d'amélioration des caractéristiques de ce réseau et la création de voies à grand gabarit.
A. L'AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DES VOIES D'EAU
Le schéma directeur préconisait divers aménagements de développement dont les opérations suivantes :
1. Axe Saône Rhin
Aménagement de la section Niffer-Mulhouse
Ces travaux ont été décidés le 17 janvier 1990
et engagés en 1991. Ils sont réalisés par la Compagnie
nationale du Rhône (CNR) et sont en voie d'achèvement
(1
ère
et 2
ème
tranche). Cet
aménagement permet la desserte du port de Mulhouse par des convois de
3000 T et des automoteurs de 2200 T.
Aménagement de la section Chalon-sur-Saône - Saint-Symphorien
(Saône)
Les travaux seront achevés en 1998 par CNR.
2. Axe Seine-Est
Le schéma directeur proposait l'aménagement de l'axe Compiègne-Soissons en direction de Reims par la mise à grand gabarit de la rivière d'Aisne. Ce projet intimement lié à la liaison Seine-Est n'a pas eu de suite concrète.
3. Axe Seine-Nord
Comme Compiègne-Reims était l'amorce de Seine-Est, le schéma envisageait l'aménagement de la vallée de l'Oise (Compiègne-Pont l'Evêque) comme amorce de la liaison Seine-Nord. Ce projet est resté sans suite mais s'intègre dans l'étude de la liaison Seine-Nord inter-bassins.
B. L'AMÉNAGEMENT DES LIAISONS INTER-BASSINS À GRAND GABARIT
Trois
liaisons fluviales à grand gabarit figurent au schéma directeur
des voies navigables. Pour deux d'entre elles, les liaisons Seine-Nord et
Seine-Est, seule la phase des études préalables a pour l'instant
été engagée. Pour la troisième, la liaison
Rhin-Rhône, le Gouvernement a confirmé l'abandon du projet qui
devait en constituer l'achèvement.
A la suite de l'abandon du projet, il est prévu que les ressources
précédemment affectées au canal au titre de
l'électricité produite sur le Rhône (en vertu de
l'article 36 de la DOADT du 4 février 1995) permettent, d'une
part de conforter la Compagnie nationale du Rhône, d'autre part de
réaliser des projets cohérents avec les politiques de transport,
d'aménagement du territoire et d'environnement annoncées par le
gouvernement, au bénéfice notamment des régions
concernées par le projet de canal.
1. Le projet Seine-Nord
Inscrite
au schéma directeur des voies navigables d'avril 1985 et au
schéma directeur transeuropéen des voies navigables à
grand gabarit d'octobre 1993, le projet de liaison fluviale Seine-Nord a pour
but de relier la Seine et l'Oise au réseau des canaux du nord de la
France et du Bénélux par un canal à grand gabarit de
classe Vb, permettant l'acheminement régulier de chargement pouvant
atteindre 4.400 tonnes.
Le débat public, mené de novembre 1993 à novembre 1994, a
conclu à l'opportunité de la liaison est à l'origine du
lancement des études préliminaires de tracé, conduites par
l'établissement public Voies navigables de France, dont les
résultats présentent pour la section Noyon-Canal
Dunkerque-Escaut, une famille de fuseaux proches de canal de St-Quentin. Le
coût de réalisation de ce projet, long d'une centaine de
kilomètres, et estimé à environ 15 milliards de
francs valeur 1995.
Une concertation sur le choix du fuseau de tracé, menée sous a
coordination du préfet de la région Picardie a été
lancée le 15 septembre 1897 et s'est conclue en juin 1998 par un rapport
de synthèse au ministre.
Parallèlement, un certain nombre d'aspects font l'objet d'analyses
spécifiques. Il s'agit en particulier de l'évaluation
socio-économique du projet et des aménagements connexes sur
l'Oise à l'aval de Compiègne et sur le canal Dunkerque-Escaut,
ainsi que de l'appréciation de l'impact du futur canal sur les ports
normands et Dunkerque.
