Projet de loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; BELOT (Claude), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 8 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
PREMIÈRE PARTIE
LES RESSOURCES DU SECTEUR PUBLIC DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE -
DEUXIÈME PARTIE
LES SOCIÉTÉS DU SECTEUR PUBLIC DE L'AUDIOVISUEL- I. FRANCE TÉLÉVISION
- II. LE CINQUIÈME RÉSEAU
- III. L'INSTITUT NATIONAL DE L'AUDIOVISUEL
- IV. RÉSEAU FRANCE OUTRE-MER
- V. RADIO FRANCE
-
TROISIÈME PARTIE :
LA PRÉSENCE AUDIOVISUELLE EXTÉRIEURE - EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE
LE FONDS DE SOUTIEN À L'EXPRESSION RADIOPHONIQUE
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 8
CULTURE ET COMMUNICATION :
COMMUNICATION AUDIOVISUELLE
Rapporteur spécial
: M. Claude BELOT
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre
rapporteur ne peut avoir l'ambition de présenter une analyse d'ensemble
de la situation de tous les organismes de l'audiovisuel public pour ce budget.
Les observations qu'il propose à la commission sont constituées,
• d'un ensemble de remarques sur le volet " ressources " du
budget de la communication audiovisuelle ;
• de deux séries de réflexions sur le service public et sur
la politique de la communication audiovisuels.
A. LES PERSPECTIVES BUDGÉTAIRES A COURT TERME
Le présent budget apparaît bien comme un
budget
d'annonce
:
les réformes sont annoncées mais non
amorcées.
Au contraire, les évolutions que révèlent ce budget,
paraissent pour le moins différentes de celles que le projet de loi
laisse espérer.
Sans entrer dans la discussion par anticipation d'un projet de loi, dont
l'ombre portée pèse sur ce débat, on ne peut que rester
perplexe devant les difficultés que devrait soulever une
réduction volontariste des dépenses publicitaires
1. La marge de manoeuvre donnée par la redevance :une
anticipation optimiste ?
Avec constance, la commission a toujours souligné l'étroitesse de
l'assiette de la taxe parafiscale finançant l'audiovisuel. Aucun autre
pays démocratique ne compte autant de foyers de
téléspectateurs exonérés. Il s'agit de la
conséquence d'un
décret datant de 1982
qui, en
exonérant les personnes âgées de plus de 60 ans non
imposables,
a eu pour conséquence de quadrupler le nombre de comptes
exonérés passé de 1 à 4 millions en 10 ans.
Un premier correctif est intervenu en décembre 1993, avec le
relèvement de la condition d'âge à 65 ans, mais sans grands
résultats.
Ensuite, le décret n° 96-1220 du 30 décembre 1996
prévoit qu'à partir de 1998, pour être
exonéré de la redevance, il conviendra, pour les personnes
remplissant la condition d'âge (avoir 65 ans au 1er janvier 1998),
d'être titulaires de l'allocation supplémentaire définie
aux articles L 815-2 à L 815-8 du code de la
sécurité sociale (soit 73 906 F pour un couple). Les conditions
de revenus resteront toutefois inchangées pour les invalides ( soit 86
160 F pour un couple). Le
coût des exonérations de
redevances
est estimé à
2,7 milliards de francs
.
L'augmentation de 569,20 millions de francs prévue pour 1999 est due
pour une bonne part à l'amélioration de la lutte contre
l'évasion fiscale
1(
*
)
; celle-ci
résulte notamment du vote à l'initiative du Sénat d'une
possibilité de recoupement avec les fichiers de la taxe d'habitation
permise par la loi du 12 avril 1996.
Votre rapporteur se demande si cette augmentation des recettes à un
rythme plus rapide que celui du taux de la taxe est durable. Tôt ou tard
il faudra remettre à plat le système tant du point de vue de
l'assiette que des modalités de perception.
2. Le recul des crédits budgétaires : une tendance
réversible ?
Il faut également attirer l'attention sur le fait que les
crédits budgétaires inscrits au chapitre 46/30
au budget
des services généraux du Premier ministre, 120 millions de
francs, sont
entièrement affectés à RFI.
Cela est
présenté comme une clarification du financement du secteur public
dans la mesure où les programmes de RFI sont destinés à
des ménages non-résidents qui n'acquittent pas la redevance.
S'il y a une logique à financer RFI par des crédits
budgétaires - au risque de rendre cet organisme vulnérable aux
mesures de régulation -, on peut se demander pourquoi ces crédits
ne figurent pas au budget du ministère des Affaires
étrangères et de la Coopération.
Il y a quelque chose d'illogique à affecter à un organisme
remplissant une mission de souveraineté - qu'il est effectivement
légitime de vouloir financer sur fonds budgétaires -, des
crédits représentatifs du coût de l'exonération
d'une taxe, la redevance, que ne payent pas ses auditeurs et qui constitue une
part minoritaire de son financement.
Pour réduire la part des recettes publicitaires , il faut trouver des
ressources publiques de remplacement, qui ne peuvent venir que du budget ou de
la redevance - dans la mesure où votre rapporteur exclut
l'hypothèse avancée par certains d'une taxe additionnelle sur les
jeux. Le Gouvernement a affiché une volonté politique. Mais elle
ne se traduit pas dans la réalité budgétaire. Pour
l'instant, on ne voit pas comment dans un contexte de maîtrise de la
dépense publique, le gouvernement pourra dégager les ressources
publiques nécessaires.
3. Les handicaps du secteur public en matière de recettes
publicitaires
"
Il est important de noter que,
selon l'étude du Conseil
supérieur de l'audiovisuel susmentionnée
, si minimes qu'elles
paraissent, les restrictions appliquées aux chaînes publiques en
matière d'accès au marché publicitaire (
interdiction de
couper les oeuvres
par des écrans publicitaires ;
exclusion
du télé-achat
) leur créent
un handicap
qui ira
croissant
;
un gain d'un point d'audience rapporte, en part de
marché publicitaire, environ deux fois plus à une chaîne
privée qu'à une chaîne publique.
Entre 1992 et 1996, les recettes publicitaires de TF1 et de France 2 ont
augmenté respectivement de 1,2 milliard et de 0,75 milliard. Il a
suffi à TF1, qui avait pourtant perdu 6 points d'audience, d'augmenter
la durée de ses écrans de 30 minutes par jour. Par contre,
il a fallu à France 2, malgré une légère
progression de son audience, accroître la durée de ses
écrans de 40 minutes. "
L'étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel donne des chiffres
qui justifient cette appréciation.
"
En 1996, le montant global des recettes publicitaires brutes
facturées par les régies, pour le compte des chaînes
nationales hertziennes, s'élevait à 14,2 milliards dont
97 % concernaient 4 chaînes : TF1, France 2,
France 3 et M6.
Les recettes publicitaires de Canal +, avec 400 millions de francs
(4,5 % de son chiffre d'affaires), et même de La Cinquième
avec 17 millions de francs, sont loin d'être négligeables,
mais elles ne constituent pas pour ces chaînes un enjeu aussi vital que
celui qu'elles représentent pour les autres chaînes nationales
hertziennes. Les recettes publicitaires se répartissaient
inégalement entre les quatre chaînes concernées :
68 % environ aux chaînes privées, 32 % aux chaînes
publiques.
A l'intérieur de ces deux groupes, les montants sont à peu
près proportionnels à l'audience, avec
pour TF1 une
" prime au leader ",
qui tend peu à peu à se
réduire.
La relation entre l'audience et les recettes publicitaires n'est d'ailleurs pas
automatique, et comme le faisait remarquer Corinne Bouygues pour expliquer les
performances de TF1, qui, avec 35 % de parts d'audience, draine plus de
50 % des recettes publicitaires,
" ce qui importe ce n'est pas
tant l'audience des programmes, que l'audience des écrans publicitaires
auprès des publics cibles des annonceurs "
2(
*
)
.
Il n'en reste pas moins que les fluctuations de l'audience se retrouvent plus
ou moins accentuées, dans l'évolution des recettes publicitaires.
Ainsi, TF1, dont la part d'audience est passée de 41 % en 1992
à 35,3 % en 1996, a vu sa part de marché publicitaire (en
pourcentage du montant total facturé par les régies) passer de
58,2 % à 52,4 %. Dans le même temps, France 3, dont
l'audience augmentait de 13,7 % à 17,7 %, voyait sa part de
marché publicitaire progresser de 9,4 % à 12,4 %.
L'effort commercial nécessaire à une chaîne et à sa
régie pour accroître ou maintenir une part de marché n'est
donc pas moins important pour le secteur public que pour le secteur
privé, mais la liberté pour adapter le contenu de la grille de
programmes aux exigences des annonceurs ou aux rigueurs financières du
moment est beaucoup plus grande pour le second que pour le premier.
Cette différence d'adaptabilité à la concurrence fait que,
paradoxalement, les chaînes publiques apparaissent plus
vulnérables que les chaînes privées aux fluctuations du
marché publicitaire.
"
Votre rapporteur estime que si l'on veut que l'audiovisuel public voie
" le bout des tunnels ", il convient de réexaminer avec soin
le bien fondé de ces contraintes.
B. ADAPTER LE SERVICE PUBLIC
Le projet de loi relatif au secteur public de la communication audiovisuelle,
doit être l'occasion, si ce n'est de " refonder " - le terme
est à la mode - , du moins de redéfinir le contenu du service
public audiovisuel.
Avec l'oeil neuf que donne son peu de familiarité avec la
matière, votre rapporteur souhaite, dans la perspective de ce
débat législatif, avancer avec prudence quelques
réflexions sur les problèmes du secteur public, tels qu'ils
résultent du présent projet de budget.
1. Réfléchir au service public en termes de produit et de
marché ?
L'on arrive, aujourd'hui, au bout d'un processus commencé avec la
suppression du monopole.
Le téléspectateur n'est plus un
consommateur captif
. Il choisit le programme qui l'intéresse, sans
d'ailleurs toujours se demander s'il regarde une chaîne publique ou
privée. Les chaînes publiques sont en concurrence directe sur un
marché, qui a désormais une dimension continentale.
En moins de dix ans, avec de surcroît aujourd'hui, l'arrivée du
câble et du satellite, on voit bien que les règles du jeu et le
rapport de force sur le marché a changé. Sur un marché, on
constate, bien souvent, qu'il y a des firmes dominantes qui fixent les prix
directeurs ou, en tout cas, dominent le marché. Dans le domaine des
médias, il faut bien constater que ces firmes dominantes, en France,
celles qui servent de référence et sur lesquelles on a tendance
à s'aligner, sont, dans beaucoup de domaines de la programmation, des
chaînes privées.
A l'ère du monopole, on pouvait développer une
problématique de la télévision de type quelque peu
paternaliste, cherchant à deviner, à anticiper, voire à
imposer les choix du téléspectateur.
Dans le paysage audiovisuel actuel où l'offre est
démultipliée
, le téléspectateur vote avec sa
télécommande
, qui devient à la fois
le vecteur de
la concurrence
et un
outil d'interactivité
.
Les émissions de la télévision publique sont des produits
sur le marché ou plutôt font partie d'une gamme de produits qui a
besoin d'avoir un marché.
De ce point de vue, votre rapporteur a le sentiment qu'il y a
un fait
publicitaire
qui doit être pris en compte. Une partie de l'offre
d'émissions de service public peut et doit rester libre de tout message
publicitaire. Mais il faut se garder de toute publiphobie. Pour la jeune
génération, non seulement la publicité n'est, au moins
jusqu'à un certain point, pas perçue comme une gêne, mais
encore son absence serait presque suspecte, comme le signe de quelque chose
d'élitiste, donc d'ennuyeux, voire de ringard.
La culture que le secteur public a pour mission de véhiculer, doit
parfois s'avancer masquée derrière le divertissement.
Une chaîne généraliste grand public ne peut se
présenter comme complètement culturelle, car elle
risque de
confiner la culture dans un ghetto que le défaut de publicité
signalera de façon emblématique
; au contraire, de la
publicité,
consommée avec modération, non seulement
permettra aux responsables des émissions comme des chaînes de
rester en prise avec leur public
mais encore de
s'intégrer
naturellement dans le paysage audiovisuel
.
Tout le dilemme stratégique des chaînes de service public est
précisément de montrer leurs différences pour justifier
leur financement public sans pour autant s'isoler du reste du paysage
audiovisuel au risque de devenir des chaînes sans
téléspectateurs. L'audience du plus grand nombre reste un
objectif fondamental du service public au même titre que la
qualité.
2. Assurer l'autonomie de gestion et l'indépendance
financière
Votre rapporteur ne souhaite pas anticiper un débat sur les structures
d'autant plus qu'il semble que le projet puisse encore changer après son
examen par le Conseil d'État. Ni les instances de décision, ni
même le principe même du regroupement en holding ne lui paraissent
pouvoir être abordés au moment de la discussion du budget.
En revanche, il lui semble possible d'en rester au niveau des principes en
affirmant, compte tenu de la situation de concurrence dans laquelle se trouvent
placées les entreprises publiques du secteur de la communication, qu'il
est essentiel de parvenir, enfin, à la
séparation de
l'audiovisuel et de l'État.
Il s'agit bien sûr de garantir une autonomie de gestion. Des pas
importants ont été accomplis avec la création d'une
instance de régulation ; des progrès restent, à
l'évidence, à faire dans les textes sans doute mais plus encore
dans les moeurs.
Mais, et l'examen de la pratique budgétaire permet de le
vérifier, il est encore plus important de couper le cordon ombilical
financier qui relie - et soumet - les entreprises publiques de la communication
audiovisuelle à l'État.
Le rôle des mesures de régulation budgétaire, l'importance
qui en résulte dans la répartition des ressources des organismes
entre crédits budgétaires et ressources de redevance a contraint
jusqu'à présent les responsables à arpenter les
allées du pouvoir pour s'assurer du montant maximal mais aussi de la
structure optimale de leurs ressources dans le cadre d'un jeu dont la
règle de base est simple : se débarrasser du "
mistigri " des crédits budgétaires. La proportion
redevance/crédits constitue d'ailleurs un bon indice de la cote et de
l'influence respectives des différents responsables d'organismes et de
sociétés. Aujourd'hui, tout le monde le reconnaît,
la
vraie tutelle de l'audiovisuel est à Bercy.
La nomination par une instance indépendante reste tout à fait
formelle, si le pouvoir financier reste du côté de
l'exécutif. Deux voies sont possibles : accorder le droit avec le
fait en rendant à l'État le pouvoir de nomination, car de fait,
il n'est pas possible de gérer une entreprise sans la confiance de son
actionnaire, bailleur de fonds
3(
*
)
;
protéger l'État contre lui même en le gardant de la
tentation d'intervenir sur le plan financier. Pour votre rapporteur, le
débat reste ouvert, entre deux solutions, dont l'une peut
apparaître comme une régression, et l'autre, peu réaliste.
En tout état de cause, il semble, que la seconde voie n'a de chances
d'aboutir que si l'on donne à l'audiovisuel des ressources publiques
indépendantes de l'exécutif, c'est-à-dire fournies par la
redevance.
3. Garantir des ressources propres et surtout stables
Des trois types de ressources dont disposent les organismes du secteur
audiovisuel public, l'une s'est révélée
particulièrement volatile, les subventions budgétaires, les deux
autres ont pour elles sinon la stabilité du moins la
prévisibilité, avec pour inconvénients une
dépendance vis à vis des marchés ou du pouvoir politique.
La redevance est une source de financement sure mais qui n'a pas non plus, du
fait de son mode de répartition, que des effets dynamisants.
Indépendamment du problème de la répartition des concours
publics entre crédits budgétaires et attribution de redevance, la
redevance est, non une ressource qui se gagne, mais une ressource qui se
demande et s'octroie en fonction de critères parfois arbitraires et
susceptibles de décourager l'initiative. Il faut rappeler que,
très régulièrement, lorsque les croissances des recettes
publicitaires étaient supérieures aux prévisions, les
gouvernements successifs avaient profité de ce surcroît de
ressources pour diminuer les crédits budgétaires privant ainsi
les chaînes du fruit de leurs efforts.
Par ailleurs, faire reposer une trop grande partie du financement du secteur
public sur la publicité, c'est risquer de substituer une logique
commerciale à celle du service public .
Les excès de publicité sur les écrans publics sont
responsables de cette course à l'audience qui ont pu faire
dériver France Télévision mais ils pourraient
également faire déraper l'ensemble du secteur,.
Maintenant, la publicité constitue un moyen privilégié par
les directeurs de chaînes pour rester en contact direct avec le public.
Les recettes de publicité matérialisent les succès
d'audience et jouent un rôle important dans la motivation des
responsables.
A cause des contraintes de l'Audimat, France 2 et France 3 ne
parviennent pas, en dépit de la bonne volonté qui anime leurs
responsables, à devenir ces grandes chaînes
généralistes de référence, qui seules peuvent
donner une dimension nationale populaire aux missions de service public.
Les fonctions éducatives et culturelles ont largement disparu des
écrans des chaînes généralistes aux heures de grande
écoute pour être reléguées au plus profond de la
nuit. La culture, l'éducation existent mais pour les rencontrer, il faut
aller sur un cinquième canal, que son image pour le moins austère
ou élitiste coupe d'une grande partie du public.
Les recettes de publicité récompensent l'audience ; mais il
n'y a pas de mécanisme d'intéressement à la qualité
des programmes à une programmation ambitieuse en " prime
time ". Réduire la durée des écrans et donc les
revenus de la publicité, c'est bien ; mais, indépendamment
d'éventuels effets pervers, c'est à l'évidence
insuffisant, car, ce qui est nécessaire c'est de créer un
mécanisme d'incitation qui vienne récompenser le responsable qui
acceptera de perdre quelques points d'audience pour une émission de
référence.
Il faut réfléchir, au niveau des contrats d'objectifs ou dans le
cadre de mécanismes de financement spécifiques à un
système d'encouragement qui viendrait favoriser les émissions de
qualité programmées en prime time.
4. Adapter l'organisation du travail
Le maintien en l'état de la convention collective actuelle,
dépassée par l'évolution technologique, défavorise
le secteur public dans sa compétition avec le secteur privé et
aboutit à encourager une attitude de repli face à la concurrence.
La convention collective de la communication et de la production audiovisuelles
(CCCPA), signée le 31 mars 1984, est applicable aux personnels
techniques et administratifs (PTA) dans les sociétés et
organismes membres de l'Association des employeurs du secteur public
audiovisuel, qui regroupe la plupart d'entre eux
4(
*
)
. Cette convention a été conclue par
période de trois ans renouvelable. Le terme de la période
triennale d'application en cours est le 31 mars 1999.
Les formes prévues pour renégocier la convention sont si
contraignantes qu'il est en fait impossible aux partenaires sociaux de discuter
sereinement
5(
*
)
.
L'idée initiale était de faire en sorte que les procédures
de dénonciation et de révision puissent à l'avenir
être engagées à tout moment, en transformant cette
convention en convention à durée indéterminée
Cependant, faute de l'accord de tous les syndicats signataires, il semble que
l'association s'engage actuellement sur une voie moins ambitieuse certes mais
qui reste efficace :
la révision des modalités de
révision.
La signature d'un accord permettant la révision par amendement de la
convention collective à tout moment en dehors de la fenêtre
très courte existant jusqu'ici ouvre, on peut l'espérer, la voie
à une remise à plat des classifications et, d'une façon
générale, une meilleure prise en compte des
spécificités de chaque entreprise.
L'impact sur 1998 des surcoûts consécutifs au protocole de sortie
de grève du 12 décembre 1997 s'élève donc
à 49 millions de francs (35 millions de francs pour les
programmes régionaux, 14 millions de francs pour le rapprochement
salarial).
Une mission a été confiée à un ancien directeur des
relations humaines de France 2, M. Gantou pour examiner les conditions du
rapprochement. En tout état de cause l'enveloppe de 14 millions
prévue pour 1998 est bien inférieure aux besoins.
Seule une évolution de ce cadre peut garantir que la
société holding dont la création serait proposée
par le projet de loi n'aboutisse pas à la récréation de
l'ex-ORTF.
C. DÉFINIR UNE POLITIQUE GLOBALE DE LA COMMUNICATION
AUDIOVISUELLE
Une politique de la communication audiovisuelle ne se réduit pas au
service public. Plus encore, on ne peut pas gérer le secteur public dans
le superbe isolement des tendances mondiales. On ne peut pas parler du budget
sans évoquer la situation et les perspectives des opérateurs
privés, non pour se substituer à eux mais pour créer les
conditions dont ils ont pour faire face à la concurrence mondiale.
Au fil des alternances, trop de lois, trop de règlements ont
été édictés ces dernières années,
privant les opérateurs de la stabilité des règles du jeu
dont ils ont besoin pour se développer et pour s'adapter sereinement aux
marchés mondiaux
.
1. Des règles du jeu stables pour les opérateurs privés
Dans un marché mondialisé, éminemment mouvant tant sur le
plan technologique qu'économique, les opérateurs nationaux
industriels et commerciaux ont besoin d'un horizon stable pour affronter la
concurrence.
Pour se développer à l'extérieur, les entreprises doivent
pouvoir s'appuyer sur un marché domestique dynamique et surtout
prévisible. La conquête des marchés mondiaux suppose un
environnement stable à l'intérieur.
Des progrès ont été faits avec la création d'une
instance de régulation, dont le rôle est d'adapter à la
réalité, en toute indépendance, les principes
édictés par le Parlement. Dans un monde audiovisuel en mutation,
la régulation, pour reprendre les formules exprimées par
M. Hervé Bourges, est "
la forme moderne de l'intervention
de l'État dans un secteur économique. C'est une intervention qui,
préservant un certain nombre de principes intangibles, qui ne doivent
pas pouvoir être remis en cause par les lois du marché, permet
néanmoins de laisser la plus grande liberté et la plus grande
autonomie aux acteurs professionnels. "
2. Développer les industries de programme
La domination américaine est très nette sur le petit
écran, même si la tendance semble être à
l'amélioration. En 1996, plus de 46,5 % des oeuvres de fiction
télévisuelles diffusées sur les chaînes nationales
étaient d'origine américaine.
En dépit d'une amélioration récente, le
déséquilibre reste écrasant :
les quelque
490 millions de francs de programmes audiovisuels, que nous avons
réussi à exporter en 1996, ne représentent qu'environ la
centième partie de ce que les Américains ont, la même
année, vendu à l'Europe en produits audiovisuels.
De ce point de vue, si les
quotas
constituent une protection
nécessaire, celle-ci est certainement provisoire: ils se
présentent comme une sorte de
ligne Maginot,
dont le destin
est d'être contournée ; et ceci, en raison même de
l'évolution de la technologie.
La seule solution durable consiste donc à favoriser l'apparition d'une
forte industrie française de programmes audiovisuels adaptés aux
standards internationaux.
Madame la ministre de la culture et de la communication a annoncé fin
septembre 1997 au MIPCOM de Cannes le lancement d'un plan en faveur de la
production audiovisuelle. Votre rapporteur compte interroger la ministre sur le
bilan de ce plan.
3. Assurer la présence de la culture et de la langue
françaises
D'abord, il convient de revenir sur le problème du contrôle
parlementaire.
En 1997, les Assemblées ont adopté, à l'occasion du vote
du budget, une disposition insérant un nouvel article 53-1 dans la loi
du 30 septembre 1986 relative à la liberté de
communication :
" Art. 53-1. - Un document retraçant les crédits, de toute
nature, qui concourent au fonctionnement des opérateurs intervenant dans
le domaine de l'action audiovisuelle extérieure et dont l'État ou
les sociétés nationales de programme mentionnées à
l'article 44 détiennent directement plus de la moitié du
capital, à la clôture du dernier exercice, est annexé au
projet de loi de finances de l'année.(...). "
Votre rapporteur vient de constater que les développements
consacrés à l'audiovisuel extérieur dans le " jaune
budgétaire " ont gagné nettement en consistance.
Toutefois le problème de l'action audiovisuelle reste entier et les
avertissements du Président de la République lancés
à Cotonou en 1995 restent d'actualité :
" 90 %
des informations qui transitent par Internet sont émises en langue
anglaise, parce que les outils et les serveurs sont dédiés
à l'usage exclusif de cette langue. L'enjeu est clair : si, dans les
nouveaux médias, notre langue, nos programmes, nos créations ne
sont pas fortement présents, nos futures générations
seront économiquement et culturellement marginalisées. Sachons,
demain, offrir à la jeunesse du monde des rêves francophones,
exprimés dans des films, des feuilletons, et valorisant la richesse
culturelle et la créativité de chacun de nos peuples. Il faut
produire et diffuser en français. C'est une question de survie. Il faut
unir nos efforts ".
INTRODUCTION
Pour sa
première présentation des crédits de la communication
audiovisuelle, votre rapporteur a tenu à rester dans la ligne
tracée par son prédécesseur, M. Jean Cluzel, en
s'efforçant d'offrir un panorama aussi vaste et complet que possible, de
l'activité des organismes qui constituent le secteur public audiovisuel.
Sur le fond, votre rapporteur arrive vers cet audiovisuel compliqué avec
une idée simple. La révolution résultant de
l'arrivée des technologies numériques nous oblige à
considérer que le paysage audiovisuel est désormais sans
frontière, et que les opérateurs sont dans une situation de
concurrence généralisée, toujours plus vive.
Sa conviction profonde est que l'audiovisuel est désormais un
marché hyper-concurrentiel sur lequel le consommateur choisit avec sa
télécommande, sans se soucier du statut de l'opérateur
dont il regarde les programmes.
Le secteur public est donc en compétition avec le secteur privé,
même s'il bénéficie - mais pour combien de temps encore -
de ressources publiques abondantes.
A cet égard, il n'est pas possible de traiter du secteur public de
l'audiovisuel, de la santé financière et du dynamisme des
sociétés qui le composent sans considérer qu'il
s'insère dans un espace structuré par les initiatives du secteur
privé.
La France connaît aujourd'hui une véritable explosion de la
télévision numérique : Canal Satellite affiche maintenant
près d'un million d'abonnés, tandis que TPS en revendique plus de
500.000. De surcroît, les frontières réglementaires sont
entrain de tomber comme une espèce de mur de Berlin, condamné par
l'histoire. Ne voit-on pas RTL 9, cette chaîne désormais
contrôlée par le groupe français AB Productions, faire
reconnaître par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, sa
nationalité luxembourgeoise et, par là même, s'affranchir
des contraintes réglementaires multiples pesant sur les chaînes
françaises.
Des alliances se nouent et se dénouent. Des conflits se font jour, des
groupes, enfin, se constituent, associant des sociétés
opérant sur les marchés connexes de l'industrie et de la
communication.
Votre rapporteur est conscient de l'importance des enjeux de cette guerre de
mouvement à laquelle on assiste dans le domaine audiovisuel, et pour ce
premier rapport, il a souhaité prendre un peu de recul avant de
présenter, comme le faisait son prédécesseur, une sorte
d'état des lieux des groupes de communication audiovisuels
6(
*
)
.
La démarche qu'il a entreprise dans le présent rapport en
complément des observations qu'il a présentées et fait
adopter par la commission des finances, consiste à procéder en
trois étapes décrivant :
• l'état des ressources du secteur audiovisuel public car
l'argent est le nerf de la communication audiovisuelle ;
• la situation des organismes composant le secteur audiovisuel public en
s'efforçant, pour chacun des organismes considérés,
d'insister sur les problèmes d'exécution de leur budget ;
• les problèmes liés au renforcement de notre
présence audiovisuelle extérieure en en soulignant l'enjeu
culturel et linguistique.
Il n'est pas possible de faire abstraction dans cette présentation de la
situation d'attente créée par la perspective de la discussion
prochaine du projet de loi sur la communication audiovisuelle
déposé par le gouvernement sur le Bureau de l'Assemblée
nationale.
Dans la perspective ainsi créée, le budget que votre rapporteur
s'est efforcé d'analyser apparaît comme un
budget paradoxal
à plus d'un titre
:
•
Premier paradoxe
, c'est au moment où le Gouvernement
affiche sa volonté de diminuer les
recettes publicitaires des
chaînes
, que celles-ci
marquent spontanément un certain
fléchissement
, qui fait contraste avec la vitalité de celles
de ses concurrents privés et notamment de TF1. Cette chaîne
annonce pour 4,2 milliards de francs de chiffres publicitaires pour les six
premiers mois de l'année, soit autant que France 2 et France 3
réunis sur l'ensemble de l'année ;
•
Deuxième paradoxe
, c'est au moment où le
Gouvernement annonce qu'il entend diminuer de façon volontariste les
recettes de publicité de France2 et France 3 et de compenser ce manque
à gagner par des crédits publics, que
les crédits
budgétaires affectés à l'audiovisuel publics atteignent
leur plus bas niveau historique
.
•
Troisième paradoxe
, c'est un Gouvernement enclin
à stigmatiser les positions dominantes des grands groupes sur
l'audiovisuel, qui veut mettre en place un système aboutissant, par un
effet d'aubaine
, à renforcer les bénéfices desdits
groupes.
Enfin, et il s'agit également d'un paradoxe, c'est au moment où
l'on s'apprête à restreindre la place de la publicité sur
les écrans de télévision, que de nombreuses personnes
redécouvrent les
vertus de la publicité
.
La publicité fait désormais partie du paysage audiovisuel
.
La conviction de votre rapporteur est que les chaînes qui en sont
dépourvues affichent de façon emblématique une
différence qui, à la limite, les font passer pour
élitistes sinon "ringardes", auprès d'une grande partie de la
population et en particulier des jeunes.
PREMIÈRE PARTIE
LES RESSOURCES DU SECTEUR
PUBLIC DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE
Le
budget du secteur public de la communication audiovisuelle pour 1999, tel qu'il
est retracé dans le fascicule jaune " secteur public de la
communication audiovisuelle ", s'élève à 18
478 millions de francs contre 18 004,2 millions de francs en
1998, soit une
augmentation de 2,6 % par rapport à la
précédente loi de finances initiale
.
Cette progression de 473,8 millions de francs, est assurée à
raison de 400,1 millions de francs par les ressources publiques et de
73,7 millions de francs par les ressources propres des organismes.
En dépit de cet accent mis sur les ressources publiques, on constate
que, s'agissant d'une inflexion à la marge, la structure de financement
pour 1999 demeure avec une
proportion de 69,4 % pour les ressources
publiques
et de
30,6 % pour les ressources propres des
organismes
, proche de sa structure de 1998.
Une telle présentation, qui associe crédits publics et ressources
propres d'origine essentiellement publicitaire, permet
d'évaluer les
moyens dont dispose le secteur public.
Il n'y a pas à proprement parler de budget de l'audiovisuel
public ; il s'agit d'une
présentation comptable qui associe des
éléments de nature différente :
• des
crédits budgétaires
inscrits, non dans
le fascicule " culture et communication ", mais dans ceux des
Affaires étrangères et des services généraux du
Premier ministre ;
• le
produit d'une redevance
, dont le statut est celui d'une
taxe parafiscale, c'est à dire que le Parlement ne peut qu'en autoriser
la perception sans pouvoir en déterminer le taux ou les modalités
de perception ;
• des
prévisions de recettes commerciales
, en
l'occurrence d'origine essentiellement publicitaire.
Le contrôle du Parlement et, corrélativement, sa
responsabilité est essentiellement politique. De fait, et certains ne se
sont pas privés de le souligner, le Parlement a, en acceptant la
réduction des crédits budgétaires, entériné
la hausse continue des recettes publicitaires.
I. LES PERSPECTIVES À COURT TERME
La
situation est plutôt inhabituelle. Ces dernières années, il
était traditionnel de constater des suppléments de recettes
publicitaires par rapport aux prévisions de la loi de finances. Cela
était même si classique que l'État avait pris l'habitude
d'en prélever une partie au moment de la loi de finances rectificative
par un jeu de vases communiquants dans lequel les annulations de crédits
intervenaient pour tenir compte du surplus de recettes, quitte à ce
qu'une nouvelle répartition de la redevance au moment de la loi de
finances rectificative vienne compenser les diminutions de crédits
budgétaires pour les organismes ne bénéficiant pas de
recettes publicitaires.
Aujourd'hui la manne publicitaire semble, non pas se tarir mais se
stabiliser ; il en résulte du même coup à court terme
une tension dans l'exécution budgétaire, qui obligerait les
chaînes à se tourner vers le budget de l'État si
l'évolution favorable des recettes de redevance ne venait
atténuer la tension budgétaire.
A. L'EFFORT PUBLIC DANS LE SECTEUR AUDIOVISUEL
On
remarque que la croissance des ressources publiques résulte de deux
évolutions de sens contraire : la chute des crédits
budgétaires est compensée par l'évolution dynamique de la
redevance.
1. Les crédits budgétaires
Les
crédits budgétaires régressent de 22,82 %.
Ce chiffre
recouvre deux évolutions inverses :
•
maintien en francs courants au niveau de 452 millions de francs, des
dotations inscrites au budget du ministère des affaires
étrangères
et de la coopération,
• chute sensible des crédits inscrits aux services
généraux du Premier Ministre ( Chapitre 46-01), qui reculent de
58,49%.
On note que ces subventions étaient encore de 1,4 milliard
de francs en 1996.
