III. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A
structure constante hors abonnements de l'État à l'AFP, les
crédits inscrits au budget général consacrés
directement aux aides à la presse, croissent de 2,6 % pour se
monter, en 1999, à 252,7 millions de francs, soit une augmentation
de 6,4 millions de francs par rapport à 1998.
Cette croissance de 2,6 %, légèrement supérieure
à la moyenne de celle des autres budgets de l'État - qui est de
2,2 % - marque un certain retournement de tendance par rapport aux
années antérieures : 1997 avait été
marquée par d'importantes annulations de crédits
(36 millions de francs sur près de 268 millions de francs),
tandis que 1998 s'était caractérisée par un léger
recul de 1 % des dotations hors AFP.
Si l'on tient compte de l'AFP, dont les dotations devraient s'accroître
de près de 2,5 % en 1999, l'évolution de ce budget suit la
croissance moyenne, 2,2 %, des budgets de l'État.
La création du Fonds de modernisation de la presse alimenté par
une taxe parafiscale sur le " hors médias ", devrait venir
renforcer cette évolution mais il n'est pas encore
opérationnel.
A. LES AIDES DU BUDGET DES SERVICES GÉNÉRAUX DU PREMIER MINISTRE
Les
aides budgétaires à la presse sont inscrites au chapitre 41-10
et, pour ce qui concerne l'AFP, au chapitre 34-95 du budget des services
généraux du Premier Ministre.
1. Les aides à certaines formes de presse
Elles devraient augmenter, en 1999, de 5,17 % : 36,6 millions de francs contre 34,8 millions de francs dans le précédent budget. On note que cette forme d'aide, inscrite au chapitre 41-10, a sensiblement augmenté depuis 1996, puisque l'on se situe à plus de 9 millions au-dessus des dotations effectivement disponibles cette année là.
a) Le fonds d'aide aux quotidiens nationaux d'information politique et générale à faibles ressources publicitaires.
Les
crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999 sont en
croissance de 5,26 %, après le rattrapage intervenu l'année
dernière. Les crédits, qui atteignent 20 millions de francs, sont
en augmentation sensible par rapport aux dotations effectives de 1996 et 1997.
Instaurées par un décret du 12 mars 1986, les règles
d'attribution du fonds ont été modifiées par un
décret du 17 août 1997. La principale mesure de ce nouveau texte
est la scission en deux sections du fonds d'aide.
La première section, dont la dotation ne peut être
inférieure à 85 % du montant total de la dotation du fonds,
bénéficie aux quotidiens qui remplissent les conditions
définies à l'article 2-1 du nouveau décret, peu
différentes de celles contenues dans celui du 12 mars 1986. Deux
quotidiens, "La Croix" et "L'Humanité", entrent dans cette
catégorie et bénéficient régulièrement de
cette aide. "La Croix" a reçu 9,4 millions de francs en 1997 et
10,9 millions de francs en 1998 ; sur les mêmes
périodes, "L'Humanité" a reçu respectivement
6,2 millions de francs et 7,9 millions de francs.
La deuxième section, totalement nouvelle, vise les quotidiens à
prix très faible, comme "Mon quotidien" ou d'autres titres pour les
jeunes, jugés très intéressants sur le plan de la
diffusion de la pensée, mais qui n'ont naturellement pas un prix facial
élevé. L'aide que ces titres recevront est très faible
(0,5% du fonds en 1998), mais leur affiliation à cette section leur
permet de bénéficier du tarif postal préférentiel
prévu par l'article D19-2 du code des postes et des
télécommunications.
b) Le fonds d'aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux d'information politique et générale à faibles ressources de petites annonces
Les
crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999 se montent
à 8,2 millions de francs, soit une augmentation de 5,13 % par
rapport à l'année 1998.
L'élargissement des conditions d'accès, instauré par le
décret du 20 novembre 1997, a permis de limiter les
conséquences de la hausse des tarifs postaux.
c) Le fonds d'aide à la presse régionale d'information générale et politique
Ce fonds a été créé à l'occasion de la loi de finances pour 1996 et doté de 5 millions de francs. Ses modalités ont été précisées par le décret du 10 mai 1996. Le fonds qui disposait de 7 millions de francs dans la loi de finances pour 1997 et de 8 millions en 1998, voit sa dotation pour 1999 augmenter de 0,4 million de francs, soit une croissance de 5 %.