Ces différentes études sont financées sur les
crédits du fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables (FITTVN), à hauteur de 20 millions de francs pour 1996,
21 millions de francs pour 1997 et 20 millions de francs
prévus pour 1998.
L'objectif du gouvernement est de disposer dans les prochains mois de tous les
éléments nécessaires dans le cadre de l'élaboration
des schémas de services multimodaux qui définiront les
orientations nationales et régionales en matière de transports.
C'est sur la base de ces orientations que doivent être
préparées les décisions concernant le contenu et le
calendrier des prochaines étapes du projet.
A l'instar de la commission d'enquête du Sénat sur les grandes
infrastructures de transport, votre rapporteur souhaite à cet
égard que le ministre se prononce rapidement sur le tracé du
canal Seine-Nord, afin de lancer les études d'avant-projet et de ne pas
retarder sa construction.
2. La liaison Seine-Est
La
maîtrise d'ouvrage des études de cadrage de la liaison Seine-Est a
été confiée à VNF au mois de juin 1995. Ces
études sont financées sur les crédits du FITTVN (à
hauteur de 6 millions de francs pour 1997). La zone d'étude
s'étend depuis le nord de l'Aisne canalisée jusqu'au sud de la
partie amont de la Seine entre Montereau et Nogent-sur-Seine.
L'achèvement de ces études, initialement annoncé pour la
fin 1997, a été repoussé à la fin de 1998. Leurs
enseignements doivent être pris en compte dans l'élaboration de
schémas de services multimodaux de transport prévus par le projet
de loi d'orientation sur l'aménagement et le développement
durable du territoire portant révision de la LOADT de 1995.
C. LES AMÉNAGEMENTS À GRAND GABARIT
1. La liaison Bray-Nogent
Le
projet prévoyait une mise à grand gabarit de cette section de la
Seine. Seule a été engagée une première phase
d'aménagement à 1000 T.
Cet aménagement conçu comme la première étape d'une
mise au gabarit de 3000T a été engagé en 1990 pour un
montant de 60 millions de francs. En 1991 une deuxième tranche d'un
montant de 60 millions de francs a été mise en place.
Les deux premières phases de travaux, constituées par la
reconstruction des ouvrages de Vezoult (barrage et écluse), sont
achevées. En 1992, ont été engagées les
rescindements des boucles de Port-Montain et de Nogent. VNF a
décidé de compléter ce programme initial par le
relèvement du pont de Beaulieu.
2. Les principaux travaux engagés dans le cadre des contrats de plan
-
Canal de Dunkerque à l'Escaut et raccordement au réseau
belge
: le contrat de plan Etat-région prévoit des
interventions de remise en état du canal à grand gabarit à
hauteur de 175 millions de francs, dont 114 millions de francs
à la charge de l'Etat et de Voies navigables de France. Ce programme est
en cours de réalisation, de même que l'aménagement de la
Deule et de la Lys (162 millions de francs, dont 97 millions de
francs à la charge de l'Etat et de VNF).
- Mise au gabarit de 1.000 tonnes du canal du Rhône à
Sète
: cet aménagement, réalisé depuis
janvier 1995 doit être complété par une digue de protection
au débouché en mer du canal, dont la réalisation et
engagée.
- Approfondissement de la Moselle entre Richemont et Frouard et
écluse de Clévant
: cet approfondissement,
réalisé dans le cadre du contrat de plan Etat-région
Lorraine, est en cours (coût total 100 millions de francs dont 60 %
à la charge de l'Etat et de VNF) et l'écluse de Clévant
est achevée.
3. Les autres opérations
La dérivation de Mâcon a été réalisée et a permis de faire sauter l'obstacle créé par le pont historique de Mâcon sur la Saône à grand gabarit. En revanche, l'aménagement du Haut-Rhône de Lyon à Evian n'a pas été amorcé et la réouverture du Tunnel du Roue n'est plus d'actualité.
