2. Exécution du budget de 1998
Les
chiffres fournis à votre rapporteur montrent que l'exécution du
budget de cette année est peu différente des prévisions de
dépenses égales à 346,6 millions de francs.
Cet équilibre est la résultante d'écarts en sens inverses
par rapport au budget initial ; ces écarts trouvent leur origine dans
les événements importants qui ont marqué la
première partie de l'année 1998 :
• refonte de la grille de programmes en mars 1998 - nouvel
habillage;
• nouvelle procédure d'antenne : bandes-annonces,
auto-promotion, interprogrammes ;
• veille rédactionnelle 24 heures sur 24
• début de régionalisation de l'information
• régionalisation des acquisitions de programmes
• lancement d'un signal particulier sur le Moyen-Orient -
allongement de la durée du décrochage de TV5 Asie ;
• restructuration de la société et refonte de
l'organigramme (lère phase).
Le poste des
frais techniques
apparaît globalement en
économie de 2 467 000 FRANCS.
:
• Les frais de régie enregistrent les surcoûts
techniques sur les prestations fournies par Cognacq-Jay Image pour assurer la
continuité rédactionnelle 24 heures sur 24 et l'allongement de la
durée du décrochage de TV5 Asie.
• TV5 bénéficie en 1998 d'un taux de change du dollar
moins pénalisant qu'au cours de l'exercice précédent,
ainsi que d'une régularisation de facturation sur exercice
antérieur portant sur les frais de satellite.
• La diffusion de la TSR par satellite permet par ailleurs à
TV5 de capter directement le signal du journal télévisé
suisse sans recourir à la location de circuits pour son acheminement.
Il convient toutefois de préciser que le budget annuel
prévoyait une rénovation totale du dispositif technique de
diffusion, comme de production, dont la vétusté et la relative
obsolescence nuisent à la qualité du signal diffusé et
font peser un risque majeur et permanent sur la continuité de l'antenne.
Les besoins techniques n'ayant cessé d'évoluer au cours des
derniers mois en fonction des nouveaux objectifs de la chaîne, le
processus de réflexion sur une configuration technique optimale et
évolutive se poursuit et devrait aboutir d'ici la fin de l'année
1998.
C'est sans doute l'exercice 1999 qui en supportera les conséquences
financières.
Les surcoûts sur les
frais de structure
s'élèvent
à 869 000 francs au cours du premier semestre et sont prévus
à hauteur de 4 115 000 francs sur l'ensemble de l'année. Il
convient toutefois de distinguer les véritables coûts
supplémentaires des simples transferts de dépenses entre
différentes rubriques budgétaires .
A titre d'exemple, le coût des personnels payés par les
chaînes partenaires et refacturés, ou encore les personnels
intermittents et pigistes apparaissent dans les frais de programmes. Ce type de
transfert concerne, en 1998, 8 personnes pour un montant de 1620 000 francs.
Par ailleurs, on peut évaluer à 1 000 000 francs les
coûts de personnel supplémentaires affectés à
l'opération TV5 USA pris en charge sur les frais de structure de
Satellimages-TV5.
Les
dépassements sur les autres frais de fonctionnement
proviennent, d'une part, de frais d'avocats et conseils juridiques, notamment
par rapport à la procédure de contrôle fiscal en cours,
d'autre part, des frais de déplacements à l'étranger qui
se sont multipliés en raison de l'élargissement de la zone de
diffusion (déplacements aux États-Unis, en Asie, au
Moyen-Orient), ainsi que les frais de communications internationales.
Le dépassement en matière de frais de développement et
mercatique, est dû à l'engagement de TV5 dans une étude
d'audience pan-européenne, aux côtés de BBC World TV, CNBC,
CNN International, Discovery, Euronews et NBC. Une telle étude est
rendue indispensable du fait de l'introduction de la publicité sur
l'antenne de TV5 ; elle a pour vocation de satisfaire à la fois les
besoins des programmateurs et les attentes des régies publicitaires et
des annonceurs. Cette étude, qui pèse sur le budget de la
chaîne pour près de 2 millions de francs est grandement
financée par les économies réalisées en
rationalisant les publications de la chaîne pour la promotion de ses
programmes.
