II. LE CINQUIÈME RÉSEAU
La
Cinquième et la Sept-Arte sont en union personnelle (Présidence,
Secrétariat Général) mais conservent leur identité,
leurs antennes propres, leurs lignes éditoriales différentes. Les
deux entreprises sont autonomes juridiquement et disposent de deux budgets,
deux conseils d'administration, deux comités d'entreprise, etc.
Dès la clôture de l'exercice 1997, une présentation
harmonisée des états financiers, ainsi qu'une
homogénéisation des méthodes comptables, ont pu être
mises en oeuvre. Enfin, un projet a été engagé, pour
construire un nouveau système de gestion, adapté aux besoins des
deux entreprises, qui constituera le système de la future entreprise
issue de la fusion de la Cinquième et de la Sept-Arte.
Dans la perspective de la clôture 1998, une réflexion commune, en
concertation également avec France Télévision est
actuellement menée, afin d'adopter les modes d'amortissements et de
provisions de programmes les mieux adaptés à l'économie
des antennes.
Les politiques sont concertées, les synergies sont recherchées
à tous les niveaux, mais la gestion quotidienne reste totalement
autonome d'une société à l'autre.
Les difficultés créées par des réductions
autoritaires de crédits, auxquelles il faut ajouter les craintes des
personnels au sujet de leur statut, ainsi que les tensions inévitables
liées aux questions de personnes, n'ont à l'évidence pas
favorisé la cohésion du nouvel ensemble.
A. LA CINQUIÈME
Il faut
tenir compte du contexte psychologique. La chaîne a sans doute
été plus troublée qu'ARTE par l'annonce en avril 1997 de
la fusion. Cette attitude de crainte voire de méfiance,
manifestée par les personnels de cette chaîne, la peur
peut-être d'être mis à l'écart au profit des
équipes venues d'ARTE, ont contribué à déstabiliser
une chaîne, qui avait déjà du mal à trouver son
équilibre et à offrir une image nette à ses publics.
Les restrictions budgétaires vont accentuer ces
évolutions.
1. Exécution du budget 1997
L'année 1997 constituait un exercice à risques
pour La
Cinquième. En effet, le budget enregistrait une diminution de 70,7 MF
par rapport à 1996 et comportait un risque significatif de
déficit budgétaire. L'objectif d'économies à
réaliser au titre de la fusion avec La Sept-ARTE avait été
fixé à 76,4 MF alors que les modalités et le calendrier de
cette opération étaient inconnus.
Le budget 1997 avait néanmoins été établi en
équilibre sur la base d'un montant de 730,5 MF. Il était peu
réaliste dans la mesure où certains budgets essentiels pour la
chaîne (communication, études) avaient été
sacrifiés, que le démarrage du projet BPS avait été
planifié, et que la grille de programmes en vigueur en début
d'exercice présentait un coût en année pleine nettement
supérieur au budget.
Dans ces conditions, la nouvelle équipe de direction de La
Cinquième, nommée en avril 1997 a souhaité maîtriser
les déséquilibres inéluctables:
• le déséquilibre budgétaire est de -11,6 MF.
Il correspond au dépassement enregistré sur le budget de
programmes (+16 MF), qui était indispensable à une bonne
préparation de la nouvelle grille 1998. L'entreprise a par ailleurs,
réalisé des économies sur ses frais généraux
et dégagé des ressources propres supérieures aux
prévisions, qui lui ont permis de renforcer les actions de communication
et d'études et de financer la diffusion satellitaire sur Eutelsat.
• le résultat comptable est une perte de -18,6 MF. Cette
perte, légèrement supérieure au déficit
budgétaire, a pu être limitée, grâce aux efforts
réalisés pour maîtriser le coût de la grille des
programmes 1997 à 449,3 MF, en réduction de plus de 30 MF par
rapport à 1996.
Cette maîtrise a permis à l'entreprise d'aborder l'exercice 1998
dans des conditions satisfaisantes. Malgré l'accroissement des
ressources, le budget 1998 reste un exercice difficile dont l'exécution
devrait néanmoins pouvoir être proche de l'équilibre.
Les recettes 1997 s'élèvent à 736,7 MF, soit +6,2 MF par
rapport au budget. Cette plus value résulte globalement de la
progression des recettes publicitaires qui s'établissent à 28,6
MF, soit +7,8 MF par rapport au budget.
Les ressources publiques s'élèvent à 698,4 MF, soit +0,4
MF par rapport à l'objectif budgétaire.
Les recettes de redevance s'établissent à 648,3 MF pour un budget
initial fixé à 647,9 MF, la plus value de 0,4 MF correspond
à l'application du taux de réfaction de la T.V.A.
Les subventions s'établissent conformément au budget à
50,1 MF. Elles ont fait l'objet de 4 versements égaux en février,
mai, août et décembre 1997, conformément au calendrier
prévisionnel.
Les ressources propres s'élèvent à 38,3 MF, soit +5,8 MF
par rapport au budget. Les recettes de la publicité et du parrainage
s'établissent à 28,6 MF pour un budget de 20,8 MF.
Cette plus value de 7,8 MF est en fait intégralement imputable au
chiffre d'affaires généré par la publicité. En
effet, les recettes 1997 ont été maximisées par
l'excellent taux de remplissage des écrans observé sur les
périodes les plus favorables à la chaîne, de mars à
juin d'une part, de septembre à décembre d'autre part.