D. LES AMÉNAGEMENTS PROPOSÉS DANS LE SCHÉMA DIRECTEUR MAIS NON PRIORITAIRES.
Le
canal de Calais
L'objectif est d'aménager ce canal au gabarit de 600-800 T. Pour ce
faire, un premier programme cofinancé a été lancé
en 1984. Un deuxième programme a été lancé en 1989
pour un montant de 30 millions de francs partagé entre l'Etat puis VNF
(50 %), la région Nord/Pas-de-Calais (27,5 %) et le
département du Pas-de-Calais (22,5 %). Il a en fait été
ultérieurement décidé de limiter dans un premier temps
l'amélioration du gabarit à la desserte du Sud de Calais pour
favoriser le transport de matériaux de carrière à partir
du port de Coulogne. Compte tenu de l'ensemble des travaux restant à
réaliser, la poursuite de la mise au gabarit de 600-800 T jusqu'au
port de Calais est estimée à près de 70 millions de
francs.
L'aménagement de la Lys française entre Merville et
Deûlémont au gabarit de 600 T/800 T n'a pu être
mené, faute de crédits, tant par l'Etat que par VNF. Des travaux
d'aménagement et de restauration ont été cependant
conduits et sont encore prévus avec les partenaires locaux
(région, départements) dans le cadre des projets
" interrg ".
La mise au gabarit 1350 T du canal du Bourbourg (région
Nord/Pas-de-Calais) n'a pas connu de suite.
Les opérations dans le bassin de la Seine de mise au gabarit type canal
de Nord de l'Yonne, de mise au gabarit de deux automoteurs (en flèche)
de la Marne entre la Seine et Vitry-le-François et du canal du Loing
entre Saint-Mammès et Montargis, n'ont pas fait l'objet de
décisions de prise en considération et d'études de
réalisation.
Enfin, l'achèvement de la mise au gabarit Freycinet du canal du Midi
n'est plus d'actualité et seule sa valorisation en l'état a
retenu l'attention de VNF.
EXAMEN EN COMMISSION
Au
cours d'une séance tenue dans la matinée du
mercredi 4 novembre 1998, sous la présidence de M. Alain
Lambert, président, la commission a procédé à
l'
examen
du
rapport
sur les crédits de
l'
équipement
, des
transports
et du
logement
:
III- Transports :
1.-
Transports terrestres
, de
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a tout d'abord
indiqué que les moyens de paiement demandés pour les transports
terrestres en 1999 atteignaient 45,2 milliards de francs, soit une
légère progression -+ 0,6 %- par rapport aux crédits
votés pour 1998.
Il a précisé que les concours de l'Etat au transport ferroviaire
en formaient l'essentiel, avec 37,5 milliards de francs. Il a
indiqué que les contributions de l'Etat aux transports franciliens
s'élevaient par ailleurs à 5,80 milliards de francs dans le
projet de loi de finances pour 1999, soit une baisse de 0,2 % par rapport
à 1998, cette baisse traduisant deux évolutions contraires : d'un
côté, l'augmentation de la subvention d'équilibre
versée à la Régie autonome des transports parisiens (RATP)
; de l'autre, la diminution de la subvention d'équilibre versée
à la SNCF-Ile-de-France, ainsi que la baisse des subventions
d'investissement résultant de la fin des travaux d'Eole et de
Météor.
Il a ajouté que la contribution de l'Etat aux transports collectifs de
province s'élevait à 707 millions de francs en moyens de
paiement, et qu'elle était essentiellement composée de
subventions d'investissement, en forte augmentation par rapport à 1998.
Enfin, il a rappelé que l'essentiel des crédits publics
destinés aux voies navigables transitait désormais hors du budget
général, par trois canaux principalement : le fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN),
à hauteur de 450 millions de francs pour 1999 ; Voies navigables de
France, qui prévoit d'effectuer 640 millions de francs
d'investissements en 1999 à partir de ses ressources propres et des
subventions du FITTVN ; enfin, le budget de la Compagnie nationale du
Rhône.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a alors
observé que si les crédits affectés à la section
transports terrestres du ministère de l'équipement, des
transports et du logement évoluaient modérément, ils ne
retraçaient pas toutefois l'ensemble de l'effort de l'Etat en faveur des
transports terrestres. Il a indiqué qu'il fallait en effet leur ajouter
2,5 milliards de francs en provenance du fonds d'investissement des
transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) et du fonds
d'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF), ainsi que la
dotation en capital de 13 milliards de francs à Réseau
ferré de France (RFF), qui serait prélevée sur les
recettes de privatisation.
