CHAPITRE II -
LA PROFESSIONNALISATION
A. UNE NOUVELLE ORGANISATION DES BASES AÉRIENNES
La réduction du nombre des bases aériennes -on
en comptait encore 44 en 1993, elles ne seront plus que 36 en 2002-
était déjà bien engagée avant la décision de
professionnalisation. Les contraintes budgétaires pesaient
déjà en ce sens. La professionnalisation de l'Armée de
l'Air, engagée depuis un an, conduit à renforcer cette tendance.
En effet, la réduction progressive du nombre des appelés oblige
l'Armée de l'air à tirer les conséquences -sur le
territoire national comme au niveau de chaque base- d'un nouveau rapport
à établir entre les activités de soutien et les
impératifs opérationnels. Plusieurs paramètres s'imposent
à elle :
- le nécessaire maintien, à un niveau élevé, des
moyens opérationnels et des capacités de protection des bases,
sachant qu'il existe toujours un minimum incompressible d'activités de
soutien, indissociables de l'activité militaire, et qui doivent
être en mesure d'être projetées au sein des unités de
combat.
- la nécessaire réduction de la part du soutien, qui conduit
à concentrer les unités sur les grandes bases aériennes
plates-formes qui, rassemblant de plus en plus de services et de
capacités, prendront dans leur zone géographique une part accrue
en terme d'emplois et de flux économiques.
- le réajustement de la part du soutien compte tenu de la
réduction quantitative des appelés qui en étaient
principalement chargés et de leur remplacement par un nombre moindre
d'engagés et de civils
Parallèlement à ce mouvement, et dans cette logique, la "base
aérienne de nouvelle génération" est
réorganisée dans les conditions générales de sa
gestion. L'objectif principal tend à renforcer le rôle du
commandant de base dans son rôle interne tout d'abord, en lui confiant
une plus grande autonomie dans la gestion de son budget et une meilleure
capacité d'impulsion dans les trois domaines majeurs
opérationnel, technique et personnel. Dans son rôle externe
ensuite vis-à-vis des principaux responsables économiques et
politiques locaux. La professionnalisation fait de la base aérienne une
véritable industrie génératrice d'emplois dispensant une
formation à ses personnels et leur assurant un reclassement. Cette
innovation est importante et la décision de porter de 2 à 3 ans
le temps de commandement du commandant de base s'inscrit dans cette logique
d'ancrage au sein de son environnement.
Outre cette nouvelle organisation, la professionnalisation induit une
stratégie nouvelle de recrutement.