3. Une forte pression médiatique
Les
manifestations d'étrangers démunis de titre de séjour sont
nombreuses et prennent les formes les plus diverses.
Elles mobilisent un certain nombre d'associations qui, depuis quelques
années, parviennent à faire cautionner leur mouvement par
quelques personnalités (artistes, intellectuels....), ce qui suscite un
large écho dans la presse.
Cette médiatisation peut parfois provoquer une certaine émotion,
sans pour autant entraîner, semble-t-il, une large approbation de
l'opinion publique sur la revendication de régularisation de tous les
étrangers en situation irrégulière.
Quelques repères sur le
" Mouvement des
sans-papiers " depuis 1996
- 18
mars 1996 : occupation de l'église Saint-Ambroise (Paris 11ème)
- du 28 juin au 23 août 1996 : occupation de l'église
Saint-Bernard (Paris 18ème)
- 10 juin 1997 : réception à l'Hôtel Matignon d'une
délégation de " sans-papiers "
- 20 juin 1997 : manifestation entre le boulevard Saint Germain et la place de
la Bastille
- mars-avril 1998 : occupation d'églises ou de locaux paroissiaux
à Paris (13ème et 18ème arrondissements), Evry,
Créteil, Nanterre, Bobigny, Argenteuil, le Havre, Clermont-Ferrand,
Nantes.
On notera à cet égard que l'expression
" sans-papiers " souvent employée pour désigner ces
étrangers n'est pas neutre. Elle peut en effet laisser penser que
ceux-ci sont des " victimes ", privées d'un droit par
l'administration alors qu'il s'agit d'étrangers séjournant
irrégulièrement en France.
L'importance parfois excessive accordée par une partie de la presse
à ce mouvement est susceptible de perturber localement la
sérénité et la rigueur devant prévaloir dans
l'examen des situations individuelles.