Il a estimé que l'effort de l'Etat en faveur des transports terrestres
s'élevait donc au total à 60,7 milliards de francs pour
1999, soit une hausse de 5,8 % par rapport à 1998, cette hausse
étant pour l'essentiel imputable à l'augmentation de la dotation
en capital à RFF.
Il a alors regretté que l'essentiel de cet effort soit absorbé
par l'apurement des investissements passés, les coûts de
fonctionnement et les interventions sociales -retraites de la SNCF,
préretraites des chauffeurs routiers notamment-, au détriment de
la modernisation des réseaux de transport.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a également
regretté que près des trois-quarts des investissements et
subventions d'investissements de l'Etat en matière de transports
terrestres soient désormais débudgétisés, au
travers du FITTVN et du FARIF, ce qui brouillait le débat relatif aux
investissements d'infrastructures dont notre pays a le plus besoin.
Il a ajouté que le bilan de la création du FITTVN
s'avérait à ce jour décevant, le FITTVN ayant
fragilisé les sociétés concessionnaires d'autoroutes, sans
pour autant financer des politiques spécifiques, puisque les
crédits en étaient "saupoudrés", ni améliorer
réellement la transparence des choix publics, puisque ce fonds
était encore insuffisamment ouvert aux élus.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, s'est ensuite
félicité du succès de la réforme de la SNCF.
Il a indiqué que le désendettement de la SNCF et la
clarification de ses relations avec les autorités publiques lui avaient
en effet permis de se mobiliser efficacement sur la reconquête de sa
clientèle et sur l'amélioration de la qualité de ses
services, de sorte que l'image de la SNCF s'améliorait, que le trafic
voyageurs se redressait et que le transport ferroviaire regagnait enfin des
parts de marché au détriment de la route.
Il a ajouté que les premiers résultats de l'expérience de
régionalisation des services régionaux de voyageurs
engagée le 1er janvier 1997 étaient prometteurs, puisque le
trafic régional avait davantage progressé dans les six
régions expérimentatrices que dans les autres.
Il a précisé que les pertes de la SNCF s'étaient ainsi
réduites de 16,2 milliards de francs en 1996, à
0,8 milliard en 1997, cette amélioration allant au-delà des
seuls effets mécaniques de la réforme sur les comptes de la SNCF,
qu'il a estimés à 12 milliards de francs.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a observé
que le redressement de la SNCF était toutefois fragile et
inachevé.
Il a indiqué que la progression du trafic voyageurs s'explique ainsi
pour partie par le développement du TGV-Nord et par
l'accélération conjoncturelle du revenu des ménages,
tandis que la progression du trafic fret avait fait apparaître des points
d'engorgement du réseau, ce qui s'était traduit par une
dégradation sensible de la fiabilité du service. Il a
rappelé que la commission d'enquête du Sénat sur les
infrastructures de transport avait ainsi montré que le
développement du transport ferroviaire de marchandises passait par
l'adoption de conditions d'exploitation plus favorables au fret, en particulier
par l'abandon de la priorité systématique accordée aux
trains de voyageurs.
Il a également remarqué que les filiales hors
télécommunications s'étaient globalement redressées
en 1997, mais que la rentabilité de la plupart d'entre elles
était très faible, lorsqu'elle n'était pas
négative, et que les perspectives de profit de la filiale
Télécom Développement étaient aléatoires. Il
a observé à cet égard qu'il était paradoxal de voir
la SNCF refuser le développement de la concurrence entre
opérateurs sur le réseau ferré français, mais
développer une offre de téléphonie fixe concurrente de
celle de France Télécom.