2. Les autres aides directes
Elles ont été regroupées après divers changements de nomenclature sur le chapitre 41-10 des crédits des services généraux du Premier Ministre.
a) Le fonds d'aide à l'expansion de la presse française à l'étranger
Les crédits de ce fonds passent de 21,5 millions de francs à 22 millions de francs pour 1999, soit une augmentation de 2,33 %. On rappelle que ce poste avait subi, en 1997, une importante réduction, par rapport à 1996, où les crédits s'étaient montés à 37 millions de francs.
b) L'aide au portage
Cette
aide, d'un montant total de 57 millions de francs est répartie en
deux postes :
• Un article 42,
Aide au
portage ;
bénéficiant de 2,4 millions de
francs en 1996 et 1997, cette aide, instituée en 1995, avait
été portée à 8 millions de francs pour 1998.
Ces crédits visent à compenser intégralement pendant cinq
ans (1995-1999) le coût des charges liées au portage des
quotidiens nationaux. La dotation de cet article diminue de 0,5 million de
francs pour 1999 ;
• Par ailleurs, a été créé, en 1997, un
fonds d'aide au portage
. Doté de 15 millions de
francs à l'article 35, ce fonds a bénéficié d'une
augmentation rapide de ses crédits ; ceux-ci sont passés
à 45 millions de francs pour 1998 et à 49,5 millions de
francs pour 1999, soit une augmentation de 10 %. Elle est répartie,
à hauteur de 25 %, au prorata de la diffusion globale par portage
et, à hauteur de 75 %, au prorata de sa progression au cours des
deux dernières années.
Le résultat est, comme permet de le constater le tableau
ci-après, un développement sensible du portage dans les
différents mode de diffusion de presse. La part de la presse
distribuée par portage progresse régulièrement chaque
année d'environ 11% ; ainsi elle était en 1992 de 9 %
et atteint 12,6 % en 1996 pour l'ensemble de la presse éditeur.
L'évolution par catégorie de presse montre que le portage a le
plus progressé pour la presse locale d'information
générale et politique où il est déjà de
très loin le plus élevé, et la proportion des quotidiens
locaux distribués par portage passe de 26,3% à 28,4%. Pour la
presse nationale d'information, le portage est par contre en diminution, plus
particulièrement pour les quotidiens. Enfin le portage augmente
légèrement pour la presse spécialisée grand public.
c) Le fonds d'aide au multimédia
Ce
fonds, annoncé en 1996, avait été créé en
1997 mais non doté, car son financement devait provenir d'un transfert.
Géré par l'Institut pour le Financement du Cinéma et des
Industries Culturelles (IFCIC), il a pour objet d'accorder aux entreprises de
la presse écrite une avance partiellement remboursable, à hauteur
de 30 %, afin de permettre de développer des projets offrant au
public des accès aux contenus des journaux, magazines et revues sur les
nouveaux supports numériques.
Doté en 1998 de 15 millions de francs à l'article 36, ce fonds
bénéficie du maintien de sa dotation pour 1999 au même
niveau. On note que, en exécution, les crédits de 1998 ont
été ramenés à 10 millions de francs.
d) Les allégements de charges de télécommunication
Les
crédits de l'article 10, " Communications
téléphoniques des correspondants de presse ", des services
généraux du Premier Ministre, avaient été
présentés dans le projet de loi de finances pour 1998 en
diminution de près de 50% ; l'importance attachée par la
presse à ce type d'aide avait conduit les assemblées à
augmenter les crédits prévus pour les porter à
26 millions de façon à le remettre à un niveau
comparable aux dotations de l'ordre de 30 millions de francs, inscrites en 1995
et 1996.
Cet ajustement à la baisse avait été justifié,
l'année dernière, par la baisse des tarifs de France
Télécom, qui permet l'adaptation d'une aide instituée en
1951, lorsque les prix des abonnements et les communications
téléphoniques étaient plus élevés.