On note d'abord que ce chapitre 46/01
7(
*
)
n'a
subi, cette année, aucun mouvement de crédits autre qu'une
annulation de 10,8 millions de francs
de crédits par la suite
d'un
arrêté en date du 16 janvier
1998
. Cette
annulation a été répartie entre France 2 pour 5 millions
de francs, La Sept-ARTE et La Cinquième pour 2,9 millions de francs
chacun.
2. L'augmentation du produit de la redevance
Le
produit de la redevance
devrait augmenter de 569,20 millions de francs, soit
une croissance de 4,87 % en 1999
.
Après la hausse de 5% de l'année dernière qui en avait
fait passer le taux de 700 à 735 francs pour 1998, il a
été décidé, cette année, de
n'accroître la redevance pour 1999, que de l'augmentation
prévisionnelle des prix , soit 1,2%, ce qui la porte à
744
francs
.
On peut rappeler que le taux de la redevance ayant été
gelé pour 1997, le gouvernement a considéré comme
légitime de procéder, pour 1998, à un réajustement.
"
Il faut assurer au service public des sources stables et suffisantes
de financement. Il est donc indispensable d'augmenter la redevance. Elle
augmentera de 5 % en 1998 et je m'engage à ce que cette
augmentation corresponde à une amélioration du service rendu au
public. Les radios et télévisions publiques auront les moyens de
remplir leurs missions pour les téléspectateurs et les
auditeurs
", avait déclaré Madame la Ministre de la
Communication en septembre 1997 à Hourtin.
L'évolution du produit de la redevance, plus rapide que celle de la
taxe, résulte, essentiellement, de l'amélioration de ses
conditions de recouvrement par le service de la redevance
8(
*
)
.
B. L'ÉVOLUTION DE LA PUBLICITÉ ET DU PARRAINAGE
Cette
recette est au coeur du débat sur le financement du secteur public. Pour
replacer ce débat dans son contexte deux observations s'imposent :
•
la télévision est un support majeur sur le
marché publicitaire
: la publicité
télévisée, qui absorbait en 1987 moins de 25 %
des recettes publicitaires des grands médias, en mobilise, aujourd'hui,
plus du tiers, en dépit des multiples contraintes réglementaires.
L'impact de certaines évolutions à long terme - multiplication
des chaînes thématiques, développement d'Internet mais
également modification des stratégies vers un ciblage et une
diversification des supports accrus - sur les ressources publicitaires des
chaînes hertziennes reste pour l'instant limité.
La reprise de la consommation semble même atténuer les
difficultés, qui ont pu affecter les recettes des chaînes
généralistes et les conduire à accroître les rabais.
•
Le secteur public est,
depuis le début de la
présente décennie
, de plus en plus dépendant des
recettes publicitaires et de parrainage : celles-ci, qui
représentaient 32,7 % des ressources de France 2 et France 3 en 1991, en
constituent 41,7 % en 1998.
L'augmentation de la durée des écrans, qui en est le
corrélat, a été plus rapide sur les écrans du
secteur public que sur ceux du secteur privé : comme le montre
l'étude du conseil supérieur de l'Audiovisuel intitulée
" audiovisuel et publicité ", commandée par votre
commission des finances, la durée des écrans pour la tranche
19-22 heures, a simplement augmenté de 50% sur TF1 entre 1992 et 1997,
tandis qu'elle augmentait de 63% sur France 2 et doublait presque sur France 3.
D'où ce phénomène de " tunnels " importants que
les chaînes se sont efforcées d'atténuer par
différentes méthodes : bandes d'autopromotion,
météo et plus récemment vogue des séries au format
de 52 minutes
Indépendamment des mesures volontaristes qui pourraient être
prises pour diminuer l'importance des recettes publicitaires dans les
ressources des chaînes, il est clair que le secteur public, sa politique
et ses moyens, sont étroitement dépendants du marché
publicitaire, c'est à dire à la fois de l'évolution
globale du marché de la publicité télévisée
et de la capacité des chaînes publiques à résister
à la concurrence des chaînes privées.
1. La situation du marché publicitaire
La part
de marché de la télévision dans l'ensemble des cinq
"grands médias" (soit la télévision, la radio, le
cinéma, la presse écrite et la publicité
extérieure, c'est-à-dire l'affichage sous toutes ses formes)
s'est élevée, en 1997, à 34% selon l'institut de
recherches et d'études publicitaires.
Le poids de la télévision selon la même source IREP
était de 33,5 en 1996, 33 % en 1995, 31,9 %en 1994 et
31,2 en 1993.
La presse écrite (y compris les petites annonces et la presse gratuite)
reste encore le premier média en termes de chiffres d'affaires. Sa part
de marché, après avoir régressé
régulièrement, semble s'être stabilisée en 1996 et
en 1997, tout comme celle de l'affichage.
La part de marché publicitaire des stations de radio
généralistes, quant à elle, accentue encore sa chute en
1997.
Si l'on considère la durée totale des écrans publicitaires
ou le nombre total d'insertions, la progression du secteur public, tant en
valeur absolue qu'en part de marché, est encore plus nette que sa
progression en valeur.
Recettes publicitaires des grands médias
|
1994 |
% |
1995 |
% |
1996 |
% |
1997 |
% |
Presse (y compris gratuite) |
23.370 |
48,1 |
23.977 |
47,4 |
24.626 |
47,3 |
25.438 |
47,1 |
dont |
|
|
|
|
|
|
|
|
publicité commerciale |
19.725 |
40,6 |
20.131 |
39,8 |
20.723 |
39,8 |
21.271 |
39,4 |
petites annonces |
3.645 |
7,5 |
3.846 |
7,6 |
3.903 |
7,5 |
4.167 |
7,7 |
Télévision |
15.505 |
31,9 |
16.704 |
33,0 |
17.455 |
33,5 |
18.385 |
3,4 |
Radio |
3.700 |
7,6 |
3.747 |
7,4 |
3.635 |
7,0 |
3.565 |
6,6 |
Affichage (sous toutes ses formes) |
5.745 |
11,8 |
5.870 |
11,6 |
6.067 |
11,6 |
6.340 |
11,7 |
Cinéma |
280 |
0,6 |
302 |
0,6 |
332 |
0,6 |
308 |
0,6 |
Total |
48.600 |
100,0 |
50.600 |
100,0 |
52.115 |
100,0 |
54.036 |
100,0 |
Source IREP, Le marché publicitaire français 1997 |
|
|
|
|
Taux
de croissance des recettes publicitaires des " grands
médias "
(en pourcentage)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Télévision |
+ 7,3 % |
+ 7,7 % |
+ 4,5 % |
+5,3 |
Radio |
+ 4,0 % |
+ 1,2 % |
- 3,0 % |
-1,9 |
dont généralistes |
- 1,0 % |
- 4,9 % |
- 7,3 % |
|
dont réseaux nationaux et stations locales |
+ 14,1 % |
+ 12,0 % |
+ 3,5 % |
|
Presse écrite (y compris presse gratuite, y compris petites annonces) |
+ 4,2 % |
+ 2,6% |
+ 2,7 % |
+3,3 |
Affichage(sous toutes ses formes) |
+ 3,5 % |
+ 2,2 % |
+ 3,2 % |
+4,5 |
Cinéma |
+ 3,0 % |
+ 7,8 % |
+ 10,0 % |
+ 11 |
Ensemble des médias |
+ 5,0 % |
+ 4,1 % |
+ 3,0 % |
+3,8 |
Source IRE. Le marché publicitaire français
1997
L'évolution des parts de marché est confirmée par celles
des taux de croissance. Le tableau ci-dessus montre que si la publicité
radio diminue sensiblement, surtout pour les radios
généralistes, on constate que les recettes publicitaires des
télévisions continuent de croître plus vite que celles de
la moyenne des médias dans un marché, qui, après avoir
connu un certain ralentissement en 1996, semble être reparti en 1997.
Il semble d'après une enquête SECODIP que la situation ait
évolué en 1998 et que l'on assiste à une reprise de la
dépense publicitaire pour la presse et la radio, plus rapide que celles
concernant la télévision, qui toutefois continuent de progresser
çà rythme soutenu
2. Évolution de la place du secteur public sur le marché publicitaire
La part de marché, en valeur, du service public de télévision dans l'ensemble des investissements publicitaires dans les cinq " grands médias " croît régulièrement pour atteindre près de 10,1 % en 1997, ce qui correspond à un gain de 1,9 point de part de marché depuis 1993.
Estimation de la part du secteur public de
télévision
dans l'ensemble des cinq " grands
médias "
(en pourcentage)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Télévision publique |
8,2 |
8,7 |
9,5 |
9,8 |
10,1 |
Télévision privée |
23,0 |
23,2 |
23,5 |
23,7 |
23,9 |
Ensemble télévision hertzienne |
31,2 |
31,9 |
33,0 |
33,5 |
34,0 |
Estimation SJTIC à partir des données IREP et
SECODIP
Par ailleurs, selon la source traditionnellement utilisée qui est la
SECODIP, 29,7 % des "investissements publicitaires" bruts dans le
média télévision se seraient portés en 1997 sur le
service public, c'est-à-dire France 2, France 3 et La Cinquième.
Selon le CSA, qui a publié récemment une évaluation plus
précise, s'appuyant sur des recettes nettes, la part des chaînes
publiques s'élèverait à 31,2% légèrement
supérieure donc à ce qu'indique la SECODIP.9(
*
)
Cette proportion s'élevait à 29,4 % en 1996, 28,9 % en
1995, 27,2 % en 1994 et 26,3 % en 1993.
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Télévision publique |
26,3 |
27,2 |
28,9 |
29,4 |
29,7 |
Télévision privée |
73,7 |
72,8 |
71,1 |
70,6 |
70,3 |
Ensemble télévision hertzienne |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Source
SECODIP - 1998
L'audiovisuel public à tendance à gagner des parts de
marché. Mais le fléchissement de la croissance du marché
publicitaire de la télévision suscite une concurrence accrue qui
fait peser une menace sur les recettes des chaînes publiques.
A cela s'ajoute
les effets pervers de l'annonce de la réforme du
financement de l'audiovisuel public
: face à une pénurie
anticipée d'écrans, certains annonceurs sont attirés par
des contrats qui leur garantissent un accès à moyen terme aux
écrans de TF1 et de M6 au moment où ceux-ci ne seront pas
suffisamment important pour répondre à la demande.
Il faut
prendre garde à ce que la diminution des recettes publicitaires du
secteur public ne soit pas en définitive, plus subie que voulue..
• La tendance récente
Le tableau ci-après récapitule l'évolution des recettes de
publicité des sociétés nationales de programme depuis 1994.
Recettes de publicité
des sociétés
nationales de programme depuis 1994
(en millions de
francs)
Recettes nettes de publicité |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 (LFI) |
1999 (LFI) |
France 2 |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
1 915,30 |
1 974,00 |
2 111,50 |
2 417,20 |
2 513,80 |
2 526,0 |
Réalisation |
1 987,10 |
2 133,70 |
2 306,00 |
2518,0 |
|
|
France 3 |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
931,2 |
931,2 |
1 084,70 |
1 676,90 |
1 744,00 |
1806,9 |
Réalisation |
1 004,20 |
1 446,60 |
1 527,90 |
1632,9 |
|
|
La Cinquième |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
|
26,5 |
10,6 |
14,1 |
19,3 |
19,3 |
Réalisation |
|
6,4 |
14,9 |
27,5 |
|
|
RFO |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
88,9 |
87 |
76,2 |
31 |
50,0* |
74,8 |
Réalisation |
91,2 |
74,3 |
75,7 |
68,3 |
|
|
Radio France |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
61,3 |
70,7 |
60,7 |
81,2 |
87,2 |
94,4 |
Réalisation |
73,1 |
97,2 |
105,8 |
93,3 |
|
|
RFI |
|
|
|
|
|
|
Prévision (LFI) |
5,5 |
4,5 |
4,5 |
5,5 |
5,5 |
5,5 |
Réalisation |
2,5 |
4,8 |
4,4 |
4,3 |
|
|
Total réalisations |
3 158,10 |
3 763,00 |
4 034,70 |
4344,7 |
|
|
% d'évolution n/n-1 |
13,21% |
19,15% |
7,22% |
7,68% |
|
|
Les
recettes publicitaires initiales ainsi que celles réalisées par
les sociétés incluent le COSIP, mais sont nettes de frais de
régies
La Cinquième a commencé à diffuser le
13 décembre 1994
Les ressources publicitaires de RFI incluent celles du parrainage
La progression apparemment importante de la publicité sur RFO est en
réalité un réajustement de l'évaluation pessimiste
faite dans le projet de loi de finances 1997 des effets pour RFO de la
suppression de la publicité sur le second canal de
télévision et l'alignement de la publicité radio sur les
règles appliquées à Radio France. Ces mesures,
conjuguées avec le retrait progressif des programmes de TF1 sur le
premier canal, ont eu inévitablement un effet négatif sur la
publicité mais moindre que celui finalement observé en fin
d'exercice. En conséquence, les chiffres pour 1998 ne reflètent
pas une croissance de la publicité sur RFO mais un réajustement
de la base sous-estimée.
Recettes de parrainage
des sociétés
nationales
de programmes depuis 1994
(en millions de francs)
Recettes nettes de parrainages |
1994 |
1995 |
1996 (LFI) |
1997 |
1998 (LFI) |
1999 (LFI) |
France 2 |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
91,8 |
111,7 |
142,1 |
125,0 |
136,0 |
132,0 |
Réalisation |
164,7 |
151,0 |
179,0 |
176,9 |
|
|
France 3 |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
51,0 |
60,2 |
101,5 |
87,0 |
100,9 |
100,0 |
Réalisation |
92,9 |
91,9 |
113,1 |
110,7 |
|
|
La Cinquième* |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
|
10,0 |
0,0 |
6,0 |
2,6 |
2,6 |
Réalisation |
|
2,7 |
1,9 |
2,6 |
|
|
RFO |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
|
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
Réalisation |
8,3 |
7,6 |
13,7 |
16,7 |
|
|
Radio France |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
30,0 |
30,5 |
30,5 |
30,0 |
31,0 |
33,0 |
Réalisation |
25,4 |
31,2 |
34,9 |
38,4 |
|
|
RFI |
|
|
|
|
|
|
Prévision LFI |
|
|
4,5 |
5,5 |
5,5 |
0,0 |
Réalisation |
2,1 |
4,0 |
3,3 |
2,9 |
|
|
Total réalisation |
293,4 |
288,4 |
345,9 |
348,2 |
|
|
% d'évolution n/n-1 |
26,25 % |
- 1,70 % |
19,94 % |
0,66% |
|
|
* La
Cinquième a commencé à diffuser le 13 décembre
1994
De fait, les premières données connues pour 1998 font
apparaître que
France 3 ne devrait pas atteindre les objectifs
qui lui avaient été assignés.
La régie France
Espace estime, sur la base de la structure de l'audience actuelle, à
100 millions de francs l'insuffisance de recettes
de publicité
pour l'exercice 1998. Le manque à gagner constaté au 30 juin 1998
s'élevait déjà à 74,2 millions de francs
La situation de France 2 à la même date apparaît moins
préoccupante puisque le retard sur les prévisions n'était
que de 40 millions de francs sur des objectifs de 1,142 milliards de francs.
Aujourd'hui, la situation semble plus préoccupante :
• d'abord comme permet de la constater le tableau ci-joint, la part
d'audience des chaînes publiques régresse en 1998 ; pour les
dix premiers mois : France 2 passe de 22,7% à 21,7%, tandis que
France 3, qui se remet lentement des effets de la grève de
décembre, recule plus nettement encore de 18,3% à 16,7% ;
TF1 en revanche remontait de deux points à 36,1% de part de
marché.
•
la différence avec les objectifs fixés par la loi de
finances pour 1998
, soit 2513,8 millions de francs pour France 2, 1744
millions de francs pour France 3 pourrait se révéler importante
de l'ordre de 200 millions pour les deux chaînes
à comparer
aux 4257,8 millions de francs prévus par France télévision
dans le précédent projet de loi de finances. Ces performances
médiocres sont d'autant plus inquiétantes que le marché se
porte plutôt bien et que TFI affiche des résultats
exceptionnels : un chiffre d'affaires publicitaires de 4,6 milliards de
francs pour le premier semestre 1998, en croissance de 5,6 % par rapport
à la période correspondante de 1997.
Le problème risque de persister par suite du manque de succès
de la nouvelle grilles de programme notamment au moment de " l'access
prime time " et surtout du fait du climat d'incertitude et des effets
pervers consécutifs. Comme on l'a vu les annonceurs ont tendance
à choisir d'ores et déjà TF1 pour préserver leur
accès aux écrans lorsque le retrait partiel de France
télévision aura diminué l'offre.
Les objectifs de recettes publicitaires fixés pour 1999 ( +0,5% pour
France2 et +3,6% pour France3 ) pourraient se révéler hors
d'atteinte par rapport à des niveaux réels de
référence en 1998, nettement moins
élévés.
II. LES PROBLÈMES À MOYEN TERME
Dans
la course audiovisuelle, le secteur public part avec un certain nombre de
handicaps
: insuffisance de l'assiette - et éventuellement du
taux, les débats en commission ayant montré que votre commission
des finances est partagée sur ce point - de la redevance, manque de
prévisibilité des fonds publics affectés aux
chaînes, encore que ce problème semble ne plus en être un
avec le tarissement des crédits budgétaires.
Sur le plan commercial, le secteur public souffre de handicaps structurels dans
sa concurrence avec le privé . A l'évidence, à audience
égale il ne parvient pas à tirer aussi bien parti de ses
performances que le secteur privé TF1, au contraire réussit avec
seulement 37% de l'audience à capter plus de 50% du marché
publicitaire.
A. LA REDEVANCE
La
redevance représente les deux tiers des ressources de l'audiovisuel
public. Régulièrement critiquée dans ses modalités
de recouvrement, la redevance persiste dans son être, aucun gouvernement,
n'ayant, pour l'instant, songé sérieusement à changer de
système de recouvrement, qui ne coûte qu'un peu plus de 4% des
sommes encaissées.
Sans prendre vraiment parti sur le fond, c'est à dire aussi bien sur le
taux que sur les modalités de recouvrement de cette taxe parafiscale,
votre rapporteur veut se contenter pour l'instant de rappeler certains
éléments importants du dossier dans la perspective du projet de
loi sur l'audiovisuel qui doit, en principe, être soumis au
Parlement.
1. L'évolution du régime de la redevance
Une des
caractéristiques importantes du régime français est la
faiblesse de l'assiette due à la fois au grand nombre des
exonérations et à l'importance non négligeable de
" l'évasion "
Les exonérations
Il faut, en effet, rappeler que, si le principe des exonérations est
confirmé par l'ordonnance du 14 février 1959, leur champ
d'application s'est trouvé considérablement étendu par le
décret n° 92-971 du 17 novembre 1982
10(
*
)
.
Évolution du nombre des comptes
Le
nombre des comptes de redevance exonérés est ainsi passé
de 1 054 000 en 1983 à 4 335 000 en 1992. Ce
quadruplement, qui aboutit à ne pas faire payer la redevance par presque
un Français sur cinq
, résulte des critères,
essentiellement d'âge et de revenus, à partir desquels sont
définies les conditions d'exonération
Or une telle définition est lourde de conséquences pour le
rendement de la redevance en raison du vieillissement de la population et de
l'augmentation du nombre des personnes non imposables.
Certes, on s'est efforcé de réagir mais de façon trop
timide.
Le décret, n° 93-1314 du 20 décembre
1993, a prévu de faire passer progressivement l'âge requis pour
pouvoir bénéficier de l'exonération de la redevance de
60 à 65 ans.
Mais, après les deux premières années de mise en oeuvre,
il s'avère que l'effet de cette mesure sur l'évolution du nombre
de comptes exonérés n'a pas été celui
escompté. En effet, les comptes exonérés n'ont
diminué que de 8 483 unités en 1994 et
28 660 unités en 1995. Une étude réalisée
par le service de la redevance au premier semestre 1996 a montré que ce
nouveau régime avait permis d'éviter jusqu'en 1995 une
réduction du produit de la redevance liée à
l'exonération, mais n'a pas apporté véritablement de
ressources nouvelles.
Ce n'est qu'à partir de l'année 1996 qu'elle a
véritablement commencé à avoir des effets significatifs
sur l'évolution du nombre de comptes exonérés : au 31
décembre 1996, celui-ci a baissé de 116 000 par rapport
à la fin 1995 et si l'on compare le niveau des comptes
exonérés au 30 juin 1997 par rapport à celui au
30 juin 1996, la baisse est encore plus nette sur ces 12 derniers
mois, puisqu'elle est voisine de 168 000 unités.
En fait, la dynamique des exonérations n'a été
enrayée que par le décret n° 96-1220 du
30 décembre 1996.
A partir de 1998, pour être
exonéré de la redevance, il convient
, pour les personnes
remplissant la condition d'âge (avoir 65 ans au 1er janvier 1998),
d'être titulaire de l'allocation supplémentaire définie
aux articles L 815-2 et suivants du code de la sécurité
sociale
. Les conditions de revenus resteront toutefois inchangées
pour les invalides
11(
*
)
.
Le
montant annuel des pertes de recettes dues aux exonérations de redevance
est estimé à
2, 69 milliards de francs en 1998
.
La lutte contre l'évasion
L'évasion reste un phénomène considérable, de
l'ordre de 7 à 8 % des ménages équipés.
L'évaluation de ce qu'il est convenu d'appeler la fraude à la
redevance recouvre en fait plusieurs situations :
- la non déclaration d'appareils récepteurs,
- la non déclaration de la détention d'un appareil
" couleur ", pour un ménage titulaire d'un compte " noir
et blanc ", situation qui devient marginale,
- la non déclaration d'une modification dans la situation d'un
ménage, pouvant conduire à suspendre le bénéfice de
l'exonération et à remettre le compte exonéré en
catégorie payante,
- la non déclaration d'un changement d'adresse qui, temporairement ou
définitivement, peut conduire à l'arrêt du fonctionnement
du compte.
Les cas de non déclaration de détention d'appareils
récepteurs correspondent eux-mêmes à diverses situations,
dont la fraude véritable ne représente qu'une partie :
réelle volonté d'échapper à la redevance, ou
à l'opposé, méconnaissance de la réglementation ou
bien encore négligence.
Ainsi, la dernière évaluation effectuée en juin 1997 a
fait apparaître un nombre de comptes manquants égal à
1,7 million correspondant à un taux d'évasion de 7,7 %.
Ce calcul
12(
*
)
permet d'approcher assez
précisément (avec une fourchette de 1 %) le taux
d'évasion à la taxe, apprécié en importance et en
pourcentage du nombre de comptes manquants. Ce taux représente, bien
entendu, la valeur de référence moyenne pour l'ensemble du
territoire, avec des variations selon les secteurs géographiques.
Dans les 1,7 million de comptes manquants, existe une part
d'évasion incompressible en raison de son constant renouvellement
dû aux mouvements de population, à l'arrivée de nouveaux
détenteurs et au renouvellement permanent du fichier.
Cette
évasion incompressible est estimée par le service de la redevance
à 4 % du nombre de détenteurs d'appareils.
L'enjeu des contrôles porte donc sur 3 à 4 % des
ménages équipés, soit près de
800 000 comptes à ouvrir, correspondant à environ
500 millions de recettes supplémentaires.
Il ne faut pas fonder d'espoirs excessifs dans la lutte contre l'évasion
pour accroître le produit de la redevance.
On peut rappeler que grâce au vote à l'initiative du Sénat
de l'article 46 de la loi n°96-314 du 12 avril 1996, il a
été possible au service de la redevance d'effectuer des
rapprochements avec le fichier de la taxe d'habitation, ce qui a largement
facilité les contrôles et la lutte contre l'évasion.
Pour mémoire, il faut signaler qu'un article de la loi de finances pour
1992 avait prévu de donner accès aux agents de la redevance aux
livres de compte des diffuseurs de services de télévision mais
que cet article avait été invalidé par le Conseil
constitutionnel pour des raisons de forme.
Une bonne part du " dynamisme " des recettes de redevance est
dû à la croissance du nombre de comptes consécutif à
la multiplication des contrôles.
2. Le débat sur la redevance et les comparaisons européennes
Il y a un débat sur le montant de la redevance, dont le montant a, on l'a vu, a évolué depuis 15 ans de façon relativement modérée. Lors de l'examen en commission du présent rapport, certains membres de la commission ont fait valoir qu'il fallait payer un service de qualité le même prix que les autres grands pays européens, tandis que d'autres ont fait savoir que le taux actuel leur paraissait déjà suffisant.
Taux
de la redevance 1997
|
||||||
Irlande |
605 |
|||||
Italie |
654 |
|||||
France |
700 |
|||||
Royaume-Uni |
858 |
|||||
Allemagne |
960 |
|||||
Finlande |
968 |
|||||
Danemark |
1.175 |
|||||
Belgique |
1.180. |
|||||
Autriche |
1.352 |
|||||
Montant global de la redevance collectée en 1996 |
||||||
Recette globale 1996 |
Allemagne |
Royaume-Uni |
France |
Italie |
||
En monnaie nationale (mds) |
9,001 |
1,915 |
10,744 |
2,410 |
||
En milliards de francs français |
30,2 |
19,5 |
10,7 |
8,2 |
||
Accroissement depuis 1987 |
+105 % |
+88 % |
+ 46 % |
+ 73 % |
Deux
points peuvent être signalés :
• d'une part, la mise de la redevance au niveau anglais et allemand,
soit aux alentours de 900 francs permettrait sans doute de compenser une bonne
partie du manque à gagner qui pourrait résulter de la
réduction autoritaire de la redevance prévue par le
gouvernement ;
• d'autre part, le niveau élevé qu'attendrait alors la
redevance justifierait sans doute la mise au point d'un paiement sinon
mensualisé du moins échelonné.
En définitive, le débat reste pour votre rapporteur
spécial, en l'état actuel de son information, très ouvert.
En revanche , ce qui lui paraît probable, c'est que l'augmentation de
recettes de redevance que l'on constate cette année par suite des effets
positifs des campagnes de contrôle, ne durent pas plus de deux ou trois
ans.
B. RÉDUIRE LES RECETTES PUBLICITAIRES ?
La question de la publicité est au coeur du débat sur l'audiovisuel. La controverse engendrée par le projet de loi du gouvernement montre que sans doute le problème des excès de recettes publicitaires est sans doute mal posé
1. Les raisons de l'augmentation continue des recettes publicitaires
Nombreux
sont ceux qui ont dénoncé les excès de publicité
sur les écrans publics et la course à l'audience à la
quelle elle a parfois contraint France Télévision.
Nombreux également sont ceux qui ont souligné, à juste
titre, que cette frénésie publicitaire avait pour
conséquence paradoxale de dévaloriser les écrans, car,
comme on l'a souvent répété, trop de pub tue la pub !
Faut-il estimer que la publicité, en elle-même, est pernicieuse et
pervertirait le service public ? à l'évidence, non ;
faut-il considérer qu'il y aurait un seuil critique au delà
duquel on changerait la nature du secteur public pour le soumettre à une
logique commerciale ? Ce n'est pas évident, même si l'on doit
penser, et sans donner à ce seuil une valeur absolue, qu'au delà
de 50% de ressources de publicité et de parrainage, une chaîne
doit tenir compte de considérations de nature commerciale dans sa
programmation.
Car ce
seuil de dépendance
, sur le niveau duquel on peut
évidemment discuter longtemps,
n'est pas une valeur absolue
indépendante de considérations intérieures et
extérieures à l'entreprise
.
Ainsi, lorsque le marché est très " demandeur ", comme
c'était le cas il y a quelques années, la chaîne
était en position de force et pouvait, compte tenu de la pénurie
d'écrans imposer ses conditions aux annonceurs ; lorsque le rapport
de force se renverse, il devient crucial de conserver ses clients au risque de
multiplier les ristournes et ...les écrans.
Les recettes publicitaires engendrent également une dépendance,
lorsque la rigidité des coûts place l'entreprise en situation
difficile en cas de baisse des recettes ; de ce point de vue, on a
certaines raisons de penser que le secteur public avec les rigidités et
les dérives résultant d'une convention collective
inchangée depuis quinze ans, n'a pas la même capacité de
réaction qu'un entreprise comme TF1, qui , l'expérience l'a
montré a su réagir à des difficultés
passagères.
Bref, ce n'est pas tant le niveau absolu des recettes publicitaires qui est
dangereux que son niveau relatif et les effets pervers qui peuvent conduire par
une sorte de fuite en avant quantitative à multiplier les écrans
aux heures de grande écoute et donc à imposer des tunnels
interminables, aussi commercialement inefficaces que préjudiciables
à l'image du secteur public.
On peut aussi se demander si cette course aux recettes publicitaires ne tient
pas aussi non seulement à l'insuffisance des financements publics, ce
qui ne fait guère de doute, mais aussi à la
précarité des crédits budgétaires. On comprend que
les responsables des chaînes ont pu préférer fonder leur
développement de leur politique de programmation sur des ressources dont
ils sont responsables et qui rémunèrent leurs efforts
plutôt que des ressources publiques, dont l'expérience leur
montrait qu'elles étaient à la marge extrêmement
précaires...
Mais, sur le fond, il faut bien admettre que la montée des recettes
publicitaires tient à la tendance au désengagement de
l'État :
rétrospectivement, il est clair qu'il est
contradictoire de maintenir un niveau de redevance parmi les plus bas en
Europe, d'accorder de généreuses exonérations, tout en
prétendant créer et faire fonctionner de nouvelles chaînes,
sans donner au secteur public les ressources dont il a besoin
...
2. Les vertus d'une démarche pragmatique
Comme
l'annonçait de façon prémonitoire le Conseil
supérieur de l'audiovisuel dans le rapport "Audiovisuel -
Publicité" qu'il a rédigé à la demande de la
commission des finances du Sénat, " la question de la
publicité ne pourra pas être absente des débats concernant
la nouvelle loi sur l'audiovisuel ". On ne pouvait pas, en effet,
être plus perspicace.
Du côté des opérateurs privés, on pouvait selon lui,
attendre des interventions pour demander l'alignement de la
réglementation française sur les règles européennes
plus libérales : durée de la publicité plafonnée
à 15 % du temps d'antenne au lieu de 10, possibilité de
couper les oeuvres deux fois au lieu d'une, ouverture enfin des écrans
à des secteurs aujourd'hui bannis, tels la distribution, le
cinéma ou l'édition.
En ce qui concerne les chaînes publiques, le CSA considérait que
le législateur pourrait être mis en demeure de choisir entre deux
options : "
Soit, réduire la part de la publicité dans les
ressources des chaînes, en compensant le manque à gagner par un
financement public ou par l'augmentation de la redevance ; soit, dans le cas
contraire, imposer de fait aux chaînes publiques de s'engager plus encore
dans la logique commerciale".
Le choix est fait mais, ainsi que le démontrent les vicissitudes du
projet de loi, la méthode reste encore largement
indéterminée.
Ce qui est plus important encore, pour votre rapporteur spécial, c'est
d'attirer l'attention sur les handicaps du secteur public dans sa concurrence
avec les chaînes privées sur le marché publicitaire :
"
si minimes qu'elles paraissent, les restrictions appliquées aux
chaînes publiques en matière d'accès au marché
publicitaire (interdiction de couper les oeuvres par des écrans
publicitaires, exclusion du télé-achat) leur créent un
handicap qui ira croissant ; un gain d'un point d'audience rapporte, en part de
marché publicitaire, environ deux fois plus à une chaîne
privée qu'à une chaîne publique, et encore est-ce au prix
d'un effort considérable de la régie publicitaire de la
chaîne publique".
Réduire de façon autoritaire et brutale la durée des
écrans publicitaires, comme on se propose de le faire,
méconnaît la logique de fonctionnement des chaînes publiques
et les conditions d'exercice de leur activité.
Peut-être aurait-on intérêt, selon votre rapporteur
spécial, à explorer d'autres voies, moins dogmatiques et plus
pragmatiques.
En l'occurence, on gagnerait sans doute à
chercher à
réduire les handicaps dont souffre, dans sa compétition avec le
secteurprivé, le secteur public sur le plan du marché
publicitaire
, de façon à lui permettre de mieux
répartir les écrans et d'éviter ces tunnels interminables
aussi dissuasifs pour le téléspectateur et donc pour l'annonceur
que préjudiciables à la longue à l'image du service public.
On pourrait ainsi étudier, pour certaines émissions, de
variétés notamment, la possibilité d'introduire sur les
chaînes publiques des écrans de coupure, tout en préservant
l'intégrité des oeuvres de fiction. Le service public n'y
perdrait pas son âme et gagnerait de la souplesse dans son adaptation au
marché.
Bref, une telle méthode, progressive, proche du terrain, aurait
l'avantage supplémentaire de maintenir la concurrence. Il ne faudrait
pas que, sous prétexte de réduire la durée des
écrans publicitaires sur les chaînes publiques, on aboutisse
à des effets économiques paradoxaux :
il convient de favoriser
et de stimuler la concurrence, non de renforcer des monopoles
.