Enfin, il a souligné que l'amélioration des comptes de la SNCF
résultait aussi de la faiblesse du niveau des redevances
acquittées à RFF ; et il a précisé que le
résultat cumulé de l'ensemble RFF + SNCF était ainsi
négatif de 13,7 milliards de francs en 1997.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a alors
souligné qu'il appartenait aux cheminots de poursuivre leurs efforts de
maîtrise des coûts et de reconquête de la clientèle,
en ligne avec l'effort consenti par la collectivité nationale pour les
transports ferroviaires, qui était aujourd'hui le plus important jamais
réalisé, à 66 milliards de francs.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a ensuite
observé que les besoins en capital de Réseau ferré en
France trouvaient pour partie leur origine dans la modicité des
redevances acquittées par la SNCF pour l'utilisation du réseau ;
RFF percevant 6,2 milliards de francs de péages de la SNCF, en
1998, tout en acquittant 16,6 milliards de francs à la SNCF au
titre de la gestion et de l'entretien du réseau.
Il a précisé qu'au total, la propriété du
réseau ferré coûtait ainsi plus de 10 milliards de
francs à RFF, auxquels s'ajoutaient les charges de la dette liée
aux infrastructures.
Il a indiqué que cela se traduisait par une perte très
importante pour RFF -14,1 milliards de francs pour 1997-, de nature
à réduire ses capacités d'autofinancement et à
ralentir la modernisation du réseau existant.
Il a par ailleurs observé que, dans un contexte où de nouveaux
opérateurs seraient potentiellement autorisés à
réserver des "sillons" sur le réseau français, maintenir
les péages à un niveau trop bas reviendrait à
subventionner artificiellement le transit ferroviaire sur un réseau
français déjà saturé, au profit des concurrents
étrangers de la SNCF. Il a donc estimé nécessaire de
permettre à RFF de rapprocher progressivement ses péages du
coût d'usage réel des infrastructures, quitte à
réduire les dotations à RFF au profit d'une subvention
équivalente à la SNCF.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a ensuite
observé que la contribution de l'Etat à l'équilibre
financier de la RATP augmentait de 2,8 %, alors même que la
contribution des entreprises au titre du "versement transport" était
particulièrement dynamique, que le trafic se redressait et que les
voyageurs eux-mêmes payaient de plus en plus cher.
Il a remarqué que ce paradoxe s'expliquait pour partie par
l'augmentation quantitative de l'offre et par la hausse préoccupante des
agressions commises à l'encontre du personnel de la RATP.
Il a précisé que la multiplication de ces actes violents, qui
n'était malheureusement pas spécifique à l'Ile-de-France,
avait notamment conduit la RATP à accélérer la
création de 1.000 emplois jeunes, mais que cela ne constituait sans
doute pas, à coût égal, la réponse la plus
appropriée à la déliquescence de la sécurité
dans certains quartiers.
Il a souligné que ce paradoxe trouvait toutefois aussi son origine dans
la dérive des coûts d'exploitation de la RATP, en particulier de
sa masse salariale, sans que cette dérive ne se traduise par une
amélioration de la qualité du service offert aux voyageurs. A
titre d'exemple, il a remarqué qu'en moyenne, au cours des trois
dernières années, un escalier mécanique sur sept
était hors service dans le métro. Il a rappelé que la Cour
des Comptes avait récemment critiqué l'insuffisance du
contrôle de gestion et de nombreux dysfonctionnements en matière
de marchés à la RATP, en particulier pour les marchés de
nettoyage, alors même que la propreté des véhicules et des
stations participait au sentiment de sécurité des voyageurs et
contribuait à leur respect pour le transporteur.
Il a estimé que ce paradoxe résultait également d'une
mauvaise allocation des investissements d'infrastructures en Ile-de-France ;
ces investissements étant concentrés sur Paris intra-muros,
tandis que les besoins de déplacements des franciliens sont de plus en
plus de banlieue à banlieue. Il a observé qu'Eole et
Météor avaient ainsi mobilisé durant huit ans les
deux-tiers des capacités d'investissement disponibles, alors que ces
projets étaient largement redondants. S'agissant de
Météor, il s'est interrogé si le rôle de la RATP
était bien de construire une "vitrine technologique" à raison de
"7 milliards de francs pour sept stations" ?