Les produits financiers s'établissent à 5,9 MF, soit -2,1 MF par
rapport au budget. L'objectif initial était volontariste puisqu'il
intégrait une progression de 78 % des produits financiers par rapport
à 1996, alors que La Cinquième a enregistré une diminution
de sa trésorerie au cours de l'exercice (-102 MF, voir § 4), et que
la baisse des taux s'est poursuivie.
Les autres recettes propres s'établissent à 3,8 MF, soit +0, 1 MF
par rapport au budget. Elles bénéficient notamment des bons
résultats de l'activité cessions de droits, qui
génère un chiffre d'affaires de 1,8 MF.
Les 736,7 MF de recettes 1997 se répartissent de la manière
suivante : 60 MF de ressources d'investissement (redevance) et 676,7 MF de
ressources d'exploitation (redevance, subventions et recettes propres).
Les
dépenses
hors programmes 1997 s'établissent à
325,3 MF, soit +1.7 MF par rapport au budget. Le dépassement
limité constitue un bon résultat pour une entreprise qui, pour
faire face à une forte diminution de ses ressources, a dû
procéder à des économies et des redéploiements pour
pouvoir financer sa politique de communication, les études de
programmes, ou la diffusion satellitaire.
Un certain nombre de lignes budgétaires enregistrent des
dépassements significatifs : les auteurs, les études d'audience,
la communication, l'association, la diffusion satellitaire, le personnel
permanent.
•
Les auteurs
: + 1,7 MF : cet écart
résulte tout d'abord d'une réalisation du chiffre d'affaires
publicitaire supérieure à l'objectif fixé dans le cadre du
budget, mais aussi de la prise en compte d'une contribution à une
société d'auteurs (SPRE) qui s'est manifestée dans le
courant de l'exercice ;
•
Les études d'audience
: + 0,7 MF : le budget
initial correspondait pratiquement au seul règlement des prestations de
médiamat. Ce dépassement qui avait été
anticipé lors des perspectives d'exécution
présentées au conseil du 10 octobre 1997 a été
rendu nécessaire afin de préparer dans les meilleures conditions
la grille de rentrée 1997 ainsi que la grille de janvier 1998 ;
•
La communication
: + 4,1 MF : ce dépassement
correspond à une volonté de renforcer les moyens affectés
aux actions de communication qui avait été annoncée lors
du Conseil du 10 octobre 1997. Le budget consacré à la
communication avait en effet été sinistré par les
arbitrages opérés lors de la construction du budget 1997. Pour
mémoire, cette ligne budgétaire avait été
amputée de près de 20 MF, passant de 26,3 MF en 1996 à 6,6
MF en 1997. Compte tenu de la faiblesse de ces moyens, la direction de la
chaîne a souhaité dans le courant de l'année se doter d'une
marge de manoeuvre supplémentaire afin de financer des achats d'espaces
sur la grille d'été et surtout sur la programmation de fin
d'année.
•
L'Association
: + 0,9 MF : ce dépassement
résulte de la contribution supplémentaire que La Cinquième
a dû verser pour équilibrer le budget de l'Association. Le budget
des dépenses de l'Association a été respecté mais
il a fallu compenser l'insuffisance des recettes, tant pour les renouvellements
d'adhésion, que pour les nouveaux adhérents. La politique de
conquête des nouveaux adhérents a été stoppée
dans la perspective de la liquidation de l'Association qui est intervenue
début 1998.
•
La diffusion satellitaire
: + 5,7 MF : la diffusion
analogique sur le satellite Eutelsat 2 Fl n'avait été
budgétée que sur le premier semestre. Le dépassement
enregistré correspond à la diffusion en année pleine.
•
Le personnel
permanent: + 1,3 MF : le
dépassement enregistré correspond aux indemnités
versées aux personnels qui ont quitté l'entreprise en 1997, qui
constituent des coûts non reconductibles.
D'autres lignes budgétaires présentent de légers
dépassements : les suppléments de cachets aux artistes
interprètes, les ressources documentaires, les contributions de
diffusion, le personnel de renfort et de remplacement.
Quatre lignes budgétaires dégagent des économies
significatives
: la diffusion hertzienne, la BPS, les services communs et
les investissements.
•
La diffusion hertzienne
: - 4,8 MF : l'économie
constatée résulte d'une part d'un taux de révision des
tarifs de diffusion inférieur à ce qui avait été
budgété (-1,6 MF), d'autre part, des décalages
enregistrés dans la mise en service des nouveaux émetteurs 1997
(3,2 MF). Sur 194 extensions intervenues au cours de l'exercice, 130 ont
été réalisées au cours du dernier trimestre.
•
La Banque de programmes et de services
BPS 1,0 MF :
l'économie résulte de la montée en charge du projet au
cours de l'exercice 1997. Si les investissements techniques ont
été réalisés en début d'exercice, des
économies de personnels et de fonctionnement ont été
constatées.
•
Les services communs
: - 7,1 MF : l'économie
très importante s'explique de la manière suivante :
- une gestion rigoureuse de l'ensemble des postes de la structure qui sont
presque tous en économie (frais de représentation,
comités, téléphone, véhicules, entretien),
- l'absence de contribution de La Cinquième à La
Cinquième Développement, qui avait été
budgétée à hauteur de 2,2 MF. En réalité, la
chaîne a versé à sa filiale une avance en compte courant,
qui apparaît dans le tableau de financement. l'utilisation de la
provision qui avait été constituée sur cette ligne
budgétaire pour renforcer le budget communication,
•
Les investissements
: -0,4 MF : l'économie
constatée s'accompagne d'un redéploiement des crédits
prévus pour la régie de diffusion vers les investissements
informatiques et le studio.