C. L'HYPOTHÈQUE COMMUNAUTAIRE ET LE PROBLÈME DE LA DÉFINITION DU SERVICE PUBLIC AUDIOVISUEL
La
Commission de Bruxelles avait été saisie des premières
plaintes sur le sujet en 1992 et en 1993 par la télévision
privée espagnole Telecinco - dont MM. Kirch et Berlusconi sont
actionnaires - contre des aides gouvernementales à la
télévision publique RTVE. L'exemple fut suivi puisqu'une dizaine
de plaintes au total ont été adressées depuis aux services
du commissaire chargé de la concurrence M. Karel Van Miert : c'est ainsi
qu'en France TF1 a porté plainte contre France 2 et France 3,et qu'en
Grande-Bretagne, le groupe Murdoch s'attaque à la BBC, tandis qu'en
Italie la société Mediaset de Silvio Berlusconi s'en prend
à la RAI, et, en Allemagne, une Association des opérateurs
privés de télévision intente un action contre ARD et ZDF.
Toutes dénoncent la " concurrence abusive " des chaînes publiques,
financées à la fois par la redevance et la publicité.
Ces plaintes soulignent notamment que, grâce aux aides octroyées
à ces télévisions publiques, ces dernières peuvent
appliquer des tarifs de publicité moins élevés et
dommageables donc à une concurrence loyale.
En septembre dernier, la Cour européenne de justice condamne en la
Commission européenne en raison de son inaction fautive.
La réaction ne se fait pas attendre en dépit de l'attachement au
service public affiché par les gouvernements européens.
En fait, M. Karel Van Miert, le commissaire européen à la
Concurrence, a annoncé, au mois de novembre, qu'il renonçait
à présenter des " lignes directrices " fixant les
modalités de ces subventions, mais qu'il ouvrirait, en décembre,
des enquêtes sur les plaintes déposées par des groupes de
télévisions privées en commençant par
demander
aux autorités françaises, espagnoles et italiennes de lui fournir
leurs définitions du service public
, avant de statuer.
Quelques jours auparavant, les ministres européens de la culture avaient
souligné, dans une résolution commune, qu'ils étaient
seuls compétents " pour conférer, définir, organiser le
mandat de service public et leur système de financement " , en
s'appuyant notamment sur la défense de l'exception culturelle. Le
rôle de ces " services publics de radiodiffusion " et la
compétence des autorités nationales des Quinze à
définir librement leur financement ont été
réaffirmés au niveau politique. Pour Madame Catherine Trautmann,
la résolution "réaffirme et complète" le protocole
annexé au traité d'Amsterdam qui, déjà, " confirme
la compétence exclusive des États à définir,
conférer, organiser et financer les missions de service public ".
Il faut rappeler que si ce texte répète que le traité " ne
porte pas atteinte " à la liberté des États d'accorder des
financements à des organismes publics de radiodiffusion, il
précise que ce financement "n'altère pas les conditions des
échanges et la concurrence au sein de la Communauté dans une
mesure contraire à l'intérêt commun ".
L'initiative de la commission de Bruxelles présente
l'intérêt, selon votre rapporteur spécial, d'obliger les
États et en particulier de faire un effort pour clarifier la notion de
service public, dont il faut bien admettre qu'elle a perdu beaucoup de sa
netteté.
DEUXIÈME PARTIE
LES SOCIÉTÉS DU
SECTEUR PUBLIC DE L'AUDIOVISUEL
En
dépit de performances remarquables dans un environnement très
compétitif, les chaînes publiques apparaissent plus fragiles que
leurs concurrentes du secteur privé :
• sensibilité à une opinion, d'abord, curieusement
plus exigeante, lorsqu'il s'agit de l'audiovisuel public, et encline à
faire de chaque incident une " affaire ", indépendamment de sa
gravité intrinsèque ;
• vulnérabilité particulière,
également, au niveau des relations sociales, où la grève
devient un mode d'expression presque naturel ;
• fragilité financière du fait des restrictions de
crédits publics et maintenant de la perspective de restriction dans
l'accès aux ressources publicitaires ; on ne peut être que
frappé par le nombre d'organismes ayant dû exécuter des
budgets en déséquilibre par suite des injonctions contradictoires
et imprévisibles des pouvoirs publics ;
• incertitudes, enfin sur leur statut et les personnalités
qui vont les diriger : brièveté des mandats des responsables
des chaînes qui ont à peine le temps de se familiariser avec les
commandes qu'ils doivent se préparer à céder leur
siège , surtout si, entre temps, la majorité politique a
changé. La valse des P.D.G. a laissé la place au ballet des
candidats, suscitant une évidente nervosité chez les titulaires
et donc une certaine crispation dans la gestion des organismes. La
période " électorale " de cet automne confirme tout
à fait cet effet pervers d'un système que les nominations par le
Conseil supérieur de l'audiovisuel n'ont guère
amélioré.
I. FRANCE TÉLÉVISION
Le navire amiral du service public garde le cap comme en témoignent des exécutions budgétaires globalement satisfaisantes. Mais en scrutant l'horizon on voit poindre un certain nombre de problèmes structurels, technologiques et surtout sociaux.
A. LES QUESTIONS COMMUNES
L'application des 35 heures ou l'adaptation de la
convention
collective sont des questions qui concernent toutes les sociétés
du secteur public mais affectent naturellement plus les structures lourdes.
Le lien, apparemment lointain, entre ces questions sociales et les nouvelles
technologies s'est révélé étroit, comme l'a
montré la grève de France 3 de décembre dernier, dont le
prédécesseur du titulaire du présent rapport a largement
rendu compte dans son rapport intitulé, " L'audiovisuel à
l'ère du numérique ".
1. Le rapprochement entre France 2 et France 3
Lors de
la grève de France 3 en décembre 1997, l'une des revendications
fortes des personnels a porté sur l'harmonisation des
rémunérations entre France 2 et France 3. Le protocole d'accord,
signé à l'issue de la grève avec les organisations
syndicales précise qu'un plan pluriannuel de trois ans minimum de
rapprochement salarial sera élaboré avant la fin de
l'année 1998. Il prévoit également qu'une première
enveloppe de 10 millions de francs est allouée pour 1997 et 1998.
Mais le coût réel pourrait être sensiblement
supérieur.
Conformément aux engagements pris dans le protocole, la direction de
France 3 a engagé, dès le mois de janvier, des discussions avec
les partenaires sociaux pour définir une méthode d'allocation de
la première enveloppe de 10 millions de francs. Les
négociations sont aujourd'hui largement avancées, notamment en ce
qui concerne les journalistes.
Parallèlement, une réflexion associant les deux chaînes, a
été ouverte dans le cadre du groupe pour analyser les emplois et
les niveaux de qualifications et rémunérations, et définir
le contenu et les objectifs du plan de rapprochement des
rémunérations, tant pour les journalistes que pour les personnels
techniques et administratifs. Sur cette base, le plan pluriannuel, dont les
premiers éléments ont déjà été
transmis à la tutelle, est en cours d'élaboration; comme le
prévoit le protocole, il sera finalisé et présenté
à la tutelle avant la fin de l'année 1998. Ce rapprochement est
une des conséquences attendues du regroupement des deux entreprises au
nouveau siège de France Télévision, opération, qui
s'est semble-t-il déroulée dans de bonnes conditions.
2. L'adaptation de la convention collective et l'aménagement de la durée hebdomadaire de travail
Les deux questions sont connexes. Une opportunité semble se dessiner pour adapter une convention qui constitue manifestement une source de rigidité face aux évolutions imposées par les nouvelles technologies ; la loi sur les 35 heures, de son côté, engendre un processus de négociations qui ne peut que s'articuler avec celui souhaité par les employeurs de l'audiovisuel pour l'adaptation de la convention.
a) La convention collective de l'audiovisuel
La
convention collective de la communication et de la production audiovisuelles
(CCCPA), signée le 31 mars 1984, est applicable aux personnels
techniques et administratifs (PTA) dans les sociétés et
organismes membres de l'Association des employeurs du secteur public
audiovisuel, qui regroupe la plupart d'entre eux
13(
*
)
.
Conclue à une époque où les entreprises publiques du
secteur audiovisuel jouissaient d'une position dominante, voire d'un monopole
de droit ou de fait dans la plupart des activités du secteur, la CCCPA
présente un ensemble de caractéristiques qui font que le
régime applicable aux PTA est très éloigné du
régime conventionnel de droit commun et s'apparente en fait à un
statut de la fonction publique : les conventions collectives de branches fixent
des garanties minimales (ce qui s'entend comme égales ou
supérieures au " plancher " que constituent les dispositions
légales), complétées ou améliorées dans les
accords d'entreprises.
La CCCPA est inadaptée dans un contexte devenu hautement concurrentiel,
pour des entreprises dont les situations se sont différenciées.
Dans ces conditions, la convention fait obstacle à une gestion
véritablement moderne et véritablement sociale des ressources
humaines, fondée sur la reconnaissance et le développement de la
performance individuelle et collective.
Le système est d'autant plus handicapant que les conditions de
révision sont très difficiles
14(
*
)
. En accord avec les tutelles, l'Association des
employeurs du service public de l'audiovisuel, signataire de la CCCPA a dans un
premier temps cherché non à dénoncer la convention, mais
à engager des négociations en vue de transformer ce texte en
convention collective à durée indéterminée.
L'idée initiale était de faire en sorte que les procédures
de dénonciation et de révision puissent à l'avenir
être engagées à tout moment, conformément au droit
commun. Renégocier les modalités d'adaptation de la convention,
de façon à pouvoir aborder dans la sérénité,
sans date - butoir les problèmes de fond, tel était le principe
retenu par l'Association des employeurs du service public de l'audiovisuel.
Cependant, en l'absence d'accord de tous les syndicats signataires, il semble
que l'Association s'engage actuellement sur une voie moins ambitieuse certes,
mais qui reste nécessaire :
la révision des
modalités de révision.
La ministre a confirmé sa volonté de faire jouer
l'élément de souplesse que constitue
l'accord intervenu le 23
juin 1988
sur ces bases, qui bien que minimales ouvrent des perspectives
intéressantes. L'ouverture ainsi créée devrait permettre
d'établir progressivement un nouveau cadre conventionnel laissant
à l'entreprise une plus grande part de responsabilité dans la
définition des conditions et de la rémunération du travail.
Durée du travail
Les systèmes actuels d'organisation et d'aménagement du travail
ont été bâtis et se sont adaptés en fonction des
circonstances. Ils comportent des souplesses largement dérogatoires au
droit commun du travail répondant aux besoins des entreprises : les
dépassements hebdomadaires et quotidiens de la durée maximale du
travail ; les cycles dépassant le nombre de semaines maximal
autorisé (12) ; l'absence de repos compensateur légal ;
le plafonnement annuel à 450 heures supplémentaires (contre
130 heures dans le code du travail) ; les tableaux de service de
39 heures sur trois jours.
Ces dispositions sont en contradiction avec les dispositions légales
d'ordre public. Par ailleurs, les dispositions conventionnelles peuvent
être considérées comme contraignantes (le système
d'heures supplémentaires facultatives, avec paiement ou
récupération au choix des salariés),
coûteuses
15(
*
)
et
" risquées "
16(
*
)
.
La révision de la convention collective devra donc mettre en
conformité les dispositions conventionnelles avec les nouvelles
règles légales en vigueur.
Classifications
Les grilles de classification actuelles fondées sur un catalogue des
emplois existant dans les entreprises de l'audiovisuel ne permet pas de rendre
compte de l'évolution des emplois réellement exercés.
Cette classification ne prend pas en compte les évolutions intervenues,
notamment liées aux nouvelles technologies. Certains métiers
disparaissent, d'autres apparaissent, notamment dans le domaine informatique.
Par ailleurs, concernant les critères de qualifications, les
références aux diplômes et à certaines grandes
écoles sont aujourd'hui dépassées.
La révision de la convention collective devra donc porter sur la
définition d'une nouvelle grille de classification, prenant en compte
les nouvelles techniques et les évolutions des métiers. Le
nouveau système devra être évolutif, le plus souple
possible, et le plus adapté à la réalité des
entreprises.
Système salarial
Dans la fixation du salaire de recrutement, il y a absence de souplesse dans
le positionnement des diplômes par rapport à leur valeur sur le
marché du travail et pour l'entreprise.
L'évolution salariale garantie est très coûteuse en raison
du poids de l'ancienneté, doublement prise en compte à travers
l'avancement automatique et la prime d'ancienneté, sans que pour autant
les salariés apprécient à sa juste valeur ce facteur de
progression. Le système salarial est peu lisible car il ne permet pas de
dire directement et simplement ce que rapporte à un salarié une
évolution salariale ou une évolution fonctionnelle, de sorte que
globalement les salariés n'ont pas le sentiment de voir leurs
compétences et efforts distingués.
La classification des fonctions, comporte un mécanisme salarial
s'appliquant à toutes les sociétés. Il consiste en un
ensemble de grilles, auxquelles se raccordent les fonctions de la convention
collective ; le salaire total comprend un salaire de qualification et une
prime d'ancienneté automatique. Le salaire de qualification progresse
à l'ancienneté et au choix. Ainsi pour France 3, les deux
automatismes représentent, à eux seuls, une progression annuelle
de la masse salariale de 1,25 % ce qui est excessif, surtout en période
de faible inflation.
Par
le rôle des commissions paritaires dans le choix des mesures
individuelles
, on observe :
• une absence de responsabilisation des hiérarchiques vis à
vis de leurs collaborateurs ;
• un positionnement en porte-à-faux des cadres par rapport aux
non-cadres ;
• un alourdissement périodique du climat social
• On peut ajouter, pour France 3, que cette instance se surajoute aux
représentations prévues pour l'entreprise par le code du travail
: syndicats, délégués du personnel, comité
d'établissement, comité central, et qu'elle alourdit la gestion
d'une société aux structures déconcentrées.
Le cas de France 3
A France 3, le protocole signé à l'issue de la grève de
décembre 1997 prévoyait:
• dans la perspective de la réduction de la durée du
travail, l'identification des problèmes soulevés par les
35 heures ; ce travail a été engagé depuis le
début de l'année 1998 et a permis de faire le point sur les
durées du travail et les principales mesures d'aménagement qui
pourraient être envisagées ;
• que seraient mises en oeuvre les conditions d'un passage à la
semaine de 4 jours pour les journalistes, sur la base d'une
expérimentation dans plusieurs sites.
Les négociations avec les syndicats des journalistes ont, dans un
premier temps, permis d'analyser le temps de travail effectif et de
débattre des conditions du respect de la durée légale du
travail. En juin, cinq expérimentations de la semaine de 4 jours
ont été engagées dont le bilan sera tiré d'ici la
fin de l'année.
La révision de la convention collective devra donc porter sur un
système salarial permettant un meilleur équilibre entre les
déroulements de carrière minimum garantis et la reconnaissance
des évolutions professionnelles de chacun. Les modalités
d'intervention et les attributions, notamment de recours, des institutions
représentatives du personnel en matière de mesures individuelles
devront, sans doute, être réexaminées.
b) L'application des 35 heures à l'audiovisuel public
Les
entreprises du secteur de l'audiovisuel public sont exclues des aides publiques
destinées aux entreprises anticipant le passage à 35 heures
avant le 1
er
janvier 2000. Ainsi que le prévoit la loi, les
modalités d'accompagnement de la réduction du temps de travail
seront déterminées dans le cadre des procédures
régissant ses relations avec les tutelles.
A ce jour, il n'est pas possible de déterminer avec précision les
conséquences financières et l'impact sur l'emploi de la
réduction du temps de travail. Les entreprises du secteur ont en
général indiqué à votre rapporteur spécial
que ce coût de l'opération faisait l'objet d'une évaluation.
La procédure d'évaluation
Les modalités d'application des directives générales
concernant la réduction du temps de travail ont été
précisées aux représentants du secteur public audiovisuel
lors d'une réunion le 24 juillet dernier par les représentants de
la Direction du Budget et du SJTI.
Les principes définis par les tutelles sont les suivants :
• Prise en compte des situations réelles, des durées
effectives sur la semaine, sur l'année. Réalisation d'un
état des lieux préalable à l'ouverture des
négociations.
• Toute négociation devra être encadrée par un
mandat, selon une procédure semblable à celle utilisée
pour les accords salariaux, dont le calendrier doit être homogène
pour tous les diffuseurs.
• Les négociations sur la réduction du temps de
travail devront être couplées avec celles sur les salaires, dans
l'optique d'une modération salariale.
• La réduction du temps de travail devra s'accompagner d'une
évolution de l'organisation du travail et d'une amélioration des
performances économiques de l'entreprise ainsi que de la qualité
du service rendu au public. L'accord ne saurait reposer simplement sur la
hausse des subventions accordées par l'État.
Les sociétés de l'audiovisuel étant a priori exclues du
dispositif d'aide de l'État, elles devront financer le coût du
passage aux 35 heures sur leurs ressources propres.
Un état des lieux devra être établi pour préciser la
durée du travail et sa rémunération par services,
fonctions, catégories, mais aussi les règles, les pratiques en
vigueur, notamment en matière de contrôle des horaires, la
décomposition de la durée du travail, les pauses repas.
Cet état des lieux devra être mené de façon
concertée mais non négociée avec les organisations
syndicales .Il devra être remis aux autorités de tutelle à
l'automne.
Difficultés éventuelles d'application
Dans certaines sociétés, on a fait état de façon
plus précise du genre de problèmes qu'allait soulever
l'application de la législation des 35 heures au secteur de
l'audiovisuel public.
Ainsi pour les sociétés faisant travailler des petites
unités rédactionnelles, il est vraisemblable que, compte tenu de
la structure des effectifs et des contraintes structurelles de fonctionnement,
l'impact sera conséquent sur les personnels journalistes. En effet,
lorsque certaines rédactions ne comptent que 8 à 10 journalistes,
il sera difficile de dégager des gains de productivité. Par
ailleurs, les négociations sur l'organisation du travail, qui ont lieu
ou auront lieu dans d'autres entreprises du secteur public de l'audiovisuel, ne
manqueront pas d'avoir un effet de , alors même que les structures sont
moins propices à cette forme d'organisation
Concernant les personnels techniques et de production, le passage aux
35 heures est l'occasion de mener une réflexion sur une nouvelle
organisation du travail qui apporterait souplesse et adaptation
nécessaires à la mise en place du numérique.
Il est donc probable que la réduction du temps de travail engendrera
des besoins en effectifs supplémentaires notamment dans les secteurs
administratifs, ce qui ne peut manquer d'avoir des effets sur la masse salariale
Quant aux personnels rémunérés au cachet, la plupart
d'entre eux est rémunérée forfaitairement pour
réaliser une ou plusieurs émissions pendant la durée de la
grille. Le décompte du temps de travail effectif est extrêmement
difficile à réaliser.
Compte tenu de la complexité de l'opération, certaines
sociétés comme R.F.I, vont avoir recours, après appel
d'offres, à des cabinets spécialisés dans l'analyse de
l'existant par entretiens avec les différents Directeurs et responsables
de service. Ils vont ainsi participer à la réalisation de
l'état des lieux demandé dans la procédure lancée
par les tutelles. Cet état des lieux portera notamment, sur la
durée du travail par service, catégorie, fonction, le
décompte du temps de travail (notamment pause, temps de repas, heures
supplémentaires), le régime des congés, etc..., l'objectif
étant d'aboutir avant la fin de l'automne à un diagnostic
partagé avec les organisations syndicales.
3. La participation de France Télévision aux chaînes thématiques
Le
service public veut se lancer dans l'aventure du numérique en
participant à la création de chaînes thématiques. Il
s'agit de mettre en valeur un stock de programmes et un capital de
compétences.
Une question est de savoir si le secteur public a les moyens d'une politique
dont la rentabilité n'est pas immédiate ; une autre est de
se demander s'il doit se lancer dans l'aventure du numérique et du
satellite en tant que service public disponible pour tous, ou comme entreprise,
avec sa logique et ses affinités commerciales.
Tel est bien le dilemme devant lequel on est placé lorsque l'on analyse
le problème de l'exclusivité actuellement conférée
par France télévision au bouquet TPS.
Deux chaînes, en particulier, sont déjà sur orbite. La
chaîne Histoire et Festival ; deux autres sont en cours de montage
ou de restructuration : Régions de France 3 et Supervision.
•
Histoire et Festival
Le groupe France Télévision détient 56 % du capital
de Festival et 25,5 % du capital de Histoire :
Festival présente chaque jour depuis son lancement en juin 1996, le
meilleur du film de télévision et de cinéma d'origine
française et européenne, domaine dans lequel France
Télévision occupe une place privilégiée. La
chaîne joue donc un rôle très important dans le rappel de la
mémoire télévisuelle,
•
Le projet Régions de France 3
Il est présenté comme se situant au coeur même de la
mission de France 3, " télévision de la
curiosité et de la proximité ". Le programme,
constitué d'informations et de magazines régionaux, s'appuiera
notamment sur des images déjà produites par les stations
régionales. Son intérêt principal, la découverte de
ce qui fait la richesse de la vie, de la culture et de l'actualité des
différentes régions, a été confirmé par des
études marketing réalisées par France
Télévision et par des distributeurs auprès du public
potentiel.
Régions, lancée le 11 mai 1998, fait partie de l'offre de
programmes thématiques de TPS. A partir de la rentrée, la
chaîne est reprise sur la majorité des réseaux
câblés.
La
logique entrepreneuriale
semble prédominer à en juger
par les réponses faites à votre rapporteur : " Pour
chaque chaîne thématique, à l'exception de " Superfoot "
mise en oeuvre par France 2, nous avons créé des
sociétés spécifiques, associant des partenaires
privés ou publics. Ces sociétés doivent trouver le plus
rapidement possible leur équilibre et ne pas peser sur les ressources
financières de France 2 et de France 3; les investissements de
départ (capital, comptes courants) apportés par France 2 et
France 3, sont faits avec la prévision de la rentabilité à
terme de ces chaînes. Le développement rapide du numérique,
notre positionnement dans l'offre de base satellitaire, et nos partenaires dans
TPS, opérateurs du câble (Lyonnaise et France Telecom) nous
apportent l'essentiel de nos ressources ".
Il existe une direction commune du marketing qui contribue à
définir le positionnement éditorial des chaînes et met en
oeuvre les outils nécessaires à leur promotion et à leur
commercialisation : actions publicitaires communes, présence dans les
salons professionnels, gestion des bulletins de programmes.
Un " reporting " financier est établi mensuellement par les
services financiers de France 2 et de France 3. La Direction des études
de France Télévision apporte son concours pour la mise en oeuvre
d'études qualitatives et quantitatives.
France Télévision entend poursuivre ce processus de
diversification et travaille sur de nouveaux projets et, notamment une
chaîne consacrée à l'emploi et une chaîne
d'information sur le sport.
Votre rapporteur ne peut que souligner la nécessité de
définir une stratégie claire du secteur public face aux
technologies numériques et de lui en donner les moyens
financiers.
B. FRANCE 2
Secouée par l'affaire des animateurs-producteurs, cette chaîne continue d'avoir des problèmes d'image, comme en témoignent les remous suscités par le changement des responsables de l'information.
1. Exécution du budget 1997
Le
résultat budgétaire s'élève à -
12,2 millions de francs contre - 66 millions de francs en 1996. La
chaîne a réalisé d'importantes et notables
économies, parvenant à tenir son budget en charges, qui termine
à un niveau inférieur à 1996. En revanche, les ressources
finissant également à un niveau inférieur à 1996,
du fait d'une forte déception sur les autres recettes propres, que ne
peut compenser qu'à la marge la réalisation publicitaire, le
résultat budgétaire demeure négatif.
Le résultat net, pour sa part, enregistre un excédent conforme
aux dernières années (en dehors du cas particulier de 1996).
Les charges exécutées atteignent 5.098,5 millions de francs
pour 5.015,2 millions de francs budgétées.
- les charges de personnel ont été contenues par rapport au
budget initial (- 1,4 millions de francs).
- des efforts ont été réalisés tant en terme
de programmes puisque, si la réalisation est supérieure au
budget, elle est inférieure à l'exercice 1996
exécuté. Le sport a fourni un effort, facilité par une
année pauvre en événements sportifs majeurs, alors que les
programmes ont dépassé leur prévision de 84,4 millions de
francs. L'information est aussi en dépassement, de 16,9 millions de
francs.
- les dépenses liées à la grille sont
inférieures au budget (- 29,4 millions de francs) et elles
aussi sont en-deçà de l'exécuté 1996
(- 46 millions de francs). C'est dans ce compte que l'on retrouve les
dépenses INA (- 2,8 millions de francs) et la diffusion (- 21 millions
de francs).
- les versements et contributions (dont COSIP sur publicité) sont
conformes, comme les frais de la direction générale
(inférieurs également à 1996 exécuté). Les
frais financiers dépassent légèrement leur objectif.
- seule véritable source de dépassement important : la
diversification, à mettre au compte tant des développements (+
11, 1 MF) que des avances sportives sur exercices ultérieurs (+ 18,3 MF).
Au total, les charges dépassent le budget initial de 83,3 MF, mais sont
inférieures de 67,8 MF au montant des charges exécutées en
1996. Il convient cependant de rappeler que France Supervision (devenue Mezzo)
est sortie des charges de France 2 en 1997.
Les ressources, pour leur part, atteignent 5.086,3 MF pour 5.015,2 MF
budgétés.
Les ressources publiques sont conformes aux prévisions. Les ressources
publicitaires sont supérieures de 100,2 MF au montant inscrit dans le
budget initial comme dans la LFI pour 1997 (COSIP inclus). En 1996, la
plus-value avait atteint 200,2 MF par rapport à la LFI pour 1996 et 345
MF en 1995. Le parrainage est presque conforme aux prévisions à
121,9 MF pour 125 MF prévus (soit presque le même niveau qu'en
1996 avec 123,8 MF). Les autres ressources propres sont encore en retrait
sensible. Budgétées à 70 MF, elles n'auront
réalisé que 44 MF. Cette réalisation décline
régulièrement depuis 1995 (57,0 MF en 1995, 53,2 MF en
1996).
2. Exécution du budget 1998 et perspectives 1999
•
Exécution 1998
La société dispose d'un tableau de bord qui permet de suivre le
plan de marche de l'entreprise. Au 30 avril 1998, il faisait état d'un
déficit budgétaire prévisionnel au 31/12/1998 de 50 MF,
résultant d'un seul facteur, un dépassement sur le budget des
programmes (hors information et sport). Il proviendrait de la sous-estimation
des besoins de la chaîne, le montant budgété, certes
supérieur à celui de 1997, étant inférieur de 40 MF
à l'exécution 1997. La chaîne ne fait enfin aucune
prévision de moins-value de recettes (publicitaires ou autres).
Dans le tableau de bord du mois de mai 1998, d'autres variations apparaissaient
également.
Sur les recettes: (- 30 millions de francs) : une moins-value publicitaire de
20 MF; la collecte durant la période de la Coupe du Monde de Football a
donc bien été décevante ainsi qu'une moins-value sur
autres recettes propres de 10 millions de francs.
Sur les charges (+ 68 millions de francs): le dépassement sur le budget
programmes est confirmé (+ 50 millions de francs) auquel il faut ajouter
un supplément de 18 millions de francs, qui résulte de variations
positives et négatives. Au titre des catégories de
dépenses en dépassement, on notera essentiellement celui de
l'information (+ 15 millions de francs) et des autres dépenses
liées à la grille (+ 7 millions de francs).
Au 30 juin 1998 le déficit prévisionnel s'établissait
à 103,2 millions de francs.
L'aggravation du déficit budgétaire ne provient pas des
ressources. En effet, les recettes regagnent 8 MF (- 22 millions de francs
contre - 30 millions de francs un mois plus tôt). Si l'on constate
que la prévision budgétaire initiale en matière de
recettes publicitaires semble à nouveau réalisable (2.513,8
millions de francs), les autres recettes propres absorbent une partie de cette
manne, puisqu'elles amplifient leurs prévisions défavorables de -
10 millions de francs à - 22 millions de francs, pour s'établir
à 48 millions de francs au lieu de 70 MF budgétés. Il
convient cependant de remarquer que ce chiffre est conforme aux attentes des
tutelles en matière de recettes propres.
S'agissant des charges, le dépassement s'est nettement accentué
en un seul mois, puisqu'il passe de + 68 millions de francs à + 81,2
millions de francs (+ 13,2 millions de francs). Le dépassement sur le
budget de programmes est inchangé (+ 50 millions de francs), le reste
provenant des lignes dont le dépassement, déjà
signalé en mai s'accroît, parmi lesquelles l'information (+ 2,7
millions de francs par rapport à mai 1998), le sport
(+ 3,6 millions de francs), le personnel (+ 2,6 millions de francs)
et les opérations hors budget (+ 3 millions de francs).
Le résultat net est cependant toujours prévu à
l'équilibre (+ 14,2 millions de francs contre + 20 millions de
francs en mai 1998).
La trésorerie s'élève fin juin 1998 à - 195
millions de francs (- 211 millions de francs fin mai 1998), soit un
écart favorable de 334 millions de francs (prévision
initiale pour le 30 juin 1998 = - 529 millions de francs).
•
Les perspectives 1999
Ce sont celles fournies dans le fascicule jaune : France 2 dont le
budget prévisionnel pour 1999 s'établit 5316 millions de francs -
contre 5132,3 millions en 1998 - , bénéficie d'une mesure
nouvelle de 158,2 millions de francs qui iront " au renforcement des
investissement de la chaîne en matière d'information et de
coproduction de fictions cinématographiques et
télévisuelles. Ce choix budgétaire conforte le rôle
fédérateur et de référence de la chaîne en
matière de programmes. "
C. FRANCE 3
Cette chaîne se remet progressivement des séquelles résultant de la grève de décembre 1997.
1. Exécution du budget 1997
Le compte budgétaire pour 1997 fait apparaître un résultat de gestion déficitaire de 41,7 millions de francs, compte tenu d'une réduction de la valeur des stocks de programmes arrêtée à 47,9 MF. En revanche, le solde budgétaire qui mesure sur l'exercice d'une part l'adéquation entre les ressources et les dépenses et, d'autre part, le respect par les responsables des autorisations de dépenses, est positif de 6,2 millions de francs
2. Exécution du budget 1998 et perspectives 1999
L'analyse des chiffres montre la fragilité de
l'équilibre budgétaire de la chaîne.
•
Exercice 1998
Les crédits budgétaires ouverts pour 1998, tels qu'ils
résultent du budget adopté par le Conseil d'Administration,
s'analysent comme suit en millions de francs:
Redevance 3 295,0
Subvention (exonération de redevance) 103,1
Une demande de révision budgétaire a été
présentée afin de résorber la tension constatée sur
la ressource publicitaire au l
er
semestre 1998.
Les tableaux qui suivent montrent le rythme d'exécution du budget 1998
de la société.
DÉPENSES (
en millions de francs
)
Prévisions Réalisation au 30 /06/98
Frais de personnel 1603,2 794,1 49,5%
(hors cachets et piges)
Frais de fonctionnement 1713,9 856,3 49,9%
Coûts directs 2201,8 1371,6 62,3%
Amortissements 177,3 88,7 50,0%
TOTAL 5696,2 3110,7 54,6%
Les dépenses de personnel et de fonctionnement sont
légèrement inférieures à 50 % ce qui correspond
à un rythme normal de consommation.
Le rythme des dépenses sur coûts directs est, lui, largement
supérieur à 50 %. Cela tient, d'une part, au poids du premier
semestre dans les objectifs de la société qui est
supérieur à ce que donnerait une approche linéaire et,
d'autre part, à l'intégration dans la situation au 30 juin des
engagements de programme donnant lieu à des livraisons
d'émissions au delà du 1
er
semestre
Par ailleurs, les événements consécutifs au protocole
d'accord du 12 décembre 1997 suite à la grève sont de
nature à dégrader la situation budgétaire d'ici à
la fin de l'année (poursuite du rapprochement des
rémunérations France 3 - France 2, besoins de financement de
notre politique de développement régional, ... ).
RECETTES (en millions de francs)
Prévisions
Réalisation au 30/06/98
Redevance 3295,0 1833,7 55,7%
Subvention 103,1 51,6 50,0%
Publicité 1744,0 817,1 46,9%
Parrainage 100,9 69,4 68,8%
Autres recettes 453,2 219,7 48,5%
TOTAL 5696,2 2991,5 52,5%
Bien que la situation des recettes au 30 juin affiche un niveau d'avancement
supérieur à 50 % en rythme linéaire, les produits
enregistrent un retard de 78,4 MF(soit - 2,6 %) sur la période par
rapport aux objectifs. Deux causes essentielles expliquent cet écart :
• le retard constaté au niveau du chiffre d'affaires publicitaire
( 74,2 MF à fin juin 1998, soit - 9,3 % par rapport au
budget). Cette tendance défavorable se confirme sur le portefeuille des
mois à venir.
• la non réalisation des recettes diverses (- 27,4 MF par rapport
au budget) liée principalement au niveau très élevé
de l'objectif fixé à la société.
Cette évolution défavorable est cependant compensée
partiellement par la bonne tenue du parrainage (+ 20, 1 MF par rapport au
budget à fin juin 1998).
Les conditions économiques de l'année 1998 ainsi que
différents événements exceptionnels constitueront des
facteurs déterminants de la gestion budgétaire. En effet,
conformément aux indications portées dans le budget rectificatif
présenté au SJTI au mois de juin 1998, la trajectoire
budgétaire initial subit un certain nombre d'aléas :
En ce qui concerne les recettes, le retard de 78,4 MF au 30 juin semble
difficilement rattrapable dans les mois à venir.