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a souligné
que cette mauvaise allocation des ressources trouvait sa source dans une double
déresponsabilisation : la région Ile-de-France finançant
la majeure partie des investissements décidés par l'Etat, d'une
part ; les pertes d'exploitation des opérateurs étant
systématiquement compensées par la collectivité, d'autre
part.
Il a estimé que la clarification des responsabilités et des
relations financières entre l'Etat, la RATP et les collectivités
locales franciliennes, était donc une priorité. Il a
précisé que cette clarification passait notamment par l'ouverture
du Syndicat des transports parisiens à la région Ile-de-France
et, éventuellement, aux usagers.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a ensuite
observé que les subventions d'investissement aux transports collectifs
de province connaissaient une forte augmentation, à 720 millions de
francs d'autorisations de programme. Il a indiqué que la réussite
des travaux déjà réalisés incitait à
poursuivre dans cette voie. Il a ajouté que l'impact favorable de cette
hausse serait toutefois partiellement neutralisé par le
relèvement de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers applicable au gazole. Il a estimé qu'il pourrait donc
être opportun de compenser le coût de ce relèvement pour les
opérateurs de transport, par exemple en instituant des aides à
l'équipement de bus propres.
Par ailleurs,
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a
souligné que l'action opiniâtre des élus membres du
Comité de gestion du fonds d'investissement des transports terrestres et
des voies navigables avait permis d'augmenter la dotation destinée aux
voies fluviales pour 1999, mais que cette dotation restait très
inférieure au produit attendu de la taxe sur les ouvrages
hydroélectriques concédés, et surtout inférieure
aux besoins de réhabilitation du réseau existant tels qu'ils
ressortaient des conclusions de la commission d'enquête du Sénat.
Il a précisé que la priorité en matière de grands
projets était désormais clairement donnée au projet
Seine-Nord, qui avait pour but de relier la Seine et l'Oise aux réseaux
de canaux du Nord de la France et du Bénélux par un canal
à grand gabarit, et il a indiqué que ce projet, estimé
à 15 milliards de francs, présentait une pertinence
économique incontestable en reliant, sur une distance relativement
brève, deux zones très denses en population et en
activités.
Enfin,
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial
, a
observé que le montant des dotations affectées au transport
routier était en augmentation rapide, avec 295 millions de francs
pour 1999, contre 195 millions de francs en 1998. Il a expliqué que
cette évolution résultait des accords tripartites
Etat-conducteurs-entreprises signés en novembre 1996 pour les transports
de marchandises et en avril 1998 pour les transports de personnes, l'Etat
versant à ce titre 180 millions de francs en 1999 afin de
subventionner la cessation d'activité à 55 ans des
chauffeurs routiers et des conducteurs d'autocars.
Au terme de cet exposé, le débat s'est engagé.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a observé
que la dette de la SNCF et de Réseau Ferré de France était
quasiment assimilable à un endettement public, et qu'il importait
dès lors d'en surveiller l'évolution avec vigilance.
M. Denis Badré
a souligné que l'insécurité
dans les transports en commun était un vecteur
d'inégalités sociales, et que le développement des
agressions contre les personnes dans les transports publics pouvait se traduire
par la formation de ghettos. Il a par ailleurs fait part de sa
préoccupation devant le désengagement de l'Etat en matière
de transports en Ile-de-France, et le transfert de charges qui en
résultait pour les collectivités. Il a regretté que la
construction de Météor ait répondu à une recherche
de prestige par la RATP, mais il a observé que la RATP avait su faire
preuve d'écoute, d'imagination et d'ouverture aux besoins de la
clientèle dans le cadre du développement de nouvelles dessertes
en banlieue. Enfin, il a dénoncé le défaut de concertation
préalable à certaines décisions du syndicat des transports
parisiens, comme la mise en place de la carte "Imagine R", qu'il a par ailleurs
considérée comme opportune.
