III. LA POSTE
A. LES RÉSULTATS DE LA POSTE
Entre
1993 et 1997, les résultats comptables de la Poste ont été
les suivants :
La mise en place de la comptabilité d'entreprise s'est faite
progressivement. Pour analyser de façon pertinente les évolutions
des différentes composantes du compte de résultat, un
retraitement est nécessaire.
Ainsi, l'évolution des résultats retraités fait
apparaître :
•
un chiffre d'affaires en progression de 9,1 %
entre 1993 et 1997, soit une progression annuelle moyenne de 1,8 %,
•
des charges d'exploitation qui présentent une
évolution de 6,1 % sur la période, soit une
évolution annuelle de 1,2 %.
La Poste a su réduire le niveau de ses charges externes
(- 3,8 % en volume).
Les charges de personnel ont augmenté de 7,8 %, en dépit
d'un effort de productivité sur la période. Le poids de la charge
des retraites a en effet accru considérablement le rythme de progression
des dépenses de ce poste.
Les effectifs ont diminué de 13.000 sur la période, soi
- 0,9 % par an.
Dans le domaine fiscal, la Poste a eu à absorber sur la période
le coût du passage au régime de droit commun. La charge fiscale a
progressé de 2,2 milliards de francs -après mise en compte
de l'abattement de 85 % de l'assiette de la fiscalité locale,
destiné à compenser les charges d'aménagement du
territoire.
Le résultat financier s'est amélioré sur la
période de 1 milliard de francs. La politique de gestion du besoin
en fonds de roulement a permis, depuis 1994, de limiter le recours à
l'emprunt à long et moyen terme à la seule émission de
bons d'épargne (2,5 milliards en moyenne par an), pour des
remboursements d'emprunt annuels de 5 milliards en moyenne
24(
*
)
.
Dette
à long et moyen terme, au 31/12/N
(hors intérêts
courus non échus)
En GF |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 (*) |
Emprunts |
22,0 |
19,1 |
16,3 |
13,6 |
12,3 |
Bons |
11,2 |
12,0 |
11,8 |
11,2 |
10,1 |
TOTAL |
33,2 |
31,1 |
28,1 |
24,8 |
22,4 |
(*) Prévisions |
|
|
|
|
|
Total des frais financiers de la dette de la Poste
En GF |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Emprunts
|
3,1 |
2,8 |
2,4 |
2,1 |
1,9 |
1. L'activité courrier
Sur la
période 1993-1997, le chiffre d'affaires du courrier a progressé
de 8,8 %, soit une progression moyenne annuelle de 1,7 %.
L'activité de 1995 a été fortement perturbée par
les mouvements sociaux qui ont touché le secteur public en fin
d'année. En 1996, le chiffre d'affaires lié au courrier de l'Etat
a diminué à la suite des efforts de rationalisation menés
par les administrations.
En 1997, le chiffre d'affaires courrier et colis a progressé de
2,7 %. Cette évolution tend à prouver que, malgré la
poursuite de la rationalisation des envois des grands comptes et le
développement des moyens de substitution, le courrier "papier" reste un
média primordial. Le succès remporté par la gamme des
prêts-à-poster et le développement important de la
publicité adressée ont contribué à cette
amélioration.
L'activité colis a par ailleurs connu un développement lui
permettant de stopper l'érosion de ses parts de marché.
Enfin, le marché d'affaires international affiche une forte croissance
grâce à une offre très compétitive à l'export
et à une gamme de services internationaux intégrés.
Les produits liés aux affranchissements affichent une évolution
de + 2,6 %. L'effet prix se situant à + 1,2 %,
l'effet développement atteint + 1,4 % en 1997.
Le tableau ci-après retrace le bilan, sur la période 1991-1997,
du trafic postal par catégories d'objets.
La taux
de croissance du trafic global, enregistré entre 1997 et 1996,
représente la plus forte progression de trafic depuis 1993, soit
+3,7 %.
Cette croissance du trafic est essentiellement due aux produits de prospection
commerciale : depuis 2 ans, en effet, le trafic de ces produits enregistre
des taux de croissance supérieurs à 5 % reflétant
ainsi le dynamisme du marché.
Toutefois, il convient de distinguer le publipostage adressé,
Postimpact, du non adressé, Postcontact. Le trafic du Postcontact est en
constante augmentation avec un taux de croissance supérieur à
7 %/an en moyenne depuis 1994 et un doublement entre 1991 et 1997 ; le
Postimpact connaît une relative stagnation de son trafic sur la
période 1994-1997, avec seulement +1,8 % de croissance en 1997.
Il faut noter également la forte croissance annuelle du produit
Postréponse (correspondance en retour, générée et
payée par l'émetteur d'un premier courrier) nouvellement
proposé sur ce marché.
D'ici un à deux ans, il est prévu que le trafic de prospection
commerciale dépasse celui des correspondances.