La régie France Espace estime à
100 MF
, sur la base de la
structure de l'audience actuelle de France 3,
l'insuffisance de chiffre
d'affaires publicité
net pour l'exercice 1998. A ce jour, le retard
constaté du chiffre d'affaires publicité pour le 1
er
semestre s'élève à 74,2 MF.
L'activité parrainage est en avance sur son objectif et permet
d'envisager un excédent net de 10 à 15 NF du chiffre d'affaires.
Cependant, la difficulté de commercialisation du parrainage Coupe de la
Ligue, pour laquelle l'objectif ne sera pas atteint, absorbera
l'excédent prévisionnel estimé.
Sur le poste " autres recettes " principalement composé des
activités commerciales (vidéo, minitel, audiovisuel, cession de
droits ...), France 3 aura comme en 1997 la plus grande difficulté
à approcher l'objectif arrêté pour 1998. La
prévision évalue à - 30 MF la trajectoire de
réalisation pour l'exercice.
Dans ce contexte, l'insuffisance des ressources est estimée pour
l'exercice 1998 à 130 MF en chiffre d'affaires net au cours de la
période.
En ce qui concerne les charges, le budget 1998 arrêté au conseil
d'administration du 26 janvier 1998 n'a pas pris en compte l'ensemble des
mesures du protocole du 12 décembre 1997 consécutives à la
grève. Ces événements, dont l'impact sur l'exploitation
est de l'ordre de 25 MF, concernent principalement la poursuite du
rapprochement des rémunérations France 3 - France 2 et les
besoins de financement de notre politique de développement
régional. Il est prévu qu'une partie de cette charge soit
financée par redéploiement au sein du budget. Il reste toutefois
un montant de 15 MF à financer au cours de l'exercice.
Pour faire face à ces contraintes, l'entreprise a dès à
présent intégré un plan d'économies sur le
fonctionnement notamment du siège et poursuivi sa politique de
renégociation des contrats. Les axes d'économies ou de
révision sont les suivants
- Fonctionnement - l MF
- Programmes - 35 MF
Les termes du protocole ne permettent pas d'envisager une nouvelle fois le gel
des projets de développement, que ce soit en matière
d'information, avec l'ouverture des locales et pages
pluri-départementales planifiées, ou en matière
d'émission régionale le dimanche soir. L'économie
envisagée sur les programmes sera donc recherchée principalement
dans un calendrier décalé de démarrage de la grille de
rentrée et dans une nouvelle augmentation des rediffusions dans les
genres qui le permettent.
Sur la base des conditions économiques du premier semestre 1998, le
déficit budgétaire prévisionnel pour l'exercice
s'établit à 100 MF, intégrant les éléments
suivants
Baisse des ressources - 130 millions de francs
Économie budgétaire + 45 millions de francs
Besoin de financement initial - 15 millions de francs
Compte tenu de ce contexte, France 3 a demandé une révision
budgétaire.
•
Perspectives 1999
Ce sont celles fournies dans le fascicule jaune.
France 3 bénéficiera en 1999 de moyens supplémentaires
à hauteur de 205,8 millions de francs de LFI à LFI. Le montant
consacré aux ajustements, économies de reconduction, glissements
et effets induits s'élève à 137,7 millions de francs. Les
économies de reconduction concernent, d'une part la diffusion (8
millions de francs) et d'autre part l'effet des avances sur exercices
ultérieurs en matière de contrats sportifs arrivés
à échéance (7,4 millions de francs). Par ailleurs,
France 3 sera doté d'une mesure nouvelle de 68,1 millions de francs.
Cette mesure nouvelle sera consacrée à la poursuite du
développement des programmes régionaux, renforçant ainsi
la vocation première de France 3. Il sera de ce fait possible de
financer en 1999 un programme hebdomadaire de 26 minutes dans chaque
région, et de lancer 8 nouvelles éditions locales,
après les 6 nouveaux journaux lancés en 1998.
Cette mesure nouvelle prend essentiellement la forme de dépenses de
personnel, comme en 1998. Pour le reste, elle donne lieu, en charges, à
une répartition sur les lignes "autres achats", "services
extérieurs", "autres services extérieurs" et "impôts et
taxes". Au titre des redéploiements de moyens envisagés, il
apparaît nécessaire que France 3 poursuive sa politique de rigueur
en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, comme elle y est
parvenue en 1997 et 1998.
II. LE CINQUIÈME RÉSEAU
La
Cinquième et la Sept-Arte sont en union personnelle (Présidence,
Secrétariat Général) mais conservent leur identité,
leurs antennes propres, leurs lignes éditoriales différentes. Les
deux entreprises sont autonomes juridiquement et disposent de deux budgets,
deux conseils d'administration, deux comités d'entreprise, etc.
Dès la clôture de l'exercice 1997, une présentation
harmonisée des états financiers, ainsi qu'une
homogénéisation des méthodes comptables, ont pu être
mises en oeuvre. Enfin, un projet a été engagé, pour
construire un nouveau système de gestion, adapté aux besoins des
deux entreprises, qui constituera le système de la future entreprise
issue de la fusion de la Cinquième et de la Sept-Arte.
Dans la perspective de la clôture 1998, une réflexion commune, en
concertation également avec France Télévision est
actuellement menée, afin d'adopter les modes d'amortissements et de
provisions de programmes les mieux adaptés à l'économie
des antennes.
Les politiques sont concertées, les synergies sont recherchées
à tous les niveaux, mais la gestion quotidienne reste totalement
autonome d'une société à l'autre.
Les difficultés créées par des réductions
autoritaires de crédits, auxquelles il faut ajouter les craintes des
personnels au sujet de leur statut, ainsi que les tensions inévitables
liées aux questions de personnes, n'ont à l'évidence pas
favorisé la cohésion du nouvel ensemble.
A. LA CINQUIÈME
Il faut
tenir compte du contexte psychologique. La chaîne a sans doute
été plus troublée qu'ARTE par l'annonce en avril 1997 de
la fusion. Cette attitude de crainte voire de méfiance,
manifestée par les personnels de cette chaîne, la peur
peut-être d'être mis à l'écart au profit des
équipes venues d'ARTE, ont contribué à déstabiliser
une chaîne, qui avait déjà du mal à trouver son
équilibre et à offrir une image nette à ses publics.
Les restrictions budgétaires vont accentuer ces
évolutions.
1. Exécution du budget 1997
L'année 1997 constituait un exercice à risques
pour La
Cinquième. En effet, le budget enregistrait une diminution de 70,7 MF
par rapport à 1996 et comportait un risque significatif de
déficit budgétaire. L'objectif d'économies à
réaliser au titre de la fusion avec La Sept-ARTE avait été
fixé à 76,4 MF alors que les modalités et le calendrier de
cette opération étaient inconnus.
Le budget 1997 avait néanmoins été établi en
équilibre sur la base d'un montant de 730,5 MF. Il était peu
réaliste dans la mesure où certains budgets essentiels pour la
chaîne (communication, études) avaient été
sacrifiés, que le démarrage du projet BPS avait été
planifié, et que la grille de programmes en vigueur en début
d'exercice présentait un coût en année pleine nettement
supérieur au budget.
Dans ces conditions, la nouvelle équipe de direction de La
Cinquième, nommée en avril 1997 a souhaité maîtriser
les déséquilibres inéluctables:
• le déséquilibre budgétaire est de -11,6 MF.
Il correspond au dépassement enregistré sur le budget de
programmes (+16 MF), qui était indispensable à une bonne
préparation de la nouvelle grille 1998. L'entreprise a par ailleurs,
réalisé des économies sur ses frais généraux
et dégagé des ressources propres supérieures aux
prévisions, qui lui ont permis de renforcer les actions de communication
et d'études et de financer la diffusion satellitaire sur Eutelsat.
• le résultat comptable est une perte de -18,6 MF. Cette
perte, légèrement supérieure au déficit
budgétaire, a pu être limitée, grâce aux efforts
réalisés pour maîtriser le coût de la grille des
programmes 1997 à 449,3 MF, en réduction de plus de 30 MF par
rapport à 1996.
Cette maîtrise a permis à l'entreprise d'aborder l'exercice 1998
dans des conditions satisfaisantes. Malgré l'accroissement des
ressources, le budget 1998 reste un exercice difficile dont l'exécution
devrait néanmoins pouvoir être proche de l'équilibre.
Les recettes 1997 s'élèvent à 736,7 MF, soit +6,2 MF par
rapport au budget. Cette plus value résulte globalement de la
progression des recettes publicitaires qui s'établissent à 28,6
MF, soit +7,8 MF par rapport au budget.
Les ressources publiques s'élèvent à 698,4 MF, soit +0,4
MF par rapport à l'objectif budgétaire.
Les recettes de redevance s'établissent à 648,3 MF pour un budget
initial fixé à 647,9 MF, la plus value de 0,4 MF correspond
à l'application du taux de réfaction de la T.V.A.
Les subventions s'établissent conformément au budget à
50,1 MF. Elles ont fait l'objet de 4 versements égaux en février,
mai, août et décembre 1997, conformément au calendrier
prévisionnel.
Les ressources propres s'élèvent à 38,3 MF, soit +5,8 MF
par rapport au budget. Les recettes de la publicité et du parrainage
s'établissent à 28,6 MF pour un budget de 20,8 MF.
Cette plus value de 7,8 MF est en fait intégralement imputable au
chiffre d'affaires généré par la publicité. En
effet, les recettes 1997 ont été maximisées par
l'excellent taux de remplissage des écrans observé sur les
périodes les plus favorables à la chaîne, de mars à
juin d'une part, de septembre à décembre d'autre part.
Les produits financiers s'établissent à 5,9 MF, soit -2,1 MF par
rapport au budget. L'objectif initial était volontariste puisqu'il
intégrait une progression de 78 % des produits financiers par rapport
à 1996, alors que La Cinquième a enregistré une diminution
de sa trésorerie au cours de l'exercice (-102 MF, voir § 4), et que
la baisse des taux s'est poursuivie.
Les autres recettes propres s'établissent à 3,8 MF, soit +0, 1 MF
par rapport au budget. Elles bénéficient notamment des bons
résultats de l'activité cessions de droits, qui
génère un chiffre d'affaires de 1,8 MF.
Les 736,7 MF de recettes 1997 se répartissent de la manière
suivante : 60 MF de ressources d'investissement (redevance) et 676,7 MF de
ressources d'exploitation (redevance, subventions et recettes propres).
Les
dépenses
hors programmes 1997 s'établissent à
325,3 MF, soit +1.7 MF par rapport au budget. Le dépassement
limité constitue un bon résultat pour une entreprise qui, pour
faire face à une forte diminution de ses ressources, a dû
procéder à des économies et des redéploiements pour
pouvoir financer sa politique de communication, les études de
programmes, ou la diffusion satellitaire.
Un certain nombre de lignes budgétaires enregistrent des
dépassements significatifs : les auteurs, les études d'audience,
la communication, l'association, la diffusion satellitaire, le personnel
permanent.
•
Les auteurs
: + 1,7 MF : cet écart
résulte tout d'abord d'une réalisation du chiffre d'affaires
publicitaire supérieure à l'objectif fixé dans le cadre du
budget, mais aussi de la prise en compte d'une contribution à une
société d'auteurs (SPRE) qui s'est manifestée dans le
courant de l'exercice ;
•
Les études d'audience
: + 0,7 MF : le budget
initial correspondait pratiquement au seul règlement des prestations de
médiamat. Ce dépassement qui avait été
anticipé lors des perspectives d'exécution
présentées au conseil du 10 octobre 1997 a été
rendu nécessaire afin de préparer dans les meilleures conditions
la grille de rentrée 1997 ainsi que la grille de janvier 1998 ;
•
La communication
: + 4,1 MF : ce dépassement
correspond à une volonté de renforcer les moyens affectés
aux actions de communication qui avait été annoncée lors
du Conseil du 10 octobre 1997. Le budget consacré à la
communication avait en effet été sinistré par les
arbitrages opérés lors de la construction du budget 1997. Pour
mémoire, cette ligne budgétaire avait été
amputée de près de 20 MF, passant de 26,3 MF en 1996 à 6,6
MF en 1997. Compte tenu de la faiblesse de ces moyens, la direction de la
chaîne a souhaité dans le courant de l'année se doter d'une
marge de manoeuvre supplémentaire afin de financer des achats d'espaces
sur la grille d'été et surtout sur la programmation de fin
d'année.
•
L'Association
: + 0,9 MF : ce dépassement
résulte de la contribution supplémentaire que La Cinquième
a dû verser pour équilibrer le budget de l'Association. Le budget
des dépenses de l'Association a été respecté mais
il a fallu compenser l'insuffisance des recettes, tant pour les renouvellements
d'adhésion, que pour les nouveaux adhérents. La politique de
conquête des nouveaux adhérents a été stoppée
dans la perspective de la liquidation de l'Association qui est intervenue
début 1998.
•
La diffusion satellitaire
: + 5,7 MF : la diffusion
analogique sur le satellite Eutelsat 2 Fl n'avait été
budgétée que sur le premier semestre. Le dépassement
enregistré correspond à la diffusion en année pleine.
•
Le personnel
permanent: + 1,3 MF : le
dépassement enregistré correspond aux indemnités
versées aux personnels qui ont quitté l'entreprise en 1997, qui
constituent des coûts non reconductibles.
D'autres lignes budgétaires présentent de légers
dépassements : les suppléments de cachets aux artistes
interprètes, les ressources documentaires, les contributions de
diffusion, le personnel de renfort et de remplacement.
Quatre lignes budgétaires dégagent des économies
significatives
: la diffusion hertzienne, la BPS, les services communs et
les investissements.
•
La diffusion hertzienne
: - 4,8 MF : l'économie
constatée résulte d'une part d'un taux de révision des
tarifs de diffusion inférieur à ce qui avait été
budgété (-1,6 MF), d'autre part, des décalages
enregistrés dans la mise en service des nouveaux émetteurs 1997
(3,2 MF). Sur 194 extensions intervenues au cours de l'exercice, 130 ont
été réalisées au cours du dernier trimestre.
•
La Banque de programmes et de services
BPS 1,0 MF :
l'économie résulte de la montée en charge du projet au
cours de l'exercice 1997. Si les investissements techniques ont
été réalisés en début d'exercice, des
économies de personnels et de fonctionnement ont été
constatées.
•
Les services communs
: - 7,1 MF : l'économie
très importante s'explique de la manière suivante :
- une gestion rigoureuse de l'ensemble des postes de la structure qui sont
presque tous en économie (frais de représentation,
comités, téléphone, véhicules, entretien),
- l'absence de contribution de La Cinquième à La
Cinquième Développement, qui avait été
budgétée à hauteur de 2,2 MF. En réalité, la
chaîne a versé à sa filiale une avance en compte courant,
qui apparaît dans le tableau de financement. l'utilisation de la
provision qui avait été constituée sur cette ligne
budgétaire pour renforcer le budget communication,
•
Les investissements
: -0,4 MF : l'économie
constatée s'accompagne d'un redéploiement des crédits
prévus pour la régie de diffusion vers les investissements
informatiques et le studio.
2. Exécution du budget 1998
Le
budget 1998 est construit en équilibre sur la base d'un montant de 781
MF, en augmentation de 49,4 MF par rapport à 1997, conformément
au projet de Loi de finances 1998 adopté par le Parlement.
Cette augmentation ne doit pas masquer le fait que le cadrage budgétaire
1998 constitue un exercice difficile pour La Cinquième. D'une part, le
budget 1998 s'établit à un niveau inférieur au budget de
l'exercice 1996 (801,2 MF) avant la diminution enregistrée en 1997 du
fait des économies demandées à l'entreprise dans la
perspective de la fusion avec La Sept-ARTE. D'autre part, les ressources
nouvelles financeront pour l'essentiel des objectifs nouveaux (la B.P.S., la
diffusion sur Eutelsat), ainsi qu'un accroissement des contributions
obligatoires (les sociétés d'auteurs, le compte de soutien
à l'industrie des programmes, les impôts et taxes), tandis que de
nouvelles économies de fonctionnement ont été
demandées par le gouvernement (4,6 MF).
Dans ce contexte difficile, le budget 1998 doit néanmoins permettre de
mettre en oeuvre les objectifs suivants :
• la mise à l'antenne, à partir de Janvier 1998,
d'une nouvelle grille de programmes, plus ambitieuse et plus cohérente,
conforme avec les missions principales de La Cinquième,
l'éducation, la proximité et la connaissance.
• le développement de la BPS, au travers de
l'élargissement et la fiabilisation de l'expérimentation
engagée en 1997,
• le renforcement de la politique de diffusion, grâce
à la diffusion analogique sur Eutelsat, la diffusion y compris
après 19 heures sur les bouquets numériques, et
l'amélioration du service sur le cinquième réseau
espérée dans le cadre de la renégociation du contrat de
télédiffusion avec T.D.F.
• le renforcement des moyens affectés à la
communication et aux études, qui avaient été
sacrifiés lors de l'établissement de budget 1997, et qui sont
indispensables pour promouvoir l'identité de la ligne éditoriale
de La Cinquième au sein du nouvel ensemble fusionné et pour
communiquer sur les nouveaux rendez-vous de la grille de programmes.
Il est important de signaler que ces objectifs ont pu être
financés par des économies et des redéploiements
budgétaires. Outre les perspectives de renégociation sur le
coût du cinquième réseau, des économies importantes
sont prévues sur le budget de fonctionnement et du fait de la
dissolution de la Cinquième Association.
Enfin, le coût du déménagement prévu en juillet
1998, les prises de participations dans des chaînes thématiques,
ainsi que l'apport en compte courant prévu pour La Cinquième
Développement seront prélevés sur le fonds de roulement de
l'entreprise.
Du côté des
ressources
, les recettes publiques
s'établissent à 750,9 MF : elles représentent 96 %
des recettes totales de l'entreprise.
• la prévision de redevance s'établit à 710,9
MF, en accroissement de 63 MF par rapport à 1997. Elle représente
désormais (91 %) du financement de La Cinquième. Cette
progression, qui confirme la profonde modification de la structure initiale de
financement de l'entreprise (la redevance représentait 56 % du budget
1996) a une double conséquence: d'une part, elle représente des
encaissements réguliers et permet une bonne visibilité de la
gestion de trésorerie, d'autre part, elle génère un
accroissement automatique des versements au compte de soutien à
l'industrie des programmes et aux sociétés d'auteurs. Sur les
710,9 MF de redevance prévus, 60 MF correspondent à des
crédits d'équipement, qui seront affectés aux
immobilisations corporelles et à des acquisitions de programmes.
• les subventions publiques s'établissent à 40 MF.
Leur encaissement est prévu sous forme de quatre versements trimestriels
de 10 MF chacun.
Les recettes propres s'établissent à 30,1 MF : elles
représentent 4 % des recettes totales de l'entreprise et se
répartissent comme suit
- publicité 19,3 MF
- parrainage 2,6 MF
- autres recettes propres 3,7 MF
- produits financiers 4,5 MF
La prévision de publicité et de parrainage est de 21,9 MF, au
même niveau que dans le budget 1997. Les écrans publicitaires les
plus demandés étant saturés, toute progression passe
désormais par un accroissement des tarifs (10 % en moyenne), et un
remplissage des écrans placés dans les tranches horaires peu
demandées et dans les saisons sous utilisées.
Les autres recettes propres, 3,7 MF, comme dans le budget 1997, correspondent
aux cessions de droits, aux recettes générées par la
répartition de la taxe sur la copie privée et à des
refacturations diverses.
La prévision de produits financiers est de 4,5 MF, en diminution
sensible par rapport à l'objectif 1997. Cette diminution correspond
à l'impact de la baisse des taux d'intérêts d'une part,
à la baisse de la trésorerie de La Cinquième
constatée en 1997 et prévue en 1998.
Du côté des
dépenses d'exploitation qui
s'établissent à 366,4 millions de francs
, les principales
lignes budgétaires en augmentation
sont les suivantes : 1 -
versements aux sociétés d'auteurs 7,0 MF ; 2 -
études, 1,5 MF ; 3 - communication, 4,8 MF ; 4 - diffusion
satellite 6,0 MF ; 5 - B.P.S., 22,5 MF ; 6 - personnel, 3,6 MF ;
7 - impôts et taxes, 1,4 MF.
Les principales
lignes budgétaires en diminution
sont
les suivantes: diffusion hertzienne, - 3,7 MF ; Association, - 1,9 MF, -
services communs, administration générale, - 2,7 MF ;
•
Les versements aux sociétés
d'auteurs
:la prévision 1998 s'établit à 39,8 MF.
L'augmentation prévue par rapport à 1997 (+ 7 MF) correspond
à l'accroissement des crédits de redevance d'une part, à
la non reconduction de l'abattement négocié pour prendre en
compte la période de montée en charge de La Cinquième
d'autre part. Une renégociation avec les auteurs est
engagée ;
•
Les études
: la prévision 1998
s'établit à 8,1 MF, soit +1,5 MF par rapport à 1997. Le
budget 1997, en forte réduction par rapport à 1996, ne permettait
que le financement du Médiamat. Les crédits
supplémentaires financeront des études de réflexion sur
les évolutions de grilles, ainsi que des études qualitatives sur
la satisfaction des téléspectateurs.
•
La communication
: la prévision 1998
s'établit à 11,4 MF, soit + 4,8 MF par rapport à
1997. Il convient de rappeler que le budget de communication avait
été particulièrement touché lors de la construction
du budget 1997 : de 26,3 MF en 1996, il était passé à 6,6
MF, ce qui était insuffisant pour promouvoir l'identité de la
chaîne et les nouveaux rendez-vous de la grille. Le budget 1998 devrait
en particulier permettre d'affecter 7,5 MF à des opérations
d'achat d'espace.
•
La diffusion satellite
: la prévision 1998
s'établit à 13,5 MF, soit + 6 MF par rapport à
1997. Le surcoût correspond au financement en année pleine de la
diffusion analogique sur Eutelsat 2 Fl. La Cinquième devrait être
diffusée sur Hot Bird 5, le successeur de 2 Fl avant la fin 1998. En ce
qui concerne la diffusion numérique en journée complète
sur TPS et Canal Satellite, elle a été négociée
gratuitement auprès des deux opérateurs pour l998.
•
La B.P.S.
: la prévision 1998 s'établit
à 30 MF, conformément au projet de Loi de finances, en
progression de 22,5 MF par rapport à 1997. Le budget 1998 se
répartit comme suit : Frais d'édition, 0,6 MF ; Frais
d'exploitation et de production, 11,5 MF ; Frais commerciaux, 1,3
MF ; Frais de personnel, 9,0 MF, Frais de fonctionnement, 2,6 MF ;
Investissement, 5,0 MF ; 30 MF . Il doit permettre d'atteindre
les objectifs suivants : entrée dans la base de programmes de 3000
émissions nouvelles (soit de 1000 à 1500 heures de
programmes), réindexation des émissions déjà
entrées et réorganisation de la base et des modalités
d'accès, mise en place de 400 sites de réception. On note
qu'aucun chiffre d'affaires n'est budgété en 1998. Une subvention
du Ministère de l'Éducation Nationale est également
prévue à hauteur de 10 MF. Elle devrait contribuer au financement
de programmes, pour la B.P.S. Elle n'est pas intégrée pour
l'instant dans le projet du budget.
•
Le budget de personnel
:la prévision 1998
s'établit à 59,6 MF, soit + 3,6 MF par rapport à 1997. Les
dépenses de personnel permanent hors B.P.S. sont de 51 MF, soit +0,5 MF
par rapport à 1997. Il est essentiel de signaler que le budget 1997
avait été sous évalué de 1,6 MF, dans la mesure
où 5 collaborateurs permanents de La Cinquième avaient
été comptabilisés sur le budget de la B.P.S., alors qu'ils
ne s'y consacraient que très partiellement, à côté
de leur mission principale
17(
*
)
.
•
Impôts et taxes
: la prévision 1998
s'établit à 7,4 MF, soit +1,4 MF par rapport à 1997.
L'essentiel de l'augmentation provient de la taxe professionnelle,
calculée sur les immobilisations brutes et la masse salariale de
l'exercice 1996 : elle atteint désormais 3,6 MF.
•
La diffusion hertzienne
:la prévision 1998
s'établit à 112,7 MF, soit -3,7 MF par rapport à 1997. Une
renégociation du contrat est en cours qui doit déboucher sur une
révision de ses conditions financières. Cette
renégociation devrait également permettre une amélioration
du service grâce à l'introduction du procédé NICAM
sur les principaux émetteurs du cinquième réseau, à
quelques mesures de création de nouveaux émetteurs afin
d'améliorer la couverture, et à la mise en place d'un
système de télésurveillance de réseau.
• Association : La dissolution de " La Cinquième
Association " doit intervenir lors de l'Assemblée Générale
du 3 février 1998. Dans ces conditions, aucune contribution de La
Cinquième n'est budgétée.
• Services communs - administration générale :
la prévision, 1998 s'établit à 28,2 MF, soit -2.7 MF par
rapport à 1997. Cette évolution a été rendue
possible par des hypothèses extrêmement rigoureuses en
matière de gestion des immeubles, de frais de téléphone et
d'affranchissement, de frais de réception et de représentation.
Dans ces conditions, le surcoût généré par la
location sur 6 mois des surfaces supplémentaires dans l'ensemble Marceau
a pu être financé dans le cadre de cette ligne
budgétaire.
3. Perspectives 1999
Votre
rapporteur n'a pas obtenu d'informations détaillées sur le projet
de budget pour 1999 en cours d'élaboration.
Il faut donc d'abord se reporter aux indications contenues dans le fascicule
jaune " communication audiovisuelle ".
Le budget prévisionnel pour 1999 atteindrait 743,6 millions de francs,
soit une augmentation de 22,6 millions de francs par rapport à 1998. Du
côté des ressources, on note que la redevance augmente de 63,6
millions de francs de façon à pouvoir financer compenser la
suppression des subventions.
En ce qui concerne les mesures nouvelles, il est précisé que
"
la mesure nouvelle de 12,8 millions de francs permettra, à
titre principal, à la cinquième d'élargir ses marges de
manoeuvre en matière de programme. "
B. ARTE
Créée en avril 1991 ARTE fruit de la coopération franco allemande pourrait élargir son assise et devenir véritablement internationale.
1. L'audience et les perspectives de diffusion internationale
Le potentiel de diffusion est important. Le succès de la chaîne, en France surtout, permet d'envisager un processus qui ferait d'ARTE le noyau d'une chaîne culturelle européenne.
a) Une audience inégale pour un vaste potentiel de réception
ARTE
dispose d'un potentiel de réception important, de plus de
80 millions de foyers, Europe et bassin
méditerranéen/Moyen-Orient réunis.
Sur sa zone principale de diffusion, France, Allemagne (pays pour lesquels les
pénétrations techniques sont régulièrement mises
à jour par les instituts d'audience Médiamétrie et GfK),
Belgique, Suisse, Autriche (ainsi que le Luxembourg), ARTE a une
pénétration technique théorique de 78% des foyers
équipés d'un téléviseur. Près d'un foyer sur
quatre ne capterait donc toujours pas la chaîne, la plus faible
pénétration étant enregistrée en Autriche avec 1
foyer sur 2 seulement.
L'écart entre la France et l'Allemagne reste important, étant
donné les modes de diffusion respectifs : si 10% des foyers
français (soit un peu plus de 7 millions) ne reçoivent pas ARTE
(pour beaucoup localisés dans l'Est de la France), ils sont 30% en
Allemagne dans ce cas (soit pas loin de 10 millions de foyers TV, dont 4
pourtant équipés d'une parabole).
• Dans les autres pays d'Europe de l'Ouest, ARTE peut globalement
être captée par 23% des foyers, avec les plus fortes
pénétrations en Hollande (92%) et dans les pays scandinaves
(Suède et Norvège en tête). En Grande-Bretagne, la
possibilité pour les câblo-opérateurs de reprendre les
chaînes diffusées par le biais d'Eutelsat 13, combinée au
fort taux d'équipement en antennes paraboliques compatibles ASTRA ID,
crédite ARTE d'une diffusion maximale sur ses supports de diffusion.
• En Europe de l'Est, grâce à sa diffusion sur
Eutelsat 13, le taux de pénétration théorique est encore
de 17%, avec des chiffres avoisinant 45% en Hongrie, en Slovaquie et en
Slovénie.
• Concernant les pays du bassin méditerranéen et du
Moyen-Orient, ARTE dispose d'un bon potentiel de distribution en Israël
(70%), au Maroc et en Algérie (autour de 20%).
Il ne s'agit bien sûr que d'un potentiel de réception ; des
études ad-hoc dévoilent une réalité toute autre.
Écarts entre la réception déclarée d'ARTE et son
niveau théorique
Les études menées pour ARTE par des instituts
spécialisés sont indispensables pour évaluer la
réception réelle (dite "active" ou "consciente") d'ARTE; elles
tiennent compte d'un critère primordial dont dépend largement
celle-ci: la notoriété de la chaîne.
En effet, concernant la distribution par câble, les
câblo-opérateurs ne reprennent a priori pas ARTE dans leur offre
de programmes (ils devraient sinon acquitter des droits). il existe pourtant
des cas (Europe de l'Est, ) où les programmes de chaînes
étrangères sont repris tacitement sur les signaux satellites et
même éventuellement redistribués par voie hertzienne.
Concernant le satellite, la SES ne dispose pour l'instant de données sur
Astra ID que pour 5 pays. Le bassin potentiel de réception d'ARTE est
donc de ce fait certainement sous-estimé.
D'autre part, qu'il s'agisse de la réception par câble ou
satellite :
- les sociétés SES (opérateur d'Astra) et Eutelsat ne
communiquent pas de données sur l'équipement en paraboles bittes
(un même foyer peut capter Astra 1 D et Hot Bird.
- les instituts de sondage ne sont la plupart du temps pas en mesure de
vérifier qu'un foyer donné a effectivement synthonisé ARTE
(ignorance de l'existence d'ARTE, manque de canaux disponibles sur
téléviseur, ... ).
Les écarts relevés entre les données de réception
potentielle et déclarée sont dans les faits souvent importants.
En Allemagne, pays co-fondateur d'ARTE, le faible taux de
notoriété, qui serait même en recul par rapport à
97
La situation de réception active d'ARTE en Belgique et en Suisse est
similaire (53% et 50%) à celle en Allemagne, et de 37% en Autriche.
Il n'y a donc qu'en France qu'ARTE enregistre, avec 80% (données
Médiamétrie: 88%), une pénétration digne d'une
chaîne bien ancrée dans son paysage audiovisuel national.
Au total, sur les 12 pays, plus de 33 millions de personnes déclarent
regarder ARTE au moins une fois par semaine. Plus des 3/4 sont
concentrées en France et en Allemagne (respectivement 19 et 6,7 millions
; remarque: niveaux plus de 2x supérieurs à l'audimétrie,
pour les raisons évoquées plus haut).
Parmi les principaux pays de diffusion d'ARTE, c'est l'Allemagne et l'Autriche
qui présentent la moins forte proportion de réguliers parmi les
initialisés à la chaîne
b) Les perspectives d'accords internationaux
La
stratégie internationale de la chaîne pourrait se
développer dans les directions suivantes :
1)
Élargissement du GIE Arte à d'autres partenaires que
la France et l'Allemagne,
membres fondateurs : Des accords
d'association et de coopération portant sur des coproductions et des
échanges de programmes, ont été passés avec des
télévisions publiques européennes qui participent avec
voix consultative au Comité de Gérance élargi et à
la Conférence des Programmes : en 1993 avec la Belgique (RTBF), en 1995
avec l'Espagne (TVE), en 1996 avec la Suisse (SSR) et la Pologne (TVP), en 1998
avec l'Autriche (ORF) et l'Italie (RAI). Des négociations sont en cours
avec d'autres chaînes publiques en Europe : Grande-Bretagne,
Suède, Grèce. Avec l'Italie, Arte diffuse et coproduit avec la
chaîne thématique culturelle diffusée dans le cadre du
bouquet italien (RAI SAT 1) depuis septembre 1997. Enfin, un accord de
coopération avec la nouvelle chaîne publique russe culturelle
Koultoura, a été préparé et sera signé
prochainement.
2)
Poursuite des accords de coopération signés par La
Sept, pôle français d'Arte, en Europe Centrale et
Orientale
: depuis 1990, plusieurs télévisions
nationales d'Europe Centrale et Orientale coopèrent avec La Sept Arte en
rediffusant 10 à 15h par mois, après sous-titrage, certaines
émissions de la chaîne culturelle et en mettant à la
disposition de celle-ci certains de leurs programmes. Actuellement, les pays
concernés par ces accords sont la Hongrie, la Tchéquie, la
Pologne, la Roumanie, la Slovénie et la Bosnie Herzégovine.
3)
Autres accords de partenariat dépassant le cadre
européen
: accord de ventes de programmes signé par la
Sept Arte avec la chaîne mexicaine Canal 22 à laquelle elle
fournit 1 00h de programmes par an ; accord avec 2M, au Maroc (voir
chapitre La Cinquième) ; accord liant La Sept Arte et La
Cinquième à Télé Québec, qui prévoit
une coopération en matière de programmation, de nouveaux support,
de coproductions et d'échanges de programmes ; un accord est en
négociation avec la société Radio Canada pour la
création d'une chaîne commune à diffuser sur le câble
canadien en français sur la culture et les arts (" Réseau des
Arts "). Ce projet est actuellement dans la phase de demande de
conventionnement auprès du CRTC (le CSA canadien).