Dans le projet de loi de finances 1999, cette dotation, désormais
affectée au remboursement des charges de fac-similé, enregistre
une forte baisse (-51,7%) en passant de 21 à 6,6 millions de francs.
L'objet des crédits inscrits à ce poste a changé. En
effet, le décret n° 98-376 du 14 mai 1998 a abrogé le
décret du 30 avril 1955 instituant un allégement des tarifs de
France Télécom appliqués aux journaux à raison des
communications téléphoniques des correspondants de presse. Les
aides au fac-similé, contenues dans ce décret, avaient donc
été supprimées. Le décret n° 98-793 du 4
septembre 1998 a pu les rétablir, suivant des modalités
compatibles avec le régime de concurrence entre opérateurs
téléphoniques entré en vigueur le 1er janvier 1998. Le
fonds de remboursement des charges fac-similé reprend ainsi une partie
du périmètre de l'aide à l'allégement des charges
téléphoniques. Il est doté de 6,6 millions de francs pour
1999.
3. Les aides indirectes inscrites au budget des SGPM
a) Le remboursement à la SNCF des réductions de tarif accordées à la presse.
L'article 10, " Réduction de tarif SNCF pour le transport de presse ", des crédits des services généraux du Premier Ministre, est doté pour 1999 de 102 millions de francs contre 95 millions de francs pour 1998, soit une hausse de 7,37% ; la baisse est considérable par rapport aux crédits inscrits en 1996 et 1997, qui s'étaient élevés respectivement à 119,35 et 140,40 millions de francs.
L'état de l'exécution de la convention est le suivant :
(En millions de francs) |
||||||||
Année budgétaire |
Dotation budgétaire votée (ldf) |
Montant réellement versé |
Montant dû (constaté par la SNCF) |
Solde dû |
Solde réglé en collectif n+1 |
Solde à repporter |
Tonnage |
% d'évolution du tonnage |
1986 |
110,246 |
110,246 |
173,116 |
62,870 |
62,870 |
|
|
+ 2,5 % |
1987 |
110,246 |
110,246 |
183,531 |
73,285 |
73,285 |
|
242.492 |
|
1988 |
136,346 |
136,348 |
178,142 |
41,796 |
41,796 |
|
248.329 |
+ 2,4 % |
1989 |
142,256 |
142,256 |
265,768 |
23,512 |
23,512 |
|
241.083 |
- 2,91 % |
1990 |
184,996 |
173,300 |
177,885 |
4,585 |
4,585 |
|
244.404 |
+ 1,4 % |
1991 |
180,400 |
177,150 |
183,340 |
6,190 |
2,000 |
4,190 |
243.056 |
- 0,6 % |
1992 |
173,400 |
173,400 |
188,381 |
14,981 |
non réglé |
19,170 |
241.999 |
- 0,4 % |
1993 |
178,255 |
178,255 |
198,880 |
20,625 |
non réglé |
39,795 |
244.488 |
+ 1,0 % |
1994 |
178,255 |
163,944 |
206,661 |
42,667 |
non réglé |
82,462 |
261.531 |
+ 7,0 % |
1995 |
178,255 |
178,255 |
197,677 |
19,422 |
non réglé |
101,862 |
247.934 |
- 5,2 % |
1996 |
140,421 |
119,358 |
136,982 |
17,624 |
60,000 |
59,510 |
244.440 |
- 1,4 % |
1997 |
140,421 |
140,421 |
125,941 |
-14,480 |
|
45,030 |
243.018 |
- 0,6 % |
1998 |
95,000 |
95,000 |
|
|
|
|
|
|
b) La contribution au plan social de la presse parisienne
Dotée de 26 millions de francs en 1996, cette aide a vu ses crédits réduits de presque 50% dans les projets de loi de finances pour 1997 et 1998. La dotation pour 1999 est de l'ordre de 13 millions de francs, en croissance de 2,27 %.
c) Les abonnements à l'Agence France Presse
Le chapitre 34-95, abonnements souscrits par les administrations au service d'informations générales de l'AFP , des crédits des services généraux du Premier Ministre, est doté, en 1999, de 600,2 millions de francs, contre 588,7 millions en 1998, soit une croissance de 1,96 % . Il s'agit d'un budget de reconduction dans l'attente d'une réforme annoncée .