M. Yann Gaillard
a observé que la réforme de la SNCF
s'était traduite par un phénomène de vases communicants du
déficit et de l'endettement de la SNCF vers le déficit et la
dette de réseau Ferré de France. Il s'est ensuite
interrogé sur l'indépendance de RFF, puis sur l'évolution
du climat social dans les transports routiers.
En réponse,
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a
souligné son attachement à la présence humaine dans les
transports en commun et la nécessité de développer des
équipements de sécurité appropriés. Il a
estimé qu'il était également indispensable de renforcer
les poursuites et les sanctions contre les auteurs des dégradations
matérielles ou d'agressions dans les transports en commun.
Il a indiqué que le niveau technologique de la ligne de métro
Météor était impressionnant, mais qu'il serait
déplorable que ce projet obère le développement de
liaisons tangentielles de banlieue à banlieue, qu'elles soient
ferroviaires ou routières. Il a par ailleurs observé que le
rôle effectif de Réseau Ferré de France reposait pour
l'heure largement sur la forte personnalité de son président,
M. Jean-Claude Martinand.
Enfin, en réponse à
M. Alain Lambert, président,
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
a dressé
l'historique de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc.
Au terme de cet examen, la commission a adopté un amendement de
M. Auguste Cazalet à l'article 45 du projet de loi de finances pour
1999, portant réduction de 566.982.710 francs des crédits du
Titre IV du budget des transports terrestres.
La commission a ensuite
adopté les crédits des transports
terrestres ainsi modifiés
.
1
+ 9 milliards pour la prise
en
charge par RFF de la dette liée aux infrastructures
(134,2 milliards de francs), + 1 milliard de charges
financières sur les investissements de 1997, qui ne sont plus à
la charge de la SNCF, + 2 milliards liés au complément
de désendettement par l'Etat de 28,3 milliards de francs avec effet
au 1er janvier 1997, par transfert au service annexe d'amortissement de la
dette, + 5 milliards d'allégements des dotations aux
amortissements, en raison du transfert à RFF des actifs liés
à l'infrastructure, enfin - 6 milliards de francs de
péages à RFF.
2
Concours aux transports ferroviaires (37,5 milliards de
francs) + SNCF et RFF Ile-de-France (1,1 milliard de francs) +
FITTVN (1,9 milliard de francs) + compensation interrégimes sociaux
(4,7 milliards de francs) + dotation en capital RFF
(13 milliards de francs) + réductions tarifaires autres
ministères (1,7 milliard de francs) + contribution des
collectivités locales (6 milliards de francs).
3
Les redevances sont proportionnelles au trafic. Leur montant
n'est donc pas précisément connu à l'avance.
4
Péages (6,3 milliards) - coûts d'exploitation et
d'entretien (16,8 milliards) - amortissement (5 milliards de francs)
= recettes (- 15,5 milliards)/valeur comptable des infrastructures
(148 milliards).
5
Pour 100 francs de recettes supplémentaires,
l'entreprise dépense 58 francs. L'objectif annoncé par la
SNCF est de réduire ce ratio de 0,58 à 0,40-0,45 en trois ans.
6
80.000 par jour aujourd'hui
7
Au terme du projet, le trafic attendu
(130.000 voyageurs par jour), représenterait encore un coût
pour la collectivité de près de 13 francs par voyage.
8
Ne sont subventionnables que les dépenses
d'infrastructures et d'équipement, à l'exclusion :
- du matériel roulant, y compris essais et pièces de parc, et
plus généralement tout équipement à
caractère mobilier ;
- des libérations d'emprise en terrain privé (acquisitions
foncières, démolition, reconstruction) ou sur le domaine public
(déviation de réseaux) ;
- des frais de fonctionnement du maître d'ouvrage (assistance technique,
formation, assurances) ;
- des aménagements urbains non spécifiquement liés
à la fonctionnalité du transport collectif : seules pourront
être subventionnées les mesures relatives à la
sécurité des usagers, à leur accessibilité
(personnes à mobilité réduite) et à
l'intermodalité (parcs relais, gares d'échanges).