4)
Collaboration avec Canal France International :
La
Sept Arte et CFI collaborent depuis 1991. La chaîne culturelle fournit
régulièrement un grand nombre d'émissions (400 heures
à ce jour) à la banque de programmes profitant ainsi du
réseau de diffusion mondial de celui-ci.
5) Présence satellitaire :
Aux diffusions
assurées par Telecom 2B (en français) et par Astra 1 D (en
allemand et partiellement en français) est venue s'ajouter en juillet
1995, la diffusion sur Eutelsat Il Fl(en français) aux
côtés de TV5, MCM, Euronews. Cela autorise la reprise du signal
par tous les réseaux câblés d'Europe et participe au
développement de la réception directe en Europe et autour du
bassin méditerranéen. Sur les réseaux câblés,
ARTE, déjà présente en Allemagne, Suisse, Belgique,
Luxembourg, Autriche, Danemark, aux Pays Bas, Israël, a pu étendre
sa diffusion câblée à d'autres pays tels que le Portugal.
En réception directe, le satellite Eutelsat II Fl, qui dessert une large
zone de Saint Petersbourg aux Canaries et de l'Islande au Moyen-Orient a permis
à ARTE d'atteindre une large audience notamment au Maroc où la
chaîne rencontre un réel succès. Enfin, depuis
février 1998, ARTE participe à titre expérimental sur le
satellite Intelsat 803 au bouquet numérique de chaînes
francophones à destination du continent africain.
2. Exécution budgétaire 1997 et 1998 perpective 1999
Épargnée par les restrictions budgétaires en 1997, la chaîne a payé son tribut à la régulation en 1998.
a) Exécution du budget 1997
Les
recettes 1997 s'établissent à 937,1 MF, soit - 3,2 MF par rapport
au budget.
Cette moins value est générée par les
recettes commerciales, en diminution par rapport à 1996.
Les ressources publiques s'élèvent à 925,8 MF, soit +-0,4
MF par rapport au budget. La redevance s'établit à 785 MF pour un
budget initial de 784,6 MF, la plus value de 0,4 MF correspondant à
l'application du taux de réfaction sur la TVA. Les subventions
s'établissent conformément au budget à 140,8 MF, elles ont
fait l'objet de quatre versements égaux en février, juin,
août et décembre 1997, conformément au calendrier
prévisionnel.
Les ressources propres s'établissent à 11,3 MF, soit - 3,6 MF par
rapport au budget.
Les recettes commerciales s'établissent à 3,7 MF, loin de
l'objectif budgétaire (8 MF). Elles enregistrent également une
régression par rapport aux résultats atteints en 1995 et 1996,
respectivement 4,8 MF et 5,8 MF.
Le chiffre d'affaires brut (avant prise en compte des reversements et des
dépenses) est de 8,7 MF et se répartit de la manière
suivante : 6,0 MF en distribution directe, 0,9 MF en remontées part
coproducteurs, 1,5 MF au titre de la copie privée, 0,2 MF de divers.
L'exercice 1997 est marqué par la faiblesse des ressources
générées par les parts coproducteurs et par le
fléchissement de la distribution directe. La relance de cette
activité passe par l'enrichissement du catalogue et la recherche de
nouveaux clients.
Les produits financiers s'établissent à 6,4 MF, soit + 0,5 MF par
rapport au budget. Malgré la poursuite de la baisse des taux,
l'entreprise a pu bénéficier de l'encaissement régulier
des subventions. Le taux moyen de rendement des placements (3,14 %) a
été légèrement inférieur au taux moyen
pondéré du marché.
Les 937,1 MF de recettes 1997 se répartissent de la manière
suivante : 330,2 MF de ressources d'investissement (redevance) et 606,9 MF
de ressources d'exploitation (redevance, subventions, et recettes propres).
Les dépenses d'exploitation 1997 s'établissent à 575,2 MF,
soit + 4,9 MF par rapport au budget. Globalement, ce dépassement
est généré par la diffusion sur Eutelsat qui
n'était budgétée qu'en mi année.
Quatre lignes budgétaires enregistrent un dépassement
significatif : les artistes - interprètes, la diffusion satellitaire,
les personnels de renforts et de remplacement, les impôts et taxes :
• Les artistes interprètes : + 1,7 MF. Cette ligne
budgétaire enregistre un accroissement de 21 % par rapport à
1996. Ce sont les rediffusions de programmes de fiction ( 5,8 MF) qui
génèrent cette évolution.
• La diffusion satellitaire : + 7,3 MF. La diffusion analogique sur
le satellite Eutelsat 2Fl n'avait été budgétée que
sur la première partie de l'année. Le dépassement
enregistré correspond à la diffusion en année pleine.
• Les personnels de renfort et de remplacement : + 1,2 MF. Le
dépassement enregistré est généré par les
contrats à durée déterminée (5,2 MF) qui
augmentent de 0,9 MF par rapport à 1996. Il est partiellement
compensé par l'économie enregistrée sur le personnel
permanent (voir ci-dessous). Les perspectives de fusion et le manque de
visibilité quant à l'organisation future ont conduit à
privilégier le recrutement en contrat à durée
déterminée sur des postes qui, en l'absence de fusion auraient pu
devenir permanents.
• Les impôts et taxes: + 0,9 MF. Ce budget avait
été sous évalué en début d'année, la
demande d'ajustement de l'entreprise n'ayant pas été
financée dans le cadre du projet de loi de finances La taxe
professionnelle, la taxe sur les transports, et la nouvelle taxe Organic
représentent près de 90% du total de la ligne.
Les lignes budgétaires qui enregistrent une économie
significative sont la diffusion hertzienne, le personnel permanent et les
amortissements.
• La diffusion hertzienne : - 3,2 MF.
L'économie constatée résulte du décalage
enregistré dans la mise en oeuvre des nouveaux émetteurs. Sur
194 extensions intervenues au cours de l'exercice, 130 ont
été réalisées au cours du dernier trimestre.
• le personnel permanent : - 0,9 MF. Le
départ de personnels à la chaîne Histoire non encore
totalement remplacés, ainsi que la refacturation de personnels communs
à la Cinquième ont généré cette
économie. L'effectif moyen permanent présent dans l'entreprise a
été inférieur à ce qui avait été
budgété (159,8 contre 161).
• les amortissements : - 1 MF. La prévision
initiale avait été surévaluée de 10%.
En ce qui concerne la contribution au GEIE, elle est pratiquement conforme
à la prévision initiale. Néanmoins, le GEIE a
réalisé des économies importantes, qui lui ont permis de
réaliser des reports de crédits (14,6 MF), qui constitue un
financement exceptionnel dans le cadre du budget 1998.
Pour la communication, les dépenses s'établissent à 18,3
MF en légère économie par rapport au budget. La
moitié du budget (10,5 MF ) a été consacrée
à la publicité et aux achats d'espace.
b) Exécution du budget 1998
Le
budget 1998 a été établi en équilibre sur la base
d'un montant de 1008,0 MF. Au 30 juin 1998, les réalisations
s'élèvent à 555,6 MF pour les recettes et à 526,4
MF pour les dépenses.
Les perspectives d'exécution 1998 font apparaître un
déficit budgétaire prévisionnel de 2,8 MF. Le
déficit prévisionnel correspond à une décision
d'annulation de subventions sur les services du Premier Ministre prise en
début d'exercice 1998, qui se traduit pour La Sept-ARTE par une
diminution des ressources publiques de 2,8 MF.
Les prévisions reposent sur deux hypothèses principales,
extérieures à La Sept-ARTE :
• le versement de la totalité des ressources publiques
restant à encaisser. En particulier, 10,4 MF hors taxes de subventions
doivent être versées avant la fin de l'exercice,
• l'exécution équilibrée du budget de ARTE
GEIE, afin de confirmer le montant de la contribution de La Sept-ARTE
prévu initialement.
Par ailleurs, les autres lignes budgétaires paraissent pouvoir
être maîtrisées :
• le risque estimé sur les recettes commerciales devrait
pouvoir être compensé par un supplément de produits
financiers,
• les tensions observées sur le budget de personnel seront
financées par des économies sur d'autres lignes.
Il convient de noter, en ce qui concerne la diffusion, que la conclusion
positive de la négociation avec T.D.F. permettra de respecter l'objectif
inscrit lors de la construction du budget.
En ce qui concerne le plan de production et d'achats de programmes, il sera
globalement respecté. Des redéploiements internes permettront de
financer les nouvelles émissions d'" access prime time " de la
grille de rentrée, et d'aborder l'exercice 1999 avec un stock minimal
pour cette nouvelle tranche.
Le dépassement prévu sur le budget d'investissement s'explique
pour l'essentiel par des renouvellements accélérés de
matériels informatiques à l'occasion du
déménagement, et par la première phase de
développement d'un nouveau système de gestion, commun à La
Cinquième et à La Sept-ARTE.
c) Perspectives 1999
Votre
rapporteur n'a pas obtenu d'informations détaillées sur le projet
de budget pour 1999 en cours d'élaboration.
Il faut donc d'abord se reporter aux indications contenues dans le fascicule
jaune " communication audiovisuelle ".
Le budget prévisionnel pour 1999 atteindrait 649,7 millions de francs,
soit une augmentation de 29,3 millions de francs par rapport à 1998. Du
côté des ressources, on note que la redevance augmente de 73,2
millions de francs de façon à pouvoir compenser, non seulement la
suppression des subventions et la baisse des recettes commerciales
déjà symboliques, mais encore l'augmentation des dépenses.
En ce qui concerne les mesures nouvelles, il est précisé que
"
Le budget supplémentaire attribué à la
chaîne (36,9 MF de mesure nouvelle) est destiné pour une grande
part à l'enrichissement de l'antenne et notamment au financement d'une
amélioration des programmes de l'avant-première partie de
soirée et à la diffusion d'une cinquantaine de documentaires
supplémentaires (29,9 MF). Il permettra par ailleurs, à hauteur
de 7 MF, de couvrir le supplément de charges fonctionnelles du GEIE-ARTE
en 1999 "
.
III. L'INSTITUT NATIONAL DE L'AUDIOVISUEL
En dépit de ses efforts de restructuration, l'Institut connaît toujours une période difficile : TF1 se désengage, la demande du secteur public se contracte. Crise de gestion mais surtout d'identité, qui explique sans doute la grève du printemps 1998 et partant le malaise persistant de cet organisme. Celui-ci ne devrait prendre fin qu'avec la clarification de ses missions, qui ne devrait pas manquer d'intervenir avec le vote de la nouvelle loi sur la communication audiovisuelle.
A. UNE CRISE D'IDENTITÉ
L'Institut National de l'Audiovisuel a connu une grève importante en mai 1998. Elle a des causes structurelles.
1. La grève du printemps 1998
Tout a
commencé le 25 février 1998 quand le personnel de l'I.N.A. a
organisé une journée d'action, pour s'opposer à l'examen
par le conseil d'administration du budget modificatif pour 1998 et
réclamer " un plan stratégique " concerté.
Une mission d'expertise a été confiée par Madame la
ministre de la Culture et de la Communication à M. Francis
Brun-Buisson, chef du Service juridique et technique de l'information et de la
communication visant " à la conclusion d'un accord sur les prestations
d'archivages ".
Le plan stratégique que le président de l'Institut national de
l'audiovisuel, a remis au ministre de la culture et de la communication, le 30
avril dernier, paraît avoir servi de détonateur à la crise.
Les quatre organisations syndicales CGT, CFDT, FO et CFTC ont critiqué
le projet de la direction, dont elles dénoncent " l'absence d'objectifs
clairement affichés " et " le manque de calendrier crédible ".
L'intersyndicale a alors refusé de " poursuivre un simulacre de
concertation avec un employeur incapable d'exprimer l'unité de
l'entreprise " et déposé un préavis de grève
pour le 12 mai 1998.
Tandis qu'elle faisait explicitement appel à la tutelle pour
" notamment la fixation de règles claires avec France
Télévision sur le problème du paiement des prestations, et
sur la pérennisation des activités de l'INA définies par
la loi ", la direction de l'INA publiait le 8 mai un communiqué pour
défendre sa gestion, critiquée à la fois par les quatre
organisations syndicales et par le ministère de la culture et de la
communication. Le ministère de la Culture et de la Communication a
jugé le projet de plan stratégique " insuffisant " pour
" exercer les arbitrages nécessaires ".
Le bilan fait état d'une situation bénéficiaire sur les
quatre dernières années, malgré un résultat
prévisionnel négatif pour 1997 (6,5 millions de francs), dû
essentiellement " à la baisse de près de 20 % des commandes
en provenance des chaînes publiques, soit 23 millions " et
souligne que l'Institut dispose " d'un fonds de roulement exceptionnel
pour le secteur public audiovisuel de plus de 200 millions de francs ".
Le 12 mai, la tutelle annonçait qu'elle décidait de
procéder à la nomination d'un directeur général,
entérinée en Conseil des ministres.
Le 13 mai, les quatre organisations syndicales ont adressé à
Madame Trautmann un communiqué dans lequel elle prennent acte de la
décision du gouvernement d'adjoindre un directeur général
au président, mais demandent que soient conférés à
celui-ci " l'ensemble des pouvoirs indispensables à sa
mission " et qu'il soit " le seul interlocuteur des instances
représentatives du personnel ". C'était, semble-t-il, une
véritable motion de défiance à l'égard du
président de la part des représentants du personnel voulant
" s'assurer qu'il est vraiment mis à l'écart " et que
le nouveau venu pourra " se mettre rapidement au travail ".
L'inquiétude des personnels n'a pas été
déclenchée par une situation de crise immédiate. Nul plan
social n'est à l'étude. Les pertes ont été
d'environ 5 millions de francs en 1995 et 1996, de 15 millions en 1997,
tandis que les quelques 30 millions prévus pour 1998, seront sans
doute ramenés à une vingtaine grâce à des
économies de fonctionnement.
M. Francis Beck, inspecteur général de l'administration des
Affaires culturelles, ancien directeur du cabinet de M. Jack Lang au
ministère de la Culture a été nommé à ce
poste, le 20 mai 1998, pour venir prendre place aux côtés du
président de l'INA et de ses deux directeurs généraux
adjoints.
Indépendamment des hommes sur lesquels votre rapporteur n'a pas d'avis
à émettre, il existe une évidente crise de structure qui
vient d'un certain flottement dans les missions assignées à
l'organisme.
2. Le flottement dans les missions, le rétrécissement des débouchés
Au
delà de ses aspects conjoncturels, la crise qu'a traversée l'INA
au printemps 1998 est indubitablement révélatrice d'un malaise de
l'établissement et d'une inquiétude de ses personnels quant
à son avenir.
Comme pour d'autres entreprises publiques du secteur audiovisuel, on assiste
à une perte des repères traditionnels du secteur public dans un
environnement concurrentiel, qui est marqué par le développement
des télévisions privées, des nouvelles technologies
numériques et de nouveaux services de communication.
L'autre partie du malaise, plus spécifique, résulte de la
disparition progressive de toutes les protections dont l'INA avait
été entouré depuis sa création en 1975 et de
l'évolution de sa position relative au sein du secteur public
audiovisuel.
Constitué pour regrouper des services communs de l'ORTF qui ne pouvaient
être répartis dans les nouveaux organismes constitués par
la loi, l'INA avait à l'origine été protégé
par un ensemble d'obligations imposées à ses partenaires publics:
- obligation de faire former leurs salariés par L'INA,
- obligation d'archivage,
- obligation de commandes et de programmation de la production de
recherche de l'INA.
En ces circonstances, les partenaires publics de l'INA n'ont eu de cesse de se
libérer de leurs obligations dans la mesure où ils ont
été confrontés à un marché de plus en plus
concurrentiel et que l'évolution des techniques numériques les a
conduits à développer des fonctions documentaires
intégrées utiles à leur exploitation propre. La
privatisation de TFI s'est en outre traduite par la perte d'un important client.
L'INA est donc confronté à une situation nouvelle, dans laquelle
il n'est plus un fournisseur exclusif. Cette situation l'oblige à
prendre davantage d'initiatives commerciales, à construire des
propositions et des offres de services attractives et convaincantes à
destination de clients réticents en raison du poids de l'histoire.
L'INA doit donc gérer des évolutions en profondeur qui
conditionnent son avenir et qui peuvent à tout moment susciter certaines
résistances internes.
La préparation d'un plan stratégique de l'entreprise est
destinée à répondre à ces interrogations.
B. LES BUDGETS 1997 ET 1998
Le contexte général de l'exercice 1997 a été difficile pour l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel public. Il s'est traduit pour l'INA par une forte pression en terme de ressources, qui s'est exercée aussi bien de manière directe - baisse du niveau de redevance qui s'établit à un niveau légèrement inférieur à 1996- que de manière indirecte - répercussion sur le chiffre d'affaires de l'INA des réductions budgétaires subies par nos clients publics.
1. Exécution du budget 1997
•
Après la perte de chiffre d'affaires due, en 1996, au
désengagement de TF1, l'Institut a subi, en 1997, les
conséquences directes des contraintes budgétaires imposées
à l'ensemble du secteur public : les ressources commerciales en
provenance de ses partenaires publics ont régressé de 144,9 MF en
1996 à 121,5 MF en 1997, dans la plupart des secteurs d'activités
:
à prestations d'archives : - 8,0 MF
à cessions de programmes : - 7,6 MF
à production : 6,8 MF
La bonne tenue du flux d'affaires avec les diffuseurs privés, en
progression de 12,9 % par rapport à 1996, et le redressement
d'INA-Formation, qui accroît son chiffre d'affaires de 14%, n'ont que
partiellement atténué la dégradation des ressources
propres de l'Institut (247,4 MF en 1997, contre 266,4 MF en 1996)
• Les ressources publiques (redevance et subvention d'Etat : 334,4 MF)
ont simultanément subi une réduction de 5,8 MF par rapport au
budget prévu, et se situent à un niveau inférieur à
l'exercice précédent (336,6 MF).
Ce résultat met en évidence les facteurs de fragilité
économique de l'Institut.
• Instabilité et baisse tendancielle des ressources commerciales,
notamment avec ses partenaires majeurs du secteur public audiovisuel,
• Absence de visibilité sur les ressources publiques : si leur
évolution sur les deux dernières années a nettement
atténué les difficultés de l'INA, elles restent, pour une
part, aléatoires et ne s'inscrivent pas dans une perspective
pluriannuelle.
• Rigidité de la structure des coûts de l'Institut, dont les
charges fixes, du fait de la nature de ses activités,
représentent plus de 75% du budget (personnel permanent,
équipements, espaces,...).
L'effort important de compression des frais de fonctionnement
effectué en 1997 (-7%), a néanmoins permis de contenir
l'évolution globale des charges sur activités dans la limite de
0,3% par rapport à 1996, sans toutefois compenser les pertes de
ressources.
En ce qui concerne les RECETTES
:
* le poste
" formation organismes publics de
radiotélévision "
(9,3 MF) est inférieur à
la prévision (9,9 MF) de 6% mais en légère augmentation
par rapport à l'année précédente.
* Les commandes des Ministères des Affaires Etrangères et de la
Coopération s'établissent au niveau de la prévision,
* Les cessions de
" droits d'exploitation "
, (51,6 MF),
affichent une forte diminution par rapport à l'objectif -20,5 MF et une
régression de -10,7 MF par rapport à l'année
précédente.
* Les produits des
" services fournis à des tiers "
,
(121,8 MF) inférieurs à l'objectif budgétaire (128,3 MF)
reflètent la réduction des prestations d'archives entre autres
avec le diffuseur public France Télévision.
* Le
financement de la production
(26,1 MF) reste inférieur
à l'objectif budgétaire (-5,7 MF). Pour rester conforme au choix
de présentation retenu pour la construction du budget, il intègre
7,6 MF correspondant aux aides à la production attribuées par le
CNC, dont le montant est inscrit en comptabilité au compte 77 (produits
exceptionnels).
Le secteur public a contribué à hauteur de 6,4 MF au
financement de la production, en diminution de 9,1 MF sur l'exercice
précédent, soit 54 %.
* Les
" produits annexes, autres produits et produits
exceptionnels "
recouvrent, entre autres, des ventes de marchandises
(1,4 MF), les redevances pour brevet et licences et la taxe sur les copies
privées (3,1 MF), des prestations hors exploitation courante (4,7 MF),
des recettes pour la manifestation Imagina (5,2 MF), ainsi que des annulations
de charges à payer sur exercices antérieurs, devenues sans objet
(1,5 MF).
* Les
" produits financiers "
(5,3 MF) se réalisent
conformément aux prévisions.
* Les
"reprises sur provisions "
représentent 83,3 MF, dont
1,2 MF de reprises sur amortissements dérogatoires de programmes, 3,5 MF
de reversements aux ayants droit au titre des cessions des années
antérieures, 38,5 MF d'annulation de provisions sur reversements aux
ayants droit antérieurement constitués, 22,1 MF
d'opérations planifiées de restructuration technique,
informatique et immobilière, 2,4 MF de risques divers et 15,6 MF de
charges diverses.
En ce qui concerne les DÉPENSES
:
* Les
frais de personnel permanent
, en heures normales (316,5 MF), sont
conformes à la prévision budgétaire, les
autres charges
de personnel
(49,0MF) sont inférieures de 12% à l'objectif
budgétaire et en diminution de 6% par rapport à l'année
précédente.
Les indemnités de départ (12,2 MF) financées, pour
partie (7,5MF) sur provisions, portent à 377,7 MF l'enveloppe globale du
poste " personnel " pour 1997.
* Les
" Services Extérieurs "
et
" Autres
Charges de Gestion "
présentent globalement une
réalisation inférieure à l'objectif budgétaire.
* Les
" Impôts, Taxes et Assimilés "
affichent
un dépassement de 3,0 MF de la prévision lié à la
croissance des taxes et versements assis sur la masse salariale et au dernier
versement d'une taxe exceptionnelle due au titre de l'immeuble P. SABBAGH.
* Le poste
" dotations aux provisions ",
arrêté
à 55,5 MF recouvre :
• Pour 40,4 MF, des provisions pour charges diverses d'exploitation,
dont, pour les plus importantes :
à 8,1 MF représentent des reversements aux ayants droit
(artistes-interprètes, réalisateurs, auteurs, coproducteurs)
liés à des cessions de droits intervenues en 1996 et dont le
règlement s'effectuera sur les prochains exercices,
à 4,4 MF correspondent aux charges sociales sur congés
payés,
22,9 MF représentent des charges à répartir sur
plusieurs exercices : grosses réparations et restructuration.
• Pour 13,3 MF, des dotations aux provisions pour risques, dont 4,3 MF au
titre des litiges divers nés en 1996 et 9,0 MF au titre des
créances douteuses ou litigieuses.
• Pour 1,8 MF, des provisions pour l'amortissement dérogatoire des
programmes.
2. Exécution du budget 1998
En
anticipant la réflexion collective de l'entreprise sur les orientations
du plan stratégique qui devra infléchir le plan Ina 20018(
*
), il a été indiqué que serait
affirmée une convergence des métiers autour de la mission
légale principale fondée sur le patrimoine, et de leur recentrage
autour des besoins et possibilités ouvertes par le numérique.
Le budget de 1998 est
un budget de transition
, qui prend en compte les
contraintes financières actuelles. Il se décline selon les axes
suivants :
• Une volonté de
mutualisation et d'optimisation des moyens
des divers secteurs de l'INA ; les missions du Département
Innovation seront notamment orientées vers les nouveaux usages
dessinés par la révolution numérique : formation aux
technologies numériques, production multi-supports, programmes de
recherche sur les systèmes d'indexation d'images et de navigation dans
les bases de données multi-supports. Un chantier de travail est ouvert
pour homogénéiser et optimiser les processus de collecte des
documents déposés à l'INA au titre du dépôt
légal et des besoins professionnels.
• La nécessité
d'améliorer l'accès aux
fonds d'archives
et la
circulation des images
:
* à destination des professionnels, par la poursuite de la politique de
construction d'une offre de programmes sur catalogue, susceptible, à
terme, d'être numérisée et de constituer les bases d'une
future banque d'image, comme le préfigure le projet BPS (Banque de
Programmes et de Services),
* à destination des chercheurs, par la mise en oeuvre, dans les
emprises de la Bibliothèque Nationale de France, de la structure de
consultation des fonds gérés au titre du dépôt
légal de la Radio Télévision.
• La mise en oeuvre
de projets d'investissements ambitieux
,
à caractère technologique qui se traduit par une
augmentation
sensible du budget d'investissement,
puisqu'il s'établit à
113,9 MF;
•
La recherche d'accords
avec nos
partenaires du secteur
public
, et en particulier France Télévision, afin de garantir
les ressources de l'Institut dans une perspective pluriannuelle : au titre
du budget 98, le niveau de ressources contractuelles a ainsi été
fixé à 240,4 MF.
• La volonté d'une
maîtrise rigoureuse des frais
généraux
et plus généralement
des frais de
fonctionnement.
•
Le budget d'exploitation pour 1998, arrêté à hauteur de
629,8 MF s'inscrit en baisse par rapport à la Loi de Finances, (-5,4%)
ainsi que, dans une moindre mesure (-1,8%), par rapport au niveau du budget
modificatif 1 pour 1997 (641,5 MF), (tableaux n°1 et n°2).
Les Produits :
Le niveau global des
ressources
prévu au budget modificatif
1998-1, arrêté à hauteur de 629,8MF, est le résultat
d'une diminution des ressources propres compensée par une augmentation
significative des ressources publiques :
• La
redevance
et les
subventions de l'État
représentent 369,9 MF, contre 340,2MF en 1997, soit 28,2 MF de redevance
supplémentaire et 1,5 MF attribué en subvention à l'INA
sur la réserve parlementaire.
La redevance constitue désormais l'essentiel des dotations de fonds
publics de l'INA, contribuant ainsi à en fiabiliser le montant.
Les ressources publiques représentent ainsi 60% du total des recettes
hors production immobilisée.
• L'objectif de
recettes contractuelles
est fixé à
240,4 MF (incluant les recettes commerciales, les services aux Administrations
et les recettes diverses).
En forte baisse par rapport à la loi de finances pour 1998 (-31,9 MF),
cet objectif reflète les constats de l'année 1997 :
l'augmentation du chiffre d'affaires de la formation et la stabilité des
cessions d'extraits de programmes ne peuvent compenser les pertes de recettes
enregistrées sur les cessions d'émissions intégrales. Les
recettes de prestations d'archives se maintiennent, avec notamment le montant
arrêté pour France Télévision à hauteur de
68,5 MF..
• Le montant des
produits financiers
(4,5 MF)
est en
augmentation par rapport à la Loi de Finances, (+0,5MF), compte tenu de
l'évolution constatée à ce jour du niveau de
trésorerie.
Les Charges
:
Les charges de l'exercice s'élèvent à 629,8 MF.
Hors provisions et programmes immobilisés, elles représentent
614,8 MF, en réduction de 2,7MF par rapport au budget initial de
l'exercice précédent (617,5 MF). Ce montant, qui intègre
la mise en oeuvre d'une activité nouvelle, la consultation du
dépôt légal, concrétise la poursuite de l'effort
d'économies significatif entrepris dès 1997.
Les charges de personnel représentent 60% du budget, les achats et
services extérieurs 24%, et les autres dépenses 16%.
Les charges de personnel
s'établissent globalement à 376,8
MF, en diminution par rapport à la prévision de la Loi de
Finances (-6,9 MF) :
• Les frais de
personnel permanent
demeurent conformes à la
Loi de Finances (329,2 MF) et correspondent à un effectif moyen
prévisionnel identique à celui de 1997, soit 1000 permanents en
équivalent temps plein, maintenu stable par l'important effort de
mobilité interne et de redéploiement engagé par l'Institut
en 1998. La répartition par département et direction est
présentée, à ce stade, à titre indicatif.
• Les
autres charges de personnel
(personnel non permanent et
institutions - services sociaux) ont été budgétées
au plus près des besoins prévisionnels de l'activité pour
1998, en baisse par rapport à la Loi de Finances (-6,9 MF), et demeurent
inférieures de 5,0 MF au montant initialement retenu pour 1997.
Les autres charges
sont budgétées en
réduction sensible par rapport aux années
précédentes. Cette évolution correspond aux
nécessités d'économies imposées par le contexte
budgétaire de l'exercice 1998 et porte notamment sur les postes Achats
et Services extérieurs
.
De même, les frais généraux de fonctionnement (missions et
réception) feront l'objet d'un suivi particulier.
• Le niveau des
amortissements,
arrêté à 55,0
MF, s'établit en hausse de 5,4MF par rapport à la
réalisation constatée en 1997, (49,6 MF), compte tenu, notamment,
du programme d'investissement important prévu pour l'Inathèque.
• Les
autres charges de gestion
, qui intègrent notamment
les reversements liés aux cessions de droits, traduisent les
évolutions budgétées en recettes sur cette ligne de
produits.
Les ressources d'investissement
pour 1998 (113,9MF) sont
constituées par :
• La capacité d'autofinancement de l'exercice, à hauteur de
70,0 MF au titre des amortissements et 0,1 MF au titre d'un remboursement de
prêt. Hors programmes immobilisés, dont le montant est
ramené de 19,0 MF à 15,0 MF, la capacité d'autofinancement
augmente de 4,9 MF par rapport au budget 1997.
• La dotation de redevance de 15,0 MF attribuée à l'INA
pour la mise en oeuvre de la consultation du dépôt légal et
la numérisation.
• Les reports d'investissement au titre des années
antérieures, soit 25,4 MF, dont 12,0MF destinés à la
construction d'une unité supplémentaire de stockage d'archives
sur le Centre des Essarts.
• Un prélèvement de 3,4 MF sur le fonds de roulement.
Le niveau
des emplois
budgétés (113,9 MF), en forte
progression par rapport à l'année précédente,
permettra d'assurer les besoins urgents de renouvellement des
équipements, l'installation de l'Inathèque à la BNF, et la
préparation des chantiers de passage au numérique.
Un programme transversal de numérisation
, à hauteur de
9,5 MF financera les actions qui s'inscrivent dans cette perspective de
mutation vers le numérique.
Les enjeux financiers et les incertitudes qui subsistent encore dans ce
domaine imposent une recherche permanente d'optimisation et de mutualisation
des outils et des technologies, fondée sur des projets à forte
visibilité et à caractère innovant en matière
d'usages ou de services.
La mise en oeuvre de cette enveloppe s'effectuera à la condition qu'une
instruction préalable ait démontré la cohérence des
projets et leur adéquation ou compatibilité avec les besoins des
secteurs concernés. Les lignes directrices retenues dans ce cadre
concernent essentiellement :
• les dispositifs de mise en ligne des images et des sons,
• la configuration d'un studio de production multi-supports,
• les développements multimédia et les plate-formes
technico-informatiques de transfert, de stockage et de partage des
données audiovisuelles numérisées.
Par ailleurs, les actions plus spécifiquement axées sur les
activités de chaque Département concernent :
•
Pour Droits et Archives :
• la consolidation du dispositif de production d'extraits (AGPE) pour 1,8
MF,
• l'informatisation des données juridiques (3,0 MF),
• l'intégration des outils informatiques de gestion commerciale et
de traitement des commandes (3,3 MF),
• les travaux de sauvegarde et de restauration des fonds (7,0 MF),
• le renouvellement des équipements techniques existants et les
compléments d'équipement nécessaires en régions
(8,3 MF).
•
Pour Innovation
:
• la mise à niveau des outils bureautiques et informatiques du
Département (1,8 MF),
• les équipements nécessaires aux projets de recherche
(Direction de la Recherche, GRM, DPCR, pour 1,9 MF),
• le renouvellement et la modernisation des outils de formation et la mise
en place d'une gestion commerciale informatisée (3,8 MF),
• le renouvellement et la modernisation des moyens techniques communs au
Département (vidéo, audio, infographie) pour 2,3 MF.
•
Pour l'Inathèque :
• les travaux et les équipements nécessaires à
l'installation de la fonction consultation à la BNF (17,7 MF),
• les aménagements de locaux et le renouvellement
d'équipements de la fonction collecte sur le site de Bry (3,4 MF).
Le programme d'investissement pour 1998 comprend également une
enveloppe de 12,0 MF destinée à la construction, sur le site des
Essarts, d'une unité supplémentaire de stockage de supports
d'archives (1600 m²), permettant de couvrir les besoins de stockage de
l'INA jusqu'à l'horizon 2008. La mise en oeuvre de ce projet,
déjà budgété en 1995, a été
retardée par les perspectives de privatisation de la SFP. L'abandon de
cette perspective a conduit l'INA et la SFP à s'accorder sur le principe
d'une extension du bail à construction conclu en 1986 pour les deux
unités de stockage déjà construites.