En ce qui concerne les frais de programmes l'exécution
budgétaire des frais de programmes laisse apparaître un solde non
consommé de 8 149 000 francs. Ce budget représentant
l'ensemble des frais de programmes gérés par Satellimages, il
convient, dans une approche économique, de scinder ces frais entre les
coûts directement imputables aux grilles de TV5 Europe Afrique -Asie -
Pays du Moyen Orient et ceux gérés par Satellimages pour TV5 USA.
En effet, Satellimages-TV5 gère l'approvisionnement en programmes
européens, (essentiellement français), de l'antenne de TV5
USA-Amérique Latine. Sur un budget global de TV5 USA de l'ordre de
48 millions de francs français, provenant pour presque la
moitié de recettes d'abonnements, Satellimages-TV5 s'était vu
initialement confier un montant d'environ 19 millions de francs à
cet effet. Toutefois, les difficultés d'implantation de la chaîne
aux USA pour sa première année d'existence, conduisent à
revoir le budget 1998 à la baisse. Satellimages devra donc, dans le
meilleur des cas, approvisionner la grille de programmes des Amériques a
même l'apport de la France au budget de TV5 USA, soit 12,6 millions
de francs. La projection budgétaire au 31 décembre 1998
présente, en conséquence, des dépenses de programmes pour
les États-Unis en économie de 6 millions de francs environ.
Une économie globale de 2 millions de francs est également
prévue sur les dépenses de programmes des grilles de TV5
Europe-Afrique-Asie et PMO se situe donc à environ 2 millions de
francs qui résulte des écarts suivants :
• Suite à une mise en concurrence des fournisseurs de prestations
de recopies et remontage sur les programmes en provenance des partenaires,
ainsi que sur les prestations de sous-titrage des films, TV5 pense
réaliser, en année pleine, une économie de près de
2 millions de francs sur ces postes.
• Le coût d'amortissement du nouvel habillage
réalisé par Gédéon, la mise en place d'une
direction artistique dans le secteur de l'antenne et des programmes, la
nouvelle politique de bandes-annonces et d'autopromotion de la chaîne,
font apparaître un
surcoût de l'ordre de 1,5 million de
francs en année pleine
.
• De même, le renforcement de l'information sur TV5, l'introduction
de flashes rythmant l'antenne jour et nuit, ainsi que de journaux plus
spécifiquement dédiés à telle ou telle
région du monde, en fonction de l'heure de diffusion nécessitent
des moyens supplémentaires (1,9 million de francs en 1998).
- Par contre, les négociations des droits à verser aux
éditeurs phonographiques aux Pays-Bas, notamment, ont abouti à un
accord bien plus avantageux pour TV5 que les prétentions initiales de ce
syndicat (-1,8 MF).
Mais, en matière de droits d'auteurs et droits voisins, une
télévision qui diffuse dans le monde entier est toujours
susceptible de devoir faire face à de nouvelles demandes d'ayants droit,
en fonction de l'émergence ou de l'évolution des
législations relatives à la protection de ces droits dans
l'ensemble des territoires de diffusion de la chaîne.
Il a été précisé à votre rapporteur que
"
En fait, le coût de la grille mise en place en mars 1998 est
nettement plus onéreux que celui de la grille précédente.
Mais une grande partie de la diffusion de l'exercice a été
opérée sur les stocks de programmes constitués par la
chaîne au cours de l'exercice précédent.
Compte tenu des changements récemment intervenus à la
tête de la chaîne, des modifications substantielles au niveau des
grilles de programmes ne sauraient manquer d'intervenir au cours des semaines
ou des mois à venir. C'est pourquoi, la projection budgétaire n'a
pas prévu, pour l'heure, de reconstitution de stocks de programmes ou
d'investissements dans de nouvelles productions, avant qu'une nouvelle ligne
éditoriale ne soit définie
".
Ceci explique l'apparente économie sur les frais d'acquisition ou de
production d'émissions.
A cela s'ajoutent des charges hors budget : ces charges non
budgétisées (prévues à hauteur de
1 480 000 francs) représentent principalement le coût de
la réorganisation de l'entreprise et de la refonte de l'organigramme,
qui a conduit à l'abandon de certains postes et donc à la
négociation de départs.
La collecte des autres ressources de la chaîne, heureusement
marginales, pour le moment, par rapport au budget total, demeure un sujet de
préoccupation. On a donc des raisons de penser qu'il ne sera pas facile
d'introduire la publicité comme le souhaite le nouveau président
de la chaîne.