Le trafic des correspondances s'est, toutefois, redressé après
avoir stagné à partir de 1992, puis fortement diminué en
1995 du fait des mouvements sociaux de fin d'année (- 3,8 %
par rapport à 1994). Il aura fallu 2 ans pour que le trafic des
correspondances dépasse le niveau de 1993, meilleure année sur la
période 1991-1996, et retrouve un taux de croissance annuel
supérieur à 3 %.
La lettre ordinaire réalise une progression plus importante en 1997
(+ 3,2 %) qu'en 1996 (+ 2,8 %), ce qui s'explique notamment
par le succès des produits "Prêts à Poster".
Après une forte croissance en 1996, due à la comptabilisation,
dans cette catégorie, des flux précédemment
acheminés en franchise postale, le trafic de l'écopli (courrier
en nombre à tarif économique) a continué de croître
à un rythme soutenu, avec un taux de croissance de + 4,3 %
entre 1996 et 1997.
Après une relative stagnation sur la période 1991-1994, le trafic
de la messagerie est en léger recul global, mais avec de fortes
disparités selon les types de produits.
Enfin, le trafic de la presse est passé au-dessous des 2 milliards
d'exemplaires acheminés et distribués par la Poste. Cette baisse
s'explique, notamment, par le choix des éditeurs de presse quotidienne
régionale de faire distribuer de plus en plus leur titre par portage
à domicile.
Après plus de deux ans, la suppression de la franchise postale peut
être définitivement considérée comme réussie
dans son application.
Le suppression de la franchise poste pour le courrier officiel
échangé entre chefs de service de l'administration a
consisté à transformer un forfait versé par le
ministère de l'économie et des finances en des dotations
à
l'ensemble des budgets de fonctionnement des ministères
et des collectivités territoriales, dotations visant à couvrir
les prestations réalisées et facturées par la Poste.
Les dépenses d'affranchissement de l'Etat peuvent être
évaluées, via les montants des contrats commerciaux, à
2,548 milliards de francs en 1997.
Le transport et la distribution de la presse
, permettant à chacun
d'accéder à la publication de son choix, constituent en
application de l'article 2 de la loi du 2 juillet 1990 un
service obligatoire que la Poste exerce dans le respect des dispositions des
articles 2, 3 et 6 de son cahier des charges.
Depuis 1991, et conformément à l'article 38 du cahier des
charges de la Poste, l'Etat participe à la prise en charge du coût
du service obligatoire du transport et de l'acheminement de la presse.
Le
cahier des charges précise notamment que
"les sujétions
particulières, supportées par la Poste à raison du
régime d'acheminement et de distribution de la presse mentionné
à l'article 6 du présent cahier des charges font
l'objet d'une juste compensation financière".
Cette participation est déterminée pour la durée du
contrat d'objectif et de progrès, c'est-à-dire jusqu'en 2001. Le
texte précise que l'Etat améliore sa participation à la
couverture du coût de cette activité pour la Poste. La
contribution annuelle de l'Etat au titre de l'aide fixée à
1.850 millions de francs pour 1998 et 1999, sera portée à
1.900 millions de francs en 2000 et 2001.
L'accord du 4 juillet 1996 entre l'Etat, la presse et la Poste, et
ses modalités d'application signées le 10 janvier 1997,
permettent une profonde rénovation des relations entre la presse et la
Poste jusqu'en 2001.
Cet accord favorise la maîtrise des déficits publics compte tenu
notamment de la revalorisation de la contribution de la presse de 50 % sur
5 ans (correspondant à un montant de l'ordre de 850 millions de
francs) à son transport et à sa distribution et de l'engagement
de la Poste de réaliser des gains de productivité de 1,5 %
sur la révision des prix prévue annuellement pour accompagner
l'effort demandé à la presse concernant la revalorisation des
tarifs déterminée sur une période de 5 ans.
Le principe de contribution de l'Etat au service obligatoire du transport et de
la distribution de la presse a été réaffirmé dans
le cadre des accords de la table ronde.
En effet, l'aide au transport et à la distribution de la presse qui
bénéficie de tarifs réduits pour son acheminement,
constitue le principal soutien que l'Etat accorde à la presse et reste
indispensable à la Poste.
Pour 1999, cette contribution a été fixée à
1,850 milliard de francs.
Parallèlement, la réglementation du transport et de la
distribution de la presse par la Poste a été assouplie,
s'agissant notamment des conditions de présentation des publications.
Les mesures prises permettent également aux éditeurs de tirer
profit des évolutions technologiques et de mieux cibler leur
clientèle en effectuant, s'ils le souhaitent, une segmentation
régionale ou professionnelle de leurs publications.
Par ailleurs, une distinction de ce qui relève de la compétence
de l'Etat, comme la définition du produit presse, de ce qui
relève d'accords bilatéraux entre la presse et la Poste, a
été opérée.
Cet allégement du dispositif réglementaire permet une meilleure
adaptation des acteurs économiques aux exigences et aux techniques du
transport et de la distribution de la presse.