C. PERSPECTIVES POUR 1999
Aucun
projet de budget prévisionnel pour 1999 n'étant encore
disponible, il n'a été communiqué à votre
rapporteur que "
Les éléments relatifs au budget 1999 ne
sont pas disponibles "
Les seules informations sont quelques indications laconiques contenues dans le
fascicule jaune " Communication audiovisuelle " :
"
L'enveloppe consacrée aux mesures nouvelles permettra tout
d'abord à l'Institut de développer le processus, qui devra se
poursuivre, de numérisation et de modernisation de la chaîne de
traitement et d'exploitation des archives. Ces Investissements contribueront
d'une part à l'amélioration des services rendus aux diffuseurs
par l'INA permettant ainsi de conforter ses ressources commerciales et d'autre
part à l'amélioration de la productivité de cette
activité. En outre, le financement d'un plan de sauvegarde et de
restauration des archives donnera à l'INA les moyens de mieux remplir sa
mission patrimoniale ".
L'examen des indications fournies sans commentaires dans ce fascicule montre
que le budget de cet organisme devrait baisser de 7,8 millions de francs
pour s'établir à 659,4 millions de francs en dépit d'une
augmentation des ressources de redevance affectées à cet
organisme, qui passent de 368,4 à 401,7 millions de francs
IV. RÉSEAU FRANCE OUTRE-MER
Avec ses
sept stations et ses 1 200 salariés, Réseau France
Outremer, appellation qui s'est substituée à celle de Radio
Télévision France Outremer, incarne la continuité
territoriale du service public.
Actuellement, cet organisme cherche à s'adapter au nouveau contexte
créé par la décision de limiter son accès au
marché publicitaire local. Malgré cet effort appréciable,
cet organisme doit encore rechercher des gains de productivité.
L'accomplissement de ses missions de service public s'effectue à un
coût élevé au regard des quelque deux millions de personnes
concernées : ainsi que l'avait fait remarquer le rapport d'audit
remis en 1997, le coût moyen par auditeur atteint environ 560 francs,
soit plus du double de celui constaté en France Métropolitaine.
Avec, au printemps dernier, la nomination à sa tête de
M. Jean-Marie Cavada, cet organisme affiche de nouvelles
évolutions en dépit des contraintes budgétaires.
A. LE CONTEXTE PUBLICITAIRE
RFO est parvenue à trouver un équilibre, en dépit des mesures tendant à limiter son accès aux ressources publicitaires.
1. Rappel des mesures de restriction des ressources publicitaires
Pour
favoriser l'émergence et le développement d'une offre
audiovisuelle privée dans les départements d'outre-mer, les
pouvoirs publics ont arrêté un dispositif de limitation -directe
et indirecte- des ressources publicitaires de RFO :
- directe, par la suppression de toute publicité commerciale sur les
antennes radio à compter du second semestre 1996, et de toute
publicité sur le 2
e
canal à partir de mars 1996,
- indirecte, par la limitation du recours aux images de TF1 porteuses, comme
en métropole, d'une forte audience, au motif que les images des
chaînes privées devaient être disponibles d'abord pour les
chaînes privées ultramarines, lorsqu'elles existaient, et que RFO
pouvait ainsi être déliée de son obligation de transporter
le meilleur des chaînes métropolitaines, y compris privées.
Ce dispositif prolonge les mesures déjà prises en 1994 :
suppression de la publicité locale sur le 2
e
canal qui ne
diffuse, pour l'instant, que des programmes nationaux ; suppression de la
priorité accordée à RFO pour l'accès aux images de
TF1. Les modifications du régime juridique de la publicité se
sont traduites réglementairement par une nouvelle révision du
cahier des charges de RFO qui n'est intervenue que le 9 mai 1997.
Sans attendre la modification de son cahier des charges, l'entreprise a pris
les mesures nécessaires à cette politique. La suppression de
capacités publicitaires s'est traduite par une modification de la
tarification publicitaire des écrans sur le 1
er
canal
(disparition des couplages publicitaires entre le 1
er
et
2
e
canal). D'une manière plus générale, les
régisseurs délégués de RFO et notamment Havas
Overseas, ont pu trouver dans une politique commerciale plus agressive les
moyens de maintenir pour l'essentiel le niveau des recettes publicitaires.
La limitation du recours aux images de TF1 s'est faite de façon
pragmatique et progressive au fur et à mesure des commandes de
programmes adressées par les chaînes locales privées
(Antenne Réunion, ACG en Guyane et TCI en Martinique) à TF1 qui
les répercute à RFO, parfois dans des délais très
brefs conduisant à des déprogrammations de dernière
minute. Un projet de convention cadre avec TF1, permettant à RFO d'avoir
une visibilité plus grande de sa programmation, n'a pas abouti.
Pour sa part, RFO a respecté les engagements pris et sa diffusion des
programmes de TF1 a nettement diminué au profit des chaînes
publiques et notamment de La Cinquième sur le 2
e
canal.
2. L'évolution récente des recettes publicitaires
En 1997,
les recettes nettes de RFO ont baissé de 10,3 %, passant de 75,4 M.F. en
1996 à 67,6 M.F, soit une perte de 7,8 M.F.
Cette baisse globale résulte d'un double mouvement :
• une hausse significative des recettes de télévision (+
5,4 %), malgré des évolutions très différentes
entre les différents territoires et départements (baisse
importante en Martinique, du fait de la grève des banques du
début d'année ; stabilité en Guadeloupe et à Tahiti
; progression, en rupture avec l'année précédente à
la Réunion, en continuité en Nouvelle Calédonie).
Ceci illustre, une nouvelle fois, la très grande sensibilité des
ressources publicitaires outremer à de nombreux aléas
(grèves, catastrophes naturelles, conditions d'approvisionnement) et non
à la seule conjoncture économique générale ou
à l'évolution de l'audience. Cette constatation doit conduire
à une grande prudence dans l'élaboration des prévisions.
• Une baisse très importante des recettes de radio, poursuivant
ainsi le recul de 1996, puisque les restrictions publicitaires (suppression de
la publicité commerciale en radio) se sont appliquées, cette
fois-ci, en année pleine. La perte de 96 à 97
s'élève à 10,7 MF de recettes brutes, ce qui porte
à exactement 20 M.F. le coût total de la suppression de la
publicité commerciale dans les DOM.
On sait, par ailleurs, que ces ressources ne se sont reportées que
très partiellement sur les opérateurs privés en Martinique
et Guadeloupe et pas du tout à la Réunion, contrairement à
l'objectif visé. C'est même le contraire qui s'est produit,
puisque les annonceurs ont déserté le média radio dans son
ensemble, aggravant ainsi les difficultés des radios privées,
Le premier trimestre 1998 enregistre une augmentation des ressources
publicitaires, liée à la Coupe du Monde de football (+ 8,7 M.F.
par rapport au brut réalisé au premier trimestre 1997, soit + 16
%). Il faudra attendre le début du dernier trimestre pour savoir s'il
s'agit d'une anticipation sur le reste de l'année ou d'une progression
durable.
On doit noter enfin que tous les contrats de régie ont été
renégociés. Les principales modifications concernent la
révision des taux, l'introduction de procédure de
renégociation en cours de contrat, l'application stricte de la loi Sapin
dans les DOM et la transposition de ses dispositions en faveur de la
transparence dans les TOM. Les contrats de montage des écrans
publicitaires ont été renégociés également
pour obtenir des baisses de tarif allant jusqu'à 40 %. Enfin, les
conditions de la collecte publicitaire dans les "petites" stations (Mayotte,
Saint Pierre et Miquelon) ont été professionnalisées et
harmonisées.
B. RÉALISATIONS ET PERSPECTIVES BUDGÉTAIRES
Aucune des réponses aux questions concernant
l'exécution des budgets n'est pas parvenue à votre rapporteur
qui ne peut donc que renvoyer aux indications sommaires contenues dans le
fascicule jaune " Communication audiovisuelle ".
C'est ainsi qu'il est précisé que les 10,3 millions de francs de
mesures nouvelles serviront à " financer le coût des accords
salariaux de la société et à développer les
programmes propres et à en enrichir le contenu ".
Le budget prévisionnel fourni montre que le budget prévisionnel
est en stagnation puisque l'augmentation n'est que de 0,8 millions de francs
sur 1250 millions de francs, la redevance augmentant de 4.8 millions de francs.
V. RADIO FRANCE
L'audience globale de Radio France, tous programmes confondus s'est sensiblement améliorée. Calculée sur l'ensemble de la durée de chaque saison radiophonique (septembre -juin), l'évolution de l'audience a 'été la suivante :
1994/95 1995/96 1996/97 1997/98
Radio France 25.8% 27.1% 26.9% 26.9%
France Inter 11.8% 11.5% 11.1 % 11.6%
France Info 9.4% 10.8-% 10.6% 10.6%
La part recueillie par France Inter dans
l'audience totale des quatre radios
généralistes nationales
a varié comme suit :
1994-1995 25,1%
1995-1996 25,7%
1996-1997 25%
1997-1998 27,5%
A. EXÉCUTION DU BUDGET 1997
Le
budget 1997 adopté par le Conseil d'Administration en décembre
1996, s'élevait à 2.694,5 MF, en augmentation de 1,1 % par
rapport à celui de l'année précédente. Ce budget
n'a pas été révisé en cours d'année, en
dehors de quelques aménagements à caractère technique,
mais des mesures conservatoires ont été prises pour limiter les
dépenses en raison de la mesure de régulation
décidée par les pouvoirs publics.
Lors de l'exercice 1997, Radio France est parvenue à équilibrer
ses comptes, grâce à une bonne tenue des recettes de
publicité et de parrainage ainsi qu'aux efforts de gestion menés
dans tous les secteurs de la société
Le tableau ci-dessous fait apparaître les principaux indicateurs du
compte de résultat et permet d'apprécier leur évolution
entre 1996 et 1997.
(en millions de francs)
1996 1997 Variation
Produits d'exploitation 2 799.1 2 790.4 -8.7
Charges d'exploitation 2800 2807.8 7.7
Résultat d'exploitation -1.0 -17.4 -16.4
Résultat financier 6.2 9.1 2.9
Résultat courant -8.3 13.5
Résultat exceptionnel 9.9 18.2 8.3
Intéressement 14.1 8.9 -5.2
Impôt sur les sociétés 0.1 0.11 0.0
Résultat net 0.9 0.9 0.0
En ce qui concerne l'exploitation, l'évolution des charges ( + 0,3 %) et
des produits 0,3 %) entre 1996 et 1997 a été affectée par
les deux facteurs suivants :
-
arrêt des émetteurs diffusant France inter en ondes
moyennes
. La suppression de cet objectif, devenue effective le ler janvier
1997 conformément à la Loi de Finances, a entraîné
un allégement des frais de diffusion et la suppression dans le budget de
la société des crédits affectés au fonctionnement
du réseau A ondes moyennes, les dotations attribuées par
l'État à Radio France étant diminuées
d'autant ;
-
réduction du montant des subventions publiques inscrit au
budget, en application de l'arrêté d'annulation de crédits
pris le 9 juillet 1997
.
C'est pourquoi, malgré la progression modérée des
dépenses ( + 2% hors incidence de l'arrêt des émetteurs
France Inter ondes moyennes),
la société n'a pu assurer
l'équilibre de son compte d'exploitation
. C'est donc le
résultat exceptionnel, associé à un résultat
financier excédentaire, qui a permis de dégager un
résultat net positif.
Le montant de l'intéressement à verser aux salariés de
l'entreprise au titre de l'année 1997 s'élève à 8,9
MF, en application des dispositions de l'accord conclu en 1995.
Les résultats de l'exercice font apparaître :
- une diminution des créances de 52,5 MF qui résulte de la
conjonction des deux facteurs suivants, s'exerçant en sens inverse :
• encaissement plus rapide des subventions d'exploitation. Au 31
décembre 1997, les subventions attendues, après mesure de
régulation, avaient été intégralement
encaissées, alors qu'au 31 décembre 1996, un solde de 84,0 MF
restait encore à recevoir.
• retard plus important dans les remboursements de crédits de TVA.
Ceux-ci, qui s'élevaient à 27,9 MF fin 1996, ont atteint 49,7 MF
fin 1997.
- une augmentation des capitaux permanents de 16,2 MF, due principalement
à un accroissement des provisions pour risque et charges.
- une majoration des dettes de 35,6 MF, portant essentiellement sur les
postes fournisseurs d'immobilisations, en raison de l'importance des
opérations d'équipement engagées au cours du second
semestre.
B. EXÉCUTION DU BUDGET 1998
Le
budget de fonctionnement approuvé par le Conseil d'Administration de
Radio France pour 1998 s'élève à 2.739,5 MF. Il est
financé à hauteur de 2.534 MF par des ressources publiques et de
205,5 MF par des recettes propres. Les activités liées à
la couverture de la Coupe du Monde de football ne sont pas incluses dans
l'enveloppe de 2.739,5 MF. Elles seront financées par des recettes
spécifiques.
L'augmentation des moyens de la Société entre les lois de
finances pour 1997 et 1998 représentent 2 %. Du budget approuvé
pour 1997 au budget approuvé pour 1998, il augmente de 45 MF, soit une
progression de 1,7 %.
Le budget tel qu'approuvé par le Conseil d'administration, traduit la
volonté de consolider à leur niveau l'ensemble des
activités de Radio France tout en poursuivant la démarche de
renouvellement des programmes et de modernisation de l'entreprise.
Au 30 juin 1998, les recettes s'établissent à 1.557,1 MF et les
dépenses à 1.359,1 MF (hors activités liées
à la Coupe du Monde).
Les résultats apparaissent conformes aux prévisions
budgétaires. Ils prennent en compte, comme chaque année, le
phénomène de saisonnalité des dépenses et des
recettes.
L'activité de la société a été
marquée en cette fin de semestre par la Coupe du Monde de football. A
l'occasion de cet événement, Radio France a proposé
à ses auditeurs un programme spécifique diffusé de 8 h 30
à 1 h du matin sur les ondes longues de France Inter durant toute la
compétition.
Le tableau qui suit détaille la situation budgétaire de Radio
France au 30 juin
1998.
La situation au 30 septembre 1998 n'est pas
encore disponible. La trésorerie de Radio France au 31 août 1998
laisse apparaître un solde fin de mois de + 209,9 MF (+ 234,1 MF au 31
août 1997). Le solde
moyen
fin de mois, pour sa part,
s'établit à + 288,3 MF, meilleur que celui au 31/08/1997
(+ 261,6 MF) et celui au 31/12/1997 (+ 232 MF).
C. PERSPECTIVES 1999
Les
ressources allouées à Radio France dans le cadre du Projet de Loi
de Finances pour 1999 s'élèvent à 2.814,3 MF. Ce montant
est supérieur de 64,8 MF à celui qui figurait dans le Projet de
Loi de Finances pour 1998 (2.749,5 MF), représentant une progression de
2,4%. Les ressources publiques passent de 2.544 MF en 1998 à 2.597,2 MF
pour 1999, progressant de 53,2 MF, soit 2,1 % : Les ressources propres
sont portées de 205,5 MF à 217,1 MF, soit une progression de 5,6%
(+ 11,6 MF), dont 9,2 MF au titre de la publicité et du parrainage, 1,4
MF au titre des recettes commerciales et immobilières, et 1,0 MF pour
les produits financiers.
En ce qui concerne les dépenses, les moyens accordés à
Radio France dans le cadre du Projet de Loi de Finances pour 1999
s'élèvent à 2.814,3 MF, dont 2.804,3 MF en fonctionnement
et 10 MF au titre de l'équipement. L'enveloppe de 10 MF, accordée
en 1998 au titre du DAB et des services associés, a été
retirée de la base de reconduction pour l'exercice 1999.
Des ajustements et des glissements ont été accordés
à hauteur de 64,6 MF par les pouvoirs publics pour assurer le
financement :
• des augmentations inéluctables sur les impôts, taxes,
charges de structures diverses et frais de diffusion,
• des incidences financières des nouveaux contrats avec les
sociétés d'auteurs et sociétés de perception des
droits voisins,
• du réajustement de la dotation aux amortissements,
• des glissements sur les personnels cachetiers, occasionnels et
permanents (24,2 MF) et sur les frais de programmes (2,5 MF).
Enfin, une enveloppe de 10,2 MF de mesures nouvelles doit permettre à la
société d'enrichir le contenu de ses programmes, notamment en
matière d'information et de poursuivre ses efforts de modernisation.
On note que les ressources d'investissement s'établissent, à ce
stade de la procédure à 111 MF, se décomposant ainsi
:capacité d'autofinancement, 101 MF redevance d'investissement 10
MF.
TROISIÈME PARTIE :
LA PRÉSENCE
AUDIOVISUELLE EXTÉRIEURE
La
France se veut une exception. Elle a tendance à oublier que dans le
domaine audiovisuel tout bouge : les images passent partout, les capitaux
circulent. Il est largement illusoire de vouloir imposer ses propres
règles du jeu. Tenter de le faire, c'est s'exposer à la
marginalisation économique et culturelle, et, tôt ou tard, au
dépérissement.
On a usé et abusé de l'image de la ligne Maginot ; elle n'en
reste pas moins vraie. Il est vain de chercher à transformer la France
en véritable bunker audiovisuel avec ses propres lois. Votre rapporteur
est convaincu que les grosses structures et notamment les entreprises du
secteur public devront s'adapter au monde qui les entoure et apprendre à
évoluer dans un espace audiovisuel international dominé par les
grands groupes internationaux.
Le rôle de l'État n'est pas d'entretenir l'illusion d'un cordon
sanitaire ; il est au contraire d'encourager les opérateurs,
français publics et privés, à s'adapter à la
nouvelle donne internationale.
La France doit affirmer sa présence audiovisuelle extérieure. Il
y va de sa survie en tant que langue et en tant que culture ; mais il y a
va aussi de la vitalité de son économie, car les images
accompagnent et engendrent des flux économiques. Ce qui est certain
c'est qu'une bonne part de l'effort audiovisuel extérieur doit
être effectué par ou en liaison étroite avec des
entreprises.
I. L'EFFORT AUDIOVISUEL EXTÉRIEUR
Votre
rapporteur, qui a pu mesurer la difficulté que l'on rencontre à
capter des chaînes francophones à travers le monde,
considère ce volet de la politique audiovisuelle comme tout à
fait essentiel.
S'il constate qu'une certaine convergence semble se manifester autour de ces
objectifs généraux, il relève qu'il n'en est pas de
même des moyens et, en particulier, du choix des structures
opérationnelles. Au moment où un choix allait être fait par
le Gouvernement de M. Alain Juppé, celui de M. Lionel Jospin a
interrompu le processus et demandé une expertise de la holding
Téléfi qui devait fédérer les initiatives
françaises.
A. LA REDÉFINITION DE L'ACTION DE L'ÉTAT
Le
ministère des Affaires étrangères a
présenté, à la fin d'avril 1998, en liaison avec le
ministère de la Culture et de la Communication, une réforme de
l'action audiovisuelle extérieure, clôturant, au moins en
principe, un processus de réflexion commencé en
février 1996 avec le rapport Balle, et qui a donné lieu
à la publication de quatre autres rapports en deux ans
19(
*
)
s'ajoutant aux analyses régulièrement
présentées par la commission des finances du Sénat.
La nouvelle politique s'articule, essentiellement, autour de trois axes :
- aide financière accrue aux exportateurs de programmes,
- encouragement à la présence française sur les bouquets
satellites internationaux,
- clarification des missions des opérateurs publics.
1. L'aide aux exportateurs de programmes
Il a
été décidé d'augmenter la contribution à TV
France International-TVFI, dès 1998, et de poursuivre cet effort, en
1999, dès lors que les entreprises exportatrices membres de TVFI
accepteraient d'accroître leurs propres investissements. On rappelle que
la subvention, qui avait été fixée à 1 million
de francs en 1995, s'est élevée les deux années suivantes
à 1,3 million de francs, soit près de 10% du budget total de
TVFI qui bénéficie par ailleurs de soutiens importants du Centre
National de la Cinématographie (6,5 millions de francs) et de la
PROCIREP (2,5 millions de francs).
En 1998, conformément aux nouvelles orientations du dispositif
audiovisuel extérieur, la subvention a été portée
à 1,8 million de francs. C'est cependant dans le projet de loi de
finances pour 1999 que la priorité désormais accordée aux
exportations de programmes audiovisuels français devrait prendre toute
sa mesure, avec un financement prévisible de 10 millions de francs
pour ce secteur d'activité.
Une réflexion a été engagée entre la profession et
les pouvoirs publics sur un certain nombre de points.
Certains points ont déjà fait l'objet de décisions
concrètes comme les modifications et améliorations qu'il convient
d'apporter aux aides à l'exportation et notamment à celles
émanant de la COFACE, pour les rendre plus efficaces et mieux
adaptées à la nature des contrats audiovisuels : les
critères d'attribution de ces aides sont particulièrement
inadaptés au secteur audiovisuel, qu'il s'agisse du seuil minimum de
fonds propres exigé des entreprises ou des rythmes d'amortissements trop
longs pour le marché des programmes. Le ministère de
l'économie se refusant à créer un régime
dérogatoire applicable aux entreprises du secteur audiovisuel, il lui a
été demandé au début de l'année, à
l'occasion d'une concertation qui s'est tenue sous l'égide du cabinet du
Premier ministre, de proposer dès que possible des mesures
concrètes d'application générale prenant en compte, dans
toute la mesure du possible, les spécificités du secteur
audiovisuel.
D'autres sujets ont été évoqués lors de la
conférence de presse du ministre des affaires étrangères
mais n'ont pas, à la connaissance de votre rapporteur, eu encore de
suite concrètes :
• La mise sur pied d'éventuels mécanismes innovants de
soutien à l'exportation ;
• L'adaptation de notre fiscalité (par exemple la TVA, sur les
abonnements vendus à l'étranger) rendue nécessaire par
l'internationalisation des opérateurs français ;
• Ainsi que le renforcement des dispositifs d'aide au sous-titrage et au
doublage.
Afin de ne pas concurrencer la commercialisation directe des programmes
français sur certains marchés désormais émergents
(Europe centrale et orientale, Amérique latine, Asie), l'activité
de banque de programmes de CFI sera réservée aux zones les moins
développées sur le plan économique, où les
perspectives de commercialisation demeurent lointaines ; en
conséquence, la liste des pays, dits de diffusion culturelle, pour
lesquels les droits de diffusion sont cédés gratuitement à
CFI et TV5 par les producteurs, a été réduite en
concertation avec les professionnels.
2. L'encouragement à la présence française sur les bouquets satellites internationaux
Le
ministère part du constat suivant : la diffusion internationale
d'une chaîne française constitue un investissement risqué,
tout particulièrement si la langue utilisée est exclusivement ou
majoritairement le français. Les entreprises de communication nationales
hésitent à se lancer dans de tels projets.
Dès lors, les pouvoirs publics estiment justifié d'inciter les
opérateurs, tant privés que publics, à être
davantage présents sur les principaux marchés étrangers au
moyen, notamment, de la diffusion satellitaire.
L'État pourrait ainsi prendre à sa charge, plus largement que par
le passé, une partie des frais de diffusion de certaines chaînes
françaises désireuses de conquérir une audience
internationale, à charge pour les entreprises intéressées
d'acquérir les droits de diffusion. Cette aide pourrait, dans les cas
où le transport satellitaire est d'ores et déjà
assuré, prendre la forme d'une contribution au paiement des droits.
L'aide serait naturellement dégressive.
Suivant ce principe, un premier bouquet francophone a été
lancé en 1997 sur l'Afrique à destination notamment des
réseaux micro-ondes des grandes capitales. Par ailleurs, et sur la base
du CAEF de 1995, une aide a été apportée à la
diffusion satellitaire de MCM et Muzzik sur l'Europe et l'Asie. Un appel
d'offres est en cours pour 1998 pour affecter un montant d'environ
14 millions de francs aux différentes chaînes
intéressées (MCM, Canal Horizons, AB, Planète Pologne,
Festival). A la rentrée prochaine, un appel d'offres sera lancé
pour 1999 (et pour un montant sans doute trois fois supérieur). Il
conviendrait en 1999 de viser le Proche et Moyen-Orient, l'Amérique
latine et enfin l'Asie, très probablement par l'intermédiaire de
bouquets étrangers existants sur ces zones.
3. La coordination entre TV5 et CFI par le système de l'Union personnelle
L'articulation de CFI et de TV5 a fait l'objet de nombreux
travaux
depuis le dernier Conseil de l'Action Extérieure de la France (CAEF) du
23 novembre 1995. Leurs conclusions sont largement convergentes :
TV5 serait la chaîne généraliste francophone, alors que CFI
se recentrerait sur sa fonction banque, tout en restant un outil de
coopération. La diffusion directe pourrait subsister en Afrique. Par
ailleurs, le rôle de conseil et d'expertise de CFI devrait se
développer. La communication du Conseil des Ministres du 30 avril
tire les conclusions logiques de ces travaux en distinguant très
clairement les missions de TV5, chaîne généraliste de
diffusion directe, et CFI, banque de programmes et outil de coopération,
ayant en parallèle des activités de conseil et
d'ingénierie.
Sur le plan institutionnel, après que l'hypothèse de coiffer les
deux sociétés par une holding ait été longuement
étudiée, le Gouvernement a jugé préférable
de prévoir que les présidences des deux sociétés
soient confiées à une même personne, qui assurera ainsi en
permanence la cohérence des actions menées et l'optimisation des
moyens employés. Une telle solution a l'avantage de la simplicité
et permet d'éviter la mise en place d'une structure, qui pourrait
provoquer un alourdissement des processus de décision et une
augmentation des dépenses de fonctionnement.
En définitive, il est important de souligner le changement de
mentalité résultant de ce plan, qui affirme explicitement :
"
La réception effective de programmes français par le
public sur les chaînes, qu'il regarde le plus souvent, dans sa langue,
doit donc être considérée désormais comme un
objectif culturel et économique majeur
".
D'autres réformes marquent la volonté d'asseoir TV5 sur les
autres sociétés de l'audiovisuel public. C'est ainsi que le
capital de TV5 - ou du moins la part française de ce1ui-ci puisque nos
partenaires belge (RTBF), suisse (TSR) et canadien (CTQC) en détiennent
le tiers - doit être ouvert à l'ensemble des chaînes
publiques nationales.
Le retrait de la SOFIRAD (22%) et la réduction de la part de l'INA (de
11% à 2%) permettront de modifier sa composition au profit de la
Cinquième/Sept Arte (259,6) et de RFO (4%). Quant à France 2 et
France 3, déjà présentes à hauteur de 33%, leur
part dans le capital sera portée à 35 %.
L'idée est que les chaînes publiques actionnaires fourniront
à TV5 les programmes les plus attractifs et les mieux adaptés
à une diffusion internationale.
B. LA RÉCAPITULATION DE L'EFFORT BUDGÉTAIRE
En
application de l'article 53-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative
à la liberté de communication , une section de l'annexe jaune
" communication audiovisuelle " est consacrée au cadre
budgétaire de l'action audiovisuelle extérieure.
Le tableau ci-après, fourni par le Ministère des Affaires
Étrangères, fournit sur une longue période la
récapitulation de l'action audiovisuelle extérieure.
Évolution, de 1991 à 1999, des dotations
publiques
régulées consacrées aux principaux opérateurs
audiovisuels extérieurs
(en millions de francs
courants)
|
|
MAE |
SJTI |
Min. Coop. |
Total dotation publique |
Evol. annuelle dotation publique |
budget fonctionn. total |
|||||||
RFI |
|
|
|
|
|
|
|
|||||||
|
1991 |
205,0 |
39,4 |
0,0 |
244,4 |
- 43,8 % |
481,0 |
|||||||
|
1992 |
461,0 |
39,4 |
0,0 |
500,4 |
104,7 % |
505,5 |
|||||||
|
1993 |
477,3 |
40,8 |
0,0 |
518,1 |
3,5 % |
548,0 |
|||||||
|
1994 |
450,1 |
134,1 |
0,3 |
584,5 |
12,8 % |
593,1 |
|||||||
|
1995 |
449,3 |
193,9 |
0,8 |
644,0 |
10,2 % |
651,6 |
|||||||
|
1996 |
382,8 |
276,8 |
1,3 |
880,9 |
2,6 % |
735,3 |
|||||||
|
1997 |
428,4 |
283,0 |
4,2 |
715,6 |
8,3 % |
723,4 |
|||||||
|
1998 |
447,8 |
294,6 |
4,2 |
746,6 |
4,3 % |
773,2 |
|||||||
|
1999 |
432,0 |
285,4 |
fusion |
717,4 |
- 3,9 % |
745,2 |
|||||||
TV5 |
|
|
|
|
|
|
|
|||||||
|
1991 |
87,5 |
17,0 |
0,0 |
104,5 |
38,4 % |
143,2 |
|||||||
|
1992 |
118,1 |
18,0 |
0,0 |
136,1 |
30,2 % |
179,7 |
|||||||
|
1993 |
131,4 |
18,0 |
0,0 |
149,4 |
9,8 % |
200,5 |
|||||||
|
1994 |
133,0 |
20,0 |
12,0 |
185,0 |
10,4 % |
219,3 |
|||||||
|
1995 |
158,3 |
21,0 |
12,5 |
191,8 |
16,2 % |
257,1 |
|||||||
|
1996 |
173,0 |
24,4 |
13,5 |
210,9 |
10,0 % |
267,7 |
|||||||
|
1997 |
192,5 |
24,4 |
15,5 |
232,4 |
10,2 % |
301,1 |
|||||||
|
1998 |
232,2 |
25,8 |
15,5 |
273,5 |
17,7 % |
347,7 |
|||||||
|
1999 |
312,0 |
26,2 |
fusion |
338,2 |
23,7 % |
(**) |
|||||||
CFI |
|
|
|
|
|
|
|
|||||||
|
1991 |
44,0 |
0,0 |
51,3 |
95,3 |
29,3 % |
96,5 |
|||||||
|
1992 |
74,6 |
0,0 |
48,0 |
122,6 |
28,6 % |
127,7 |
|||||||
|
1993 |
74,3 |
0,0 |
46,3 |
120,6 |
- 1,6 % |
127,1 |
|||||||
|
1994 |
85,0 |
0,0 |
50,0 |
135,0 |
11,9 % |
145,3 |
|||||||
|
1995 |
111,3 |
0,0 |
50,0 |
161,3 |
19,5 % |
173,3 |
|||||||
|
1996 |
129,9 |
0,0 |
52,4 |
182,3 |
13,0 % |
197,2 |
|||||||
|
1997 |
117,2 |
0,0 |
52,4 |
169,6 |
- 7,0 % |
183,6 |
|||||||
|
1998 |
97,5 |
0,0 |
58,4 |
155,9 |
- 8,1 % |
181,6 |
|||||||
|
1999 |
147,9 |
0,0 |
fusion |
147,9 |
- 5,1 % |
(**) |
|||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||
ensemble |
1991 |
336,5 |
56,4 |
51,3 |
444,2 |
- 24,0 % |
720,7 |
|||||||
des trois |
1992 |
653,7 |
57,4 |
48,0 |
759,1 |
70,9 % |
812,9 |
|||||||
opérat |
1993 |
683,0 |
58,8 |
46,3 |
788,1 |
3,8 % |
875,6 |
|||||||
ci-dessus |
1994 |
668,1 |
154,1 |
62,3 |
884,5 |
12,2 % |
957,7 |
|||||||
|
1995 |
718,9 |
214,9 |
63,3 |
997,1 |
12,7 % |
1 082,0 |
|||||||
|
1996 |
685,7 |
301,2 |
67,2 |
1 054,1 |
5,7 % |
1 210,3 |
|||||||
|
1997 |
738,1 |
307,4 |
72,1 |
1 117,6 |
6,0 % |
1 208,1 |
|||||||
|
1998 |
777,5 |
320,4 |
78,1 |
1 176,0 |
5,2 % |
1 302,5 |
|||||||
|
1999 |
891,9 |
311,6 |
fusion |
1 203,5 |
2,3 % |
|
|||||||
|
MAE |
SJTI |
Min. Coop. |
Total dotation publique |
Evolution annuelle dotation publique |
budget fonctionnement total |
||||||||
ensemble |
1991 |
75,3 |
18,4 |
0,0 |
93,7 |
1,8 % |
||||||||
des |
1992 |
67,3 |
21,4 |
0,0 |
88,7 |
- 5,3 % |
||||||||
autres |
1993 |
72,1 |
24,9 |
0,0 |
97,0 |
9,4 % |
||||||||
opérat.* |
1994 |
65,7 |
31,9 |
0,0 |
97,6 |
0,6 % |
||||||||
|
1995 |
99,4 |
32,0 |
0,0 |
131,4 |
34,6 % |
||||||||
|
1996 |
99,4 |
17,0 |
0,0 |
116,4 |
- 11,4 % |
||||||||
|
1997 |
90,1 |
30,9 |
10,2 |
131,2 |
12,7 % |
||||||||
|
1998 |
77,6 |
44,4 |
12,8 |
134,8 |
2,7 % |
||||||||
|
1999 |
139,0 |
44,4 |
fusion |
183,4 |
36,1 % |
||||||||
|
|
|
|
|
|
|
||||||||
total de |
1991 |
411,8 |
74,8 |
51,3 |
537,9 |
- 20,4 % |
||||||||
toutes les |
1992 |
721,0 |
78,8 |
48,0 |
847,7 |
57,6 % |
||||||||
opérat. |
1993 |
755,1 |
83,7 |
46,3 |
885,1 |
4,4 % |
||||||||
|
1994 |
733,8 |
186,0 |
62,3 |
962,0 |
10,9 % |
||||||||
|
1995 |
818,3 |
246,9 |
63,3 |
1 128,5 |
14,9 % |
||||||||
|
1996 |
785,1 |
318,2 |
67,2 |
1 170,5 |
3,7 % |
||||||||
|
1997 |
828,2 |
338,3 |
82,3 |
1 248,8 |
6,7 % |
||||||||
|
1998 |
855,1 |
364,8 |
90,9 |
1 310,8 |
5,0 % |
||||||||
|
1999 |
1 030,9 |
356,0 |
fusion |
1 386,9 |
5,8 % |
MAE : ministère des Affaires
étrangères
SJTI : service juridique et technique de l'information
Min. Coop. : ministère de la coopération
• autres opérateurs MAE : SOMERA, RMI, France 2, ARTE,
RPL, RPO, Euronews, MCMI.
autres opérateurs SJTI : Euronews France 2, Euronews France 3,
Télécom 2B, France2
(**) Les budget prévisionnels 1999 de TV5 et CFI ne sont pas disponibles
en raison de l'arrivée tardive du nouveau président
La dotation MAE est la dotation régulée (en mai et juillet 1997
pour 1997) et comprend les dotations DAAE et Direction de la Presse de
l'Information et de la Communication (DAAE seule pour CFI : 66,9 en
1993 ; 77,2 en 1994 ; 102,3 en 1995 : 123,1 en 1995 : 123,1
en 1996 ; rien de la DPIC en 1997)
Ensemble des autres opérateurs : en 1995, 89,35 en comptant F2
Tunisie diffusion=10,
On note que le budget de la Direction de l'Action audiovisuelle
extérieure comprend d'autres dépenses que celles liées aux
subventions dues aux opérateurs :
en millions de francs |
|
soutien aux exportations : |
1,3 |
audiovisuel éducatif : |
2,7 |
eurêka audiovisuel : |
2,5 |
appui à la chanson française |
0,7 |
journalisme |
1,7 |
documentaire (aide à la production et à la diffusion) |
8,3 |
cinéma (aide à la production et à la diffusion) |
22,7 |
crédits d'action des postes |
50,0 |
amendements parlementaires |
4,6 |
transport (cassettes, matériel) |
6,0 |
On note
qu'il n'est pas possible de chiffrer exactement
les crédits de la
Direction de l'Action Audiovisuelle Extérieure pour 1999.
