B. LE FONDS DE MODERNISATION

Créé par l'article 62 de la loi de finances pour 1998, ce fonds, dont le support est un compte d'affectation spéciale n°902-32, est abondé par le produit de la taxe de 1 % sur certaines dépenses de publicité hors médias instituée par l'article 23 de la même loi de finances.

Le décret précisant les modalités d'organisation et d'attribution du Fonds de modernisation de la presse, devrait être publié au cours des prochaines semaines.

Le produit de cette taxe devrait se situer entre 130 et 140 millions de francs pour l'année 1998 et 200 millions de francs pour 1999. Les interventions du fonds devraient s'opérer, à hauteur de 55 %, sous forme d'avances remboursables et, pour 45 %, sous forme de subventions.

*

En définitive, pour l'année 1999, en tenant compte du fonds de modernisation de la presse, les crédits des aides directes à la presse sont en hausse de 8% par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

Les crédits non utilisés en 1998, actuellement estimés à 140 millions de francs, seront reportés sur 1999.

C. BILAN DES AIDES INDIRECTES A LA PRESSE

Les aides indirectes, évaluées à près de 7,7 milliards de francs en 1996 , sont à la charge :

- de deux entreprises publiques , à hauteur des deux tiers,

- des collectivités locales , pour plus de 16 %, en raison de l'exonération de la taxe professionnelle,

- de l'État , pour le solde, soit 16 %, également, en raison d'une fiscalité adaptée à la presse.

Les aides publiques à la presse en 1998
(en millions de francs)

 

1996

1997

1998

I- Dépense fiscale de l'État en faveur de la presse

 
 
 

1- Taux super réduit de TVA (1)
(art. 298 septies du CGI)

1.020

1.000

1.100

2- Régime spécial de provisions pour investissement
(art. 39 bis du CGI)

210 (e)

210

260

II- Dépense fiscale des collectivités locales
exonération de taxe professionnelle (article 1458 du CGI)

1.135 (e)

1.190 (e)

1.240 (e)

III- Aides indirectes des entreprises publiques

 
 
 

1- Coût du transport postal supporté par La Poste

3.498 (2)

3.350

3.252

2- Contribution de l'État au service obligatoire de transport de presse par la poste

1900 (3)

1.900 (3)

1.850 (3)

TOTAL

7 743 (e)

7 750 (e)

7 702 (e)

(1) Dépense fiscale calculée par rapport au taux réduit de TVA de 5,5 %.

Les chiffres 1998 sont semblables à ceux fournis pour 1997. La différence par rapport aux chiffres fournis l'an dernier résulte d'un léger ajustement à la baisse du coût du transport postal, ainsi que de la baisse de la contribution de l'État au service obligatoire, qui passe de 1900 à 1850 millions de francs .

1. Les aides fiscales à la presse

La dépense fiscale en faveur de la presse peut être estimée, pour 1998, à 2,5 milliards de francs , dont :

- 1 100 millions de francs pour le taux super réduit de TVA , ;

- 260 millions de francs pour le régime spécial de provision sur investissement , (article 39 bis du code général des impôts). Ce dispositif a été prorogé par l'article 80 du projet de loi de finances pour 1997 jusqu'en 2001 4( * ) .

- 1.240 millions de francs pour l'exonération de la taxe professionnelle (sur la base de l'article 1458 du code général des impôts).

Il faut souligner que cette dernière aide, qui était encore de l'ordre du milliard de francs en 1994 et 1995, s'est notablement accrue depuis de près de 25 % marquant ainsi l'effort accompli par les collectivités locales, aux côtés de l'État.

2. Les aides apportées par l'intermédiaire des entreprises publiques

a) L'aide au transport par le rail

Depuis 1948, la SNCF accorde aux éditeurs de presse des réductions de tarifs pour transporter les publications inscrites à la commission paritaire. L'État verse à l'entreprise publique une indemnité pour compenser ces réductions. Mais cette indemnisation n'est pas intégrale. Le montant de l'indemnité a été renégocié en 1995 puis en 1998 : il est de 70 % du tarif public pour les quotidiens et de 22 % pour les périodiques ( contre 35 % avant 1998).

Pour 1997, dernier exercice connu, la contribution de 140,4 millions de francs inscrite dans la loi de finances, a été supérieure aux coûts réellement constatés. Pour un coût total de transport de la presse de 329,5 millions de francs, la contribution de l'État aux transports de presse s élève à 125,9 millions de francs, 203,6 millions de francs restant à la charge des sociétés.

En outre, l'État n'a pas intégralement versé à la SNCF les sommes qu'il devait à cette société. Le montant cumulé de l'arriéré , pour les années 1992 à 1997, est de 126 millions de francs .

Pour 1999, il est prévu que l'indemnité versée à la SNCF qui avait été réduite à 95 millions de francs en 1998, augmente légèrement à 102 millions de francs et permette de rembourser la SNCF.

b) L'aide postale

Elle a été réévaluée - comptablement - par un rapport de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des postes et télécommunications, en janvier 1996. Elle s'élèverait ainsi à 3.292 millions de francs en 1995 et 3 498 millions de francs en 1996 et 3.350 millions de francs seulement en 1997 . Pour 1997 et 1998, elle serait estimée à 3.252 et 3.104 millions de francs.

Les prévisions tiennent compte de la revalorisation tarifaire et de l'effort de productivité mentionné dans les accords État/presse/poste du 4 juillet 1996 et du 10 janvier 1997.

On peut rappeler que les principes d'une nouvelle grille tarifaire ont été définis dans les modalités d'application des accords, État/presse/poste, susmentionnés. La grille précédente, outre les subventions croisées qu'elle générait, était considérée par la poste et la presse comme peu incitative, notamment dans la mesure où elle ne tenait pas suffisamment compte du niveau de préparation des dépôts et du degré d'urgence.

Il faut également souligner, que, conformément aux accords de la table ronde, un observatoire des tarifs postaux a été mis en place en juin 1997. Il pourrait permettre aux publications les plus fragilisées par l'application du nouveau dispositif tarifaire de bénéficier de mesures particulières. Le financement du dispositif sera assuré par la poste à hauteur de 10 millions de francs et 5 millions de francs en 1999 et 2000.

*

Au total, si, pour récapituler l'ensemble des aides de l'État, l'on additionne, d'un côté, les crédits budgétaires et, de l'autre, les aides indirectes (qui résultent en partie d'estimations), on aboutit, pour 1998, au total de 8.555 millions de francs.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page