Ce n'est
que lorsque l'on connaîtra les choix des postes diplomatiques pour la
répartition de l'enveloppe globale qui leur est allouée que l'on
pourra établir la part de ces crédits allant à l'Action
audiovisuelle (53,2 millions de francs en 1988).
Au cours de l'exercice 1998, on a, pour l'instant du moins, pas
constaté, contrairement aux exercices précédents, de
substantielles mesures de régulation budgétaire.
Loi de
finances initiale et régulée
(dotations de la Direction de
l'Action Audiovisuelle Extérieure)
entre 1991 et 1999
(en millions de francs courants)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Loi de finances initiale |
749,8 |
845,1 |
971,9 |
837,5 |
900,0 |
910,0 |
949,8 |
945,2 |
978,0* |
Après régulation |
513,3 |
817,1 |
862,0 |
825,3 |
884,0 |
899,0 |
923,3 |
945,2 |
|
Régulée/initiale en % |
68,5 |
96,7 |
88,7 |
98,6 |
98,2 |
98,8 |
97,2 |
100 |
|
Depuis
la fusion, les crédits Affaires étrangères et
coopération sont désormais regroupés en ce qui concerne le
soutien aux opérateurs de l'action audiovisuelle sur le chapitre nouveau
42-14. On y trouve 1039,9 millions de francs de crédits. Si l'on y
ajoute les 360 millions de francs dépendant du Service juridique et
technique de l'information et de la communication, on trouve un montant total
de 1386,9 millions de francs affectés à l'action audiovisuelle
extérieure.
Le tableau ci-dessous confirme la montée progressive des crédits
de l'audiovisuel extérieur qui est passé au dessus de la barre
des 10% du total de l'effort en faveur de l'audiovisuel public.
Évolutions comparées des dotations publiques
pour
l'audiovisuel intérieur et extérieur
Exploitation +
investissement, régulées, de 1991 à 1999
(en
millions de francs courants)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Audiovisuel extérieur |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RFI |
244,4 |
500,4 |
518,1 |
584,5 |
644,0 |
660,9 |
715,6 |
746,6 |
717,4 |
TV5 |
104,5 |
136,1 |
149,4 |
165,0 |
191,8 |
210,9 |
219,4 |
273,5 |
338,2 |
CFI |
95,3 |
122,6 |
120,6 |
135,0 |
161,3 |
182,3 |
173,5 |
155,9 |
147,9 |
Autres |
93,7 |
88,7 |
97,0 |
97,6 |
131,4 |
116,4 |
113,4 |
133,0 |
172,4 |
Total extérieur |
537,9 |
847,8 |
885,1 |
982,0 |
1 128,5 |
1 170,5 |
1 221,9 |
1 309,0 |
1 375,9 |
Extérieur/Total |
6,3 % |
8,4 % |
8,2 % |
8,7 % |
9,3 % |
9,2 % |
10,0 % |
10,4 % |
10,5 % |
Audiovisuel intérieur |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
France 2 ** |
1 887,6 |
2 399,0 |
2 379,4 |
2 544,4 |
2 602,1 |
2 632,3 |
2 381,5 |
2 462,6 |
2 588,0 |
France 3 ** |
2 856,6 |
3 354,7 |
3 357,1 |
3 457,6 |
3 404,9 |
3 613,7 |
3 336,8 |
3 398,1 |
3 543,0 |
La SEPT/ARTE |
480,5 |
532,7 |
970,0 |
999,3 |
928,9 |
974,0 |
926,1 |
995,1 |
1 029,7 |
RFO |
792,2 |
855,5 |
922,3 |
966,0 |
1 015,1 |
1 060,8 |
1 126,6 |
1 132,6 |
1 137,4 |
Radio France |
2 017,5 |
2 099,0 |
2 235,8 |
2 309,3 |
2 385,5 |
2 467,7 |
2 492,6 |
2 544,0 |
2 597,2 |
La Cinquième |
|
|
|
|
700,0 |
775,7 |
698,0 |
748,1 |
774,5 |
Total intérieur |
8 034,4 |
9 240,9 |
9 864,6 |
10 276,6 |
11 036,5 |
11 524,2 |
10 961,6 |
11 280,5 |
11 671,8 |
Intérieur/total |
93,7 % |
91,6 % |
91,8 % |
91,3 % |
90,7 % |
90,8 % |
90,0 % |
89,6 % |
89,5 % |
Audiovisuel total |
8 572,3 |
10 088,7 |
10 749,7 |
11 258,6 |
12 165,0 |
12 694,7 |
12 183,5 |
12 589,5 |
13 047,7 |
Source : ministère des Affaires étrangères, août 1997
C. LE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS
Le paysage audiovisuel mondial est un espace en expansion. Partout dans le monde, fleurissent de nouveaux bouquets et donc de nouvelles chaînes : sur les quelque quatre mille chaînes existantes, environ un quart ont moins d'un an d'existence ; L'explosion du nombre des " tuyaux " entraîne celle de la demande de contenu. Pour des raisons culturelles mais aussi économiques, il convient que la France profite de cet appel d'air pour développer son industrie de programmes audiovisuels et parvienne à trouver sa place en dépit de l'hégémonie américaine.
1. Le combat de David contre Goliath
Révélée, en septembre dernier, au cours du
dernier " Rendez-Vous " annuel de TVFI, destiné à des
acheteurs de programmes de 40 pays différents, une enquête
conjointe du Centre national du cinéma (CNC), de l'Institut national de
l'audiovisuel (INA) et de TVFI montre que les ventes de programmes
français ont augmenté en 1997 de 18 % par rapport à
l'année précédente pour atteindre 583 millions de
francs.
Il faut y ajouter les coproductions et préventes internationales de
programmes audiovisuels français, soit 778 millions de francs, en
légère baisse de 2 % par rapport à 1996. Ces
coproductions, qui concernent essentiellement l'animation et les programmes
éducatifs, sont financées par des partenaires américains
ou canadiens (à 48 %) ou d'Europe de l'Ouest (45 %).
La France a renforcé son rang de premier exportateur non anglophone de
programmes télévisuels, acquis il y a moins de cinq ans. L'Europe
de l'Ouest reste le principal débouché des exportations
françaises (63 %), avec une forte dominante pour l'Allemagne. Les
acheteurs d'Amérique du Nord, d'Europe centrale, d'Amérique
latine et d'Asie pèsent tous un poids à peu près
équivalent (entre 7 et 9 %).
Trois formes de programmes audiovisuels français séduisent les
acheteurs étrangers. Il s'agit de l'animation (33 % en valeur), la
fiction (32 %) et les documentaires (20 %), auxquels s'additionnent,
dans une moindre mesure, les reportages d'information, la musique et les jeux.
On trouve ainsi aussi bien Le Comte de Monte-Cristo sur les écrans
brésiliens que la série "Premiers baisers" en Italie ou en
Hongrie. Le jeu "Fort Boyard" fait de l'audience sur les chaînes
étrangères. Les documentaires français, dont le format est
souvent plus facilement exportable que celui de la fiction, sont très
prisés sur la marché international. La France est
également le second exportateur mondial de dessins animés
Il faut souligner que les entreprises françaises s'organisent.
Aujourd'hui, on assiste à la constitution de grandes
sociétés de négoce de droits. C'est le cas des filiales
d'AB, Canal Plus, TF 1, Gaumont ou du groupe Lagardère (Europe Images).
Ces groupes proposent des catalogues importants et variés (films,
téléfilms, fiction, documentaires, animation.
L'apparition de très nombreuses chaînes thématiques a
dopé la demande de programmes. Quelque 48% du volume des exportations
françaises est destiné aux chaînes du câble et du
satellite.
La fiction française demeure cependant pénalisée par ses
formats. Avec des épisodes de 90 minutes, les séries
françaises doivent souvent être remaniées pour entrer dans
la norme des 52 minutes exigée par le standard international.
Mais la domination de l'industrie américaine reste écrasante.
Selon les dernières statistiques disponibles, publiées par
l'Observatoire européen des médias, les recettes des entreprises
américaines sur le marché de l'Union européenne se sont
élevées à
6,28 milliards de dollars en 1996
tandis
que les Européens ont vendu pour
623 millions de dollars de
programmes outre-Atlantique. Le ratio est donc de un à dix
et le
déficit européen s'élève à
5,6 milliards de dollars (environ 33 milliards de francs).
L'Allemagne constitue
"le principal territoire de croissance des ventes
américaines"
, souligne l'Observatoire européen qui
précise que
"le marché européen de la
télévision représente à peu près les deux
tiers des exportations américaines"
, devant les marchés
canadien ou australien.
2. Un soutien accru des pouvoirs publics
Au
dernier MIP Com, Madame Catherine Trautmann a confirmé qu'un effort
serait fait en faveur de l'exportation des programmes. "Différentes
mesures susceptibles de faciliter les investissements nécessaires pour
les ventes à l'étranger vont être prises", notamment pour
le sous-titrage, le doublage, le financement des catalogues sur internet,
etc... Quant à l'association TV France International qui soutient
l'exportation des programmes français à l'étranger, elle
reçoit un soutien accru par l'intermédiaire du Centre national de
la Cinématographie. La contribution de ce dernier qui avait
déjà augmenté de 30 % en 97 pour atteindre
8 millions de francs en 1998, pourrait se monter à 10 millions
de francs en 1999.
La ministre avait déjà annoncé son intérêt
pour ce secteur au MIP Com de Cannes l'année dernière ; les
réponses très générales faites à votre
rapporteur sur la question semblent que le plan d'action gouvernementale ne se
met en place que lentement.
Il n'en reste pas moins qu'une clarification de notre attitude a
été heureusement opérée. En particulier, afin de ne
pas concurrencer la commercialisation des programmes français sur
certains désormais émergents (Europe centrale et orientale,
Amérique Latine, Asie du sud-est), l'activité de Canal France
International, en tant que banques de programmes sera cantonnée aux
zones les moins développées sur le plan économique, ce qui
aura pour conséquence de réduire la liste des pays dits de
diffusion culturelle pour lesquels les droits de diffusion sont
décidés gratuitement. Il s'agit d'une initiative heureuse dans la
mesure où il n'était pas rare que les pays
bénéficiaires se servent des facilités offertes par l'aide
française pour acheter des programmes américains sur le
marché international...
Enfin, il ne faut pas oublier qu'un des obstacles importants à
l'exportation des programmes français reste la question des droits
d'auteur et votre rapporteur a bien l'intention de demander à la
ministre de lui indiquer quelles initiatives elle compte prendre en ce
domaine.
II. LES OPÉRATEURS PUBLICS
La volonté de mettre en oeuvre les orientations du Conseil de l'action audiovisuelle extérieure de décembre 1993 comme l'évolution du paysage audiovisuel mondial ont conduit les différents opérateurs publics de l'audiovisuel extérieur à accélérer leur adaptation, sans attendre l'issue du processus de rationalisation des structures, actuellement interrompu par suite du changement de gouvernement.
A. RADIO FRANCE INTERNATIONALE
L'activité de cet organisme continue de s'inscrire dans le cadre des orientations définies par le Conseil de l'audiovisuel extérieur de la France de novembre 1995 ; poursuite du renforcement des émissions en langues étrangères, préparation d'une banque de programme musical, mise en place de nouvelles reprises en millions de francs, développement du réseau satellitaire, rénovation du parc des émetteurs ondes courtes, renforcement des cations de mercatique. L'année 1996 a vu la concrétisation des décisions concernant l'organisation du pôle radiophonique extérieur de la France autour de RFI, à travers la filialisation de RPL (Radio Paris Lisbonne) et de la SOMERA (RMC Moyen-Orient), filiale de la SOFIRAD 20( * ) .
1. Orientation générale et exécution du budget 1997
L'année 1997 a vu la poursuite des opérations d'adaptation de
l'offre de programme de RFI et de ses modalités de distribution,
initiée en 1996 par la mise en place d'un nouveau format de programme
sous la forme d'une chaîne d'actualité en continu. Cette politique
s'est notamment traduite en matière de programmes par le début de
la modernisation et du reformatage des émissions en langues
étrangères, la réorganisation des productions
enregistrées, le lancement d'un programme musical, la mise en oeuvre de
nouveaux services sur Internet.
La modernisation du réseau de diffusion s'est poursuivie avec la mise
en service des derniers émetteurs à antennes tournantes du
programme ALLISS mais aussi l'engagement d'un programme de reconfiguration de
l'ensemble du dispositif de diffusion en ondes courtes, l'installation de
nouveaux relais FM et de nouvelles reprises. Les plans de relance des filiales
SOMERA et RPL acquises par RFI dans le cadre de la constitution au cours de
l'année 1996 du pôle radiophonique extérieur
décidé par le CAEF ont permis un premier assainissement de la
situation de ces sociétés et une réorientation de leur
action en cohérence avec celle de la société mère.
1-Les programmes
Après la mise en place en 1996 du nouveau format de programme mondial
en français et son décrochage vers l'Afrique, l'année 1997
a vu le début de mise en oeuvre du programme de modernisation des
émissions en langues étrangères (RFI2), dans le sens d'une
adaptation des volumes et horaires de diffusion et d'un reformatage des
contenus destinés à permettre une gestion cohérente des
décrochages par rapport à RFI1 et faciliter les reprises par des
radios partenaires. La première section de langues concernée a
été, à partir de l'automne, l'Amérique Latine.
Auparavant, dès la fin de 1996, les programmes en allemand avaient
été également remaniés, avec l'introduction de
journaux le matin et le renforcement des émissions de proximité
autour de la vie berlinoise. C'est dans ce cadre qu'a été mis en
place un bureau de correspondant à Berlin au début de
l'année 1997.
L'efficacité des dispositions prises pour moderniser RFI1 et RFI2 a pu
d'ores et déjà être mesurée à travers des
résultats d'audience favorables et une multiplication des accords de
reprise.
RFI3 a enregistré des évolutions et des développements
majeurs. Une refonte des magazines enregistrés s'est attachée
à apporter une meilleure réponse aux attentes des partenaires
destinataires en termes de contenu et de format (passage de toutes les
productions à un rythme hebdomadaire et une durée standard). Un
programme musical diffusé par satellite pour des reprises en Europe et
en Amérique Latine a été inauguré à
l'occasion du Midem, avant d'être complété fin 1997 par la
mise en place d'une animation en français.
L'offre Internet s'est enrichie de nouveaux services, comportant notamment la
mise en ligne d'une partie des programmes en langues étrangères
(anglais, espagnol, portugais, chinois) sur le site rfi.fr. Un site de banque
de données sur la chanson française (rfimusique.Com) a
été installé à la fin de l'année avec
l'appui des ministères de tutelle (Affaires Etrangères et
Coopération).
2-La diffusion
L'année 1997 aura été une année significative en
matière d'adaptation du
dispositif ondes courtes
avec d'une part
une amélioration de la qualité du service permise par la mise en
fonctionnement des deux derniers émetteurs du programme ALLISS, et
parallèlement le début d'une reconfiguration de l'ensemble du
dispositif qui s'est traduite en début d'année par
l'arrêt de ce mode de diffusion vers l'Europe de l'Ouest et
l'Amérique du Nord
, où les habitudes d'écoute avaient
vu l'abandon progressif de ce vecteur et son remplacement par d'autres supports
(FM, câble, satellite, Internet...). A l'automne un plan complet
d'adaptation et de reconfiguration du dispositif de diffusion a
été présenté aux autorités de tutelle. Sa
mise en oeuvre sur les années suivantes a été
préparée par la
dénonciation en décembre de la
convention signée en 1984 avec TDF
et portant sur l'utilisation des
anciens émetteurs à antennes fixes, dénonciation qui
prendra effet le 1er janvier 1999.
Pour ce qui est du développement de la diffusion locale, l'année
1997 a vu la mise en service de nouveaux relais 24H/24 aux Seychelles, à
Bangui, Kara, Bakou et Tbilissi ainsi que la mise en place de 32 nouvelles
reprises FM : 4 aux USA, 12 en Amérique Latine et aux Antilles, 10
en Europe (essentiellement de l'Est), 3 en Afrique et 3 en Asie et
Océanie.
3-La relance des nouvelles filiales
Après la réorganisation de RPL (Radio Paris Lisbonne)
opérée dès 1996, l'assainissement de la situation de la
SOMERA (programme RMC MO) a été initié en 1997 avec un
plan de redressement comportant une réorganisation de l'antenne et un
réajustement des effectifs. La coordination avec l'antenne de RFI a
notamment impliqué la disparition des programmes de la SOMERA en
français, désormais remplacés par ceux de RFI (qui a de ce
fait intégré des effectifs de l'ancienne rédaction en
français de la SOMERA). Une nouvelle étape sera franchie en 1998
avec le transfert des activités de la SOMERA dans des locaux proches de
ceux occupés par la société mère.
4-L'accompagnement du développement des actions de la
société
La réflexion sur la modernisation des outils et des méthodes de
travail a été particulièrement active en 1997, dans un
cadre de concertation avec les personnels, et a permis de préciser les
projets en matière de numérisation et de mise en chantier d'une
nouvelle cabine de programme, désormais intégrée dans un
processus numérisé de la production jusqu'à la diffusion.
C'est dans ce contexte que la première partie de l'année 1998
verra la mise en oeuvre du début du plan de formation qui doit
accompagner ces évolutions, les premières expériences
pilotes de production des émissions en numérique, enfin la
finalisation de la passation du marché de cabine numérique/
interconnexion.
Sur le plan immobilier, l'année 1997 aura vu un
regroupement des
activités avec l'arrivée au Tripode des services de RFI3
précédemment installés à Beaugrenelle, et la
première partie d'une importante opération de
réaménagement des activités en langues
étrangères.
La mise en oeuvre du plan de développement informatique s'est
poursuivie, concernant en 1997 l'équipement des rédactions en
langues étrangères et le démarrage des études sur
la rénovation des outils d'information de gestion.
Un
conflit social a eu lieu au mois de mars 1997
, à partir des
problèmes liés à la situation d'un certain nombre de CDD
employés d'une manière prolongée dans l'entreprise. Les
accords qui ont été signés à l'issue de ce conflit
comportent notamment un plan d'intégration de personnels intermittents
(assistants et pigistes), qui s'étalera sur trois ans.
Ce processus
d'intégration est la cause essentielle de l'accroissement des effectifs
permanents de la société, qui ont progressé de 628
à 693 entre le début et la fin de l'année.
5-La gestion
L'accroissement apparent des ressources par rapport à 1996 (9,6%
inscrits au budget initial) correspondait au rattrapage du
déséquilibre du fonctionnement budgétaire 1996 (qui avait
recouru au fonds de roulement à hauteur de 53 millions de francs),
ne laissant qu'une marge de 0,7% pour mener à bien l'ensemble des
évolutions décrites aux paragraphes précédents,
complétée d'un objectif volontariste de redéploiement de
crédits à hauteur de 20 millions de francs à partir
d'économies à réaliser sur le dispositif ondes courtes.
Par rapport à ces prévisions initiales, la société
a, au cours de l'année 1997, enregistré une réduction de
14,4 millions de francs de ses ressources, dans le cadre d'une
régulation du budget de l'État.
L'abattement opéré sur les ressources, ainsi que
l'impossibilité qui s'est avérée en cours d'année
de réaliser des économies sur le dispositif de diffusion à
la hauteur prévue, ont amené RFI à
faire adopter par le
conseil d'administration le 20 novembre 1997 un budget rectifié
l'autorisant à opérer une compensation équivalente sur son
fonds de roulement et prévoir un déficit comptable
.
Le déficit a été précisément contenu au
cadre ainsi redéfini par le budget rectifié et l'enveloppe du
budget de fonctionnement a été strictement respectée.
C'est dans ces conditions que
la société affiche pour 1997 un
résultat comptable déficitaire de 25,4 millions de francs,
correspondant à hauteur de 14,4 millions de francs aux abattements
sur les ressources et de 11 millions de francs aux économies non
réalisées sur la diffusion.
2. Budget 1998 et perspectives 1999
•
L'exécution du budget 1998
Les principales orientations du budget pour 1998 sont les suivantes :
L'activité de RFI en 1998 est fondée sur un
déséquilibre budgétaire de 18,8 millions de francs,
résultant du fait que les arbitrages sur les recettes faits par les
pouvoirs publics étaient fondées sur la réalisation d'une
économie de 20 millions de francs sur le dispositif de diffusion en
ondes courtes qui n'est pas réalisable dans le cadre contractuel
existant avec la société TDF. En revanche pour 1999, la
dénonciation au 31 décembre 1998 de la convention
régissant l'utilisation du parc des anciens émetteurs ondes
courtes de TDF se traduira par une diminution de 80 millions de francs du
niveau des charges de RFI, et permettra de réaliser sur cet exercice la
consolidation de l'équilibre budgétaire et la reconstitution du
niveau opérationnel de la trésorerie.
Ce cadre budgétaire a réservé 3,5 millions de francs
aux développements suivants : poursuite du programme de modernisation et
de reformatage des émissions en langues étrangères, mise
en oeuvre de nouveaux services Internet et notamment d'un site
Actualité. En ce qui concerne l'indispensable développement du
réseau des stations FM, il sera réalisé en 1998 dans le
cadre d'un accord avec TDF qui se voit confier la maîtrise d'oeuvre des
nouveaux relais et en assure le préfinancement. Le redéploiement
de crédits permis par l'abandon du parc des anciens émetteurs
ondes courtes financera notamment la redevance annuelle de 2 millions de
francs générée par cet accord à partir de 1999 (et
sur une durée de 5 ans).
L'exécution des recettes et des dépenses telle qu'elle
apparaît au 30 juin est conforme au cadre du budget. Le solde de la
trésorerie était de 49,5 millions de francs à la
même date du 30 juin.
•
Le budget 1999
Le fascicule jaune "Communication audiovisuelle" prévoit que, "en 1999,
le budget de RFI diminue de 9,8 millions de francs en passant de 754,4
à 745,2 millions de francs.
Le président de RFI s'appuie sur le projet de Plan stratégique
présenté aux autorités de tutelle en mai 1998 pour
regretter cette évolution. Il met en avant le fait que, pour la
période couverte par le plan, l'ensemble des développements et le
retour à l'équilibre sont financés par le
redéploiement des économies (80 millions de francs)
générées par la fermeture des émetteurs ondes
courtes les plus anciens.
Il attire l'attention sur le fait que tout déséquilibre dans le
budget 1999 reviendrait donc à accroître le déficit de
trésorerie, et donc à augmenter le montant des frais financiers
(1 MF en 1998).
A l'appui de sa position, il fait valoir que l'examen du budget, poste par
poste, montre que, compte tenu des - concernées déjà
obtenues sur les réseaux de diffusion (la dépense de diffusion
représentait 47 % du budget 98 hors amortissement et provisions) et, ne
représentera plus, à comptabilisation identique, que 40 % en
1999. Pour lui, il n'existe plus d'autre marge que celles qui pourraient
être générées par des économies sur les
charges de personnel. Or, " tout effort substantiel en la matière
ne pourrait que porter sur la masse salariale permanente et se traduire par des
réductions d'effectifs ".
Par ailleurs, le service juridique et technique de l'information et de la
communciation souhaiterait que RFI déménage les services
actuellement installés dans l'annexe dite du Tripode pour les rapatrier
à la Maison de RADIO FRANCE et que RFI supporte les frais de ce
déménagement. soit une somme évaluée à
environ 10 millions de francs.
RF1, qui est effectivement la seule société de l'audiovisuel
public dont les moyens soient en réduction, a besoin de la
visibilité nécessaire pour son développement.
B. L'ENSEMBLE TV5/CFI
La nomination en juillet dernier de M. Jean Stock, en remplacement de M. Patrick Imhaus correspond sans doute moins à un changement d'orientation que de style dans la mesure où le nouveau président vient du secteur privé.
1. Le rapprochement entre TV5 et CFI
L'instauration d'une présidence unique pour TV5 et Canal
France international - CFI - va permettre aux deux sociétés,
d'une part de mettre en oeuvre des projets d'entreprise complémentaires
et d'autre part de moderniser et de rationaliser leurs structures et modes de
fonctionnement afin d'en faire des sociétés modernes prêtes
à affronter une concurrence internationale de plus en plus vive.
1. L'élaboration des projets d'entreprises à l'horizon 2000
Le nouveau Président de CFI et TV5 a entrepris un exercice de
concertation interne aux deux sociétés qui devra aboutir à
l'automne à la mise en forme de projets d'entreprise qui seront alors
soumis aux instances de décision des sociétés (conseils
d'administration et conférences des ministres de TV5). Ces nouveaux
projets élaborés pour deux ans entreront en application à
compter du ler janvier 1999.
S'agissant de TV5, cinq groupes de travail également ouverts aux
personnels de CFI se réuniront dans les premiers jours de septembre pour
proposer les réponses aux questions suivantes :
• Comment élargir le recrutement puis la fidélisation
des téléspectateurs ?
• Comment décliner la proximité et
l'interactivité avec notre auditoire compte tenu des nouvelles
opportunités offertes par la technologie ?
• Comment éviter les conséquences négatives de la
migration de Fanalogique vers le numérique ?
• Comment obtenir l'arbitrage des publicitaires en faveur de TV5 ?
• Comment structurer la chaîne des droits de diffusion afin de
sécuriser et d'améliorer notre offre ?
2. La modernisation des structures et modes de fonctionnement
Les sociétés TV5 et CFI, dont l'actionnariat est totalement
différent (Sofirad pour CFI d'une part - CTQC, SSR, RTBF, FRANCE
TELEVISION, lINA, et à terme, LA CINQUIEME-ARTE et RFO, pour TV5,
d'autre part) demeureront juridiquement distinctes.
Cependant, des synergies seront développées dans les domaines
suivants :
• acquisitions et gestion des droits afférents aux programmes
structures de développement international
• acquisitions et gestion des droits afférents aux programmes
moyens techniques et informatiques
• acquisitions et gestion des droits afférents aux programmes
communication ;
• acquisitions et gestion des droits afférents aux programmes
études et mesures d'audience
• acquisitions et gestion des droits afférents aux programmes
développement des recettes commerciales.
En outre, une direction commune à CFI et TV5, en charge de l'audit
interne, est d'ores et déjà créée. Elle aura
notamment pour tâche, de veiller à la
complémentarité des activités et moyens des deux
sociétés.
Cette nouvelle organisation devrait permettre une rationalisation des moyens et
une plus grande efficacité dans l'activité des deux
sociétés.
2. Exécution du budget de 1998
Les
chiffres fournis à votre rapporteur montrent que l'exécution du
budget de cette année est peu différente des prévisions de
dépenses égales à 346,6 millions de francs.
Cet équilibre est la résultante d'écarts en sens inverses
par rapport au budget initial ; ces écarts trouvent leur origine dans
les événements importants qui ont marqué la
première partie de l'année 1998 :
• refonte de la grille de programmes en mars 1998 - nouvel
habillage;
• nouvelle procédure d'antenne : bandes-annonces,
auto-promotion, interprogrammes ;
• veille rédactionnelle 24 heures sur 24
• début de régionalisation de l'information
• régionalisation des acquisitions de programmes
• lancement d'un signal particulier sur le Moyen-Orient -
allongement de la durée du décrochage de TV5 Asie ;
• restructuration de la société et refonte de
l'organigramme (lère phase).
Le poste des
frais techniques
apparaît globalement en
économie de 2 467 000 FRANCS.
:
• Les frais de régie enregistrent les surcoûts
techniques sur les prestations fournies par Cognacq-Jay Image pour assurer la
continuité rédactionnelle 24 heures sur 24 et l'allongement de la
durée du décrochage de TV5 Asie.
• TV5 bénéficie en 1998 d'un taux de change du dollar
moins pénalisant qu'au cours de l'exercice précédent,
ainsi que d'une régularisation de facturation sur exercice
antérieur portant sur les frais de satellite.
• La diffusion de la TSR par satellite permet par ailleurs à
TV5 de capter directement le signal du journal télévisé
suisse sans recourir à la location de circuits pour son acheminement.
Il convient toutefois de préciser que le budget annuel
prévoyait une rénovation totale du dispositif technique de
diffusion, comme de production, dont la vétusté et la relative
obsolescence nuisent à la qualité du signal diffusé et
font peser un risque majeur et permanent sur la continuité de l'antenne.
Les besoins techniques n'ayant cessé d'évoluer au cours des
derniers mois en fonction des nouveaux objectifs de la chaîne, le
processus de réflexion sur une configuration technique optimale et
évolutive se poursuit et devrait aboutir d'ici la fin de l'année
1998.
C'est sans doute l'exercice 1999 qui en supportera les conséquences
financières.
Les surcoûts sur les
frais de structure
s'élèvent
à 869 000 francs au cours du premier semestre et sont prévus
à hauteur de 4 115 000 francs sur l'ensemble de l'année. Il
convient toutefois de distinguer les véritables coûts
supplémentaires des simples transferts de dépenses entre
différentes rubriques budgétaires .
A titre d'exemple, le coût des personnels payés par les
chaînes partenaires et refacturés, ou encore les personnels
intermittents et pigistes apparaissent dans les frais de programmes. Ce type de
transfert concerne, en 1998, 8 personnes pour un montant de 1620 000 francs.
Par ailleurs, on peut évaluer à 1 000 000 francs les
coûts de personnel supplémentaires affectés à
l'opération TV5 USA pris en charge sur les frais de structure de
Satellimages-TV5.
Les
dépassements sur les autres frais de fonctionnement
proviennent, d'une part, de frais d'avocats et conseils juridiques, notamment
par rapport à la procédure de contrôle fiscal en cours,
d'autre part, des frais de déplacements à l'étranger qui
se sont multipliés en raison de l'élargissement de la zone de
diffusion (déplacements aux États-Unis, en Asie, au
Moyen-Orient), ainsi que les frais de communications internationales.
Le dépassement en matière de frais de développement et
mercatique, est dû à l'engagement de TV5 dans une étude
d'audience pan-européenne, aux côtés de BBC World TV, CNBC,
CNN International, Discovery, Euronews et NBC. Une telle étude est
rendue indispensable du fait de l'introduction de la publicité sur
l'antenne de TV5 ; elle a pour vocation de satisfaire à la fois les
besoins des programmateurs et les attentes des régies publicitaires et
des annonceurs. Cette étude, qui pèse sur le budget de la
chaîne pour près de 2 millions de francs est grandement
financée par les économies réalisées en
rationalisant les publications de la chaîne pour la promotion de ses
programmes.
En ce qui concerne les frais de programmes l'exécution
budgétaire des frais de programmes laisse apparaître un solde non
consommé de 8 149 000 francs. Ce budget représentant
l'ensemble des frais de programmes gérés par Satellimages, il
convient, dans une approche économique, de scinder ces frais entre les
coûts directement imputables aux grilles de TV5 Europe Afrique -Asie -
Pays du Moyen Orient et ceux gérés par Satellimages pour TV5 USA.
En effet, Satellimages-TV5 gère l'approvisionnement en programmes
européens, (essentiellement français), de l'antenne de TV5
USA-Amérique Latine. Sur un budget global de TV5 USA de l'ordre de
48 millions de francs français, provenant pour presque la
moitié de recettes d'abonnements, Satellimages-TV5 s'était vu
initialement confier un montant d'environ 19 millions de francs à
cet effet. Toutefois, les difficultés d'implantation de la chaîne
aux USA pour sa première année d'existence, conduisent à
revoir le budget 1998 à la baisse. Satellimages devra donc, dans le
meilleur des cas, approvisionner la grille de programmes des Amériques a
même l'apport de la France au budget de TV5 USA, soit 12,6 millions
de francs. La projection budgétaire au 31 décembre 1998
présente, en conséquence, des dépenses de programmes pour
les États-Unis en économie de 6 millions de francs environ.
Une économie globale de 2 millions de francs est également
prévue sur les dépenses de programmes des grilles de TV5
Europe-Afrique-Asie et PMO se situe donc à environ 2 millions de
francs qui résulte des écarts suivants :
• Suite à une mise en concurrence des fournisseurs de prestations
de recopies et remontage sur les programmes en provenance des partenaires,
ainsi que sur les prestations de sous-titrage des films, TV5 pense
réaliser, en année pleine, une économie de près de
2 millions de francs sur ces postes.
• Le coût d'amortissement du nouvel habillage
réalisé par Gédéon, la mise en place d'une
direction artistique dans le secteur de l'antenne et des programmes, la
nouvelle politique de bandes-annonces et d'autopromotion de la chaîne,
font apparaître un
surcoût de l'ordre de 1,5 million de
francs en année pleine
.
• De même, le renforcement de l'information sur TV5, l'introduction
de flashes rythmant l'antenne jour et nuit, ainsi que de journaux plus
spécifiquement dédiés à telle ou telle
région du monde, en fonction de l'heure de diffusion nécessitent
des moyens supplémentaires (1,9 million de francs en 1998).
- Par contre, les négociations des droits à verser aux
éditeurs phonographiques aux Pays-Bas, notamment, ont abouti à un
accord bien plus avantageux pour TV5 que les prétentions initiales de ce
syndicat (-1,8 MF).
Mais, en matière de droits d'auteurs et droits voisins, une
télévision qui diffuse dans le monde entier est toujours
susceptible de devoir faire face à de nouvelles demandes d'ayants droit,
en fonction de l'émergence ou de l'évolution des
législations relatives à la protection de ces droits dans
l'ensemble des territoires de diffusion de la chaîne.
Il a été précisé à votre rapporteur que
"
En fait, le coût de la grille mise en place en mars 1998 est
nettement plus onéreux que celui de la grille précédente.
Mais une grande partie de la diffusion de l'exercice a été
opérée sur les stocks de programmes constitués par la
chaîne au cours de l'exercice précédent.
Compte tenu des changements récemment intervenus à la
tête de la chaîne, des modifications substantielles au niveau des
grilles de programmes ne sauraient manquer d'intervenir au cours des semaines
ou des mois à venir. C'est pourquoi, la projection budgétaire n'a
pas prévu, pour l'heure, de reconstitution de stocks de programmes ou
d'investissements dans de nouvelles productions, avant qu'une nouvelle ligne
éditoriale ne soit définie
".
Ceci explique l'apparente économie sur les frais d'acquisition ou de
production d'émissions.
A cela s'ajoutent des charges hors budget : ces charges non
budgétisées (prévues à hauteur de
1 480 000 francs) représentent principalement le coût de
la réorganisation de l'entreprise et de la refonte de l'organigramme,
qui a conduit à l'abandon de certains postes et donc à la
négociation de départs.
La collecte des autres ressources de la chaîne, heureusement
marginales, pour le moment, par rapport au budget total, demeure un sujet de
préoccupation. On a donc des raisons de penser qu'il ne sera pas facile
d'introduire la publicité comme le souhaite le nouveau président
de la chaîne.
3. Perspectives 1999
Afin de
tenir compte des très strictes contraintes budgétaires
fixées par l'ensemble des gouvernements, TV5 a présenté
aux Hauts Fonctionnaires lors de la réunion du 2 juin 1998 à
Québec, son budget de reconduction avec un glissement global de 1,687%
pour TV5 Europe, 0,75% pour TV5 Afrique.
Le budget de reconduction de TV5 Asie présente le même total que
l'année précédente, mais fait supporter par les
partenaires la totalité du coût du décrochage qui avait pu
être financé par report de budget en 1997-98. Globalement l'impact
du glissement des frais communs est de 2,72 millions de francs pour la
France.
On doit souligner que TV5 est actuellement présente sur le câble
en Allemagne dans 15,6 millions de foyers. Deutsche Telekom, pour la
distribution des programmes sur ses réseaux, facture une redevance
proportionnelle au nombre de foyers raccordés. Deutsche Telekom a, par
deux fois, augmenté ses tarifs, de façon exorbitante, ce qui
compromet la poursuite de la diffusion d'un programme en français sur
l'Allemagne, à moins de pouvoir lui consacrer 6 millions de francs
supplémentaires. TV5 a engagé des démarches dissuasives
à cet égard, tant auprès de l'opérateur que de
l'Office Allemand de la Concurrence et de la Commission de l'Union
Européenne. L'issue de ces actions, attendue à l'automne 1998,
infléchira le budget consacré à la diffusion de TV5 en
Allemagne.
Les
mesures nouvelles
proposées à Québec concernent
:
• le
développement de l'information internationale sur
TV5
, avec, pour composantes, la régionalisation des éditions
et la continuité rédactionnelle 24 heures sur 24. Cette mesure a
commencé à être mise en oeuvre dans le courant de
l'année 1998, mais sur ressources exceptionnelles et pendant une
fraction d'année seulement. L'effet en année pleine des moyens
techniques, humains et des droits aux agences d'images présente un
coût de 12,5 millions de francs, dont 8,33 millions de francs
pour la partie française.
•
L'enrichissement de la grille de programmes par
la mise en
valeur, au moyen de productions propres, des programmes des partenaires tout en
renforçant l'identité de la chaîne et la lisibilité
et l'attractivité (en palliant notamment la carence d'émissions
sportives ) de sa ligne éditoriale. Total de la demande :
14 millions de francs, dont 9,3 millions de francs pour la France.
• S'agissant de
TV5 Afrique
, un renforcement de la structure (qui
compte actuellement 4 personnes) a été demandé, ainsi
qu'un budget permettant la rémunération des Agences de nouvelles
et l'achat d'images sur l'actualité africaine. Le total des mesures
concernant l'Afrique s'élève à 1,2 million de francs,
dont 0,6 million de francs à la charge de la partie
française.
• Enfin, la mesure que TV5 considère comme tout à fait
prioritaire concerne l'autonomisation de la grille de programmes de TV5 Asie
par rapport à celle de l'Europe. Pour le moment, les programmes
diffusés sur la zone asiatique sont ceux diffusés sur l'Europe,
à l'exclusion d'un "décrochage" de quelques heures quotidiennes.
Ce dispositif est loin d'être satisfaisant, dans la mesure où la
majeure partie du temps, la nature des programmes ne correspond pas à
l'horaire d'écoute des téléspectateurs. De plus, les
annonces de programmes faites pour TV5 Europe ne correspondent pas aux
programmes effectivement diffusés en " prime time " sur la région
au sein du décrochage. La reprise du signal numérique d'Asiasat 2
sur le satellite Palapa en analogique, qui permet à TV5 Asie
d'accroître considérablement sa réception, rend encore plus
évidente la nécessité d'avoir un signal Asie totalement
distinct du signal Europe.
Enfin, un crédit de 15 millions de francs est prévu pour le
sous titrage afin de permettre à TV5 d'être la vitrine de la
production audiovisuelle française.
4. CFI en phase de transition
L'exécution du budget 1997 de CFI s'est
déroulée dans un contexte particulièrement difficile,
marqué par une incertitude quant au devenir de l'entreprise, notamment
depuis son rapprochement, par l'effet d'une sorte d'Union personnelle, avec TV
5.
CFI a, compte tenu des conséquences dommageables d'un incident
d'exploitation
21(
*
)
dû réaliser des
économies de gestion sur les quatre derniers mois de l'année,
ramenant le déficit courant d'exploitation prévisionnel de
9 millions de francs à 4,5 millions de francs ; il a d'autre
part, mobilisé des ressources exceptionnelles sous la forme de reprise
de provisions constituées au titre de la rémunération des
ayants droit, à hauteur de 18,3 millions de francs. Il en est
résulté un résultat net d'exploitation négatif de
0,7 million de francs.
En 1998, la subvention du ministère des affaires
étrangères à CFI a été diminuée de
23,7 millions de francs, correspondant au solde entre les charges
économisées (34 MF) à la suite de l'arrêt des
activités de diffusion directe au Moyen Orient (sur l'année
entière) et en Asie (à partir du mois de juin), et une dotation
nouvelle de 10,3 millions de francs, permettant à CFI de prendre
directement à sa charge deux canaux numériques sur Eutelsat,
jusqu'à présent mis gratuitement à disposition par MCM
International (en contrepartie partielle de la subvention versée
à cette dernière). La subvention du ministère
délégué à la coopération doit pour sa part
être augmentée de 6 millions de francs, pour permettre
à CFI de financer deux activités lancées en 1998
(coopération avec Haïti, autonomisation de la banque de programme
pour l'Afrique).
On note que le ministère des affaires étrangères a
demandé à CFI un effort de rationalisation de ses moyens de
diffusion, qui s'est traduit par une réduction des capacités
satellitaires sur l'Amérique Latine jusque-là partiellement
inemployées (économie en année pleine de 5 millions
de francs, en 1998 de 3,3 millions de francs).
Le projet de budget pour 1999 est prévu à "enveloppe
constante".
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 17 novembre 1998 sous la présidence de
M. Jacques Oudin, vice-président, la commission a
procédé a procédé, sur le
rapport
de
M. Claude Belot, rapporteur spécial
, à
l'examen
des
crédits
de la
communication
audiovisuelle
et de l'
article 59
.
Le rapporteur spécial, après avoir rappelé que les
crédits du secteur public de l'audiovisuel, tels qu'ils sont
retracés dans le fascicule " jaune ", se montent pour 1999,
à 18.478 millions de francs et croissent de 2,6 % par rapport
à 1998, a indiqué que, pour lui, la question préalable et
essentielle est de définir le service public.
M. Claude Belot, rapporteur spécial
, a souligné
qu'il était difficile de faire abstraction, en analysant ce budget, du
projet de loi sur le secteur public audiovisuel déposé par le
Gouvernement. Il lui a semblé que, sur le plan des structures, on
risquait d'accroître le pouvoir du Gouvernement sur l'audiovisuel, tout
en remarquant que le présent budget n'annonçait, en aucune
façon, l'accroissement des ressources publiques qui doit venir compenser
la baisse des recettes publicitaires. A cet égard, il n'a pas
caché que la réforme avait des conséquences paradoxales et
qu'il fallait se poser la question de savoir à qui profiteraient les
quelque deux milliards de francs de recettes publicitaires auxquelles allait
devoir renoncer France Télévision.
M. Maurice Blin
est ensuite intervenu pour souligner que
l'audiovisuel public manque de moyens et qu'il doit faire face à un
problème d'efficacité.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a attiré l'attention sur le fait
qu'il fallait envisager une augmentation de la redevance.
En réponse à ces interventions, le rapporteur spécial a
indiqué qu'il fallait se poser non seulement la question du taux de la
redevance, notoirement inférieur à celui en vigueur par exemple
en Angleterre et en Allemagne mais aussi celle des exonérations,
beaucoup plus nombreuses que dans d'autres pays d'Europe. Il a ajouté,
en ce qui concerne la réduction annoncée des recettes
publicitaires de chaînes publiques, que se posait un problème de
respect du droit de la concurrence européen.
A l'issue de ce débat, la commission
a adopté le rapport
de
M. Claude Belot, rapporteur spécial,
sur les
crédits de la communication audiovisuelle
, ainsi que
les lignes
44 et 45 de l'état E annexé à l'article 59 et l'article 63
relatif à la répartition du produit de la
redevance
.
ANNEXE
LE FONDS DE SOUTIEN À L'EXPRESSION
RADIOPHONIQUE
(Article 59 Etat E, ligne 45)
L'aide
publique aux radios locales associatives transite par le Fonds de soutien
à l'expression radiophonique, renouvelé par le décret
n° 92-1053 du 30 septembre 1992 pris en application de l'article 80 de la
loi du 30 septembre 1986 modifiée. Cet article prévoit au profit
des services de radiodiffusion sonore par voie hertzienne, dont les ressources
commerciales sont inférieures à 20 % de leur chiffre d'affaires
total, une aide assurée par un prélèvement sur les
ressources publicitaires transitant par le Fonds de soutien à
l'expression radiophonique.
Ce Fonds est alimenté par une taxe parafiscale assise sur les sommes,
hors commission d'agence et hors taxe sur la valeur ajoutée,
payées par les annonceurs pour la diffusion, par voie de radiodiffusion
ou de télévision, de leurs messages publicitaires à
destination du territoire français. La taxe est liquidée et
recouvrée par la Direction Générale des Impôts.
Le décret n° 94-1222 du 30 décembre 1994 a notamment
fixé les limites, par tranches de recettes publicitaires trimestrielles,
du tarif d'imposition reprises en termes identiques par l'arrêté
pris le 30 décembre 1994.
Le produit de cette taxe est versé, par la DGI, à l'Agence
Comptable de l'INA qui la comptabilise sur une comptabilité distincte de
celle de l'Institut.
Pour l'année 1998, en loi de finances, le produit attendu de la taxe
parafiscale a été arrêté à hauteur de 103
M.F. Il avait été budgété à hauteur de 100
M.F. pour l'année 1997. Pour l'année 1999, le produit attendu a
été arrêté à hauteur de 105 M.F.
La commission d'attribution des aides (Art. 7 du décret n° 92-1053
du 30.09.1992), adopte un barème fixant le niveau des subventions selon
des modalités fixées par le décret précité.
Après visa du contrôle d'Etat, les décisions de la
commission sont adressées à l'agence comptable de l'INA qui est
chargé du versement des aides à leurs bénéficiaires.
Les versements des subventions sont effectués par l'INA au fur et
à mesure des décisions de la commission et dans la limite des
sommes disponibles.
Les radios ainsi subventionnées sont classées dans la
catégorie A par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, qui les
définit également comme des radios assurant un service social de
proximité et ayant à ce titre l'obligation de diffuser un
programme propre d'une durée de quatre heures par jour entre 6 h et 22
heures.
La commission est composée de
11 membres
nommés par
arrêté : un président, membre du Conseil d'État, de
la Cour des comptes ou de la Cour de Cassation, quatre représentants de
l'État (budget, affaires sociales, culture, communication), quatre
représentants des radios de catégorie A, deux
représentants des régies publicitaires.
L'année 1997 est la cinquième et dernière année de
fonctionnement de la commission du Fonds de soutien à l'expression
radiophonique, tel que régi par le décret du 30 septembre 1992
puisque ce texte a été abrogé par un décret n°
97-1263 du 29 décembre 1997 qui a, d'une part, renouvelé pour une
nouvelle durée de cinq ans la taxe parafiscale due par les régies
diffusant les messages publicitaires des annonceurs par voie de radiodiffusion
sonore et de télévision au bénéfice des services de
radiodiffusion par voie hertzienne dont les ressources provenant des messages
publicitaires diffusés à l'antenne ne dépasse pas 20 % de
leur chiffre d'affaires, et d'autre part, modifié sur quelques points
les conditions du fonctionnement du Fonds de soutien.
Le nouveau décret permettra à la commission d'adopter un
barème de subvention "en fonction des produits d'exploitation normale et
courante des radios" et non "en raison inverse" de ceux-ci comme le
prévoyait l'article 16 du décret du 30 septembre 1992. Certaines
pratiques de la commission au regard notamment du calcul des ressources des
radios provenant de la publicité sont consacrées par le nouveau
décret. En outre, les relations entre la commission et le Conseil
supérieur de l'audiovisuel sont renforcées par la
présence, à titre d'observateur, d'un représentant
permanent du CSA à la commission.
Enfin, le nouveau décret développe l'aide qualitative par
l'élargissement des critères de majoration de la subvention aux
efforts accomplis dans les domaines de la communication sociale de
proximité et de l'intégration et instaure une aide à
l'équipement afin d'aider les opérateurs à renouveler leur
équipement radiophonique.
I - Les recettes du fonds de soutien
En 197, les rentrées de la taxe ont été supérieures
à la prévision de la loi de Finances qui s'élevait
à 100 MF et ont représenté un peu plus de
104 MF
.
Il en résulte que, en principe, l'abondement du Fonds doit permettre de
continuer à servir une aide stable malgré l'augmentation du
nombre de radios.
II - Attribution des subventions
En 1997, sur les quelques 700 radios de catégorie A existantes, le
secrétariat de la commission du fonds de soutien a reçu
561
dossiers de demande de subvention de fonctionnement, ce qui
représente une augmentation de 30 unités par rapport à
1996. Sur ces 561 dossiers,
533
ont bénéficié d'une
subvention. Les 28 dossiers qui ont été rejetés l'ont
été pour la plupart, soit parce qu'ils étaient incomplets,
soit parce que plus de 20% des produits de la radio étaient des produits
publicitaires ou de parrainage.
L'origine des ressources des radios est très variable : le Fonds de
soutien continue à représenter, et de loin, la part la plus
importante (plus de 50 % du budget pour 40 % des radios et, pour 15 % d'entre
elles, jusqu'à 70 % et plus de leurs ressources). Les recettes
publicitaires ne jouent guère de rôle que pour une soixantaine de
radios pour lesquelles elles dépassent 10 % de leur chiffre d'affaires.
Les autres ressources dont bénéficient les radios de
catégorie A proviennent du Fonds d'action sociale (principal bailleur
public après le Fonds de soutien), des subventions des
collectivités locales, (hautement variables d'une région ou d'un
département à un autre et souvent inégalement
réparties entre les radios situées dans le ressort d'une
même collectivité territoriale), des cotisations et dons. Il faut
noter le financement par les Églises, notamment par le biais des
évêchés, souvent considérable comparé au
financement global du secteur. En revanche rares sont les radios massivement
subventionnées par une municipalité.
La commission est, chaque année, amenée à des arbitrages.
Certains, notamment le vote du barème annuel, sont prévus par les
textes et permettent à la commission de pérénniser une
politique visant à stabiliser un secteur réputé fragile.
Les autres lui sont imposés par les circonstances et tiennent soit
à l'absence de cadre juridique soit à des situations
inédites ou imprévues.
1) L'aide au fonctionnement
Aux termes de l'article 17 du décret du 29 décembre 1997, l'aide
au fonctionnement est attribuée d'après " un barème
établi par la commission en fonction des produits d'exploitation normale
et courante du service considéré ... ".
La commission vote ce barème chaque année, au mois d'avril. Il
permet de fixer les tranches de chiffre d'affaires pris en compte pour
déterminer le montant des aides accordées (cf. barème 1997
en annexe 2). Depuis quelques années, la commission a choisi de faire
porter ses efforts en priorité sur les radios situées dans les
tranches moyennes, où le chiffre d'affaires se situe entre 200 000 et
500 000 F. La " pointe " se situe dans la tranche de 300 000
à 400 000 F et a concerné cette année 117 radios.
Pour 1997, la commission a estimé que la différence importante du
montant de la subvention entre de la tranche 200.000 - 300.000 donnant droit
à une subvention de 158.000 F et la tranche suivante 300.000 - 400.000
donnant droit à une subvention de 205.000 F, créait des
disparités de traitement entre les radios concernées. Une tranche
intermédiaire de
250.000 - 300.000
a été ainsi
instituée, donnant droit à une subvention de
180.000 F
.
2) La majoration
Prévue par le deuxième alinéa de l'article 16 du
décret du 30 septembre 1992, ce complément tend à
introduire une relative souplesse dans l'appréciation des mérites
de chaque radio attributaire de l'aide.
Dans la limite de
60 %
de l'aide au fonctionnement, la commission
attribue une aide complémentaire qui récompense les efforts faits
en matière de formation, d'éducation et de culture, de projet
radiophonique collectif ou de recherche pour la diversification des ressources.
Le montant total de la majoration d'environ
10,2 MF
est en augmentation
par rapport à l'année précédente (8,6 MF) mais
reste modeste comparé à celui de l'aide principale, huit fois
supérieur . Ce système a cependant le mérite d'introduire
une dose de sélectivité dans un soutien qui, sans cela, serait
peu incitatif.
3) L'aide à l'installation
Réintroduite en 1992, cette aide qui existait aux débuts des
" radios libres " vise à atténuer le décalage
existant entre l'autorisation d'émettre par le CSA et la première
demande de subvention de fonctionnement au FSER, après un an
d'existence, délai auquel s'ajoute celui nécessaire à
l'examen des dossiers par la commission d'attribution.
En 1997, le fonds de soutien n'a reçu que
9
demandes de
subvention d'installation contre 48 en 1996, année durant laquelle le
CSA avait délivré de nombreuses autorisations à des radios
nouvellement créées dans les départements d'Outre-mer. Le
financement de cette aide en 1997 a été d'un montant de
800.000 F
contre environ 3 MF l'année précédente.
4) L'aide à l'équipement
Prévue par le décret du 29 décembre 1997, cette aide
représente un complément de financement aux opérations de
renouvellement du matériel engagées par les radios à
hauteur de 50 % pour un montant plafonné à 100 000 F. Elle pourra
être attribuée tous les cinq ans aux radios qui en feront la
demande.
1998 est sa première année de mise en application. Lors de
l'adoption par la commission de son budget prévisionnel, un montant de
10 MF a été réservé à cette aide pour
l'année en cours. La commission s'est accordée sur ce montant
dans la mesure où il permet d'aider chaque année environ un
cinquième des radios soutenues par le Fonds (533 radios ont
bénéficié de la subvention de fonctionnement en 1997).
157 aides à l'équipement ont pu être attribuées
dès cette année (pour un montant de 10,16 MF) alors que la
commission ne pensait pouvoir satisfaire qu'une centaine de radios.
1
Sur cette somme, près de 450
millions
de francs résultent, non de l'augmentation du taux de la redevance, mais
d'effets " volume " dus l'augmentation du nombre de comptes,
consécutifs soit à la modification du régime des
exonérations, soit à la lutte contre la fraude.
2 La stratégie commerciale de TF1 Publicité s'était
longtemps démarquée de celles des autres régies par une
limitation volontaire de la durée de ses écrans à
4 minutes 20 secondes. Sa position incontournable de leader sur
le marché lui permettait de maintenir des tarifs relativement
élevés, sur des écrans d'autant plus efficaces qu'ils
étaient plus courts, et qu'ils bénéficiaient d'une
audience importante auprès des publics cibles des annonceurs.
Compte tenu de l'évolution générale du marché
publicitaire, l'érosion progressive de son audience a réduit cet
avantage. La déclaration faite par TF1 au Conseil supérieur de
l'audiovisuel, en 1996, à l'occasion du renouvellement des autorisations
des chaînes privées, abandonnant son engagement d'auto-limitation
dans les oeuvres de fiction, et de s'aligner sur le régime
général prévu par la loi, est conforme au changement de
stratégie intervenu. En 1994, 43 % des écrans de TF1
duraient plus de 3 minutes; en 1996, ils représentaient 60 %.
3
Ainsi que le soulignait l'année dernière, la
commission dans son rapport
, "
L'État, unique actionnaire,
se trouve dans la situation paradoxale de devoir contrôler la gestion
d'un président d'une entreprise publique qu'il ne peut ni nommer ni
révoquer, tandis que l'instance qui le nomme et peut le révoquer,
ne peut contrôler sa gestion. "
L'État fixe déjà les statuts, approuve les comptes, joue
un rôle prépondérant au sein du conseil d'administration de
France 2 et de France 3, et contrôle, via le contrôleur
d'État et la direction du Budget, la gestion de ces deux entreprises. Il
détermine le montant des ressources publiques, approuvées par le
Parlement, et établit les charges et les missions de chaque
chaîne
.
4
N'en font pas partie, Arte, La Cinquième et les
organismes de l'audiovisuel extérieur.
5
Une demande remettant en cause tout ou partie de la convention ne
pouvait être déposée qu'au cours des six mois qui
précèdent l'échéance triennale et des six mois qui
suivent : une telle demande aurait dû donc être faite avant
la fin du mois de septembre 1998 au plus tard. Au surplus, la
négociation doit être close dans les trois mois au plus à
compter de la demande.
6
Au moment où le groupe Pinault entre dans le capital de
Bouygues et où TF1 se rapproche du groupe de M. Murdoch.
7
les crédits budgétaires alloués en principe
en compensation des exonérations de redevance sont inscrits au seul
chapitre 46/01 des services généraux du Premier ministre, alors
qu'une partie d'entre eux avaient été placés en 1996 et
1997 au chapitre 43/70 du ministère de la culture, ce dernier
transcrivant les crédits correspondants au financement
d'activités culturelles (Inathèque, orchestres de Radio France,
programmes culturels de La SEPT-ARTE).
8
Le service de la redevance table sur une augmentation du nombre de
comptes payants de 430 000, qui se décompose de la façon
suivante : +405 000 d'ouvertures de comptes correspondants à des
postes non déclarés, + 10 00 augmentations dues à la
modification du régime des exonérations et -75 000 disparitions
dues à l'arrêt de l'effet de recul de la limite d'âge pour
le bénéfice de l'exonération ; c'est cet effet
favorable combiné avec ceux résultants de la transformation de
postes noir et blanc en poste couleurs, ainsi que de l'augmentation du taux de
recouvrement qui explique l'augmentation du produit de la redevance.
9
Ce calcul suppose toutefois que les chaînes du service
public et les chaînes privées consentent globalement aux
annonceurs un même pourcentage de remise. Il faut souligner que
la
notion d'investissement brut des annonceurs utilisés par la
Sécodip est un concept qui peut prêter à confusion. Il
repose sur le comptage en continu des insertions publicitaires multiplié
par les tarifs bruts du support, "hors commission d'agences, remise et
abattement divers". Il s'agit donc d'une notion ne correspondant pas à
des flux financiers réels qui eux tiennent compte des remises et donc de
la situation du marché publicitaire.
10
En application de ce décret, repris et
complété par le décret n° 92-304 du 30 mars
1992, sont exonérés :
1°) les personnes physiques remplissant les conditions suivantes :
-
avoir 60 ans révolus au 1er janvier de l'année en
cours, ou bien
- être infirme ou invalide au taux minimum de 80 %,
-
ne pas être passible de l'impôt sur le revenu,
c'est-à-dire avoir une cotisation d'impôt sur le revenu
inférieure au minimum de recouvrement. Cette limite est
appréciée, après réintégration des avoirs
fiscaux ou crédits d'impôts, des réductions d'impôts
et de certains revenus exonérés en France,
-
ne pas être passible de l'impôt de solidarité sur la
fortune,
-
vivre seul ou avec son conjoint et, éventuellement, avec des
personnes à charge ou avec d'autres personnes non passibles de
l'impôt sur le revenu, avec une tierce personne chargée d'une
assistance permanente, ou avec ses parents en ligne directe, si ceux-ci ne sont
pas eux-mêmes passibles de l'impôt sur le revenu.
2°) les établissements hospitaliers, sous réserve de ne pas
être assujettis à la TVA, habilités à recevoir les
bénéficiaires de l'aide sociale, et les établissements
hospitaliers ou de soins, à l'exception des appareils destinés
à l'usage privatif des personnels de ces établissements.
11
Cette mesure ne s'appliquant qu'aux nouvelles demandes
d'exonérations,
le service de la redevance
devra, à
compter de 1998,
gérer
deux fichiers d'exonérés
au titre des personnes âgées
: le premier concernant
toutes les demandes acceptées avant le 1er janvier 1998 (les
" droits acquis " devant continuer à être soumis
à la condition de revenu antérieure, - être non
imposable - pour être renouvelés) et le second s'appliquant
aux demandes présentées à compter du 1er janvier 1998
et soumises à la condition de revenu nouvellement définie, le
bénéfice de l'allocation supplémentaire du Fonds national
de solidarité.
12
Le calcul s'effectue de la façon
suivante :
1 |
Nombre de ménage :
statistiques INSEE actuelles (janvier
1997)
|
23,2 millions |
2 |
Taux de 1er équipement |
95 % |
3 |
Nombre de ménages équipés au moins d'un téléviseur |
22,0 millions |
4 |
Nombre de comptés gérés par le service correspondant à des ménages en résidence principale |
20,3 millions |
5 |
Nombre de comptes manquants |
1,7 million |
|
Taux d'évasion au 30.06.1997 |
7,7 % |
13
N'en font pas partie, Arte, La
Cinquième et les organismes de l'audiovisuel extérieur.
14
Une demande remettant en cause tout ou partie de la convention
ne peut être déposée qu'au cours des six mois qui
précèdent l'échéance triennale et des six mois qui
suivent : une telle demande devrait donc être faite avant la fin du
mois de septembre 1998 au plus tard.
Au surplus, la négociation doit être close dans les trois mois au
plus à compter de la demande. On voit donc qu'il existe une
" fenêtre de tir " d'une durée d'un an tous les trois
ans, au cours de laquelle les rapports entre partenaires sociaux ont
naturellement tendance à se crisper. Résultat : tout
mouvement pouvant alors être interprété comme un acte
d'hostilité, les sociétés et la tutelle ont,
jusqu'à présent, renoncé à remettre en question la
convention.
En outre, le changement de régime conventionnel ne pourrait pas
intervenir à court terme puisque en l'état actuel des choses, il
faudrait attendre non seulement l'expiration de la convention en cours depuis
mars dernier mais encore laisser s'appliquer celle qui lui succéderait.
15
taux de rémunération des heures
supplémentaires (ex. 225 % pour les heures supplémentaires de
nuit, taux disproportionné d'ailleurs avec celui des heures normales de
nuit : 20 %) ;
pratique des semaines dites " réduites " (jour
férié dans la semaine, impliquant systématiquement
l'octroi d'heures supplémentaires au taux le plus élevé
pour les salariés en cycle, qu'ils travaillent ou non) ;
traitement des temps de transport en mission (14 H. de voyage assimilé
à du travail effectif, les heures suivantes étant
rémunérées à 50 %) ;
condition de modification d'un tableau de service. Au moment où
s'ouvrent des discussions sur la réduction de la durée du
travail, et sur l'organisation du travail liée à l'introduction
du numérique, ce point est particulièrement à l'ordre du
jour.
16
le cumul des dispositions conventionnelles (heures
supplémentaires à taux majoré) et des dispositions
légales (repos compensateur) n'est pas envisageable en termes de
" coûts ".
17
Dans ces conditions, l'évolution de la masse
salariale des permanents (hors B.P.S.) peut s'analyser de la manière
suivante:
- budget 1997 50.5 MF
- réaffectation des personnels financés sur le budget B. P.S.
1.6 MF
- glissement 1998 (2.2 %) 1.2 MF
- impact de l'évolution des effectifs - 2.3 MF
- budget 1998 51 MF
De même, l'évolution des effectifs permanents (hors B.P.S.)
peut s'analyser de la manière suivante:
- effectif moyen 1997 :146
- effectif moyen budgété en 1998 :144.6
Dans ces conditions, l'économie de 2.3 MF générée
par l'évolution des effectifs, s'explique essentiellement par une
évolution à la baisse du salaire moyen
générée par les écarts de
rémunération entre les partants et les arrivants.
18
Le plan " INA 2000 " se traduit par une
réorganisation de l'Institut en trois département
(Département des Droits et de L'archivage, Département de
L'innovation et Inathèque) aboutissant à conférer à
chaque unité son budget et à fixer un objectif de contribution
destiné à financer les fonctions transversales et le
développement des projets communs.
19
Rapport d'audit de TV5 et CFI de l'inspection des finances - mai
1995
Rapport de M. Jean-Paul Cluzel et Philippe Meyer - juin 1997
Rapport de M. Patrick Imhaus - octobre 1997
" Pour une nouvelle dynamique de la présence française dans
le monde par les médias ", rapport de M. Jacques Pomonti,
inspecteur général au secrétariat d'État à
l'Industrie- décembre 1997
20
Conformément aux orientations arrêtées par
le Conseil de l'action audiovsuelle extérieure, RFI a repris pour le
franc symbolique les participations de la SOFIRAD dans Radio Paris Lisbonne et
la SOMERA . RFI dispose ainsi d'outils complémentaires à son
action propre et qu'elle va s'efforcer de restructurer compte tenu de leur
situation financière dégradée. RPL vient utilement
compléter le réseau des reprises millions de francs de RFI
en Europe. Et surtout la SOMERA, du fait à la fois de son programme (RMC
Moyen-Orient) et de ses moyens de diffusion (centre émetteur ondes
moyennes de Chypre) constitue un levier d'action d'une importance
considérable dans une zone stratégique où RFI était
insuffisamment présente.
21
l'erreur commise par France Télécom, qui a
entraîné l'éviction de CH du Moyen-Orient, avec des
conséquences financières lourdes (charges exceptionnelles de 9,5
MF), qui seront éventuellement compensées par l'indemnisation
obtenue de France Télécom (24 MF en première Instance,
actuellement gelés à la suite d'un appel de France
Télécom).